Cette sélection compilée pour notre rubrique "Nanomatériaux et Cosmétiques" a vocation à être progressivement complétée et mise à jour. 11 février 2022 : Douze nanomatériaux en voie d'être interdits dans les cosmétiques au niveau européen
Suite aux préoccupations sanitaires relevées par le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), la Commission européenne s'apprête à interdire l'utilisation, dans les cosmétiques, de cinq groupes de douze nanomatériaux au total :
styrène acrylate copolymère, styrène de sodium acrylate copolymère,
cuivre, cuivre colloïdal,
hydroxyapatite,
or, or colloïdal, acide thioéthylaminohyaluronique d'or, or colloïdal acétylheptapeptide-9,
platine, platine colloïdal et platine colloïdal acétyltétrapeptide-17.
Le projet de règlement a été publié et soumis à commentaires d'ici le 12 avril prochain. Il vient modifier l'annexe II du Règlement Cosmétiques (qui liste les substances interdites dans les produits cosmétiques) pour y ajouter ces douze nanomatériaux au nom de la protection de la santé humaine. Le texte prévoit qu'un "délai raisonnable" soit accordé aux industriels pour procéder aux ajustements nécessaires en termes de formulation des produits et d'étiquetage. Un autre délai devrait être défini concernant le retrait des cosmétiques non conformes aux nouvelles exigences et qui auront été mis sur le marché avant l'entrée en vigueur de ces dernières. La durée de ces périodes devrait être déterminée en tenant compte des préoccupations du CSSC et du risque potentiel pour la santé humaine associé aux nanomatériaux spécifiques, ainsi que du nombre de produits cosmétiques concernés.
En savoir plus ici. 3 décembre 2021 : Un projet de recherche sur les nanoparticules dans les filtres solaires sélectionné par l'Anses
L'Anses a publié la liste et les résumés des 33 projets de recherche sélectionnés qu'elle a sélectionnés en 2021 dans le cadre de son Programme national de recherche Environnement-Santé-Travail (PNR EST), pour un montant total de 6 millions d'euros. Parmi eux, le projet intitulé "FILTREUV", d'un montant de 200 000€, étudiera et comparera le déversement dans les eaux de baignades des filtres UV utilisés dans les crèmes solaires composés de nanoparticules minérales et/ou de molécules organiques, ainsi que leur toxicité..
En savoir plus ici. 18 novembre 2021 : Absence d'étiquetage [nano] ou utilisation de nano non autorisés : plus de 80% de non conformité dans les cosmétiques
La DGCCRF a publié les résultats de 38 analyses "nano" réalisées sur des ingrédients et produits cosmétiques en 2020 :
sur 11 ingrédients prélevés et déclarés comme "non nanos" par les fournisseurs d’ingrédients, 9 ont été identifiés comme des nanomatériaux à l’analyse (soit 82%) ; une remise en conformité a été demandée aux professionnels concernés.
sur les 27 produits finis prélevés (produits de maquillage et produits solaires principalement), 24 contenaient des nanomatériaux identifiés à l'analyse, dont un seul respectait les dispositions relatives à la présence de nanomatériaux, portant le taux de non-conformité à 85%.
dans six produits solaires, des filtres UV autorisés ont été retrouvés mais n’étaient pas étiquetés [nano] dans la liste des ingrédients.
les non-conformités restantes concernaient principalement les produits de maquillage contenant des colorants non autorisés.
Ces résultats concernent des entreprises de toute taille, de la PME aux multinationales. Cette enquête a donné lieu à des modifications d’étiquetage et à des retraits du marché volontaires. Lorsque les professionnels ne mettent pas en œuvre d’actions volontaires de remise en conformité, des retraits du marché peuvent être imposés par arrêté préfectoral. "La filière des fournisseurs d’ingrédients et de fabricants de cosmétiques est apparue encore insuffisamment au fait de la problématique des nanomatériaux", conclut la DGCCRF. "Les professionnels ne mettent pas toujours en œuvre les analyses nécessaires à leur détection et se fient trop souvent à des documentations techniques insuffisantes". En bref, il y a encore du travail à faire !
