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Produits et domaines d'application (alimentation, cosmétiques, textiles, BTP, médicaments, ...)
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Risques (toxicité, recherches, incertitudes, etc.) et préoccupations nano :
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Appel à informations sur les nanos dans les cosmétiques

Appel à informations sur les nanos dans les cosmétiques
Par MD et l'équipe Avicenn - Le 5 juin 2018A l'occasion de la publication de l'interview donnée à BioContact sur les nanos dans les cosmétiques, dans le dernier numéro de juin 2018, Avicenn lance un appel à informations.
Nous vous invitons à nous répondre à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr : vos contributions nous permettrons de compléter notre Dossier Nano & Cosmétiques en ligne sur veillenanos.fr.
Merci d'avance !
- Vous êtes un particulier :
- La mention [nano] sur un emballage de produit cosmétique est-elle de nature à influencer votre acte d'achat, et si oui, en quel sens ? (Le cas échéant, distinguer selon les différentes fonctions que peuvent avoir les nanomatériaux : colorantes, texturantes, antibactériennes, anti-UV, ...)
- Quelles sont vos attentes vis-à-vis des marques cosmétiques concernant l'étiquetage et la sécurité des nanos qu'elles utilisent ? Et vis-à-vis des pouvoirs publics ?
- Autres commentaires ?
- Vous êtes un fournisseur de matières premières auprès de marques cosmétiques :
- Comment procédez-vous pour caractériser les paramètres physico-chimiques de vos particules afin de :
- remplir la déclaration obligatoire r-nano ?
- renseigner les fiches de données de sécurité ?
- aider vos clients à ReglementationCosmetiquesEurope#Etiquetage étiqueter correctement leurs produits conformément à la définition du terme "nanomatériau" du Règlement cosmétiques ?
- Comment organisez-vous la traçabilité des nanomatériaux que vous commercialisez ?
- Comment vous assurez-vous de l'innocuité des nanomatériaux que vous commercialisez - pour les travailleurs / pour les consommateurs / pour l'environnement ?
- Comment protégez-vous les travailleurs potentiellement exposés ?
- Participez-vous au programme EpiNano (surveillance épidémiologique des travailleurs potentiellement exposés aux nanomatériaux) ?
- Autres commentaires ?
- Comment procédez-vous pour caractériser les paramètres physico-chimiques de vos particules afin de :
- Vous êtes un fabricant de cosmétiques :
- Réussissez-vous à obtenir les informations adéquates de vos fournisseurs sur les paramètres physico-chimiques des ingrédients que vous leur achetez ?
- Avez-vous noté des progrès dans la transmission de ces informations sur les cinq dernières années ?
- Remplissez-vous la déclaration obligatoire r-nano ?
- Comment organisez-vous la traçabilité des nanomatériaux que vous utilisez ?
- Comment vous assurez-vous de l'innocuité des nanomatériaux que vous utilisez - pour les travailleurs / pour les consommateurs / pour l'environnement ?
- Comment protégez-vous les travailleurs potentiellement exposés ?
- Participez-vous au programme EpiNano (surveillance épidémiologique des travailleurs potentiellement exposés aux nanomatériaux) ?
- Envisagez-vous de renoncer à développer tel usage de tel nanomatériau ou à le borner ?
- Autres commentaires ?
- Vous êtes un distributeur de cosmétiques :
- Réussissez-vous à obtenir les informations adéquates des marques que vous distribuez sur les paramètres physico-chimiques des produits que vous leur achetez ?
- Avez-vous noté des progrès dans la transmission de ces informations sur les cinq dernières années ?
- Quelles garanties demandez-vous aux marques que vous distribuez concernant leur respect de ReglementationCosmetiquesEurope#Etiquetage l'obligation de l'étiquetage [nano] ?
- Quelle attention accordez-vous aux produits cosmétiques "sans nano" ?
N'hésitez pas à diffuser cet appel dans vos réseaux !
Le Bio et les labels écologiques garantissent-ils l'absence de nanoparticules ?

Le Bio et les labels écologiques garantissent-ils l'absence de nanoparticules ?
Par MD, DL et l'équipe Avicenn - Dernier ajout mars 2019 - Compléments et mise à jour à venirCette fiche a vocation à être complétée et mise à jour. Vous pouvez contribuer à l'améliorer en nous envoyant des références à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Sommaire
- D'un point de vue réglementaire, nano et "bio" ne seront plus incompatibles à partir de 2021 dans l'alimentaire
- On trouve bien des nanos dans des produits bio
- Vers une exclusion des nano par les labels bio ?
- Les obstacles au "bio" sans nano
- En savoir plus
D'un point de vue réglementaire, nano et "bio" ne sont pas incompatibles dans l'alimentaire
Contrairement aux OGM1, il n'existe, actuellement, pas d'incompatibilité déclarée entre nanomatériaux manufacturés et production biologique au niveau européen2.
Mais cela changera à partir du 1er janvier 2021 : le nouveau règlement n°2018/848 relatif à la production biologique et à l'étiquetage des produits biologiques prévoit l'exclusion des "denrées alimentaires contenant des nanomatériaux manufacturés ou consistant en de tels nanomatériaux" à partir de cette date (les "nanomatériaux manufacturés" étant définis selon la définition du Règlement Novel Food).
En France, la marque AB ne prévoit aucune disposition spécifique concernant les nanomatériaux manufacturés .
On trouve bien des nanos dans des produits bio
Des produits "bio" contiennent bien des nanoparticules :
- Dans les cosmétiques :
- En février 2018, l'UFC Que Choisir a révélé avoir fait tester une crème solaire Lavera bio qui contient bien du TiO2 à 100% nano...
- Sans que des tests aient été rendus publics à ce jour pour le confirmer, de forts soupçons pèsent également sur beaucoup d'autres produits. Nos veilleurs nous ont par exemple fléché :
- Le dentifrice à l'echinacée bio et à la propolis, classic, de chez Lavera : il contient l'ingrédient "CI77891" (dioxyde de titane) ; questionnée en 2015, LAVERA a répondu à l'époque utiliser des particules dont la taille est supérieure à 100 nanomètres, mais peut-on être sûr qu'il n'y a pas des nanoparticules en dessous de ce seuil ? L'objectif poursuivi : "rendre le dentifrice plus blanc" et "plus efficace", car "associé aux minéraux de silice contenus également dans ce produit, il sert également à nettoyer les dents grâce à sa légère abrasivité"
- Des solutions d'argent colloïdal
- ...
- Dans l'alimentaire, la silice présente dans de nombreux plats préparés, condiments, denrées en poudre, etc. est à 100% nano.
Vers une exclusion des nano par les labels bio ?
Différentes organisations ou labels bio se sont engagés dans la voie d'une interdiction des nanomatériaux manufacturés dans la production biologique :
- En 2008 :
- au Royaume-Uni, l'organisme de certification Soil Association, a décidé d'exclure les nanomatériaux des produits qu'elle certifie (ceux dont la taille moyenne des particules est de 200 nm ou infra et dont la taille de particules la plus petite est de 125 nm ou infra3).
- en Autriche, l'organisme de certification Austria Bio Garantie aurait annoncé également son refus d'une utilisation des nanomatériaux dans les cosmétiques certifiés4
- En 2009 :
- le Canada a interdit l'utilisation de produits manufacturés issus intentionnellement des nanotechnologies pour la production et la manutention des produits biologiques5.
- aux Etats-Unis, le National Organic Standards Board (NOSB) a recommandé l'exclusion des nanotechnologies de la production alimentaire biologique6.
- En 2010 :
- Le plus important organisme de certification bio d'Australie, Biological Farmers of Australia, aurait prévu également l'exclusion des produits et procédés nanotechnologiques pour les normes biologiques en 20107.
- Le programme de certification, Cosmos-standard créé au niveau européen pour harmoniser les procédures de certification entre le BDIH allemand, l'association française Cosmebio, Ecocert Greenlife, l'ICEA italien et la Soil Association britannique, stipulait l'interdiction des nanomatériaux8 jusqu'en 2016, date à laquelle il a autorisé certaines nanoparticules anti-UV9
- En 2011, l'IFOAM, Fédération internationale des mouvements d'agriculture biologique, a préconisé à son tour l'interdiction d'utilisation des nanos dans le domaine de l'alimentation10.
- En 2014, Soil Association (UK) révise son cahier des charges en indiquant "You must not use ingredients containing manufactured nanoparticles, where: the mean particle size is 200nm or smaller, and the minimum particle size is 125nm or smaller".
- En 2017, le label Ecolabel a banni le nanoargent de ses composés11
En France :
- ECOCERT, organisme international de contrôle et certification biologique, dit aussi "vérifier l'absence de nanoparticules" inférieures à 100 nm pour les cosmétiques (mais autorise du dioxyde de titane au-delà de 100 nm)12.
- Idem pour Nature & Progrès qui interdit les particules inférieures à 100 nanomètres dans les cosmétiques13.
- En 2014 l'Institut technique de l'agriculture biologique (ITAB) a révisé son "Guide des intrants utilisables en agriculture biologique", qui est une liste positive (ce qui n'y figure pas n'est pas autorisé). Aucune mention « nano » n'y figurant, la position de refus est implicite.
- En 2019, du fait des risques et incertitudes autour de l'innocuité des nanoparticules de dioxyde de titane, Cosmébio a rédigé une recommandation à l’attention de ses adhérents encourageant les marques à supprimer le dioxyde de titane de leurs produits ou à le remplacer par une alternative lorsque celle-ci existe14.
Les obstacles au "bio" sans nano
Certaines marques cosmétiques s'engagent à ne pas utiliser de nanoparticules.
La garantie "sans nano" affichée par les labels bio ne peut être totale, pour plusieurs raisons :
- Certains fournisseurs ne signalent pas la dimension nanométrique des ingrédients qu'ils vendent aux fabricants de cosmétiques et d'autres sont même allés jusqu'à leur vendre comme "non nano" des ingrédients pourtant nano (ECOCERT l'a appris à ses dépens en 2012)15 ; néanmoins les progrès récents en nanométrologie rendent désormais les vérifications possibles, comment en témoignent les analyses réalisées par Agir pour l'Environnement en 201616, 60 Millions de consommateurs17, la DGCCRF18 et l'UFC Que Choisir19 en 2017.
- La dispersion des nanomatériaux manufacturés et de leurs résidus dans l'environnement
- La difficulté à trouver des composants alternatifs dont l'innocuité et l'efficacité soient démontrés, comme dans le cas des filtres anti-UV : depuis 2016, le cahier des charges Cosmos, qui encadre la majorité des cosmétiques bio en France (certifications Ecocert, Cosmébio et BDIH), autorise les filtres nanos de dioxyde de titane et oxyde de zinc, dans certains limites9.
Néanmoins, elles doivent les étiqueter convenablement, en rajoutant la mention [nano] après l'ingrédient. Or, comme l'ont confirmé les tests de l’UFC-Que Choisir publiés en février 2018, des nanomatériaux (non étiquetés) peuvent être présents dans certains produits cosmétiques bio (c'est le cas notamment d'une crème solaire Lavera bio qui contient du TiO2 à 100% nano... mais que la marque n'a pas étiquetée comme tel).
En savoir plus
LIRE AUSSI
Sur notre site :
- Notre dossier synthétique Nano et Alimentation
- La rubrique Nano et Cosmétiques
- Notre bibliographie "Nano et Agricultures"
Ailleurs sur le web :
- Je veux comprendre… Le dioxyde de titane dans les cosmétiques bio, Cosmébio, 2018 ? 2019 ?
- Nouveau règlement bio : ce qu’il faut savoir, Process alimentaire, 27 novembre 2017
- Produire « nanofree », est-ce bien raisonnable ?, Up Magazine, 31 août 2017
- Dioxyde de Titane et Nanoparticules: quid du Bio ?, Sébastien Tubau, Espace Renaissance, juillet 2013
- Organics Council Nanoparticle position statement, Organics Council ®, janvier 2018
NOTES et REFERENCES :
1 - Voir le Règlement (CE) N° 834/2007 du Conseil du 28 juin 2007 relatif à la production biologique et à l'étiquetage des produits biologiques.
2 - Ni le Règlement 834/2007/CE, ni le règlement d'application 889/2008/CE, ni le cahier des charges français (CCF) de 2013 ne contiennent de référence aux nanotechnologies ou aux nanomatériaux. Voir http://agriculture.gouv.fr/reglementation
3 - Soil Association, Organic standards food and drink
4 - L'URL fourni par le site NanoNorma en 2010 ne fournit pas de renseignement en 2013 : http://www.abg.at
5 - Organic Production Systems General Principles and Management Standards, Gouvernement du Canada, Office des Normes générales du Canada
6 - Nanotechnology in Organic Production, Processing, and Packaging, National Organic Standards Board, Materials Committee, Septembre 2009
7 - L'URL fourni par le site NanoNorma en 2010 n'est plus valide en 2013 : http://www.bfa.com.au/_files/ACOS%202010%20Draft%20Tracked%20Changes%2010%20May%202010.pdf
8 - 5.1.1 Nanomaterials - "Nanomaterials are forbidden. It is recognised that there may need to be exceptions and applications for exceptions supported by technical dossiers will be considered" (...) « Nanomaterial » - (taken from European Parliament legislative resolution of 24 March 2009) - an insoluble or biopersistant and intentionally manufactured material with one or more external dimensions, or an internal structure (ie primary particle), on the scale from 1 to 100 nm." Cosmetics organic and natural standard, Janvier 2010
9 - Cf. COSMOS Position on Mineral UV-Filters in Organic and Natural Cosmetics, 10 août 2016
10 - Food, Agriculture and Nanotechnology: Applying the Snow White Test to the Nano-Apple, IFOAM, février 2011. La version finale est parue en avril 2011 Position on the Use of Nanotechnologies and Nanomaterials
11 - Cf. Ecolabel fait le ménage dans ses composés, Journal de l'Environnement, 18 juillet 2017
12 - Voir la page http://www.ecocert.com/cosmetique-ecologique-et-biologique
13 - Cahier des Charges « Cosmétiques Bio-écologique », Nature & Progrès, version 2013 (c'était déjà le cas en 2010 voire antérieurement)
14 - Le dioxyde de titane dans les cosmétiques bio, Cosmebio, mars 2019
15 - Cf. nos articles :
- Tromperie sur la marchandise ? Des nanoparticules identifiées dans des crèmes solaires prétendument "sans nano", Veillenanos.fr, juillet 2012 ;
- Rebondissement dans l'affaire de "tromperie sur la marchandise" qui oppose les Amis de la Terre à Antaria en Australie, Veillenanos.fr, 4 mars 2013
16 - Cf. notre article Des nanoparticules identifiées dans l'alimentaire en France, mais non étiquetées !, veillenanos.fr, juin 2016 (complété en février 2017)
17 - Stop aux nanoparticules, 60 Millions de consommateurs, Mensuel - N° 529 - septembre 2017 (paru le 27 août 2017)
18 - Cf. notre fiche Les nanos et la DGCCRF, veillenanos.fr
19 - Cf. notre fiche L'UFC Que Choisir dépose plainte contre des fabricants de produits alimentaires et de cosmétiques pour non-respect de l’obligation de l'étiquetage [nano] , veillenanos.fr, 2018
Fiche créée en avril 2013
Brèves sur le thème "nano et cosmétiques"
Brèves sur le thème "nano et cosmétiques"
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout novembre 2020Cette sélection compilée pour notre rubrique "Nanomatériaux et Cosmétiques" a vocation à être progressivement complétée et mise à jour.

En savoir plus ici.

- le 22 octobre, l'association Agir pour l'Environnement a lancé une pétition "Stop titane" demandant au gouvernement français la prolongation de l'interdiction du dioxyde de titane dans l'alimentation et son élargissement aux médicaments et dentifrices - en cause notamment, la présence de nanoparticules de TiO2 ; près de 30 000 signatures ont été recueillies à ce jour ;
- le 24 octobre, le site cyberacteurs a à son tour lancé une pétition "Dioxyde de titane : Principe de précaution pour tous les Européens !", à destination d'Ursula von der Leyen, la Présidente de la Commission Européenne, avec plus de 1 800 signatures collectées pour la suspension du TiO2 élargie aux cosmétiques et aux médicaments et à l'échelle européenne ;
- le 30 octobre, une autre Pétition "STOP aux nanomatériaux dans nos aliments" a été lancée sur la plate-forme "Les lignes qui bougent", demandant à Olivier Véran, Ministre de la Santé et des Solidarités, une évaluation des dangers des nanomatériaux présents dans l’alimentation elle a recueilli plus de 17 000 signatures en quelques jours.
En savoir plus sur la suspension du E171 dans l'alimentation ici et sur le cas des cosmétiques et médicaments là.

