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Nanoparticules d'or
Nanoparticules d'or
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout octobre 2020
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Les nanoparticules d'or sont vantées pour leurs fantastiques propriétés et les nombreuses perspectives d'applications les exploitant (notamment dans le domaine médical1 mais aussi en cosmétique2 ou encore dans le domaine des emballages3).
"Nos cosmétiques valent de l'or", Magazine Avantages, 7 décembre 2018 : "Des travaux scientifiques montrent que sous forme de nano particules, l’or offre un vrai effet régénérant sur la peau. En passant la barrière cutanée, l’or permettrait de lutter contre le stress oxydatif dû à la pollution et aux UV, limitant ainsi les rides. Il serait aussi capable de lutter contre les tâches et booster le système immunitaire de la peau."
Un article publié début 2019 dans Nature Nanotechnology montre que les nanoparticules de dioxyde de titane, de silice et d'or peuvent induire des modifications de l'endothélium et donc une fuite de cellules tumorales, à l'origine de métastases. Selon Frédéric Lagarce, professeur de biopharmacie et praticien hospitalier à Angers, "ce qui est intéressant / original c'est de montrer un risque potentiel des nanotechnologies dans le traitement des tumeurs alors que ces technologies sont souvent présentées comme la réponse pour améliorer les performances des anticancéreux. Il faudrait maintenant vérifier si ces modifications endothéliales sont aussi retrouvées avec les nanoparticules polymères ou lipidiques, beaucoup plus utilisées pour encapsuler des actifs et cibler les tumeurs. Si cela était malheureusement le cas, toute la stratégie des nanomédecine (très orientée cancer) serait remise en cause".
Fin 2019, des chercheur·es ont mis en évidence que les nanoparticules d’or ne sont pas si stables que ce que l'on pensait dans les cellules1.
Publiées début 2020, des recherches menées en Allemagne ont montré que l'absorption de nanoparticules d'or par des cellules perturbe le métabolisme de ces dernières "comme si elles avaient couru un marathon" (augmentation du nombre de mitochondries et d'endosomes, baisse d'autres organelles comme les gouttelettes lipidiques et corps multivésiculaires)2.
Des chercheur·es de l'Imperial College de Londres ont mis en évidence3 que :
les nanoparticules plus grosses (50-60 nm) adhèrent parfois à l'extérieur de la membrane, causant une perturbation minimale
les nanoparticules de taille moyenne (25-35 nm) adhèrent plus souvent à la surface et causent une certaine distorsion
les nanoparticules plus petites (5-10 nm) déforment considérablement la membrane, la courbant parfois vers l'intérieur avec plusieurs nanoparticules empilées, causant une distorsion tubulaire.
Les nanoparticules plus petites peuvent donc provoquer des effets secondaires toxiques indésirables dans l'organisme lorsqu'elles ne sont pas fonctionnalisées.
Un article scientifique paru dans Nature Communications début 20214 montre la propension de nanoparticules d'or à remonter la chaîne alimentaire et à s'accumuler dans les organismes aquatiques (plus particulièrement dans le cerveau de poissons). Le premier auteur de l'article, Dr Fazel A. Monikh de l'Université de Finlande orientale, demande un meilleur encadrement des nanomatériaux : l'évaluation des risques doit se faire AVANT la commercialisation des produits qui en contiennent5.
En mars 2021, le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (CSSC / SCCS) a rendu un avis sur les risques liés à l'utilisation de nanoparticules d'or en cosmétique, suite à la demande, formulée fin 2019 par la Commission européenne du fait des notifications reçues sur le "Cosmetic Products Notification Portal" (CPNP) de la Commission européenne. L'avis du SCCS conclut qu'il est impossible d'effectuer une évaluation de la sécurité des nanomatériaux d'or, or colloïdal et or modifié en surface en raison de l'insuffisance ou de l'absence d'informations essentielles; il souligne également que la littérature scientifique suggère une possible absorption systémique des nanoparticules d'or (ce qui peut conduire à une accumulation dans certains organes - notamment le foie et la rate) et des effets mutagènes/génotoxiques potentiels des nanomatériaux d'or. Le SCCS conclut qu'il y a lieu de s'inquiéter du fait que l'utilisation de matériaux en or (nano), en or colloïdal (nano) et en or modifié en surface (nano) dans les produits cosmétiques puisse présenter un risque pour la santé humaine6.
Ce site est édité par l'association AVICENN qui promeut davantage de transparence & de vigilance sur les nanos.
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