En savoir plus ici. 20 octobre 2021 : Vers l'interdiction de certains pigments (en partie nano) dans les tatouages en 2022 et 2023
Ainsi que le rappelle Science et Vie, nous nous approchons de l'entrée en vigueur de l'interdiction européenne, en 2022, de la famille des pigments dits "azoïques" et, en 2023, des pigments Blue 15:3 et Green 7 (composés de cuivre) dans les encres de tatouages. Conséquence de la révision des annexes XVII de REACH, cette interdiction a été saluée par les ONG européennes HEAL et le BEE qui, en 2019-2020, avaient mis en lumière certaines préoccupations liées à l'utilisation des encres de tatouage et des maquillages permanents et proposé des réglementations plus protectrices vis-à-vis des risques qui leur sont associés. Ces mesures de précaution sont justifiées par la potentielle toxicité de ces composants, qui peuvent être, pour partie, nanoparticulaires.
En savoir plus ici. 30 septembre 2021 : WECF demande plus de transparence sur les composés nanoparticulaires dans les cosmétiques
L'ONG Wecf France a publié un rapport sur les cosmétiques féminins : 47 produits de maquillage ont été passés au crible (17 BB crèmes, 15 mascaras et 15 anticernes). Le dioxyde de titane apparaît dans 16 BB crèmes, 9 mascaras et tous les anticernes de l'enquête - un seul anticerne comportant la mention [nano]. WECF s'interroge : "se pourrait-il que certains d’entre eux contiennent en réalité du dioxyde de titane nanoparticulaire ? La DGCCRF signale en effet régulièrement des défauts d’étiquetage des ingrédients nanoparticulaires lors de ses contrôles de produits cosmétiques". WECF réaffirme son soutien à l’étiquetage obligatoire des composés nanoparticulaires.
En savoir plus ici. 22 juillet 2021 : Nanomatériaux et cosmétiques : la Commission fait le point au niveau européenLa Commission européenne a publié son rapport sur l’utilisation de nanomatériaux dans les produits cosmétiques et la révision du règlement relatif aux produits cosmétiques en ce qui concerne les nanomatériaux. On y apprend qu'en moyenne, environ 3 620 nouveaux produits contenant des nanomatériaux ont été notifiés chaque année entre 2016 et 2020 (chaque jour, environ
dix nouveaux produits cosmétiques contenant des nanomatériaux sont mis sur le marché dans l’UE). Sans surprise, les substances les plus notifiées et qui représentent plus de 70 % de toutes les notifications de nanomatériaux sont le dioxyde de titane, des silices et du noir de carbone. Le rapport rappelle que la plupart des avis du Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (CSSC) concernant la sécurité des nanomatériaux notifiés ne pouvaient pas conclure en raison de l’absence ou du manque de données : "il importe donc que les personnes responsables fournissent des informations aussi précises que possible". Le rapport reste ouvert à un alignement de la définition du terme "nanomatériau" du règlement sur les cosmétiques sur la recommandation de la Commission (en cours de révision)... sous réserve d'une "évaluation approfondie afin d’en évaluer les effets potentiels". La Commission souligne le besoin d'améliorer la procédure de notification du nanomatériau et, en particulier, sa durée et l’effet de l’expiration du délai. La plupart des citoyens de l’UE estimant qu’il est important d’être informé de la présence de nanomatériaux, la Commission considère que "l'étiquetage numérique pourrait être envisagé pour compléter et améliorer encore l’étiquetage des nanomatériaux dans les produits cosmétiques".
En savoir plus ici. 19 juillet 2021 : Définition et réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques : note des autorités françaises
La DGCCRF et l’ANSM ont publié ce jour une note d’information relative à la définition et à la réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques. Ce document a également vocation à "contribuer à une plus grande transparence sur une thématique particulièrement complexe", et à "contribuer aux débats en cours au niveau européen". Pour rappel, les contrôles menés par les autorités françaises ont mis en évidence la présence de nanomatériaux non autorisés dans certains produits cosmétiques ainsi que l’absence sur l’étiquette de la mention [nano] dans la liste d’ingrédients devant certaines substances présentes sous forme nanoparticulaire. En savoir plus ici. 25 juin 2021 : Inquiétudes du comité européen pour la sécurité des consommateurs concernant les nanoparticules d'or et de platine
Le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) a publié les versions finales de ses avis sur les nanoparticules d'or et avis sur les nanoparticules de platine dans les produits cosmétiques : les deux rapports font état d'un manque de données suffisantes fournies par les fabricants et d'inquiétudes quant aux risques pour le consommateur. L'accumulation possible de ces nanoparticules dans certains organes (notamment le foie et la rate) et leurs propriétés peuvent conduire à un risque pour la santé humaine - avec, pour les nanoparticules d'or, des effets mutagènes/génotoxiques potentiels.