- caractéristiques physico-chimiques : très petites dimensions des particules constitutives ; solubilité/persistance/accumulation potentielle dans le corps ; nature chimique et toxicité du nanomatériau ; caractéristiques physiques/morphologiques des particules constitutives ; chimie et caractéristiques de surface (modifications/revêtements de surface) ;
- exposition : la fréquence et les quantités utilisées, si le nombre/type de produit(s) de consommation utilisé(s) est relativement élevé ; et s'il existe un potentiel d'exposition systémique du consommateur aux nanoparticules ;
- propriétés, activités ou fonctions nouvelles, et types d'application.
- dans l'annexe 1 figure ainsi un classement des nanomatériaux figurant dans le catalogue européen des nanomatériaux utilisés en cosmétiques par ordre de priorité en fonction du potentiel de risque (sur la base d'un score dont les modalités de calcul sont détaillées dans le rapport) :
- en tête : le MBBT (filtre UV) et les nanoparticules d'argent et l'argent colloïdal (score : 34)
- ensuite : la tris-biphenyl triazine (filtre UV), le cuivre colloïdal, le platine (et poudre de platine), le platine colloïdal, les copolymères de styrène/acrylate (score : 30)
- juste derrière : le dioxyde de titane (TiO2), différents types de silice (silica dimethyl silylate, silica dimethicone silylate) (score : 29) et silica silylate (score : 28)
- puis : les fullerenes, la silice et la silice hydratée (hydrated silica) (score : 26), l'or acide thioéthylamino-hyaluronique et le noir de carbone (25), l'or colloïdal (24), l'or (23), l'alumine (23), l'hydroxyapatite (21), le silicate de lithium-magnésium-sodium et la sodium propoxyhydroxypropyl thiosulfate silica (20), le sodium magnesium fluorosilicate, le sodium magnesium silicate (17), l'oxyde de zinc (15 pour le colorant ; 13 pour le filtre UV)
- l'annexe 2 donne des détails sur l'argent colloïdal (nano), l'annexe 3 sur les copolymères de styrène/acrylate et l'annexe 4 sur la silice, la silice hydratée et la silice dont la surface est modifiée à l'aide d'alkyl silylate.




- Il relève les "importantes incertitudes sur les risques potentiels de long terme auxquels participent les cosmétiques et les produits de tatouage", faute d’accès aisé à des données essentielles, comme la composition détaillée des produits et l’exposition réelle des populations aux nanomatériaux (entre autres substances).
- Il pointe la "maturité inégale" des opérateurs économiques dans leur capacité à assurer leur responsabilité première ; "plus fréquentes chez les petits opérateurs qui ne maîtrisent pas toutes les obligations (réglementaires), les non conformités ne sont pas, toutefois, exceptionnelles chez des opérateurs plus importants", entre autres pour les "nanoparticules non déclarées".
- Il souligne le très net désengagement de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en termes d'évaluation, vigilance, inspection et contrôle dans le domaine des cosmétiques et des tatouages. Ces compétences n'ont pas été transférées vers l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) - du fait notamment l'opposition de la fédération des entreprises de la beauté (FEBEA).
- Il mentionne en revanche les travaux de la DGGCRF et du SCL sur les contrôles de la présence de nanomatériaux dans les cosmétiques et met en évidence le déséquilibre entre la charge d’expertise importante pour le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) au niveau européen - avec près de 265 dossiers qu’il faudra instruire pour les seuls nanos, et ses ressources trop limitées ainsi que le "manque parfois cruel de données pour évaluer sûrement", avec, à la clé, un risque de délais trop "longs et potentiellement critiques".





ARCHIVES
- 22 novembre 2019 : La Commission européenne a demandé fin octobre au Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (NanoSccs) d’évaluer les risques des nanoparticules d'or et de platine pour leur utilisation en cosmétique (mise en évidence dans le cadre de la notification sur le "Cosmetic Products Notification Portal" (CPNP) de la Commission européenne). L'avis du SCCS est attendu pour avril 2020.
- 15 novembre 2019 : La mise à jour du "catalogue" des nanomatériaux utilisés dans les cosmétiques en Europe vient d'être publiée par la Commission européenne. Elle met de nouveau en évidence l'utilisation de nanoparticules pour certaines non autorisées (comme les nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) utilisées comme colorant par exemple) ! En savoir plus ici.
- 4 novembre 2019 : Le Comité Scientifique Européen pour la Sécurité des Consommateurs vient de publier le document "Guidance on the Safety Assessment of Nanomaterials in Cosmetics" adopté les 30-31 octobre derniers. Il remplace le précédent document de 2012 (SCCS/1484/12) et intègre les récents développements dans le domaine de la recherche sur la sécurité des nanomatériaux afin d'aider les fabricants et évaluateurs dans leur travail de caractérisation et évaluation des risques sanitaires liés aux nanomatériaux utilisés dans le domaine cosmétique.
- 4 novembre 2019 : La Commission européenne a demandé au Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (NanoSccs) d’évaluer les risques des nanoparticules d'or pour leur utilisation en cosmétique (mise en évidence dans le cadre de la notification sur le "Cosmetic Products Notification Portal" (CPNP) de la Commission européenne). L'avis du SCCS est attendu pour avril 2020.
- 15 octobre 2019 : Dans un communiqué publié ce jour par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, on apprend que sur 39 produits solaires analysés par la DGCCRF en 2018, 19 présentaient au moins une anomalie. Principal manquement constaté : l'absence de mention [nano] dans des produits contenant du dioxyde de titane ou de l’oxyde de zinc sous forme nanoparticulaire. En savoir plus ici.
- 4 juillet 2019 : Le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (SCCS) a publié son avis final sur la solubilité de la silice amorphe de synthèse (SAS) ; selon le SCCS, les SAS hydrophile et hydrophobe doivent être considérées comme insolubles ou très légèrement solubles. En vertu du Règlement Cosmétiques de 2009, ces deux formes de silice sont donc à considérer - et étiqueter - comme des nanomatériaux. Le SCCS précise par ailleurs qu'aucune donnée n'a été fournie par les fabricants de silice (réunis dans l'Association of Synthetic Amorphous Silica Producers - ASASP) pour établir si les SAS pouvaient être considérées comme dégradables/non persistantes dans les systèmes biologiques.
Les noms commerciaux concernés sont : ACEMATT®, AEROSIL®, AEROSIL® specific R-types, AEROPERL® CAB-O-SIL®, CAB-O-SIL® specific TS-types, Elfadent®, HDK®, HDK® specific H-types, Ibersil®, Ludox®, Perkasil®, RxCIPIENTS®, Silica VP, SIDENT®, SIPERNAT®, Sorbosil®, Syloblanc®, Sylodent®, Syloid®, Tixosil®, ZEODENT®, ZEOFREE®, ZEOTHIX®, ZEOPHARM®
- 21 juin 2019 : Des chercheurs ont étudié une crème solaire contenant des nanoparticules de dioxyde de titane. Leurs conclusions : cet écran solaire au nanoTiO2 ne permet PAS de prévenir le cancer de la peau et une petite partie du TiO2 traverse la peau. Voilà qui interroge sur le "rapport risque/bénéfices" des nanoparticules de TiO2 dans les crèmes solaires, qui n'est peut-être pas si probant qu'on voulait le croire ? Si d'autres tests confirment ces résultats, on peut s'attendre à répercussions fortes dans le domaine de la protection solaire.
- 12 juin 2019 : La Commission européenne lance un appel à données sur les formes nano d'or, de platine et de cuivre (y compris sous forme colloïdale) utilisées en cosmétique, afin de permettre au comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (SCCS) de mener une évaluation de leurs risques. Date limite : 10 novembre 2019
- 11 juin 2019 : L'association de consommateurs Que Choisir exhorte les autorités européennes à interdire sans délai les substances les plus à risque, notamment le dioxyde de titane dans les cosmétiques susceptibles d'être ingérés - près de 7000 références produits sont concernés : dentifrices, bains de bouche, rouges et baumes à lèvres, etc. Plus d'informations sur notre page dédiée aux risques des nanoparticules de TiO2.
- 29 mars 2019 : La fédération des entreprises cosmétiques (FEBEA) a réagi aujourd'hui à l'enquête d'Agir pour l'Environnement sur le dioxyde de titane dans les dentifrices. Les consommateurs méritent mieux que ça. Nous leur proposons de lire notre Dossier "Nano et Cosmétiques" avec ses fiches détaillées.
- mars 2019 : L'association Agir pour l’Environnement a relevé la présence de dioxyde de titane (TiO2) dans deux tiers des 408 dentifrices dont elle a étudié la composition (y compris 25 dentifrices bio) et dans la moitié des 60 dentifrices pour enfants. Elle relève aussi qu'aucun des 271 dentifrices concernés ne porte la mention [nano] pourtant obligatoire sur l'emballage pour tout ingrédient de dimension nanométrique présent dans les cosmétiques. Elle demande donc l’élargissement de la suspension du dioxyde de titane (prévue dans l'alimentation à la mi-avril) à tous les produits qui peuvent être totalement ou partiellement ingérés : dentifrices et médicaments notamment. Plus de détails sur notre fiche "Après l'alimentation, la suspension du dioxyde de titane dans les dentifrices et les médicaments ?"
- mars 2019 : Le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (SCCS) a publié son avis préliminaire sur la solubilité de la silice amorphe de synthèse (SAS) ; selon le SCCS, la SAS hydrophile et la SAS traitée en surface pour la rendre hydrophobe doivent être considérées comme insolubles ou très légèrement solubles. En vertu du Règlement Cosmétiques de 2009, ces deux SAS sont donc à considérer comme des nanomatériaux. Le SCCS précise par ailleurs qu'aucune donnée n'a été fournie par les industriels pour établir si les SAS pouvaient être considérées comme dégradables/non persistantes dans les systèmes biologiques. Cet avis est ouvert à commentaires jusqu'au 17 mai prochain.
- décembre 2018 : Selon le magazine Avantages, "sous forme de nanoparticules, l’or offre un vrai effet régénérant sur la peau" ; mais, sauf erreur de notre part, il n'est pas autorisé sous forme nano en cosmétique, ni exempt de risques. Soyons brillantes... soyons vigilantes ! Cf. http://veillenanos.fr/...EnjeuxCosmetiques.
Par Avicenn, Veillenanos
- 29 novembre 2018 : Le magazine FémininBio conclut un article sur les nanoparticules dans les cosmétiques ainsi : "Avec les nanoparticules, plus qu'avec toute autre substance, nous jouons aux apprentis sorciers alors qu'elles ne sont pourtant pas incontournables. Espérons que les choses évoluent plus rapidement à l’avenir et, en attendant, à nous d'être vigilantes !". [NDLR : Ca devrait être le cas également pour l'argent colloïdal (composé de nanoparticules d'argent), pourtant vanté par le même magazine, alors qu'il est dangereux pour la faune aquatique et que son innocuité pour les applications cosmétiques n'a pas pu être établie].
- 25 octobre 2018 : "Crèmes antirides : des filtres UV malvenus" : "les filtres incorporés dans ces antirides sont controversés. En particulier (...) du dioxyde de titane sous forme nano. Dans une crème de soin à visée purement esthétique comme un antirides, la présence de filtres UV à risque avéré, ou même seulement soupçonnés de toxicité, n’est pas acceptable".
- février 2018 : L'UFC Que Choisir dépose plainte contre des fabricants de produits alimentaires et de cosmétiques pour non-respect de l’obligation de l'étiquetage [nano] ,
- 23 décembre 2014 : La page 11 de la lettre Veillenanos n°12-13 de décembre 2014
- 10 juillet 2014 : La rubrique "cosmétiques" de la Lettre Veillenanos n°10-11 de juillet 2014
Par Avicenn, Veillenanos
- 30 décembre 2013 : Quel état des connaissances sur la pénétration cutanée des nanoparticules ?
- 4 mars 2013 : INTERNATIONAL : Rebondissement dans l'affaire de "tromperie sur la marchandise" qui oppose les Amis de la Terre à Antaria en Australie : Accusée par les Amis de la Terre Australie de "tromperie sur la marchandise", Antaria a finalement reconnu le caractère nanométrique du ZinClear, qu'elle a vendu à des marques cosmétiques pour des crèmes solaires étiquetées "sans nano"
- novembre 2012 : INTERNATIONAL : Retrouvez l'actu des nanos dans le domaine cosmétique dans notre lettre VeilleNanos n°4-5 : Une rubrique spéciale de la Lettre Veillenanos n°4-5 porte sur les nanos dans les cosmétiques.
- 3 octobre 2012 : INTERNATIONAL : Relance de la polémique sur la capacité des nanoparticules à traverser la barrière cutanée : Des chercheurs du Royaume-Uni prétendent avoir prouvé que les nanoparticules ne peuvent traverser la peau et vouloir ainsi apaiser les inquiétudes de ceux qui redoutent que les nanoparticules potentiellement nocives (notamment celles utilisées dans les écrans solaires) puissent être absorbées par l'organisme. Les Amis de la Terre Australie contestent le protocole et l'objectivité de l'étude financée par un consortium où figurent également BASF et L'Oréal. Lire notre article ici.
- 24 juillet 2012 : INTERNATIONAL : Tromperie sur la marchandise ? Des nanoparticules identifiées dans des crèmes solaires prétendument "sans nano"
Des crèmes solaires vendues avec la mention "sans nano" contiennent en fait de l'oxyde de zinc sous forme nanoparticulaire. Les entreprises cosmétiques qui les vendent auraient été dupées par leur fournisseur, le fabricant Antaria Ltd, révèlent les Amis de la Terre Australie qui ont entamé une procédure pour communication mensongère dans leur pays. L'ingrédient incriminé, ZinClear IM, est-il présent dans des crèmes solaires vendues en France et, si oui, lesquelles ? Est-il effectivement certifié par Ecocert ? C'est ce qu'il reste à éclaircir.
Lire notre article ici.
- 9 mai 2012 : ETATS-UNIS : Consultations de la FDA jusqu'au 24 juillet sur les nanos dans l'alimentation et les cosmétiques : Aux Etats-Unis, la FDA appelle les personnes et organisations intéressées à commenter d'ici le 24 juillet les versions de travail de deux guides nano dans l'agroalimentaire et les cosmétiques. "Bien mais peut mieux faire" ont déjà publiquement commenté certaines ONG de défense de l'environnement, de la santé et des consommateurs. Lire notre article ici.
- 5 juillet 2011 : COSMÉTIQUES - C'est l'été, le temps du soleil... et des controverses sur les risques liés aux nanomatériaux dans les crèmes solaires
Ne pas utiliser de produits cosmétiques - en particulier les crèmes solaires - contenant des nanoparticules de dioxyde de titane sur une peau lésée ou sur les coups de soleil. Ne pas les utiliser non plus sur le visage ou dans des locaux fermés quand elles se présentent sous formes de spray. Voilà les recommandations de l'Afssaps rendues publiques à la mi-juin. L'agence se veut néanmoins rassurante... tout en demandant davantage d'études.
Une semaine plus tard, le 23 juin, aux Etats-Unis, la Food & Drug Administration (FDA) était accusée de manquer à sa mission de protection des consommateurs par trois associations qui militent pour l'étiquetage et la vérification de l'innocuité des nanos dans les crèmes solaires.
En ce début d'été, l'Avicenn fait le point sur le dossier controversé des nanos dans les écrans solaires.
Lire notre dossier ici.
Cosmétiques "sans nano" : comment démêler le vrai du faux ?

