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Nanotechnologies et Cosmétiques
Veillenanos, illustration Géraldine Grammon, 2017
Nanotechnologies et Cosmétiques
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Par l'équipe Avicenn - Dernière modification février 2021
Il semble que l'on puisse trouver des nanomatériaux dans la quasi totalité des produits cosmétiques : dentifrices, crèmes solaires, crèmes anti-âge, fonds de teint, vernis à ongles, mascaras, eye-liners, rouge à lèvres, teintures pour cheveux, fards, poudres, blush, savons, gels douche, déodorants...
Ces nanomatériaux sont principalement des colorants, agents de texture, antibactériens ou filtres UV.
Leurs risques pour la santé sont encore mal cernés, faute de données suffisamment robustes :
sur le danger des substances utilisées
sur le passage des nanomatériaux à travers la peau : longtemps considéré comme très peu probable, certains cas ont été mis en évidence ; même si la proportion de nanoparticules est faible, elle ne doit pas être négligée, du fait de la bioaccumulation possible dans le corps
Voici les nanomatériaux qui arrivent en tête du dernier "palmarès" des nanomatériaux les plus à risque réalisé par le comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (CSSC), extrait de l'annexe annexe 1 de son Avis scientifique sur la sécurité des nanomatériaux dans les cosmétiques de mars 2021 :
1 : nanoparticules de cuivre et cuivre colloïdal (40*) > accumulation potentielle dans le foie et la rate ; effets potentiels mutagènes / génotoxiques et immunotoxiques / néphrotoxiques
2 : nanoparticules de platine (36*) > catalyseur potentiel de réactions oxydatives en surface
4 : TBPT nano (30*) > forte réponse inflammatoire pulmonaire
5 : nanoparticules copolymères styrene/acrylate (30*) > inquiétudes relatives aux effets entraînés par les substances encapsulées dans les parties du corps auxquelles elles ne sont pas destinées
6 : nanoparticules de dioxyde de titane (29*) > potentielle réponse inflammatoire pulmonaire, carcinogénicité potentielle par inhalation + nanoparticules de silice (26 à 29*) > inquiétudes quant à la sécurité pour le consommateur
* les numéros entre parenthèse correspondent à un "score" établi par le SCCS, qui explique qu'il y ait des ex-aequos... en l'état actuel des connaissances (ce palmarès est amené à évoluer avec les évaluations à venir du SCCS).
Jusqu'à récemment, les quelques scientifiques qui se prononçaient sur le sujet considèraient que, dans l'état actuel de nos connaissances, le rapport bénéfices / risques plaidait pour une utilisation de nanoparticules de dioxyde de titane dans les écrans solaires, afin de prévenir le cancer de la peau grâce à leur efficacité en tant que filtre UV - tout en rappelant que chapeau, ombre et vêtements doivent être privilégiés autant que faire se peut et qu'il ne faut pas les appliquer sur des peaux abîmées ou ayant déjà des coups de soleils ni sous formes de spray (interdites depuis peu), à cause des risques liés à leur inhalation.
Une étude publiée publiée en 2019 est venue questionner l'utilisation de crème solaire contenant des nanoparticules de dioxyde de titane : dans le cas de la crème testée, les nanoparticules de TiO2 ne permettent PAS de prévenir le cancer de la peau (bien qu'elles empêchent la peau de rougir, elles ne la protègent pas du stress oxydatif provoqué par les UV !)
Quant aux autres utilisations de nanomatériaux pour des usages plus "futiles" (effets texturants, pailletés ou colorants pour maquillage ou dentifrice par exemple), elles sont quant à elles de plus en plus contestées en raison des nombreuses incertitudes qui pèsent sur leur innocuité.
En mars 2019, du fait de ces risques et incertitudes autour de l'innocuité des nanoparticules de dioxyde de titane, Cosmébio a recommandé à ses adhérents de supprimer le dioxyde de titane de leurs produits ou à le remplacer par une alternative lorsque celle-ci existe.
Leurs risques pour l'environnement sont encore trop peu pris en considération par les instances d'évaluation des risques et d'autorisation des substances toute comme les assocations de consommateurs.
Les nanoparticules traversent-elles la peau ? (La peau n'est néanmoins pas la seule porte d'entrée dans notre corps des nanoparticules utilisées en cosmétique : il ne faut pas négliger la voie orale (avec une ingestion possible de dentifrice, de rouge ou baume à lèvres) et l'inhalation (de poussières de poudres, vapeurs parfumées, sprays, etc.)
Ce site est édité par l'association AVICENN qui promeut davantage de transparence & de vigilance sur les nanos.
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