En savoir plus ici. 31 mai 2021 : Questions de député·es européen·nes concernant le calendrier d'interdiction du E171 et l'élargissement de l'interdiction du dioxyde de titane aux médicaments et aux cosmétiques
Quatre député·es européen·nes (Maria Arena (S&D), Martin Hojsík (Renew), Mick Wallace (The Left), Anja Hazekamp (The Left)) ont demandé à la Commission européenne de répondre aux quatre questions suivantes :
Quand compte-t-elle publier sa proposition et à quelle date l’examen de cette proposition sera-t-il entamé ?
Quel est le calendrier prévu pour la discussion et l’adoption de la proposition, "étant donné qu’il est important d’introduire l’interdiction dès que possible afin de donner la priorité à la santé et à la sécurité des personnes dans l’Union européenne" ?
La Commission entend-t-elle restreindre l’additif E171 à un usage non alimentaire, y compris les médicaments et les cosmétiques ?
En savoir plus ici. 13 avril 2021 : En raison d'un risque potentiel pour le consommateur, l'hydroxyapatite-nano ne doit pas être utilisée dans les cosmétiques
Le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) vient de publier la version définitive de son avis sur l'Hydroxyapatite (nano), utilisée dans les produits cosmétiques dermiques (soins de la peau) et buccaux (dentifrices, bains de bouche). Il conclut que l'hydroxyapatite-nano (HAP-nano) sous forme d'aiguille est préoccupante en termes de toxicité potentielle et que, par conséquent, l'HAP-nano sous forme d'aiguille ne doit pas être utilisée dans les cosmétiques, en raison d'un risque potentiel pour le consommateur.
En savoir plus ici. 8 mars 2021: Prudence requise face aux risques des nanoparticules de cuivre dans les cosmétiques
Le 5 mars, le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (CSSC) a publié son avis final sur les nanoparticules de cuivre. Si le CSSC fait état d'un manque de données suffisantes (en termes de caractérisation et de toxicologie) pour lui permettre d'évaluer le cuivre sous formes nano, il pointe néanmoins le risque d'accumulation dans certains organes - notamment le foie et la rate - liés à une exposition systémique, ainsi que des effets mutagènes / génotoxiques et immunotoxiques / néphrotoxiques potentiels qui justifient une évaluation plus approfondie de la sécurité des nanomatériaux de cuivre utilisés comme ingrédients cosmétiques. Une trentaine de produits cosmétiques ont été signalés au CSSC par sept fabricants. A noter : le CSSC a également publié le 8 mars un "corrigendum" de son "Scientific advice on the safety of nanomaterials in cosmetics" publié en janvier, intégrant les résultats de cette évaluation dans son annexe I (où le score de potentiel de risque du cuivre sous forme nano a été monté à 40, soit le score le plus élevé).
En savoir plus sur les nanos dans les cosmétiques ici et sur les risques des nanoparticules de cuivre là. 4 mars 2021 : De moins en moins de dentifrices contiennent du dioxyde de titane
L'association Agir Pour l'Environnement a annoncé sur Facebook que 7 nouvelles marques se sont tout récemment engagées à retirer le dioxyde de titane de leurs dentifrices. Leur site https://dentifrice-infoconso.agirpourlenvironnement.org a été récemment mis à jour et ne compte plus que 224 références contenant encore du dioxyde de titane, contre 271 lors de sa mise en ligne en mars 2019. Le dioxyde de titane a ainsi disparu de près d'une cinquantaine de dentifrices en deux ans. En savoir plus ici. 22 février 2021 : Nano et cosmétiques : constat édifiant de la DGCCRF et décryptage de COSMED
Le tableau dressé par la DGCCRF suite à ses tests de produits cosmétiques est édifiant : nanomatériaux non autorisés, absence d'étiquetage [nano], faible sensibilisation des entreprises incorrectement informées par la Fédération des entreprises de la Beauté (FEBEA), etc. La DGCCRF mentionne a contrario les travaux de l'association COSMED qui regroupe les PME-TPE du secteur et qui publie ce même jour un communiqué démêlant le vrai du faux, très utile, concernant les nanomatériaux.