Cosmétiques "sans nano" : comment démêler le vrai du faux ?
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout mai 2020Cette fiche fait partie de notre Dossier Nano et Cosmétiques ; elle a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Sommaire
- Des repérages de cosmétiques "sans nano"
- Des marques et des distributeurs misent sur les cosmétiques "sans nano"
- Depuis le 1er juillet 2019, la mention "sans nano" ne devrait plus apparaître
- L'absence totale de nanoparticules est difficile à garantir
- Pour un "risque zéro", certains retirent tout bonnement le dioxyde de titane des cosmétiques
- En savoir plus
Des repérages de cosmétiques "sans nano"
Plusieurs "guides" ou "applications" réalisés par des ONG ont tenté de lister des cosmétiques "sans nano" (ou, à l'inverse, ont proposé d'identifier les nanos dans les cosmétiques*), mais leur fiabilité est limitée, parce qu'ils s'appuient sur les déclarations (parfois trompeuses) des fabricants et/ou parce qu'ils sont trop datés.
- Le Safe Sunscreen Guide summer 2010-2011 des Amis de la Terre Australie, décembre 2010
- La base de données "Skin Deep Cosmetic Safety database" et le Guide des crèmes solaires créés par l'ONG américaine Environmental Working Group (EWG)
*L'appli Clean Beauty, de la marque Officinea, décrypte la composition des cosmétiques et repère les nanomatériaux
Des marques et des distributeurs misent sur les cosmétiques "sans nano"
Certaines marques ont misé sur le "sans nano" pour attirer les clients désireux de ne pas acheter de cosmétiques avec des nanoparticules.
C'était le cas dès 2014 à l'étranger :

En France, Avicenn a repéré à partir de 2017 certaines marques comme Léa Nature ou Centifolia s'engageant à ne pas utiliser de nanoparticules :


Ou encore, repérée en mai 2019, la maque Niu qui propose une protection UV "sans paraben, sans alcool, 99 % naturelle, vegan et cruelty-free, sans nanoparticules, sans parfum ni colorant".
Des distributeurs utilisent eux aussi l'absence de nanoparticules comme argument marketing.
Quelques exemples :
- La mention "zéro nanoparticules" vantée en mai 2018 par Officina pour un produit qui pourtant en contient très probablement (du fait de la présence de silice, dont une fraction, sinon la totalité, est nanoparticulaire) :
- L'engagement de Naturels Cosmétiques®, repéré en mai 2018, à "ne pas intégrer les nanoparticules dans la composition de (ses) produits cosmétiques".
- L'annonce de Simply Bio, repérée en juin 2018, pour des produits cosmétiques de la marque "Comptoir Provençal des Argiles, "sans filtres chimiques, sans nanoparticules, sans traces blanches" :
Depuis le 1er juillet 2019, la mention "sans nano" ne devrait plus apparaître
Au 1er juillet 2019, sont entrées en application des restrictions pour les allégations "sans…" dans les cosmétiques. La mention "sans nanoparticules" ne devrait plus apparaître sur les cosmétiques.
Cette mesure a été rappelée en avril 2020 dans une note commune de la DGCCRF et de l'ANSM : en vertu du critère n° 5 "équité" du règlement (UE) n° 655/2013, l’allégation "sans nanomatériaux" ne doit plus être utilisée par les marques (les nanomatériaux étant pour certains interdits, pour d’autres autorisés, ces derniers étant par ailleurs censés être identifiables dans la liste INCI lorsqu’ils sont présents dans un produit). L’allégation "sans dioxyde de titane" ne doit pas apparaître non plus, au motif qu'elle serait "source de confusion, étant donné que cette substance peut être autorisée ou interdite selon sa forme (nano ou non) ou sa finalité (filtre UV ou colorant)". En outre, "cette allégation pourrait entraîner le report des consommateurs vers d’autres produits moins adaptés à l’usage souhaité, voire le détourner de produits bénéfiques en termes de santé publique (produits de protection solaire)".
Mais l'obligation d'étiquetage [nano], elle, prévaut toujours ! Les marques doivent bien mesurer les particules qu'elles utilisent.
L'absence totale de nanoparticules est difficile à garantir
Certains fournisseurs ne signalent pas la dimension nanométrique des ingrédients qu'ils vendent aux fabricants de cosmétiques et d'autres sont même allés jusqu'à leur vendre comme "non nano" des ingrédients pourtant nano (ECOCERT l'a appris à ses dépens en 20124).
Pour un "risque zéro", certains retirent tout bonnement le dioxyde de titane des cosmétiques
Du fait de la fraction nanoparticulaire du dioxyde de titane, très difficile à supprimer, certaines marques et enseignes ont fait le choix de supprimer tout bonnement le dioxyde de titane, nano ou non, de leurs produits.
Ainsi en octobre 2018, l'enseigne Casino, s'est engagée à retirer les nanoparticules de TiO2 de "tous ses produits", notamment les dentifrices, d'ici la fin de l'année.
En janvier 2019, Avicenn a également repéré le dentifrice de la marque Dentavie commercialisé par le Laboratoire Léa Nature, garanti "sans ingrédients superflus et controversés", notamment sans "dioxyde de titane" :

En savoir plus
- Nano et Cosmétiques
- "Le Bio et les labels écologiques garantissent-ils l'absence de nanoparticules ?"
- Détecter et mesurer les nanomatériaux ?
Quel encadrement des nanomatériaux dans les cosmétiques en France ?

Quel encadrement des nanomatériaux dans les cosmétiques en France ?
Par MD et l'équipe Avicenn - Dernière modification novembre 2019Cette fiche fait partie de notre Dossier Nano et Cosmétiques ; elle a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Sommaire :
- Les nanomatériaux des cosmétiques sont soumis, comme les autres nanomatériaux, à l'obligation de déclaration au registre R-nano
- L'étiquetage [nano] des cosmétiques, obligation européenne depuis 2013
- Vers un encadrement de l’usage des nanomatériaux dans les filtres UV des cosmétiques en France ?
- En savoir plus
Les nanomatériaux des cosmétiques sont soumis, comme les autres nanomatériaux, à l'obligation de déclaration au registre R-nano
Depuis 2013, les "substances à l'état nanoparticulaire" fabriquées, importées ou mises sur le marché en France doivent obligatoirement être déclarées chaque année dans le registre R-nano.
Celles présentes dans les produits cosmétiques ne font pas exception ; la catégorie de produits "cosmétiques, produits de soins personnels" (PC 39) est d'ailleurs la deuxième catégorie la plus déclarée avec 616 déclarations en 2017.
Mais, en l'état actuel du registre, les produits qui contiennent ces substances nano ne peuvent pas être identifiés, d'où la nécessité d'apporter des améliorations à la procédure de déclaration.
A noter : la déclaration dans R-nano n'exonère par les fabricants de l'obligation de notification européenne sur le CPNP, et vice-versa.
Certains fabricants de cosmétiques se plaignent de cette "contrainte administrative" (les déclarations dans R-nano et dans le CPNP ne sont pas basées sur les mêmes définitions du terme "nanomatériau"), rendue d'autant plus ardue que beaucoup de leurs fournisseurs ne leur transmettent pas correctement et/ou très tardivement les données nécessaires.
Néanmoins les marques ont la responsabilité de s'assurer de la qualité de leurs matières premières et ont toujours la possibilité de les faire tester eux-mêmes, en recourant aux méthodes et outils adéquats, doublés d'une expertise solide.
L'étiquetage [nano] des cosmétiques, obligation européenne depuis 2013
Les marques qui mettent sur des cosmétiques sur le marché français doivent également respecter la réglementation européenne qui exige l'étiquetage [nano] des cosmétiques (ainsi que différentes mesures de notifications ou autorisations avant la mise sur le marché).
C'est la DGCCRF qui vérifie l'application par les entreprises des obligations européennes d'étiquetage [nano] sur le territoire français ; depuis 2016, elle a mené des contrôles qui sont venus confirmer les défaillances de l'étiquetage [nano] dans les cosmétiques (et dans l'alimentaire), qui n'ont semble-t-il pas été suivies de sanctions à ce stade.
Vers un encadrement de l’usage des nanomatériaux dans les filtres UV des cosmétiques en France ?
La "feuille de route" issue de la conférence environnementale 2016 a prévu d'"accélérer l’encadrement de l’usage des nanomatériaux dans les filtres UV des produits cosmétiques dans le cadre de l’application du règlement européen, et notamment l'entrée en vigueur au niveau national des mesures concernant l'emploi du dioxyde de titane sous forme nano". Le ministère de la santé et la DGCCRF sont les acteurs clés de cette "action".
Après de premiers tests sur des cosmétiques autres que des produits solaires en 2016-2017, la DGCCRF s'est penchéé en 2018 plus spécifiquement les nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) et d'oxyde de zinc (ZnO) dans les produits de protection solaire, afin de vérifier le respect de l'obligation européenne d'étiquetage des nanomatériaux dans les cosmétiques, en vigueur depuis 2013.
Sur 39 produits solaires analysés par la DGCCRF en 2018, 19 présentaient au moins une anomalie. Principal manquement constaté : l'absence de mention [nano] dans des produits contenant du dioxyde de titane ou de l’oxyde de zinc sous forme nanoparticulaire1.
En savoir plus
LIRE AUSSI sur notre site :
- nos rubriques :
- nos fiches :
- Détecter et mesurer les nanomatériaux ?
- Risques associés au nano dioxyde de titane
- Etiquetage [nano]
- Quelle réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques en Europe ?
- Quel encadrement des nanomatériaux dans les biocides en Europe ?
- Quel encadrement des nanomatériaux par REACH ?
- La déclaration annuelle des nanomatériaux en France, obligatoire à partir de 2013
NOTES et REFERENCES
1 - Cf. Composition des cosmétiques : l’exigence d’une information claire des consommateurs, DGCCRF, 15 octobre 2019
Fiche initialement créée en avril 2018
Nanotechnologies et Cosmétiques

Nanotechnologies et Cosmétiques
Cette rubrique a vocation à être progressivement complétée et mise à jour. Vous pouvez contribuer à l'améliorer en nous envoyant des références à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.Par l'équipe Avicenn - Dernière modification décembre 2020
Nos brèves
Synthèse
Il semble que l'on puisse trouver des nanomatériaux dans la quasi totalité des produits cosmétiques : dentifrices, crèmes solaires, crèmes anti-âge, fonds de teint, vernis à ongles, mascaras, eye-liners, rouge à lèvres, teintures pour cheveux, fards, poudres, blush, savons, gels douche, déodorants...
Ces nanomatériaux sont principalement des colorants, agents de texture, antibactériens ou filtres UV.
Cependant, à moins de recourir à des analyses métrologiques en laboratoire, l'identification précise des nanomatériaux dans les cosmétiques est encore aujourd'hui difficile pour les consommateurs et les autorités sanitaires, malgré l'obligation d'étiquetage (en vigueur depuis 2013 mais peu respectée) et la publication d'un pseudo-"catalogue" par la Commission européenne en 2017.
La plupart des marques sont peu enclines à communiquer, sinon pour dire qu'elles ont du mal à obtenir des informations fiables de leurs fournisseurs ou qu'elles souhaiteraient disposer de méthodes, protocoles et techniques de référence pour procéder à leurs étiquetages ([nano] ou "sans nano") et à leurs contrôles dans un cadre validé et harmonisé (au moins au niveau européen).
Sous la pression d'associations, les autorités publiques françaises commencent à mieux contrôler l'application de l'étiquetage [nano] et la composition des produits.
Leurs risques pour la santé sont encore mal cernés, faute de données suffisamment robustes :
- sur le danger des substances utilisées
- sur le passage des nanomatériaux à travers la peau : longtemps considéré comme très peu probable, certains cas ont été mis en évidence ; même si la proportion de nanoparticules est faible, elle ne doit pas être négligée, du fait de la bioaccumulation possible dans le corps
- sur les interactions et évolutions possibles au contact des autres ingrédients cosmétiques : du chlore des piscines (qui pourrait) dégrader l'enrobage des nanoparticules de dioxyde de titane par exemple, entrainant la libération de radicaux libres, responsables du vieillissement de la peau et de l'apparition de cancers, etc.
Une nouvelle étude publiée en juin 2019 vient questionner l'utilisation de crème solaire contenant des nanoparticules de dioxyde de titane : dans le cas de la crème testée, les nanoparticules de TiO2 ne permettent PAS de prévenir le cancer de la peau (bien qu'elles empêchent la peau de rougir, elles ne la protègent pas du stress oxydatif provoqué par les UV !)
Quant aux autres utilisations de nanomatériaux pour des usages plus "futiles" (effets texturants, pailletés ou colorants pour maquillage ou dentifrice par exemple), elles sont quant à elles de plus en plus contestées en raison des nombreuses incertitudes qui pèsent sur leur innocuité.
En mars 2019, du fait de ces risques et incertitudes autour de l'innocuité des nanoparticules de dioxyde de titane, Cosmébio a recommandé à ses adhérents de supprimer le dioxyde de titane de leurs produits ou à le remplacer par une alternative lorsque celle-ci existe.
Leurs risques pour l'environnement sont encore trop peu pris en considération par les instances d'évaluation des risques et d'autorisation des substances toute comme les assocations de consommateurs.
Fiches détaillées
- Quel encadrement des nanomatériaux dans les cosmétiques... :
- Les nanoparticules traversent-elles la peau ? (La peau n'est néanmoins pas la seule porte d'entrée dans notre corps des nanoparticules utilisées en cosmétique : il ne faut pas négliger la voie orale (avec une ingestion possible de dentifrice, de rouge ou baume à lèvres) et l'inhalation (de poussières de poudres, vapeurs parfumées, sprays, etc.)
- Quid des risques ? :
- Quels effets néfastes des nanomatériaux sur la santé ? et Risques associés aux nanoparticules de TiO2 dans les cosmétiques
- Quels effets néfastes des nanomatériaux pour l'environnement ? (voir aussi notre fiche sur le relargage et le devenir des nanomatériaux dans l'eau (notamment l'eau de mer)
- Risques associés aux nanoargents
- Risques associés au nano dioxyde de titane
- Risques associés aux nanosilices
- Risques associés aux nanoparticules d'or
- Risques associés aux nanoparticules d'oxyde de zinc
Quelques exemples d'étiquetage [nano] dans les cosmétiques

Quelques exemples d'étiquetage [nano] dans les cosmétiques
Par MD et l'équipe Avicenn - Dernier ajout avril 2018 (fiche en cours de modification et mise à jour)Cette fiche fait partie de notre Dossier Nano et Cosmétiques ; elle a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Le respect de l'obligation européenne d'étiquetage des nanomatériaux dans les cosmétiques, en vigueur depuis juillet 2013, est variable selon les entreprises : fin 2018 et début 2018, l'UFC Que Choisir et la DGCCRF ont montré que des marques ne la respectaient toujours pas.

Néanmoins, certains de nos veilleurs nous ont signalé, dès 2014, des produits cosmétiques portant la mention [nano] :
- Produits de coloration permanente de L'Oreal Excellence, avec une mention [nano] repérée en mai 2014 devant le silica dimethyl silycate, au sujet duquel la Commission a demandé fin 2013 un avis à son Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) (voir ci-dessous)

- Vernis à ongles L'Oréal (noir de cabone nano), avec une mention [nano] repérée en juin 2015 :

- Crèmes solaires Nivea, avec une mention [nano] repérée en juin 2015 :

Le 23 janvier 2018, l’UFC-Que Choisir a publié le résultat de ses contrôles menés sur des produits cosmétiques : seulement trois produits cosmétiques (sur neuf testés) étaient convenablement étiquetés [nano] :
- le lait protecteur 24h SPF 30 de la marque Ambre solaire (TiO2 [nano])
- la crème hydratante SPF 25 Hydra Végétal d'Yves Rocher (ZnO [nano]).
- un eye liner Maybelline (noir de carbone [nano]) (mais la liste des ingrédients n'est accessible qu'en déchirant le blister !)
En avril 2018, Avicenn a repéré la game "Nano Gold" de la marque Chantecaille, dont quatre produits cosmétiques sont présentés comme contenant des nanoparticules d'or. Bizarrement, ces produits mettent en avant le terme "nanoparticules" sur leur emballage, mais pas dans la liste des ingrédients comme l'exige pourtant la réglementation (seule la mention CI 77480, colorant doré, apparaît dans cette liste).