En savoir plus ici. 9 novembre 2020 : Faute de données suffisantes, l'évaluation des risques des nanoparticules de cuivre et d'hydroxyapatite dans les cosmétiques n'est pas possible à ce stade
Le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) vient de soumettre à consultation deux avis préliminaires, l'un sur les nanoparticules de cuivre, l'autre sur les nanoparticules d'hydroxyapatite. Dans les deux cas, le CSSC fait état d'un manque de données suffisantes pour lui permettre d'évaluer ces substances.
En savoir plus ici. 30 octobre 2020 (mis à jour le 3 novembre) : Pétitions en série contre les nanomatériaux et/ou le TiO2 dans l'alimentation, les cosmétiques et médicaments
En moins de dix jours, trois nouvelles pétitions ont été lancées contre les nanomatériaux et/ou le TiO2 dans l'alimentation, les cosmétiques et médicaments :
le 22 octobre, l'association Agir pour l'Environnement a lancé une pétition "Stop titane" demandant au gouvernement français la prolongation de l'interdiction du dioxyde de titane dans l'alimentation et son élargissement aux médicaments et dentifrices - en cause notamment, la présence de nanoparticules de TiO2 ; près de 30 000 signatures ont été recueillies à ce jour ;
le 24 octobre, le site cyberacteurs a à son tour lancé une pétition "Dioxyde de titane : Principe de précaution pour tous les Européens !", à destination d'Ursula von der Leyen, la Présidente de la Commission Européenne, avec plus de 1 800 signatures collectées pour la suspension du TiO2 élargie aux cosmétiques et aux médicaments et à l'échelle européenne ;
le 30 octobre, une autre Pétition "STOP aux nanomatériaux dans nos aliments" a été lancée sur la plate-forme "Les lignes qui bougent", demandant à Olivier Véran, Ministre de la Santé et des Solidarités, une évaluation des dangers des nanomatériaux présents dans l’alimentation elle a recueilli plus de 17 000 signatures en quelques jours.
Pour rappel, en septembre 2019, une pétition lancée par l'ONG SAFE (Safe Food Advocacy Europe) en partenariat avec Agir pour l'Environnement et ECOS avait déjà été lancée pour demander l'interdiction du E171 à l'échelon de l'Union européenne ; elle avait recueilli plus de 85 000 signatures
En savoir plus sur la suspension du E171 dans l'alimentation ici et sur le cas des cosmétiques et médicaments là. 5 octobre 2020 : Liste et documentation des nanomatériaux les plus préoccupants en cosmétique
Le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (CSSC) a adopté aujourd'hui un Avis scientifique préliminaire sur la sécurité des nanomatériaux dans les cosmétiques. Le CSSC a identifié certains aspects des nanomatériaux qui constituent une base de préoccupation pour la sécurité de la santé des consommateurs lorsqu'ils sont utilisés dans des cosmétiques, notamment :
caractéristiques physico-chimiques : très petites dimensions des particules constitutives ; solubilité/persistance/accumulation potentielle dans le corps ; nature chimique et toxicité du nanomatériau ; caractéristiques physiques/morphologiques des particules constitutives ; chimie et caractéristiques de surface (modifications/revêtements de surface) ;
exposition : la fréquence et les quantités utilisées, si le nombre/type de produit(s) de consommation utilisé(s) est relativement élevé ; et s'il existe un potentiel d'exposition systémique du consommateur aux nanoparticules ;
propriétés, activités ou fonctions nouvelles, et types d'application.
Les informations les plus inédites sont en annexe :
dans l'annexe 1 figure ainsi un classement des nanomatériaux figurant dans le catalogue européen des nanomatériaux utilisés en cosmétiquespar ordre de priorité en fonction du potentiel de risque (sur la base d'un score dont les modalités de calcul sont détaillées dans le rapport) :
ensuite : la tris-biphenyl triazine (filtre UV), le cuivre colloïdal, le platine (et poudre de platine), le platine colloïdal, les copolymères de styrène/acrylate (score : 30)
juste derrière : le dioxyde de titane (TiO2), différents types de silice (silica dimethyl silylate, silica dimethicone silylate) (score : 29) et silica silylate (score : 28)
puis : les fullerenes, la silice et la silice hydratée (hydrated silica) (score : 26), l'or acide thioéthylamino-hyaluronique et le noir de carbone (25), l'or colloïdal (24), l'or (23), l'alumine (23), l'hydroxyapatite (21), le silicate de lithium-magnésium-sodium et la sodium propoxyhydroxypropyl thiosulfate silica (20), le sodium magnesium fluorosilicate, le sodium magnesium silicate (17), l'oxyde de zinc (15 pour le colorant ; 13 pour le filtre UV)
l'annexe 2 donne des détails sur l'argent colloïdal (nano), l'annexe 3 sur les copolymères de styrène/acrylate et l'annexe 4 sur la silice, la silice hydratée et la silice dont la surface est modifiée à l'aide d'alkyl silylate.
Le projet de rapport est soumis à consultation jusqu'au 2 novembre (SANTE-C2-SCCS@ec.europa.eu). 28 septembre 2020 : Question sénatoriale sur les nanoparticules de TiO2 dans les dentifrices et les médicaments "retirée pour cause de décès"
En août 2019, la sénatrice LR des Alpes-Maritimes, Colette Giudicelli, avait déposé une question écrite (n°11991) à la ministre des solidarités et de la santé de l'époque, sur la présence de dioxyde de titane nanoparticulaire dans les dentifrices et certains médicaments. Fin septembre, Avicenn apprenait que la question, bien que transmise au Ministère de l'économie, des finances et de la relance, avait été "retirée pour cause de décès". 28 juillet 2020 : Nanomatériaux dans les cosmétiques : plus de la moitié des cosmétiques contrôlés par la répression des fraudes ne respectent pas la réglementation
Dans son rapport d'activité 2019, la DGCCRF indique que "plus de la moitié des cosmétiques analysés dans le but de rechercher la présence de nanomatériaux n’étaient pas conformes à la règlementation : absence de la mention [nano] pour les ingrédients concernés ou présence dans les produits de substances non autorisées sous forme nano particulaire, comme l’oxyde de fer". Ces difficultés ont été relayées à la Commission européenne par les autorités françaises, qui ont également demandé la poursuite de l’évaluation par le comité scientifique de substances non autorisées sous forme de nanomatériaux, notamment les colorants, mais très utilisées en pratique, et de statuer sur les évolutions règlementaires nécessaires au regard des progrès des connaissances scientifiques. Dans cette attente, la DGCCRF indique qu'elle poursuivra "chaque année de nouvelles investigations dans ce secteur, à chaque étape de fabrication et de commercialisation des produits". En savoir plus ici. et 22 juillet 2020 : Une attention particulière portée par l'IGAS et l'IGF à la sécurité des nanoparticules dans les cosmétiques
L'inspection générale des affaires sociales (IGAS) a mis en ligne un rapport intitulé l'Organisation de la sécurité sanitaire des produits cosmétiques et de tatouage : état des lieux et évolutions souhaitables, daté d'avril 2020 et réalisé conjointement avec l'Inspection générale des finances (IGF). Les inspections n'ont pas de mots assez durs pour pointer le "désengagement significatif" et le "désinvestissement critique" des pouvoirs publics en matière de cosmétovigilance, aujourd'hui en "déshérence". Le rapport accorde une attention particulière aux nanoparticules :
Il relève les "importantes incertitudes sur les risques potentiels de long terme auxquels participent les cosmétiques et les produits de tatouage", faute d’accès aisé à des données essentielles, comme la composition détaillée des produits et l’exposition réelle des populations aux nanomatériaux (entre autres substances).
Il pointe la "maturité inégale" des opérateurs économiques dans leur capacité à assurer leur responsabilité première ; "plus fréquentes chez les petits opérateurs qui ne maîtrisent pas toutes les obligations (réglementaires), les non conformités ne sont pas, toutefois, exceptionnelles chez des opérateurs plus importants", entre autres pour les "nanoparticules non déclarées".
Il souligne le très net désengagement de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en termes d'évaluation, vigilance, inspection et contrôle dans le domaine des cosmétiques et des tatouages. Ces compétences n'ont pas été transférées vers l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) - du fait notamment l'opposition de la fédération des entreprises de la beauté (FEBEA).
Il mentionne en revanche les travaux de la DGGCRF et du SCL sur les contrôles de la présence de nanomatériaux dans les cosmétiques et met en évidence le déséquilibre entre la charge d’expertise importante pour le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) au niveau européen - avec près de 265 dossiers qu’il faudra instruire pour les seuls nanos, et ses ressources trop limitées ainsi que le "manque parfois cruel de données pour évaluer sûrement", avec, à la clé, un risque de délais trop "longs et potentiellement critiques".