INTERNATIONAL : Relance de la polémique sur la capacité des nanoparticules à traverser la barrière cutanée
INTERNATIONAL : Relance de la polémique sur la capacité des nanoparticules à traverser la barrière cutanée
Par MD et DL - 3 octobre 2012Sommaire
- "Les nanoparticules ne pénètrent pas dans la peau" selon des chercheurs britanniques
- Une étude menée dans des conditions contestées
- Un conflit d'intérêt ?
"Les nanoparticules ne pénètrent pas dans la peau" selon des chercheurs britanniques
Des chercheurs de l'université de Bath au Royaume-Uni prétendent avoir prouvé que les nanoparticules ne peuvent traverser la peau.
Dans le communiqué de presse annonçant la publication de leur étude par le Journal of Controlled Release en août dernier, ils affirment que les résultats obtenus vont apaiser les inquiétudes de ceux qui redoutent que les nanoparticules potentiellement nocives (notamment celles utilisées dans les écrans solaires) puissent être absorbées par l'organisme.
Une étude menée dans des conditions contestées
Mais les Amis de la Terre Australie contestent cette présentation des choses qu'ils qualifient d'"irresponsable".
Ils soulignent aussi les faiblesses méthodologiques de l'étude, dont le protocole ne reflète pas les conditions réelles d'utilisation des crèmes solaires. Ainsi, l'étude a été menée sur des échantillons de peau de cochon et sur une durée maximale de 16 heures seulement. Une expérience trop courte et restrictive selon les Amis de la Terre : elle ne prend pas en compte des facteurs pourtant déterminants, comme la flexion de la peau ou les produits rajoutés par les industries cosmétiques pour favoriser la pénétration cutanée des produits actifs.
Les Amis de la Terre citent à titre d'exemple une autre étude publiée en 2010 menée par des chercheurs de Macquarie University (Australie) et l'organisation fédérale pour la recherche scientifique et industrielle australienne (le CSIRO) : effectuée sur des hommes et des femmes (et non pas des cochons), et utilisant du nano oxyde de zinc utilisé dans les crèmes solaires, elle avait montré que de faibles quantités de zinc traversaient la barrière cutanée. Il avait fallu attendre deux jours pour en détecter dans le sang des volontaires. Une étude publiée dans la très sérieuse revue Toxicological Sciences que les universitaires britanniques ne mentionnent pas...
Le parallèle est troublant avec la polémique en cours sur la durée des expériences de toxicité des OGM relancée par la publication de léquipe du Pr. Gilles-Eric Séralini dont l'étude menée sur deux ans a montré des effets que les études menées sur 90 jours par les industriels n'avaient pas permis d'observer.
Rappelons qu'une fois dans lorganisme, les nanoparticules ne sont pas nécessairement dégradées ou éliminées et peuvent s'accumuler et avoir des effets toxiques.
Un conflit d'intérêt ?
Autre point souligné par les Amis de la Terre : l'étude a été financée dans le cadre du projet européen NAPOLEON, aujourd'hui achevé, mais qui comptait parmi ses membres L'Oréal et BASF... utilisateurs ou fabricants de nanomatériaux. De quoi alimenter les doutes sur l'objectivité des chercheurs qui ont mené l'étude et étayer les appels à un renforcement de la déontologie de lexpertise lancés notamment par la Fondation Sciences Citoyennes. Cette dernière travaille actuellement à défendre la proposition de loi relative à la création de la Haute Autorité de l'expertise scientifique et de l'alerte en matière de santé et d'environnement que le Sénat devrait examiner prochainement. L'enjeu est de taille : prévenir de futurs scandales sanitaires comme ceux du Médiator et de l'amiante.
S'ils ont raté leur objectif (nous convaincre de l'incapacité des nanoparticules à pénétrer à travers la peau), les chercheurs britanniques ont en revanche réussi à confirmer le besoin de plus de sérieux dans la déontologie scientifique et d'une vraie transparence. Dans le cas des nanotechnologies et des nanomatériaux aussi, la vigilance de tous - scientifiques, mais aussi employeurs, salariés, syndicats, associations - doit être encouragée.
LIRE AUSSI sur notre site :
- Notre rubrique Nano et Cosmétiques
- Nos fiches :
Nano et Cosmétiques : Bibliographie
Nano et Cosmétiques : Bibliographie
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout décembre 2020Cette sélection de documents réalisée pour documenter notre dossier "Nano et Cosmétiques" a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn.
Elle est classée par type d'acteurs (recherche, industries, pouvoirs publics, ONG, ...), afin de permettre aux lecteurs de contextualiser l'information qu'il y trouvera. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant des références à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Sommaire
- Recherche
- Organisations publiques ou para-publiques
- Dermatologues / Pharmaciens
- ONG
- Industries ou fédérations industrielles, fabricants de nanomatériaux et/ou marques ou labels cosmétiques
- Média
Recherche
- En français :
- Doc' en clip - le risque associé aux nanoparticules contenues dans les crèmes solaires (vidéo), Riccardo Catalano, Aix-Marseille Université, 14 octobre 2019
- Les nanoparticules de dioxyde de titane, leur place dans l’industrie cosmétique et ses dangers, Laura Daragnes, Thèse pour l’obtention du diplôme d'Etat de docteur en pharmacie, sous la direction de Isabelle Bestel, Université de Bordeaux, septembre 2018
- Crème solaire, nanoparticules et alopécie frontale, Synchrotron soleil, communiqué de presse, février 2018 (voir également l'article académique : Alopécie frontale fibrosante post-ménopausique : une réaction lichénoïde aux nanoparticules de dioxyde de titane présentes dans les follicules pileux?, Gary C et al., Annales de Dermatologie et de Vénéréologie, 144 (12), S206, 2017)
- Quand les cosmétiques se nanodispersent, Fabrice Pirot, maître de conférences des universités, laboratoire de pharmacie galénique industrielle, EA 4169, mars 2017
- "Les nanos dans les cosmétiques : bénéfice ou risque ?", in Faut-il avoir peur des nanos ?, Francelyne Marano, Buchet Chastel, avril 2016
- La peau est-elle vraiment imperméable aux nanoparticules ?, Vinches L et Halle S, Bulletin de veille scientifique, n° 27, ANSES, septembre 2015
- Utilisation des nanoparticules de dioxyde de titane dans les émulsions cosmétiques. Impact sur la santé humaine et l’environnement, Rossano M., Thèse, Université du Havre, Spécialité : Physico-Chimie des colloïdes, 2014
- Quelle précaution est nécessaire pour la production et la vente de cosmétiques incorporant des nanoparticules ?, Caroline Fontaine, in Georges A. Legault, Louise Bernier, Charles-Étienne Daniel, Caroline Fontaine, Nanotechnologies et principe de précaution. Forces et limites de l'appel au principe, Presses de l'Université Laval, p. 145-166, 2012
- En anglais :
- Induction of Oxidative DNA Damage and Epithelial Mesenchymal Transitions in Small Airway Epithelial Cells Exposed to Cosmetic Aerosols, Pearce KM et al., Toxicological Sciences, 177(1) : 248–262, septembre 2020
- Titanium Dioxide Nanoparticles in Food and Personal Care Products—What Do We Know about Their Safety?, Joanna Musial et al., Nanomaterials, juin 2020
- Advances and controversies in studying sunscreen delivery and toxicity, Miko Yamada, Yousuf Mohammed, Tarl W Prow, Advanced Drug Delivery Reviews, 19 février 2020
- Fueling a Hot Debate on the Application of TiO2 Nanoparticles in Sunscreen, Sharma S et al., Materials, juillet 2019
- NanoTiO2 Sunscreen Does Not Prevent Systemic Oxidative Stress Caused by UV Radiation and a Minor Amount of NanoTiO2 is Absorbed in Humans, Pelclova D et al., Nanomaterials, 9(6), 888, 2019
- Principles for the safety evaluation of cosmetic powders, Steiling W et al., Toxicology Letters, 297 : 8-18, novembre 2018
- Eager to dye your hair with ‘nontoxic’ graphene nanoparticles? Not so fast !, Andrew Maynard, The Conversation, 20 mars 2018
- Titanium dioxyde nanoparticles in sunscreen: properties, current regulation, and potential effects on human and environmental wellbeing, Yu K, Journal of Student Science and Technology, 10(1), 2017
- Titanium Dioxide in Sunscreen, Trivedi M & Murase J, in Application of Titanium Dioxide, Edited by Magdalena Janus, InTech, juillet 2017 (open access)
- Allergic responses induced by the immunomodulatory effects of nanomaterials upon skin exposure, Yoshioka Y et al., Front. Immunol., 8:169, février 2017
- Proving nanoparticles in sunscreen products, Fraunhofer Institute for Interfacial Engineering and Biotechnology, 3 août 2015
- Nanoparticles skin absorption: New aspects for a safety profile evaluation, Regulatory Toxicology and Pharmacology, 2015
- Review on nanoparticles used in cosmetics and dermal products, Patwekar S et al., WJPPS, 3(8) : 1407-1421, 2014
- Sunscreens as a Source of Hydrogen Peroxide Production in Coastal Waters, Environ. Sci. Technol., 48(16) : 9037-9042, 2014
- Particle Flow Analysis: Exploring Potential Use Phase Emissions of Titanium Dioxide Nanoparticles from Sunscreen, Paint, and Cement, Arvidsson R et al., Journal of Industrial Ecology, 16(3) : 343-351, 2012
Dermatologues / Pharmaciens
- En français :
- Produits solaires : quels sont les effets des nanoparticules sur la santé ? , Thèse de Anne-Laure Bogé, faculté de pharmacie de Dijon, 2016
- En anglais :
Organisations publiques ou para-publiques
- En français :
- Organisation de la sécurité sanitaire des produits cosmétiques et de tatouage : état des lieux et évolutions souhaitables, IGAS, avril 2020
- Les orientations du SCCS relatives à l’évaluation de la sécurité des nanomatériaux dans les produits cosmétiques, Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC / SCCS), octobre 2019
- Composition des cosmétiques : l’exigence d’une information claire des consommateurs, DGCCRF, 15 octobre 2019
- Nanomatériaux et cosmétiques : faites le point, Webinar, LNE, 6 décembre 2018
- Journée technique – Nanomatériaux et cosmétiques, LNE, 29 mars 2018
- Catalogue des nanomatériaux utilisés dans les produits cosmétiques mis sur le marché, Commission européenne, juin 2017
- Manuel d'utilisation pour la notification de produits cosmétiques contenant des nanomatériaux, Cosmetic Products Notification Portal (CPNP), date ?
- Produits solaires avec des nanoparticules de dioxyde de titane Des risques pour la santé ?, Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), 2014
- Etiquetage européen pour les nanomatériaux : produits cosmétiques, Office fédéral suisse de la santé publique, juin 2013
- Nanoparticules de dioxyde de titane et d'oxyde de zinc dans les produits cosmétiques : Etat des connaissances sur la pénétration cutanée, génotoxicité et cancérogenèse - Point d'information, AFSSAPS, 14 juin 2011
- Les produits cosmétiques et la "nanotechnologie", Commission européenne, DG santé et consommateurs, 2010
- Verbatim de la réunion d'Orléans, CNDP nano, 27 octobre 2009
- Nanoprocédés et produits cosmétiques, Nanoforum du CNAM, 6 décembre 2007
- En anglais :
- Preliminary Opinion on Copper (nano) and Colloidal Copper (nano), Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC / SCCS), octobre 2020
- Preliminary Opinion on Hydroxyapatite (nano), Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC / SCCS), octobre 2020
- Titanium dioxide (TiO2) used in cosmetic products that lead to exposure by inhalation, Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC / SCCS), 6 octobre 2020
- Scientific advice on the safety of nanomaterials in cosmetics - Preliminary advice, Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC / SCCS), 5 octobre 2020
- SCCS (Scientific Committee on Consumer Safety) - Request for a scientific advice on the safety of nanomaterials in cosmetics, Commission européenne, février 2020
- Guidance on the Safety Assessment of Nanomaterials in Cosmetics and Fact sheet, SCCS (Scientific Committee on Consumer Safety), octobre 2019
- Sunscreen Drug Products for Over-the-Counter Human Use - A Proposed Rule by the Food and Drug Administration, FDA, février 2019 : FDA invites comment on the following topics:
- Specific nanomaterials or types of nanomaterials that have been used or proposed for use in OTC sunscreen products
- Concerns about sunscreen product safety, effectiveness, or quality associated with the use of nanomaterials in OTC sunscreen products, with supporting data
- Need for, and proposals of, specifications or limitations for particular nanomaterials for use in OTC sunscreen products
- Any particular nanomaterials that you believe should not be permitted for use in OTC sunscreen products, along with supporting scientific information
- FDA's proposed regulatory approach and/or alternative regulatory approaches to the use of nanomaterials in OTC sunscreen products
- The SCCS note of Guidance for the testing of cosmetic ingredients and their safety evaluation – 10th Revision, SCCS, octobre 2018
- Table linking the nanomaterials in the catalogue to their registration data in ECHA’s chemicals database, European Union Observatory for Nanomaterials (EUON), février 2018
- Assessment of nano-enabled technologies in cosmetics, Poland CA et al., Danish Environmental Protection Agency (Danemark), février 2016
- Tool for risk assessment of nanomaterials in cosmetics, RIVM (Pays-Bas), janvier 2016
- Opinion on Silica, Hydrated Silica, and Silica Surface Modified with Alkyl Silylates (nano form), Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), septembre 2015
- Dermal Absorption of Nanomaterials, Agence de protection de l'environnement du Danemark, 2013
- Guide sur l'évaluation de la sécurité des nanomatériaux (en anglais), Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), 2012
Associations de consommateurs et autres oganisations non gouvernementales
- En français :
- Produits solaires pour enfants - Trop de substances préoccupantes, Agir pour l'Environnement et WECF France, juillet 2020
- Après l'alimentation, la suspension du dioxyde de titane dans les dentifrices et les médicaments ?, Avicenn, Veillenanos.fr, mars 2019
- Rapport d’enquête sur la présence de dioxyde de titane dans les dentifrices, Agir pour l'Environnement, mars 2019
- Nano et Cosmétiques (mise à jour du dossier), Avicenn, veillenanos.fr, printemps 2018
- Nanoparticules - Attention, elles se cachent partout !, Que Choisir, Mensuel n° 566, février 2018
- Cosmétiques pour bébés, encore trop de substances préoccupantes, WECF France, février 2016
- En anglais :
- How can consumers find a safe sunscreen in the age of nanotechnology?, Center for food safety, 2 août 2018
- Children’s sunscreen contains hidden nanoparticle ingredients, new testing finds, Les Amis de la Terre (Friends of the Earth), 1er août 2018
- New FDA sunscreen rules called blind to nanotechnology - Agency fails to protect consumers from untested, unlabeled nano ingredients lurking in many widely used sunscreens, Les Amis de la Terre, ICTA, Consumers Union, 23 juin 2011
- Safe Sunscreen Guide summer 2010-2011, Les Amis de la Terre Australie, décembre 2010
- Companies deny consumers information on nano-ingredients in sunscreens, cosmetics, Les Amis de la Terre Australie, mai 2010
- Consumer Reports Test Reveals Nanoparticles Present in 4 out of 5 Sunscreens, Even When Companies Claim They Are Not, 31 octobre 2008
- No-nano sunscreens?, Consumer Reports, Décembre 2008
Industries ou fédérations industrielles, fabricants de nanomatériaux et/ou marques ou labels cosmétiques
- En français :
- Les nanomatériaux, FEBEA, 28 juin 2019
- Dentifrice et dioxyde de titane - 5 questions à Anne Dux, FEBEA, 29 mars 2019
- Le dioxyde de titane dans les cosmétiques bio, Cosmebio, 12 mars 2019
- Nanomatériaux : Comment mieux caractériser vos matières premières et produits finis cosmétiques ?, Cosmed, 28 février 2019
- Les nanoparticules dans les cosmétiques : faut-il s’en méfier ?, Officinea, 9 mars 2017
- Les nanomatériaux, L'Oréal, juin 2014
- Guide de bonnes pratiques - Prévention des risques liés à la mise en oeuvre des nanomatériaux, FEBEA (accessible uniquement aux adhérents de la FEBEA), juillet 2012
- En anglais :
- Guidance Paper on Nanomaterials in Cosmetics - "Practical Recommendation for Particle Size Assessment", EFfCI (Fédération Européenne des Ingrédients Cosmétiques), juillet 2015
Média
- En français :
- Les dentifrices sont-ils dangereux pour la santé ?, La Quotidienne, 6 mai 2019
- Je veux comprendre… Le dioxyde de titane dans les cosmétiques bio, Cosmébio, 2018 ? 2019 ?
- Nanoparticules dans les cosmétiques : un danger pour la santé, fémininbio, 29 novembre 2018
- Les nanoparticules contenues dans les cosmétiques sont-elles dangereuses ?, Cosmopolitan, 23 novembre 2018
- "Crèmes antirides : des filtres UV malvenus", 60 Millions de consommateurs, 25 octobre 2018 : "les filtres incorporés dans ces antirides sont controversés. En particulier (...) du dioxyde de titane sous forme nano. Dans une crème de soin à visée purement esthétique comme un antirides, la présence de filtres UV à risque avéré, ou même seulement soupçonnés de toxicité, n’est pas acceptable".
- Des nanos dans les cosmétiques ? , Biocontact, juin 2018
- Nanoparticules - Attention elles se cachent partout !, Que Choisir, n°566, février 2018
- Dangers pour l'environnement, dioxyde de titane... le dilemme des crèmes solaires, L'Usine nouvelle, 18 juillet 2017
- Cosmétiques non toxiques, Hors-série 60 Millions de consommateurs, n° 189, juillet 2017
- Nanoparticules et produits solaires : stop ou encore ?, Beauté test, 31 janvier 2017
- Crème solaire : Nanoparticules, à surveiller, UFC-Que Choisir, juin 2016
- Le Royaume-Uni questionne l'utilisation des nanomatériaux dans les écrans solaires, EcoMundo,16 juin 2016
- Nanomatériaux dans les cosmétiques : quelles obligations ? EcoMundo, 2 mai 2016
- Écrans UV nanos : un danger pour la vie marine, L'Observatoire des Cosmétiques, 5 septembre 2014
- En anglais :
- Eager to dye your hair with ‘nontoxic’ graphene nanoparticles? Not so fast !, Andrew Maynard, The Conversation, 20 mars 2018
- Australia's categorisation of nanomaterials slated by cosmetics sector, Chemical Watch, 14 juillet 2016
- European cosmetics industry discuss nano, harmonisation issues - SMEs struggle with expense of cosmetics Regulation, Chemical Watch, 16 octobre 2014
- Nanoparticles in Sunscreens, Deborah Blum, The New York Times, 17 juillet 2014
- Some Sunscreens Have A New Mini-Secret, Gwyneth K. Shaw , The New Heaven Independant, 30 mai 2011
Fiche initialement créée en septembre 2014
La DGCCRF et les nanos

La DGCCRF et les nanos
Par MD - Dernière modification septembre 2019Cette fiche a vocation à être progressivement complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Sommaire
- Un contrôle tardif mais malgré tout pionnier de l'obligation d'étiquetage des produits contenant des nanomatériaux
- Depuis 2017, les contrôles de la DGCCRF confirment les défaillances de l'étiquetage [nano] dans l'alimentaire et les cosmétiques
- Quelles méthodes d'analyse ?
- Quelles sanctions ?
- La DGCCRF est impliquée dans l'encadrement de l’usage des nanomatériaux dans les filtres UV des cosmétiques en France
- En savoir plus
Un contrôle tardif mais malgré tout pionnier de l'obligation d'étiquetage des produits contenant des nanomatériaux
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) contrôle la mise en oeuvre sur le territoire français de l'obligation européenne d'étiquetage [nano] établie au niveau européen pour les produits cosmétiques, biocides et alimentaires contenant des nanomatériaux (en vigueur depuis 2013 et 2014).
Au second semestre 2016, après plusieurs années d'"observation"1, la DGCCRF a indiqué qu'elle était passée à l'action, en lançant des travaux de contrôle sur l'étiquetage [nano] suite aux révélations d'Agir pour l'Environnement.
Pour l'instant, la France est le seul Etat membre à avoir mis en place des tests pour vérifier l'application de l'obligation d'étiquetage [nano] dans l'alimentation. Des "inspections communautaires" ont été menées en France début 2017 : elles ont permis à la DGCCRF de montrer à la Commission européenne comment elle s'était organisée pour vérifier la mise en oeuvre de l'obligation d'étiquetage [nano] dans les aliments2.
Depuis 2017, les contrôles de la DGCCRF confirment les défaillances de l'étiquetage [nano] dans l'alimentaire et les cosmétiques
Les analyses menées par la DGCCRF montrent que l'obligation d'étiquetage est insuffisamment respectée. Depuis l'automne 2017, la DGCCRF égrène la présentation des résultats (partiels) des analyses3 qu'elle a fait réaliser sur des produits alimentaires et cosmétiques : ils confirment ceux publiés par les associations avant elle4 : dans la plupart des produits testés susceptibles de contenir des nanoparticules, des nanoparticules ont en effet été détectées... sans que l'étiquetage comporte de mention [nano].
Les chiffres présentés ci-dessous sont les résultats partiels d’analyses, et non pas les résultats d’enquête, toujours en cours à l’heure actuelle (le bilan définitif de la DGCCRF viendra donc "au cours des prochains mois", disait la DGCCRF en avril 2018).
- Résultats pour les produits alimentaires :
116 denrées alimentaires ont été réalisées, afin de contrôler la présence éventuelle de trois nano ingrédients :
110 échantillons ont été analysés :
* de façon avérée : plus de 10% de particules inférieures à 100 nm
Seul un produit alimentaire contenant des nanoingrédients faisait mention du caractère nano de l’additif dioxyde de silicium (SiO2) dans la liste des ingrédients, conformément à la règlementation.
- nanoparticules de dioxyde de silicium et de la silice (E551),
- nanoparticules d'oxyde de fer (E172)
- nanoparticules de dioxyde de titane (E171)
- noir de carbone (E153)
- poudre de lait
- yaourts "à la grecque"
- poudres cacaotées pour petit déjeuner,
- mayonnaise
- friandises principalement destinées aux enfants (bonbons et chewing gums).
110 échantillons ont été analysés :
- 34 matières premières ou ingrédients et 76 denrées alimentaires
- 20 ne faisaient aucune mention des additifs ciblés (avec une probabilité plus faible d'y détecter des nanoparticules donc)
- 48 contenaient comportaient des particules de taille inférieure à 100 nm de façon avérée* : 20 matières premières ou ingrédients (sur les 34 analysées) et 28 denrées alimentaires (sur les 76 analysées)
- concernant le E171 : 74 analyses :
- 56 produits seulement mentionnant cet additif sur leur étiquetage, dont 16 contiennent des nanoparticules de façon avérée*
- 18 produits ne mentionnant pas cet additif sur leur étiquetage, dont 3 denrées alimentaires en contenaient des nanoparticules de façon avérée*
- concernant le E551 : 24 analyses : l'ensemble des produits (12 matières premières et ingrédients ; 12 denrées alimentaires), dont 2 denrées ne mentionnant pas l'additif sur leur étiquetage, contenaient des nanoparticules de façon avérée ; l'additif E551 (dioxyde de silicium - SiO2) est composé exclusivement de nanoparticules : il devrait donc systématiquement être signalé par une mention [nano] sur l’étiquetage, sauf pour les additifs de transfert, supports, auxiliaires technologiques
- concernant les autres substances (12 analyses) :
- une seule analyse a été réalisée sur le noir de carbone (E153) : pas de nanoparticules détectée
- 11 analyses pour le E172 : 5 échantillons contenaient des nanoparticules de façon avérée
* de façon avérée : plus de 10% de particules inférieures à 100 nm
Seul un produit alimentaire contenant des nanoingrédients faisait mention du caractère nano de l’additif dioxyde de silicium (SiO2) dans la liste des ingrédients, conformément à la règlementation.
- Résultats pour les produits cosmétiques :
Le noir de carbone étant l’un des nanomatériaux les plus déclarés dans la base CPNP, un volet spécifique "noir de carbone" a été créé dans le Plan Annuel de Contrôle des Produits Cosmétiques 2017 de la DGCCRF. Ce volet du PACPC a ainsi été ciblé sur les produits susceptibles de contenir du noir de carbone nano : mascaras, eyeliners.
Deux types de vérifications ont été opérées sur le terrain par les agents de la DGCCRF :
La situation peut sembler confuse, car la règlementation est elle-même source de flottement : ainsi, une substance peut être "non interdite" sans pour autant être expressément autorisée. Reste que même lorsqu'elles ne sont pas formellement "interdites", ces substances doivent être étiquetées [nano].
En mai 2018, la DGCCRF poursuivait encore ses investigations sur pièces et sur place auprès des fabricants pour rechercher les raisons de la présence de ces substances et apporter les suites appropriées. L’enquête était donc toujours en cours.
Cette enquête s'est poursuivie avec un nouveau volet en 2018, portant plus spécifiquement les nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) et d'oxyde de zinc (ZnO) dans les produits de protection solaire, en lien avec le chantier concernant l'encadrement de l’usage des nanomatériaux dans les filtres UV des cosmétiques en France (cf. ci-dessous).
Dans son rapport d'activité 2018, la DGCCRF confirme avoir procédé à des "contrôles approfondis" portant notamment sur "la vérification de l’étiquetage du dioxyde de titane «nano» et de l’oxyde de zinc «nano» dans les produits solaires", sans plus de précisions spécifiques sur le nombre d'avertissements, d'injonctions de mise en conformité et de procès-verbaux à ce stade.
Et dans son rapport d'activité 2019, la DGCCRF indique que "plus de la moitié des cosmétiques analysés dans le but de rechercher la présence de nanomatériaux n’étaient pas conformes à la règlementation : absence de la mention [nano] pour les ingrédients concernés ou présence dans les produits de substances non autorisées sous forme nano particulaire, comme l’oxyde de fer". Ces difficultés ont été relayées à la Commission européenne par les autorités françaises, qui ont également demandé la poursuite de l’évaluation par le comité scientifique de substances non autorisées sous forme de nanomatériaux, notamment les colorants, mais très utilisées en pratique, et de statuer sur les évolutions règlementaires nécessaires au regard des progrès des connaissances scientifiques. Dans cette attente, la DGCCRF indique qu'elle poursuivra "chaque année de nouvelles investigations dans ce secteur, à chaque étape de fabrication et de commercialisation des produits".
Deux types de vérifications ont été opérées sur le terrain par les agents de la DGCCRF :
- Des contrôles documentaires : vérification de l'existence de déclarations, de l'étiquetage [nano], de la prise en compte dans le dossier produit
- Une campagne de 45 prélèvements pour vérifier la présence de noir de carbone nano et la présence d’autres substances à l'état nanoparticulaire
La situation peut sembler confuse, car la règlementation est elle-même source de flottement : ainsi, une substance peut être "non interdite" sans pour autant être expressément autorisée. Reste que même lorsqu'elles ne sont pas formellement "interdites", ces substances doivent être étiquetées [nano].
En mai 2018, la DGCCRF poursuivait encore ses investigations sur pièces et sur place auprès des fabricants pour rechercher les raisons de la présence de ces substances et apporter les suites appropriées. L’enquête était donc toujours en cours.
Cette enquête s'est poursuivie avec un nouveau volet en 2018, portant plus spécifiquement les nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) et d'oxyde de zinc (ZnO) dans les produits de protection solaire, en lien avec le chantier concernant l'encadrement de l’usage des nanomatériaux dans les filtres UV des cosmétiques en France (cf. ci-dessous).
Dans son rapport d'activité 2018, la DGCCRF confirme avoir procédé à des "contrôles approfondis" portant notamment sur "la vérification de l’étiquetage du dioxyde de titane «nano» et de l’oxyde de zinc «nano» dans les produits solaires", sans plus de précisions spécifiques sur le nombre d'avertissements, d'injonctions de mise en conformité et de procès-verbaux à ce stade.
Et dans son rapport d'activité 2019, la DGCCRF indique que "plus de la moitié des cosmétiques analysés dans le but de rechercher la présence de nanomatériaux n’étaient pas conformes à la règlementation : absence de la mention [nano] pour les ingrédients concernés ou présence dans les produits de substances non autorisées sous forme nano particulaire, comme l’oxyde de fer". Ces difficultés ont été relayées à la Commission européenne par les autorités françaises, qui ont également demandé la poursuite de l’évaluation par le comité scientifique de substances non autorisées sous forme de nanomatériaux, notamment les colorants, mais très utilisées en pratique, et de statuer sur les évolutions règlementaires nécessaires au regard des progrès des connaissances scientifiques. Dans cette attente, la DGCCRF indique qu'elle poursuivra "chaque année de nouvelles investigations dans ce secteur, à chaque étape de fabrication et de commercialisation des produits".
Quelles méthodes d'analyse ?
La DGCCRF est la première autorité de protection des consommateurs en Europe à avoir pris l'initiative de développer des méthodes d’analyses en partenariat avec le Service commun des laboratoires de Bordeaux (SCL) et l'UT2A, basé à Pau, via également le recours en sous-traitance auprès du Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE), mais sans communiquer de détails publiquement jusqu'à ce jour5.
Des précisions concernant la méthodologie utilisée ont été demandées par différentes parties prenantes (associations, représentants de l'agroalimentaire et de la distribution, LNE, ...) lors des présentations formelles des tests par la DGCCRF ainsi que de façon plus informelle6, sans recevoir de réponse très détaillée à ce stade7.
Quelles sanctions ?
En novembre 2017, la DGCCRF avait semé le trouble en indiquant lors des Etats généraux de l'alimentation qu'elle privilégierait la pédagogie vis-à-vis des industriels, rechercherait une "harmonisation des sanctions dans un cadre européen", et déciderait des "mesures appropriées" seulement après avoir "échangé avec les professionnels concernés"8.
L'association Agir pour l'environnement avait immédiatement réagi pour critiquer cette réponse "inacceptable (...) permettant de dédouaner encore et toujours les industriels pris dans le pot de nanos. Non seulement d’un point de vue juridique, cette réponse ne peut être valide, mais en plus elle encourage le laxisme des fabricants". "C’est le jeu du « pas vu, pas pris » qui va pouvoir perdurer ! Cette nouvelle forme de procrastination judiciaire est proprement scandaleuse !"9.
Lors de communications ultérieures3, la DGCCRF a durci le ton, en insistant dès décembre 2017 sur le fait que des injonctions de mise en conformité des étiquetages seront prononcées - voire d’éventuelles suites pénales pour sanctionner les manquements les plus graves. La DGCCRF pourra transmettre des dossiers au Parquet pour que des poursuites judiciaires soient engagées, avec des contraventions de 5ème classe (~1500€) voire, pour les faits de tromperie (en cas de dissimulation manifeste de la présence de nanos dans le produit), des peines pouvant aller jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende (article L454-1 du code de la consommation).
Plus récemment, lors du comité de dialogue "nano et santé" de l'ANSES du 26 novembre 2018, la DGCCRF a été interrogée par Agir pour l'Environnement, la CFDT, Sciences citoyennes pour connaître les sanctions et/ou autres mesures prises par la DGCCRF depuis. La "sensibilisation des opérateurs" : telle a été la réponse apportée par la DGCCRF.
La DGCCRF est impliquée dans l'encadrement de l’usage des nanomatériaux dans les filtres UV des cosmétiques en France
La "feuille de route" issue de la conférence environnementale 2016 a prévu d'"accélérer l’encadrement de l’usage des nanomatériaux dans les filtres UV des produits cosmétiques dans le cadre de l’application du règlement européen, et notamment l'entrée en vigueur au niveau national des mesures concernant l'emploi du dioxyde de titane sous forme nano". Le ministère de la santé et la DGCCRF sont les acteurs clés de cette "action".
Sur 39 produits solaires analysés par la DGCCRF en 2018, 19 présentaient au moins une anomalie. Principal manquement constaté : l'absence de mention [nano] dans des produits contenant du dioxyde de titane ou de l’oxyde de zinc sous forme nanoparticulaire10.
En savoir plus
Lire aussi sur notre site :
- La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, rattachée ministère de l'économie, participe aux travaux gouvernementaux sur les nanos pilotés par le ministère de la transition écologique et solidaire :
- le groupe de travail "R-nano" (registre français des nanomatériaux) visant à améliorer la traçabilité des nanomatériaux et des produits qui en contiennent
- le groupe de travail "étiquetage et restriction des produits de consommation contenant des nanomatériaux" (réuni à 5 reprises entre 2015 et 2017)
- Voir aussi nos fiches :
Ailleurs sur le web :
- La page "Nanotechnologies - nanomatériaux" de la DGCCRF : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/nanotechnologies-nanomateriaux
- Contrôle de la présence de nanoparticules dans les produits alimentaires et les cosmétiques par la DGCCRF, communiqué de presse, 24 janvier 2018
- Produits alimentaires : étiquetage obligatoire pour les nanomatériaux manufacturés, communiqué, 24 février 2017
- Dioxyde de titane (E 171) : le Gouvernement saisit l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) sur les conclusions d'une étude de l'INRA, communiqué de presse, 20 janvier 2017
NOTES et REFERENCES
1 - Depuis plusieurs années, Avicenn avait sollicité la DGCCRF à plusieurs reprises pour savoir si ses services vérifiaient l'application par les entreprises des obligations européennes d'étiquetage [nano] ; mi-2016, la DGCCRF avait répondu qu'elle n'avait pas mené d'"enquête spécifique" à ce jour mais qu'elle "demeur(ait) attentive aux évolutions dans le domaine des nano-technologies".
2 - Health and food audits and analysis - Programme 2017, DG Santé, page 29
3 - La DGCCRF a présenté ses résultats dans plusieurs instances :
- Le 10 novembre 2017, à l'atelier 8 des Etats généraux de l'alimentation : cf. Des nanoparticules non mentionnées sur les étiquettes des aliments, Ouest-France, 14 novembre 2017
- Le 14 décembre 2017, lors du comité de dialogue "nano et santé" de l'ANSES
- Le 16 janvier 2018 matin, au Conseil national de la consommation (CNC) (cf. le communiqué du ministère de l'économie), puis l'après-midi à Avicenn, Agir pour l'Environnement et France Nature Environnement.
- Le 29 mars 2018, lors de la Journée technique "nanomatériaux et cosmétiques" du LNE
- Le 10 avril 2018, lors d'une table ronde, organisée par le ministère de l'économie, réunissant les professionnels sur la présence de nanoparticules dans les produits alimentaires
- Le 26 novembre 2018, lors du comité de dialogue "nano et santé" de l'ANSES (sur le volet alimentaire uniquement)
4 - En 2016, des nanoparticules avaient déjà été identifiées dans l'alimentaire en France grâce aux tests de l'association Agir pour l'Environnement, qui avaient établi la présence de nanoparticules non étiquetées dans six produits analysés : biscuits LU, chewing gums Malabar, blanquette de veau William Saurin et épices Carrefour, puis bonbons "Têtes brûlées" goût framboise et chewing-gums NEW'R de Leclerc.
En août 2017, 60 Millions de consommateurs avait également révélé que les 18 produits sur lesquels l'association a fait réaliser des tests contenaient eux aussi des nanomatériaux : Cf. Stop aux nanoparticules, 60 Millions de consommateurs, Mensuel - N° 529 - septembre 2017 (paru le 27 août 2017)
Aucun de ces produits ne disposait de la mention [nano] sur sur leur étiquetage, contrairement à ce qu'impose la réglementation...
NB : En février 2018 également, des nanoparticules ont été détectés dans l'intégralité des 20 produits testés par l'UFC Que Choisir (7 produits alimentaires, 9 cosmétiques et 4 médicaments), le plus souvent sans qu'elles soient signalées sur l'étiquette. Cf. Nanoparticules - Attention, elles se cachent partout !, Que Choisir, Mensuel n° 566, février 2018
5 - Voici ce qu'Avicenn a pu compiler :
- Fin novembre 2017, la DGCCRF a présenté sa démarche au comité d'experts du Règlement INCO au niveau communautaire
- Fin février 2018, elle a partagé ses méthodes d'analyse et résultats auprès des autres Etats membres, afin que ces derniers exercent à leur tour des contrôles sur leur territoire, sans que l'on ait réussi à obtenir davantage de détails.
- En mars 2018, la DGCCRF a résumé dans son rapport d'activité "Résultats 2017"
6 - Voir par exemple le tweet de Denis Koltsov (BREC Solutions ltd, une entreprise britannique spécialisée sur l'innovation nanotechnologique et notamment les aspects de métrologie et caractérisation): "Just had a look at the "Le contrôle des nanomatériaux par la DGCCRF" where they detected problems in nano-ingredients in cosmetics. The test have not even referenced ISO standards! How did they run their equipment? What are these results?" (31 janvier 2018)
7 - Lors du comité de dialogue "nano et santé" de l'ANSES du 26 novembre 2018, la méthode du SCL a été résumée comme suit : microscopie électronique à balayage (MEB) pour le E551 et spectrométrie de masse (SPICPMS) pour le E171.
Début 2018, la DGCCRF avait schématisé les différentes techniques existantes (avec une appréciation des contraintes de coût et/ou de temps différente de celle du Laboratoire national de métrologie et d'essais).
A noter également, les récentes interventions ou publications scientifiques de l'UT2A repérées par Avicenn :
- Caractérisation de nanoparticules inorganiques dans les produits du quotidien, Fabienne Séby, UT2A, Intervention au colloque Nano de la Maison de la Chimie, 7 novembre 2018
- Towards routine analysis of TiO2 (nano-)particle size in consumer products: Evaluation of potential techniques, de la Calle I et al., Spectrochimica Acta Part B: Atomic Spectroscopy, 147 : 28–42, septembre 2018
- Study of the presence of micro- and nanoparticles in drinks and foods by multiple analytical techniques, de la Calle I et al., Food Chemistry, 2018
- le congrès Spectr'atom 2018 (le 7 juin 2018 à Pau) dont plusieurs interventions ont traité de l'analyse des nanoparticules, notamment à l'UT2A et au SCL.
8 - Cf. Des nanoparticules non mentionnées sur les étiquettes des aliments, Ouest-France, 14 novembre 2017
9 - Des dizaines de produits alimentaires déversés devant la DGCCRF : Nano partout – sanctions nulle part ?, Agir pour l'environnement, 21 novembre 2017
10 - Cf. Composition des cosmétiques : l’exigence d’une information claire des consommateurs, DGCCRF, 15 octobre 2019
Fiche initialement créée en février 2018
Nano MBBT
Nano MBBT
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout novembre 2020Cette fiche a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Le Methylene bis-benzotriazolyl tetramethylbutylphenol (MBBT), autrement connu sous le nom "Bisoctrizole" (numéro CAS : 103597-45-1), est un filtre UV autorisé sous forme nano au niveau européen dans le cadre du Règlement Cosmétiques à une concentration de 10 % m/m (sauf pour les applications susceptibles de donner lieu à une exposition des poumons de l'utilisateur final par inhalation de cette substance)1.
Il est utilisé dans le produit BASF Tinosorb® M2.
Selon le ministère de la transition écologique et solidaire3, entre 10 et 100 tonnes de nano MBBT ont été officiellement importées ou fabriquées en France en 2018. Une fourchette peu précise et qui doit être considérée à titre indicatif uniquement car les quantités enregistrées dans le registre français R-nano sont en deçà des quantités réellement présentes sur le marché français car de nombreux nanomatériaux échappent à la déclaration
Des incertitudes fortes pèsent sur les risques associés au MBBT, insoluble et persistant / bioaccumulable, qui ont conduit le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (CSSC) à placer le nano MBBT en tête des nanomatériaux les plus risqués dans le secteur cosmétique en octobre 20204.
En savoir plus
LIRE AUSSI sur notre site :
- Nos rubriques :
- Nos fiches :
- Risques associés au nano MBBT
- Quelle réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques en Europe ?
NOTES et REFERENCES :
1 - Voir notre fiche Quelle réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques en Europe ?
2 - Cf. BASF welcomes EU approval of nano-sized UV filter in cosmetics, BASF, 30 juillet 2018
3 - Cf. bilan R-nano 2019, Ministère de la transition écologique et solidaire, juin 2020
4 - Voir notre fiche Risques associés au nano MBBT
Fiche initialement créée en novembre 2020
Les nanos au CSSC / SCCS
Les nanos au CSSC / SCCS
Par MD - Dernière modification novembre 2018 (page à compléter)Cette fiche a vocation à être progressivement complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs de l'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Le Comité Scientifique Européen pour la Sécurité des Consommateurs (CSSC ou SCCS en anglais, pour "Scientific Committee on Consumer Safety") regroupe des experts (principalement en chimie et toxicologie) afin d'émettre des avis sur les risques sanitaires des produits de consommation non alimentaires (cosmétiques, jouets, textiles, habillement, produits d'hygiène corporelle et produits à usage domestique), ainsi que des services aux consommateurs (tatouages ou bronzage artificiel par exemple).
Les rapports du comité sont généralement produits en réponse à une demande spécifique, émanant généralement de la Commission européenne, mais ces scientifiques peuvent aussi, de leur propre initiative, publier des déclarations sur des sujets particuliers.
À l'issue du processus d'évaluation des risques, le comité adopte des avis (ou opinions) qui deviennent la base des futures réglementations européennes.
Il existe un groupe de travail spécifique sur les nanomatériaux dans les cosmétiques ("WG Nanomaterials in cosmetics") dont les compte rendus des réunions sont accessibles en ligne.
Document de référence : The SCCS note of Guidance for the testing of cosmetic ingredients and their safety evaluation – 10th Revision, SCCS, octobre 2018
Plus d'informations sur la page : https://ec.europa.eu/health/scientific_committees/consumer_safety
Fiche initialement créée en octobre 2017
L'UFC Que Choisir dépose plainte contre des fabricants de produits alimentaires et de cosmétiques pour non-respect de l’obligation de l'étiquetage [nano]
L'UFC Que Choisir dépose plainte contre des fabricants de produits alimentaires et de cosmétiques pour non-respect de l’obligation de l'étiquetage [nano]
Par MD - Dernier ajout 9 février 2018Cet article a vocation à être complété et mis à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.