Les inspections préconisent que la France "apporte sa pierre à la construction des connaissances sur des questions majeures", au titre desquels figure l'impact des nanoparticules. Elle plaide également pour une clarification de la définition des nanoparticules et de la démarche de déclaration avant mise sur le marché, ainsi que pour un contrôle des obligations d'étiquetage [nano]. Plus généralement, différents scénarios de répartition des compétences entre l'ANSM, l'ANSES, la DGCCRF, le SCL, ... sont envisagés, avec dans tous les cas la nécessité de mise en place d'un dispositif pérenne de coordination et de réels moyens pour l’expertise, la production de connaissances et la surveillance. 2 juillet 2020 : Encore des nanoparticules non étiquetées dans des crèmes solaires
Les associations WECF et Agir pour l'Environnement ont analysé 71 crèmes solaires pour enfants. Pour 3 produits ciblés en particulier, les ONG ont trouvé des nanoparticules, mais sans mention [nano] sur l'emballage comme l'exige pourtant le Réglement européen Cosmétiques. Les ONG demandent une enquête de la DGCCRF et de l’ANSM portant sur le respect des obligations d’étiquetage des ingrédients nanoparticulaires dans les cosmétiques, ainsi que des sanctions dissuasives en cas de violation de la réglementation. Elles considèrent également qu'une substance ne doit pas être autorisée si sa présence ne peut être mesurée (le MBBT nanoparticulaire est présent sur le marché alors que les laboratoires ne sont même pas dotés des capacités de métrologie sur les produits contenant cette substance). Elles rappellent enfin qu'à l’échelle nanoparticulaire, les substances ont des propriétés et des effets propres qui méritent d’être étudiés comme des substances à part entière : "elles doivent faire l’objet d’une évaluation spécifique et répondre à une vraie demande sociétale".
La Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA) a immédiatement réagi par voie de communiqué, en niant le fait que des fabricants ne respecteraient pas la loi, mais sans preuve à l'appui. Les laboratoires Biarritz ont également publié un communiqué pour "réfuter catégoriquement les résultats de cette enquête" (pourtant menée par le laboratoire le plus en pointe sur le sujet et selon des méthodes recommandées au niveau européen et français) et la "stigmatisation de la crème solaire enfants SPF50+ AlgaMaris®". 20 mai 2020 : A la demande de l'agence européenne des produits chimiques (ECHA), des experts des Pays-Bas ont analysé les travaux de recherches sur l'absorption par voie cutanée des nanomatériaux utilisés dans les produits de consommation et sur les lieux de travail sont absorbés par la peau. Dans leur rapport posté sur l'Observatoire européen des nanomatériaux (EUON), ils soulignent le manque de données comparables et de qualité et recommandent des programmes de recherche bien organisés et structurés en phase avec les lignes directrices de l'OCDE en matière de tests. En savoir plus ici.
16 avril 2020 : Dans une note commune de la DGCCRF et de l'ANSM, il est rappelé que l’allégation "sans nanomatériaux" ne doit plus être utilisée par les marques cosmétiques (les nanomatériaux étant pour certains interdits, pour d’autres autorisés). L’allégation "sans dioxyde de titane" ne doit pas apparaître non plus, au motif qu'elle serait "source de confusion, étant donné que cette substance peut être autorisée ou interdite selon sa forme (nano ou non) ou sa finalité (filtre UV ou colorant)". En outre, "cette allégation pourrait entraîner le report des consommateurs vers d’autres produits moins adaptés à l’usage souhaité, voire le détourner de produits bénéfiques en termes de santé publique (produits de protection solaire)". En savoir plus ici.
5 février 2020 : La Commission européenne a demandé au Comité Scientifique Européen pour la Sécurité des Consommateurs (SCCS) de déterminer, parmi les nanomatériaux, listés dans la version mise à jour en 2019 du "catalogue" européen des nanomatériaux, ceux pour lesquels des préoccupations spécifiques peuvent être identifiées et justifiées afin d'établir une liste prioritaire de nanomatériaux pour l'évaluation des risques. Concernant les nanomatériaux sur lesquels le SCCS avait fourni des avis non concluants (argent colloïdal ; copolymère styrène / acrylates ; copolymère styrène / acrylates de sodium ; silice, silice hydratée et surface de silice modifiée par des alkylsilylates), le SCCS est invité à indiquer si un risque potentiel peut être identifié en se basant sur la littérature scientifique disponible et le jugement d'expert. En savoir plus ici.
- 15 novembre 2019 : La mise à jour du "catalogue" des nanomatériaux utilisés dans les cosmétiques en Europe vient d'être publiée par la Commission européenne. Elle met de nouveau en évidence l'utilisation de nanoparticules pour certaines non autorisées (comme les nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) utilisées comme colorant par exemple) ! En savoir plus ici.