Sont visés : le groupe Casino (soupe) ; JDE (Maxwell Cappuccino) ; Mars Chocolat France (M&M’s) ; Mc Cormick (Ducros Mélange Malin Italien) ; Colgate-Palmolive (déodorant Sanex) ; Lavera Gmbh & Co. KG (crème solaire) ; Avène (stick à lèvres nourrissant) ; Coty (Gloss de chez Bourjois) et GlaxoSmithKline (dentifrice Aquafresh).
Des nanoparticules ont été détectés dans l'intégralité des 20 produits testés par l'UFC Que Choisir (7 produits alimentaires, 9 cosmétiques et 4 médicaments), le plus souvent sans qu'elles soient signalées sur l'étiquette.
Certains fabricants et distributeurs ont réagi :
- "Notre stick à lèvres Cold cream ne contient pas de nanomatériau au sens de la réglementation européenne sur les cosmétiques, ainsi qu’en attestent les certificats qui nous ont été délivrés par nos fournisseurs de matières premières", a répondu Avène, selon le Moniteur des Pharmacies. C'est maintenant du côté des fournisseurs que les regards se tournent : ce sont eux qui détiennent (et souvent retiennent...) l'information sur la dimension nanométrique des matériaux qu'ils vendent aux marques.
- Le groupe Casino, "conscient de cette problématique", assure avoir engagé une démarche avec le fournisseur de silice détecté dans sa soupe pour le "supprimer (...) dans les prochaines semaines".
- De son côté, Mars Chocolat France considère que ses produits respectaient "toutes les règlementations en vigueur" mais indique que son plan de sortie du TiO2 était sa "priorité".
- La Fédération française des entreprises de la beauté (Febea) se défend derrière une interprétation toute personnelle de la règlementation européenne : "Il faut qu'il soit fabriqué intentionnellement, c'est-à-dire qu'il soit présent à plus de 50% dans un ingrédient" ce qui n'est pas tout à fait exact ; "et il doit être insoluble ou bio-persistant", a déclaré à l'AFP Anne Dux, sa directrice des affaires scientifiques et réglementaires, doutant que l'UFC-Que Choisir sache si les marques respectent ces conditions.
Les plaintes déposées devant le Procureur de la République du Tribunal de grande instance de Paris doivent être examinées par les magistrats pour savoir si elles sont "recevables". Les fondements retenus pas l'UFC sont le non respect de la réglementation (défaut d’affichage de la totalité des ingrédients notamment du caractère nano de certains additifs qui est réglementé par le texte européen INCO). L'UFC a également axé ses procédures sur la pratique commerciale trompeuse.
Si les faits sont reconnus, l'UFC attend que les sanctions soient prises à l’encontre des professionnels.
L'enquête en cours de la DGCCRF devrait également permettre d'en savoir plus dans les prochaines semaines.
En savoir plus
Ailleurs sur le web :
- Nanoparticules - Attention, elles se cachent partout !, Que Choisir, Mensuel n° 566, février 2018
- Nanoparticules - Une opacité généralisée, (vidéo), UFC Que Choisir, 23 janvier 2018
Lire aussi sur notre site :
- Risques associés au nano dioxyde de titane
- Nanoparticules de dioxyde de titane, TiO2
- Détecter et mesurer les nanomatériaux ?
NOTES et REFERENCES
Quels nanomatériaux dans les cosmétiques ?

Quels nanomatériaux dans les cosmétiques ?
Par MD et l'équipe Avicenn - Dernier ajout septembre 2020Cette fiche fait partie de notre Dossier Nano et Cosmétiques ; elle a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Sommaire
- Des nanomatériaux dans la plupart des cosmétiques ?
- Les recensements de cosmétiques avec (ou sans) nanomatériaux
- Des tests ont mis en évidence des nanomatériaux non étiquetés dans de nombreux produits cosmétiques
- Quels nanomatériaux pour quelles fonctions cosmétiques?
- En savoir plus
Des nanomatériaux dans la plupart des cosmétiques ?
Il semble que l'on puisse trouver des nanomatériaux dans la quasi totalité des produits cosmétiques : dentifrices1, crèmes solaires, crèmes anti-âge, fonds de teint, vernis à ongles, mascaras, eye-liners, rouge à lèvres, teintures pour cheveux, fards, poudres, blush, savons, gels douche, déodorants...
Mais l'identification précise des nanomatériaux dans les cosmétiques est encore aujourd'hui très difficile, l'obligation d'étiquetage, en vigueur depuis 2013, étant peu respectée (voir ci-dessous).
Diverses initiatives visant à mieux cerner la présence des nanomatériaux dans les cosmétiques ont été mises en place et sont présentées ci-dessous. Si elles ne permettent pas, à ce stade, d'identifier précisément les cosmétiques qui contiennent des nanomatériaux, elles ont néanmoins confirmé la présence de nanomatériaux dans nos cosmétiques, principalement des colorants, agents de texture, antibactériens ou filtres UV.
Les recensements de cosmétiques avec (ou sans) nanomatériaux
Des recensements existent, mais ils sont à ce jour insuffisamment précis et fiables... ou inaccessibles au grand public :- En 2017, une vingtaine de "substances à l'état nanoparticulaire" à usage cosmétique ont fait l'objet de 616 déclarations dans le registre R-nano où doivent être déclarées les substances nano fabriquées, importées ou mises sur le marché en France (voir la liste des ~20 subtances à la page 220 du bilan 2017). La catégorie de produits "cosmétiques, produits de soins personnels" (PC 39) est la deuxième catégorie la plus déclarée au registre. Mais, en l'état actuel du registre, les produits qui contiennent ces substances nano ne peuvent pas être identifiés (d'où la nécessité d'apporter des améliorations à la procédure de déclaration).
- Le "catalogue" des nanomatériaux utilisés dans les produits cosmétiques mis sur le marché dans l'Union européenne, mis en ligne mi-juin 2017 par la Commission européenne, ne donne pas - dans sa version actuelle - de noms précis de produits ou de marques, juste des catégories de produits dans lesquels se trouvent des substances à l'état nano (seules celles signalées par une astérisque * étant autorisées à l'état nano :
- 12 colorants : CI15850 (rouge) - CI19140 (jaune) - CI77120 (blanc) - CI77266* (noir de carbone) - CI 77288 (colorant vert) - CI77400 (brun) - CI77480 (jaune) - CI77491 (oxyde de fer ; rouge) - CI77499 (oxyde de fer ; noir) - CI77510 (bleu) - CI77820 (argenté) - CI77891 (dioxyde de titane ; blanc)
- 6 filtres UV : Bis-Ethylhexyloxyphenol Methoxyphenyl Triazine , Ethylhexyl Methoxycinnamate, MBBT*, dioxyde de titane (TiO2)*, TBPT*, Oxyde de zinc (ZnO)*
- (Sont soulignées ci-dessus les substances nano également déclarées dans le registre R-nano en 2017).
- 25 autres substances : Alumina, Cellulose, Colloidal Copper, Colloidal Gold, Colloidal Platinum, Colloidal Silver, Fullerenes, Gold Thioethylamino Hyaluronic Acid, Hydrated Silica, Hydroxyapatite, Lithium Magnesium Sodium Silicate, Platinum, Platinum Powder, Retinol, Sapphire Powder, Silica, Silica Dimethicone Silylate, Silica Dimethyl Silylate, Silica Silylate, Sodium Magnesium Fluorosilicate, Sodium Magnesium Silicate, Sodium Propoxyhydroxypropyl Thiosulfate Silica, Styrene/Acrylates Copolymer, Tin Oxide, Tocopheryl Acetate
- L'ONG ClientEarth a demandé à avoir accès aux données détaillées, ce que la Commission européenne lui a refusé jusqu'à présent. Mais le médiateur européen est intervenu mi 2018 pour soutenir la requête de l'ONG : la Commission doit se prononcer avant le 15 juin 2018. A suivre donc...
- Début 2018, la DGCCRF a indiqué avoir pu identifier, grâce au "Cosmetic Products Notification Portal"(CPNP) de la Commission européenne, autour de 250 personnes responsables basées en France ayant déclaré, au niveau de l’UE, l’usage d’au moins un nanomatériau ; plus de 11 000 références produits sont concernées, mais pas accessibles publiquement aujourd'hui.
- En septembre 2018, plus de 80 pigments de taille nano ont été recensés sur le marché européen par l'agence européenne des produits chimiques (ECHA).
- En 2019, l'association Agir pour l'Environnement (APE) a lancé le site https://dentifrice-infoconso.agirpourlenvironnement.org, une base de données répertoriant, fin 2020, plus de 300 dentifrices suspectés de contenir des nanoparticules de dioxyde de titane.
Plusieurs autres "guides" ou "applications" ont été réalisés par des ONG ou des marques pour identifier les nanos dans les cosmétiques ou, à l'inverse, pour trouver des cosmétiques "sans nano", mais leur fiabilité est limitée, soit parce qu'ils s'appuient sur les déclarations (parfois trompeuses) des fabricants soit parce qu'ils sont trop datés.
Des tests ont mis en évidence des nanomatériaux non étiquetés dans de nombreux produits cosmétiques
L'obligation d'étiquetage des nanomatériaux dans les cosmétiques, en vigueur depuis 2013, est appliquée par certaines marques... mais pas par toutes, loin s'en faut.
- Tests réalisés par la DGCCRF
La DGCCRF, qui contrôle l'obligation européenne d'étiquetage des nanomatériaux dans les cosmétiques, a mené des tests dont les résultats montrent que l'obligation d'étiquetage est insuffisamment respectée, avec :
- 11 références (sur les 45 prélèvements analysés) n'étaient pas conformes en ce qui concerne l'étiquetage [nano] du noir de carbone de mascaras et eyeliners :
- 8 échantillons dans lesquels le noir de carbone nano était mentionné dans la liste des ingrédients mais n'a pas été détecté (certains contenaient du noir de carbone sous la forme non-nano, d’autres ne contenaient pas du tout de noir de carbone, ni nano ni non-nano)
- 3 échantillons dans lesquels le noir de carbone nano n'était pas mentionné dans la liste des ingrédients mais a pourtant été détecté.
- 37 références (sur les 45) contenaient des nanomatériaux autres que le noir de carbone... sans pour autant être mentionnées sur l’étiquette :
- des nanoparticules de fer, d’aluminium et de cuivre… "non autorisées" à l'échelle nano comme colorants ou conservateurs et qui pourraient être interdites ;
- des nanoparticules de silice, "non interdites" comme agents de texture
La DGCCRF poursuit ses investigations sur pièces et sur place auprès des fabricants pour rechercher les raisons de la présence de ces substances et apporter les suites appropriées (de la "sensibilisation des opérateurs" aux sanctions pénales notamment).
Cette enquête s'est poursuivie en 2018 et 2019, avec un focus plus spécifique cette fois sur les nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) et d'oxyde de zinc (ZnO) dans les produits de protection solaire, avec plus de la moitié des cosmétiques analysés dans le but de rechercher la présence de nanomatériaux non conformes à la règlementation. En savoir plus ici.
- Tests réalisés par l'UFC Que Choisir
Le 23 janvier 2018, l’UFC-Que Choisir a annoncé avoir trouvé des nanomatériaux (non étiquetés) dans les neuf produits cosmétiques qu'elle a testés et avoir déposé des plaintes contre des fabricants pour non-respect de l’obligation légale de signalement sur l’emballage2.
Pour les 9 produits cosmétiques testés, seuls trois produits étaient étiquetés [nano] :
- un lait protecteur Ambre solaire (TiO2 [nano])
- une crème hydratante d'Yves Rocher (ZnO [nano])
- un eye liner Maybelline (noir de carbone [nano]) (mais la liste des ingrédients n'est accessible qu'en déchirant le blister !)
- une crème solaire Lavera (bio) (TiO2 - 100% nano)
- un baume stick à lèvres nourrissant Avène (TiO2 - 100% nano)
- un gloss Bourjois ( oxyde de fer Fe2O3 - 100% nano)
- un dentifrice Aquafresh (GlaxoSmithKline) (TiO2 - 40% nano)
- un déodorant Sanex (Colgate-Palmolive) (oxyde d'aluminium - 31% nano)
- un lait corporel Dove (TiO2 - 6% nano)
"Notre stick à lèvres Cold cream ne contient pas de nanomatériau au sens de la réglementation européenne sur les cosmétiques, ainsi qu’en attestent les certificats qui nous ont été délivrés par nos fournisseurs de matières premières", avait répondu Avène, selon le Moniteur des Pharmacies.
- Tests réalisés par Agir pour l'Environnement et WECF France
En juillet 2020, les associations WECF et Agir pour l'Environnement ont analysé 71 crèmes solaires pour enfants. Pour 3 produits ciblés en particulier, les ONG ont encore trouvé des nanoparticules, mais sans mention [nano] sur l'emballage :