- 4 novembre 2019 : Le Comité Scientifique Européen pour la Sécurité des Consommateurs vient de publier le document "Guidance on the Safety Assessment of Nanomaterials in Cosmetics" adopté les 30-31 octobre derniers. Il remplace le précédent document de 2012 (SCCS/1484/12) et intègre les récents développements dans le domaine de la recherche sur la sécurité des nanomatériaux afin d'aider les fabricants et évaluateurs dans leur travail de caractérisation et évaluation des risques sanitaires liés aux nanomatériaux utilisés dans le domaine cosmétique.
- 15 octobre 2019 : Dans un communiqué publié ce jour par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, on apprend que sur 39 produits solaires analysés par la DGCCRF en 2018, 19 présentaient au moins une anomalie. Principal manquement constaté : l'absence de mention [nano] dans des produits contenant du dioxyde de titane ou de l’oxyde de zinc sous forme nanoparticulaire. En savoir plus ici.
- 4 juillet 2019 : Le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (SCCS) a publié son avis final sur la solubilité de la silice amorphe de synthèse (SAS) ; selon le SCCS, les SAS hydrophile et hydrophobe doivent être considérées comme insolubles ou très légèrement solubles. En vertu du Règlement Cosmétiques de 2009, ces deux formes de silice sont donc à considérer - et étiqueter - comme des nanomatériaux. Le SCCS précise par ailleurs qu'aucune donnée n'a été fournie par les fabricants de silice (réunis dans l'Association of Synthetic Amorphous Silica Producers - ASASP) pour établir si les SAS pouvaient être considérées comme dégradables/non persistantes dans les systèmes biologiques.
Les noms commerciaux concernés sont : ACEMATT®, AEROSIL®, AEROSIL® specific R-types, AEROPERL® CAB-O-SIL®, CAB-O-SIL® specific TS-types, Elfadent®, HDK®, HDK® specific H-types, Ibersil®, Ludox®, Perkasil®, RxCIPIENTS®, Silica VP, SIDENT®, SIPERNAT®, Sorbosil®, Syloblanc®, Sylodent®, Syloid®, Tixosil®, ZEODENT®, ZEOFREE®, ZEOTHIX®, ZEOPHARM®
- 21 juin 2019 : Des chercheurs ont étudié une crème solaire contenant des nanoparticules de dioxyde de titane. Leurs conclusions : cet écran solaire au nanoTiO2 ne permet PAS de prévenir le cancer de la peau et une petite partie du TiO2 traverse la peau. Voilà qui interroge sur le "rapport risque/bénéfices" des nanoparticules de TiO2 dans les crèmes solaires, qui n'est peut-être pas si probant qu'on voulait le croire ? Si d'autres tests confirment ces résultats, on peut s'attendre à répercussions fortes dans le domaine de la protection solaire.
- 12 juin 2019 : La Commission européenne lance un appel à données sur les formes nano d'or, de platine et de cuivre (y compris sous forme colloïdale) utilisées en cosmétique, afin de permettre au comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (SCCS) de mener une évaluation de leurs risques. Date limite : 10 novembre 2019
- 29 mars 2019 : La fédération des entreprises cosmétiques (FEBEA) a réagi aujourd'hui à l'enquête d'Agir pour l'Environnement sur le dioxyde de titane dans les dentifrices. Les consommateurs méritent mieux que ça. Nous leur proposons de lire notre Dossier "Nano et Cosmétiques" avec ses fiches détaillées.
- mars 2019 : L'association Agir pour l’Environnement a relevé la présence de dioxyde de titane (TiO2) dans deux tiers des 408 dentifrices dont elle a étudié la composition (y compris 25 dentifrices bio) et dans la moitié des 60 dentifrices pour enfants. Elle relève aussi qu'aucun des 271 dentifrices concernés ne porte la mention [nano] pourtant obligatoire sur l'emballage pour tout ingrédient de dimension nanométrique présent dans les cosmétiques. Elle demande donc l’élargissement de la suspension du dioxyde de titane (prévue dans l'alimentation à la mi-avril) à tous les produits qui peuvent être totalement ou partiellement ingérés : dentifrices et médicaments notamment. Plus de détails sur notre fiche "Après l'alimentation, la suspension du dioxyde de titane dans les dentifrices et les médicaments ?"