Certes tous les fournisseurs ne précisent pas nécessairement la dimension nanométrique des ingrédients qu'ils vendent aux marques3 ou présentent des certificats basés sur des mesures inadaptées (avec des méthodes d'analyses inaptes à mesurer des particules de taille inférieure à 100 nm par exemple !).
Néanmoins, les marques sont responsables des produits qu'elles mettent sur le marché et doivent vérifier les informations de leurs fournisseurs : si les analyses documentaires des "fiches produits" sont nécessaires, des contrôles supplémentaires en laboratoires sont une garantie plus fiable - à la condition qu'ils soient menés avec des méthodes et outils adéquats, doublés d'une expertise solide.
Quels nanomatériaux pour quelles fonctions cosmétiques?
Les nanomatériaux présents dans les produits cosmétiques sont principalement des colorants, agents de texture, antibactériens ou filtres UV.
A titre indicatif, sur la base des publications disponibles en 2018, voici les principaux nanomatériaux repérés comme utilisés ou susceptibles d'être présents dans les cosmétiques (sans qu'ils soient pour autant nécessairement autorisés), avec leurs fonctions supposées (liste non exhaustive) :
Autorisés sous forme nano :
- Dioxyde de titane (TiO2) filtre UVB ; sous forme rutile (ou mélange rutile / anatase) ; l'utilisation de nanoparticules de TiO2 permet d'obtenir des crèmes solaires moins opaques, davantage transparentes et fluides mais également plus efficaces pour filtrer les UV (les particules plus grosses ou les agglomérats provoquant une diminution de la "surface spécifique" et donc de leur efficacité d'absorption)4 - mais son utilisation quasi systématique pour des applications où la fonction anti-UV n'est pas strictement nécessaire est controversée, notamment dans les crèmes antirides5
- Noir de carbone : colorant (CI 77266) utilisé dans des mascaras, eyeliners, ...
Non expressément autorisés sous forme nano :
- Dioxyde de titane (TiO2) en tant que colorant blanc (CI 77891) → attention : même lorsque l'ingrédient TiO2 est blanc, il contient un fraction nanoparticulaire ; en juin 2019, l'association de consommateurs Que Choisir a révélé avoir recensé près de 7000 produits cosmétiques susceptibles d'être ingérés contenant du dioxyde de titane (dentifrices, bains de bouche, rouges et baumes à lèvres)
- Oxyde de zinc (ZnO) en tant que colorant (CI 77947)
- Silice (SiO2) : agent abrasif pour dentifrice, agent de texture et de conservation, additif anti-mottant (anti-coagulant) dans les poudres (déclaré également dans le registre R-nano pour des "cosmétiques capillaires")
- Oxyde de fer: colorant minéral (noir CI 77499 ; jaune CI 77492 ; rouge CI 77491) utilisé dans des fards à paupière, fond de teint et poudre, mascara, crayon et eye liner, rouge à lèvre, etc.
- Dioxyde de cérium (CeO2) : filtre UV (non autorisé)
- Carbonate de calcium (CaCO3) : épaississant
- Argent (Ag) : antibactérien ; colorant argenté (CI 77820)
- Cuivre (Cu) : antibactérien ; colorant brun (CI 77400)
- Or (Au) : colorant, crème anti-âge (anti stress oxydatif)6
- Fullerènes : crème anti-âge
- Peroxyde de calcium : dentifrice
- Carbonate de calcium : épaississant
- Oxyde de chrome (Cr2O3) : colorant vert (CI 77288)
- Argile : matifiant
- Nanocellulose : agent rhéologique
- Methyl-alkenoic (C=3-6) acid, polymers with alkyl(C=1-4) acrylate, polyalkylene glycol methacrylate alkyl ethers and polyalkylenepolyalkylene( C=2-4) glycol methacrylate (disubstitutedcarbopolycyclic) ethyl ether : un épaississant, déclaré au registre R-nano et commercialisé sous le nom de Aculyn 28
- CI 11710 : 2-[(4-chloro-2-nitrophenyl)azo]-N-(2-chlorophenyl)-3-oxobutyramide : colorant jaune déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 11680 : 2-[(4-methyl-2-nitrophenyl)azo]-3-oxo-Nphenylbutyramide : colorant jaune déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 74160 : 29H,31H-phthalocyaninato(2-)-N29,N30,N31,N32 copper : colorant bleu déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique ; antibactérien
- CI CI 51319 : 8,18-dichloro-5,15-diethyl-5,15-dihydrodiindolo[3,2-b:3',2'-m]triphenodioxazine : colorant violet déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 12490 : N-(5-chloro-2,4-dimethoxyphenyl)-4-5-[(diethylamino)sulphonyl]-2-methoxyphenyl]azo]-3-hydroxynaphthalene-2-carboxamide : colorant rouge déclaré au DeclarationObligatoireNanoFrance registre R-nano pour un usage cosmétique
- 2,2'-[ethylenebis(oxyphenyl-2,1-eneazo)]bis[N-(2,3-dihydro-2-oxo-1H-benzimidazol-5-yl)-3-oxobutyramide : colorant jaune déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 74260 : polychloro copper phthalocyanine : colorant vert déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
En savoir plus
LIRE AUSSI sur notre site :
- Nos autres fiches de la rubrique Nanotechnologies et Cosmétiques
- Risques associés au nano dioxyde de titane
Ailleurs sur le web :
- Comment Nanosive veut innover en matière de protection solaire, La Tribune, février 2019 : la startup basée à Marseille développe une crème solaire très longue durée contenant des nanoparticules de polymère biocompatibles où sont encapsulés des filtres solaires, avec la propriété d'adhérer à la surface cellulaire de la peau, même en cas de baignade
- La conception ça a du bon, Les nanoparticules et la crème solaire - Comment concevoir des nanoproduits innovants et responsables ?, film de la série "Le Saviez-Vous ?" de l'OSU Institut Pythéas, novembre 2018
NOTES & REFERENCES :
1 - Voir notamment :
- Les dentifrices sont-ils dangereux pour la santé ?, La Quotidienne, 6 mai 2019
- Rapport d’enquête sur la présence de dioxyde de titane dans les dentifrices, Agir pour l'Environnement, mars 2019
- Nanoparticules - Attention, elles se cachent partout !, UFC-Que Choisir, Que Choisir, Mensuel n° 566, février 2018 : le dentifrice Aquafresh (GlaxoSmithKline) contient du dioxyde de titane (TiO2) dont 40% des particules ont une dimension inférieure à 100 nm
2 - L'UFC Que Choisir dépose plainte contre des fabricants de produits alimentaires et de cosmétiques pour non-respect de l’obligation de l'étiquetage [nano], Veillenanos, février 2018
3 - "Le problème de la présence ou de l’absence de nanoparticules dans un produit peut se révéler plus complexe encore dès que la chaîne de fabrication d’un produit intègre des ingrédients provenant de différents fournisseurs. Si certains d’entre eux n’ont pas la capacité ou la volonté de caractériser leurs ingrédients, l’information sera tronquée. Marie-Laure Gratadour Valcarcel, responsable de l’homologation des matières premières de la société Pierre Fabre, fabricant de cosmétiques, de compléments alimentaires et de médicaments, en a témoigné. Si des fournisseurs aux reins solides (...) sont en mesure de transmettre des éléments d’information sur leurs matières, des fournisseurs de matières (...) ont beaucoup plus de mal à produire des données ou à les transmettre". Source : Compte rendu du forum NanoRESP du 19 juin 2018
4 - L'efficacité anti-UV serait liée à la plus grande surface de réaction des particules de petites tailles par rapport aux particules plus grandes (le ratio surface / volume est plus important pour les nanoparticules que pour les microparticules) ; voir par exemple :
- Fueling a Hot Debate on the Application of TiO2 Nanoparticles in Sunscreen, Sharma S et al., Materials, juillet 2019
- "De l'intérêt des nanoparticules en cosmétiques", Devers T, Chef du Département GIM IUT de Chartres, ICMN UMR 7374, présentation lors de la Journée technique Nano et Cosmétiques, LNE, 29 mars 2018
- Utilisation des nanoparticules de dioxyde de titane dans les émulsions cosmétiques. Impact sur la santé humaine et l’environnement, Rossano M., Thèse, Université du Havre, Spécialité : Physico-Chimie des colloïdes, 2014 (page 54)
5 - Cf. "Crèmes antirides : des filtres UV malvenus" : "les filtres incorporés dans ces antirides sont controversés. En particulier (...) du dioxyde de titane sous forme nano. Dans une crème de soin à visée purement esthétique comme un antirides, la présence de filtres UV à risque avéré, ou même seulement soupçonnés de toxicité, n’est pas acceptable".
Par 60 Millions de consommateurs, 25 octobre 2018
6 - Voir par exemple "Nos cosmétiques valent de l'or", Magazine Avantages, 7 décembre 2018
En avril 2018, Avicenn avait également repéré la game "Nano Gold" de la marque Chantecaille, dont quatre produits cosmétiques présentés comme contenant des nanoparticules d'or. Bizarrement, ces produits mettent en avant le terme "nano" ou "nanoparticules" sur leur emballage, mais pas dans la liste des ingrédients comme l'exige pourtant la réglementation (seule la mention CI 77480, colorant doré, apparaît dans cette liste) :

Fin octobre 2019, la Commission européenne a demandé au Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (NanoSccs) d’évaluer les risques des nanoparticules d'or pour leur utilisation en cosmétique (mise en évidence dans le cadre de la notification sur le "Cosmetic Products Notification Portal" (CPNP) de la Commission européenne). L'avis du SCCS est attendu pour avril 2020.
Fiche initialement mise en ligne en avril 2018
Quelle réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques en Europe ?

Quelle réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques en Europe ?
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout juillet 2020Cette fiche fait partie de notre Dossier Nano et Cosmétiques ; elle a vocation à être complétée et mise à jour. Vous pouvez contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Sommaire :
- L'étiquetage [nano] des cosmétiques, obligatoire depuis 2013 (mais insuffisamment appliqué)
- Notifications avant mise sur le marché et autorisations
- Un "catalogue" des nanos dans les cosmétiques dans l'UE, à améliorer
- En savoir plus
L'étiquetage [nano] des cosmétiques, obligatoire depuis 2013 (mais insuffisamment appliqué)
En 2009, le Règlement Cosmétiques a rendu obligatoire, depuis juillet 2013, le signalement de la présence des "nanomatériaux" dans la liste des ingrédients des cosmétiques (article 19).
La règle d'étiquetage prévoit que soit indiqué le terme nano entre crochets après le nom de l'ingrédient concerné. Par exemple dans le cas du TiO2 : Titanium dioxyde [nano].
* La définition du terme "nanomatériau" retenue par le Réglement Cosmétiques est la suivante :
"un matériau insoluble ou bio-persistant, fabriqué intentionnellement et se caractérisant par une ou plusieurs dimensions externes, ou une structure interne, sur une échelle de 1 à 100 nm".
Elle est différente de celle préconisée par la Commission européenne en octobre 2011 et, contrairement à cette dernière, ne comporte pas de seuil minimal de 50%.A noter :
- les agrégats ou agglomérats1 sont bien concernés par cette obligation d'étiquetage, s'ils sont composés de particules primaires ayant au moins une dimension inférieure à 100 nm
- parmi les particules peu ou pas "solubles" figureraient, en particulier, les silices2, les oxydes ou particules métalliques : TiO2 ; ZnO ; SiO2 ; Fe2O3, noir de carbone, CeO2, Ag, AgCl, fullerènes, peroxyde de calcium (CaO2), carbonate de calcium (CaCo3), oxyde de chrome (Cr2O3), Cu, Au, argile, nanocellulose3
- a contrario, les nanosomes et nano-émulsions, solubles, ne seraient pas concernés3
- en 2012, le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) avait proposé différentes modifications à la définition des nanomatériaux visant à mieux protéger les consommateurs des dangers potentiels recelés par les nanomatériaux dans les cosmétiques4.
Si l'on a pu avoir apparaître la mention [nano] sur certains cosmétiques dès 2014, des tests menés par des associations et les autorités publiques françaises (DGCCRF) ont mis en évidence que de nombreuses marques ne se sont pas mises en conformité avec l'obligation d'étiquetage !
La filière cosmétique se défend en avançant des arguments plus ou moins recevables :
- certains marques ont considéré dès 2013 que la définition du Règlement cosmétiques deviendrait obsolète avec la révision attendue depuis 2014 de la définition d'un nanomatériau par la Commission européenne (mais toujours pas divulguée mi-2018) et auraient "attendu" avant de se mettre en conformité avec la loi. Une telle perspective est en fait peu probable à court terme : pour changer la définition de la réglementation cosmétique afin de la mettre en conformité avec la recommandation révisée de définition de la Commission, il faudrait un processus de révision spécifique de co-décision qui pourrait prendre plusieurs années. Et on ne peut pas se soustraire à la loi au motif qu'elle va peut-être être amenée à changer ! (La révision du règlement n'est pas programmée avant 2021).
- beaucoup rejettent la responsabilité sur leurs fournisseurs5, qui ne leur ont pas transmis l'information sur le caractère nanométrique de leurs ingrédients, ou pire, leur ont transmis des certificats assurant, à tort, qu'ils n'étaient PAS nanométriques ; mais les marques doivent assurer la maîtrise de l’approvisionnement en ingrédients et matières premières et contrôler davantage leurs produits finis, avec des contrôles basés sur des méthodes et outils adéquats, doublés d'une expertise solide.
- d'autres arguments avancés témoignent d'une désinvolture (ou d'une mauvaise foi) peu en phase avec le sérieux et la responsabilité que les consommateurs sont en droit d'attendre des marques, à l'heure où l'on vante la "responsabilité sociale des entreprises" (RSE) : "il y a moins de 50 % de nanoparticules dans ma substance, je n’ai pas à l’étiqueter" : faux, la définition du Règlement cosmétiques ne comporte pas de seuil ; "mais alors, il faudrait quasiment tout étiqueter nano, donc ça n'a pas de sens !"
La DGCCRF poursuit ses contrôles et engagera les suites appropriées, y compris pénales, le cas échéant. En outre, elle a communiqué en février 2018 les résultats à la Commission européenne, afin que les contrôles appropriés soient menés dans les autres Etats membres.
En juillet 2020, les associations WECF et Agir pour l'Environnement ont analysé des crèmes solaires pour enfants et recherché, plus particulièrement, la présence de nanoparticules dans trois d'entre elles. Les résultats ont confirmé la présence de nanoparticules, mais sans mention [nano] sur l'emballage6.