- mars 2019 : Le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (SCCS) a publié son avis préliminaire sur la solubilité de la silice amorphe de synthèse (SAS) ; selon le SCCS, la SAS hydrophile et la SAS traitée en surface pour la rendre hydrophobe doivent être considérées comme insolubles ou très légèrement solubles. En vertu du Règlement Cosmétiques de 2009, ces deux SAS sont donc à considérer comme des nanomatériaux. Le SCCS précise par ailleurs qu'aucune donnée n'a été fournie par les industriels pour établir si les SAS pouvaient être considérées comme dégradables/non persistantes dans les systèmes biologiques. Cet avis est ouvert à commentaires jusqu'au 17 mai prochain.
- 25 octobre 2018 : "Crèmes antirides : des filtres UV malvenus" : "les filtres incorporés dans ces antirides sont controversés. En particulier (...) du dioxyde de titane sous forme nano. Dans une crème de soin à visée purement esthétique comme un antirides, la présence de filtres UV à risque avéré, ou même seulement soupçonnés de toxicité, n’est pas acceptable".
- novembre 2012 : INTERNATIONAL : Retrouvez l'actu des nanos dans le domaine cosmétique dans notre lettre VeilleNanos n°4-5 : Une rubrique spéciale de la Lettre Veillenanos n°4-5 porte sur les nanos dans les cosmétiques.
- 3 octobre 2012 : INTERNATIONAL : Relance de la polémique sur la capacité des nanoparticules à traverser la barrière cutanée : Des chercheurs du Royaume-Uni prétendent avoir prouvé que les nanoparticules ne peuvent traverser la peau et vouloir ainsi apaiser les inquiétudes de ceux qui redoutent que les nanoparticules potentiellement nocives (notamment celles utilisées dans les écrans solaires) puissent être absorbées par l'organisme. Les Amis de la Terre Australie contestent le protocole et l'objectivité de l'étude financée par un consortium où figurent également BASF et L'Oréal. Lire notre article ici.
- 24 juillet 2012 : INTERNATIONAL : Tromperie sur la marchandise ? Des nanoparticules identifiées dans des crèmes solaires prétendument "sans nano"
Des crèmes solaires vendues avec la mention "sans nano" contiennent en fait de l'oxyde de zinc sous forme nanoparticulaire. Les entreprises cosmétiques qui les vendent auraient été dupées par leur fournisseur, le fabricant Antaria Ltd, révèlent les Amis de la Terre Australie qui ont entamé une procédure pour communication mensongère dans leur pays. L'ingrédient incriminé, ZinClear IM, est-il présent dans des crèmes solaires vendues en France et, si oui, lesquelles ? Est-il effectivement certifié par Ecocert ? C'est ce qu'il reste à éclaircir.
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- 9 mai 2012 : ETATS-UNIS : Consultations de la FDA jusqu'au 24 juillet sur les nanos dans l'alimentation et les cosmétiques : Aux Etats-Unis, la FDA appelle les personnes et organisations intéressées à commenter d'ici le 24 juillet les versions de travail de deux guides nano dans l'agroalimentaire et les cosmétiques. "Bien mais peut mieux faire" ont déjà publiquement commenté certaines ONG de défense de l'environnement, de la santé et des consommateurs. Lire notre article ici.
- 5 juillet 2011 : COSMÉTIQUES - C'est l'été, le temps du soleil... et des controverses sur les risques liés aux nanomatériaux dans les crèmes solaires
Ne pas utiliser de produits cosmétiques - en particulier les crèmes solaires - contenant des nanoparticules de dioxyde de titane sur une peau lésée ou sur les coups de soleil. Ne pas les utiliser non plus sur le visage ou dans des locaux fermés quand elles se présentent sous formes de spray. Voilà les recommandations de l'Afssaps rendues publiques à la mi-juin. L'agence se veut néanmoins rassurante... tout en demandant davantage d'études.
Une semaine plus tard, le 23 juin, aux Etats-Unis, la Food & Drug Administration (FDA) était accusée de manquer à sa mission de protection des consommateurs par trois associations qui militent pour l'étiquetage et la vérification de l'innocuité des nanos dans les crèmes solaires.
En ce début d'été, l'Avicenn fait le point sur le dossier controversé des nanos dans les écrans solaires.
Lire notre dossier ici.
Ce site est édité par l'association AVICENN qui promeut davantage de transparence & de vigilance sur les nanos.
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