Notifications avant mise sur le marché et autorisations
Il y a, pour les professionnels, obligation de notification de tous les ingrédients nanos utilisés, notamment sur le "Cosmetic Products Notification Portal" (CPNP) de la Commission européenne.
Le Règlement Cosmétiques prévoit deux types d'autorisations, selon que les nanomatériaux sont utilisés ou non comme colorants, filtres UV et conservateurs :

- une autorisation expresse pour les substances inscrites (a posteriori) dans les annexes du Règlement8 : quatre nanomatériaux étaient ainsi autorisés début 2018, mais interdits dans les sprays (sans que l'on puisse avoir la certitude que les produits en vente ne proviennent pas de stocks antérieurs à l'interdiction) :
- quatre filtres UV sont aujourd'hui expressément autorisés (annexe VI), mais pas sous forme de spray afin d'éviter les risques potentiels entraînés par leur inhalation :
- un colorant (annexe IV) : le noir de carbone (CI 77266)13
- une déclaration préalable (six mois avant leur mise sur le marché) du metteur sur le marché auprès de la Commission, qui peut demander l'avis du Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) :
- nanosilice et ses dérivés : le CSSC a rendu un avis en mars 2015, stipulant que les données fournies par les entreprises et la littérature scientifiques étaient alors inadéquates et insuffisantes pour tirer une conclusion sur l'innocuité ou la dangerosité des nano-silices14
- nano-or : un avis a été demandé, mais il n'a pas été rendu pour l'instant.
- nano-hydroxyapatite sous formes d'aiguilles : en 2016, le CSSC a considéré qu'il ne doit pas être utilisé dans les cosmétiques, en raison de sa toxicité potentielle15
- nanoargent (dont argent colloidal) : selon l'avis préliminaire du CSSC, publié en février 2018 les données recueillies ne permettent pas de s'assurer de l'innocuité du nanoargent dans les applications cosmétiques16
- styrene/acrylates copolymer (nano) et sodium styrene/acrylates copolymer (nano) : même conclusion que dans le cas de l'argent colloïdal / nanoargent17
La DGCCRF a constaté en 2017 que l'obligation de notification n'avait pas été encore correctement intégrée par certains industriels : "mon fournisseur a déjà déclaré la substance sur R-nano, je n’ai pas à doubler cette déclaration sur le CPNP" : c'est évidemment faux. → La déclaration sur le CPNP n'exonère par les fabricants de l'obligation de déclaration annuelle dans le registre français R-nano, et vice-versa.
Ce régime d'autorisation peut entraîner des confusions, car une substance peut être "non interdite" sans pour autant être expressément autorisée. (Reste que même lorsqu'elles ne sont pas formellement "interdites", les nanomatériaux doivent bien être indiqués sur l'étiquetage avec la mention [nano]).
Les nanoparticules de dioxyde de titane ne sont pas interdites comme agents de texture par exemple. Ni autorisées pour cette fonction. En l'état actuel des textes, elles peuvent donc être utilisées (mais les produits qui les contiennent doivent comporter la mention [nano]).
Fin octobre 2019, le Comité Scientifique Européen pour la Sécurité des Consommateurs (SCCS) a adopté le document "Guidance on the Safety Assessment of Nanomaterials in Cosmetics" qui remplace le précédent document de 2012 (SCCS/1484/12) et intègre les récents développements dans le domaine de la recherche sur la sécurité des nanomatériaux afin d'aider les fabricants et évaluateurs dans leur travail de caractérisation et évaluation des risques sanitaires liés aux nanomatériaux utilisés dans le domaine cosmétique.
Un "catalogue" des nanos dans les cosmétiques dans l'UE, à améliorer
Un catalogue des nanomatériaux utilisés dans les produits cosmétiques mis sur le marché dans l'Union européenne a été mis en ligne par la Commission européenne mi-juin 2017, soit trois ans et demi après la date prévue par le Règlement Cosmétiques18.
La première version mise en ligne est toutefois très insatisfaisante : il s'agit d'une liste peu exploitable de 25 substances chimiques dont des formes nanoparticulaires sont utilisées pour différentes fonctions :
- 12 colorants (dont noir de carbone, or, cuivre, argent, ...)
- 6 filtres UV (protection solaire) : 4 filtres chimiques, deux filtres inorganiques (TiO2 et ZnO)
- 25 autres fonctions (silice, alumine, oxyde étain, ...)
A noter : ce "catalogue" n’est pas une liste de substances autorisées ; certaines le sont, d'autres sont en cours d’examen par le SCCS (elles sont à ce stade non autorisées ET non interdites !).
En février 2018, l'Observatoire européen des nanomatériaux a mis en ligne une table de correspondance entre les nanomatériaux du catalogue et les données enregistrées dans la base de données de l'ECHA.
En mars 2018, le médiateur européen a donné à la Commission européenne jusqu'au 15 juin 2018 pour se prononcer sur sa recommandation de donner à l'ONG ClientEarth l'accès à la liste des notifications que les entreprises de cosmétiques ont envoyées à la Commission (précisant si leur produits contenaient des nanomatériaux, leur compilation est ce qui a permis la constitution du catalogue) ; l'ONG les avait demandées en vain depuis plusieurs annés et avait porté plainte auprès du médiateur européen en 2017, lequel a effectivement considéré que le refus de la Commission, ainsi que les raisons invoquées pour le justifier, relevaient de "mauvaise administration"20.
La mise à jour du "catalogue" des nanomatériaux utilisés dans les cosmétiques en Europe a été publiée par la Commission européenne à la mi-novembre 2019. Elle met de nouveau en évidence l'utilisation de nanoparticules pour certaines non autorisées (comme les nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) utilisées comme colorant par exemple).
A suivre donc.
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- Détecter et mesurer les nanomatériaux ?
- Risques associés au nano dioxyde de titane
- Etiquetage [nano]
- Quelle(s) politique(s) mène la Commission européenne en matière de nanomatériaux et nanotechnologies ?
- Quel encadrement des nanomatériaux dans les biocides en Europe ?
- Quel encadrement des nanomatériaux dans l'alimentation en Europe ?
- Quel encadrement des nanomatériaux par REACH ?
- La déclaration annuelle des nanomatériaux en France, obligatoire à partir de 2013
Ailleurs sur le web :
- L'oxyde de zinc fait son entrée dans la liste des filtres solaires autorisés par l'UE, PremiumBeautyNews, 8 mai 2016
- Nanomatériaux dans les cosmétiques : quelles obligations ? EcoMundo, 2 mai 2016
- Etiquetage européen pour les nanomatériaux : produits cosmétiques, Office fédéral suisse de la santé publique, juin 2013
- Les produits cosmétiques et la "nanotechnologie", Commission européenne, DG santé et consommateurs, 2010
- Guide sur l'évaluation de la sécurité des nanomatériaux (en anglais), Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), juin 2012
En anglais :
- Nanomaterials, Rubrique Cosmétiques, DG Croissance, Commission européenne
- Principles for the safety evaluation of cosmetic powders, Steiling W et al., Toxicology Letters, 297 : 8-18, novembre 2018
- The SCCS note of Guidance for the testing of cosmetic ingredients and their safety evaluation – 10th Revision, SCCS, octobre 2018
- European cosmetics industry discuss nano, harmonisation issues - SMEs struggle with expense of cosmetics Regulation, Chemical Watch, 16 octobre 2014
- Dermal Absorption of Nanomaterials, Agence de protection de l'environnement du Danemark, 2013
NOTES et REFERENCES :
1 - Pascal Courtellemont (LVMH Recherche) affirmait en octobre 2009 que le nano dioxyde de titane s'agglomère "lorsqu'il est mis dans les matrices cosmétiques. (...) On passe de tailles qui avoisinent les dizaines de nanomètres à 150 nanomètres, puis à des agglomérats à 1 ou 3 microns" ; source : Verbatim de la réunion d'Orléans, CNDP nano, 27 octobre 2009
2 - Cf. Preliminary opinion on solubility of Synthetic Amorphous Silica (SAS), Scientific Committee on Consumer Safety (SCCS), 26 février 2019
3 - "De l'intérêt des nanoparticules en cosmétiques", Devers T, Chef du Département GIM IUT de Chartres, ICMN UMR 7374, présentation lors de la Journée technique Nano et Cosmétiques, LNE, 29 mars 2018
4 - Voir le rapport "Nano-materials in cosmetic products: definition needs to effectively protect consumers", BEUC, Août 2012
5 - Voir notamment :
- "Si certains (fournisseurs) n’ont pas la capacité ou la volonté de caractériser leurs ingrédients, l’information sera tronquée. Marie-Laure Gratadour Valcarcel, responsable de l’homologation des matières premières de la société Pierre Fabre, fabricant de cosmétiques, de compléments alimentaires et de médicaments, en a témoigné. Si des fournisseurs aux reins solides (...) sont en mesure de transmettre des éléments d’information sur leurs matières, des fournisseurs de matières (...) ont beaucoup plus de mal à produire des données ou à les transmettre". Source : Compte rendu du forum NanoRESP du 19 juin 2018
- Nanoparticules : mise au point des laboratoires Avène, Le Moniteur des pharmacies, 24 janvier 2018
- Tromperie sur la marchandise ? Des nanoparticules identifiées dans des crèmes solaires prétendument "sans nano", Veillenanos.fr, juillet 2012 ;
- Rebondissement dans l'affaire de "tromperie sur la marchandise" qui oppose les Amis de la Terre à Antaria en Australie, Veillenanos.fr, 4 mars 2013
6 - Cf. Produits solaires pour enfants - Trop de substances préoccupantes, Wecf France et Agir pour l’Environnement, juin 2020
7- Cf. Nanomatériaux et cosmétiques : faites le point, Webinar, LNE, 6 décembre 2018
8 - Au 11 juillet 2013, date de l'entrée en vigueur de la réglementation, le CSSC n'avait pas encore rendu tous ses avis sur les principaux nano-ingrédients utilisés en cosmétique en réponse à l'industrie cosmétique qui souhaitait leur insertion dans les annexes du Règlement Cosmétiques pour pouvoir les utiliser sans déclaration préalable.
Mais il a ensuite rattrapé son retard. Cf. ci-dessous.
9 - L'avis initial sur l'oxyde de zinc publié en 2012 a été complété avril 2014 et encore en septembre 2014 (avec une publication en juin 2015). ⇒ En avril 2016, les nanoparticules d'oxyde de zinc ont ainsi été rajoutées à l'annexe VI du Règlement Cosmétiques, autorisant à partir de mai 2016 leur utilisation dans les cosmétiques à une concentration maximale de 25 % (sauf pour les applications susceptibles de donner lieu à une exposition des poumons des utilisateurs ; l'utilisation dans un spray est donc interdite pour éviter l'inhalation) (cf. Règlement (UE) 2016/621 modifiant l'annexe VI du règlement (CE) no 1223/2009 du Parlement européen et du Conseil relatif aux produits cosmétiques, Commission européenne, 21 avril 2016). Cette autorisation a suscité l'émoi d'Olivier Toma, du Comité de développement durable en santé (C2DS) dans la mesure où ces particules sont toxiques pour les organismes aquatiques (cf. Filtres solaires à l'oxyde de zinc : danger écotoxicologique !, Olivier Toma, C2DS, 24 mai 2016)
10 - L'avis sur les nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) a été publié le 23 juillet 2013 et révisé plusieurs fois, les derniers documents que nous avions recensés étant ceux-ci :
- Scientific Opinion for clarification of the meaning of the term "sprayable applications/products" for the nano forms of Carbon Black CI 77266, Titanium Oxide and Zinc Oxide, SCCS, septembre 2014 (publication juin 2015)
- Opinion on Titanium Dioxide (nano form) coated with Cetyl Phosphate, Manganese Dioxide or Triethoxycaprylylsilane as UV-filter in dermally applied cosmetic , SCCS, mars 2017 : (given the) "general lack of dermal absorption and low general toxicity of nano-forms of titanium dioxide, the SCCS considers that the use of the three TiO2 nanomaterials coated with either cetyl phosphate, manganese dioxide or triethoxycaprylylsilane, can be considered safe for use in cosmetic products intended for application on healthy, intact or sunburnt skin. This, however, does not apply to applications that might lead to exposure of the consumer's lungs to the TiO2 nanoparticles through the inhalation route (such as powders or sprayable products)."
- Opinion on Titanium Dioxide (nano form) as UV-Filter in sprays, SCCS, janvier 2018 : "the SCCS has concluded that the information provided is insufficient to allow assessment of the safety of the use of nano-TiO2 in spray applications that could lead to exposure of the consumer’s lungs. (...) there are already sprayable products on the market containing nano forms of TiO2. Such uses need to be carefully evaluated so that the chance of harmful effects through consumer's lung exposure by inhalation is avoided" (Le produit concerné : PARSOL® TX de DSM)
Voilà qui met fin à une situation "illégale" : en juillet 2015, deux députés européens du groupe Les Verts/Alliance libre européenne, Michèle Rivasi et Bas Eickhout, avaient écrit à la commissaire au marché intérieur Elzbieta Bienkowska pour tirer la sonnette d'alarme : le nanodioxyde de titane présent dans les crèmes solaires était illégal, puisqu'il n''était pas listé dans les filtres anti-UV autorisés de l'annexe VI du Règlement. La commissaire avait répondu, dans un courrier daté du 3 septembre 2015, que la Commission avait rédigé un projet de proposition visant à autoriser l'utilisation du dioxyde de titane (nano) comme filtre UV, à l'exclusion des applications pouvant conduire à une exposition par inhalation des utilisateurs finaux. Une dizaine de jours seulement après cette lettre, la Commission avait sollicité le CSSC pour qu'il produise un avis sur le dioxyde de titane (nano) comme filtre UV dans les crèmes solaires et produits de soin en sprays (cf. Request for a scientific opinion on: Titanium Dioxide (nano) as UV-Filter in sunscreens and personal care spray products, 14 septembre 2015). Un vote du "Standing Committee on Cosmetic Products" a eu lieu le 9 février 2016 afin d'autoriser le dioxyde de titane sous forme nano comme anti-UV dans les crèmes solaires et produits de beauté, avec concentration maximale de 25% (là aussi, les applications sous forme de spray ne sont pas autorisées).
11 - Cf. Règlement (UE) n° 866/2014 de la Commission européenne modifiant les annexes III, V et VI du règlement (CE) no 1223/2009 du Parlement européen et du Conseil relatif aux produits cosmétiques, 8 août 2014 ; voir également Un filtre UV micronisé autorisé pour les cosmétiques dans l’UE, Premium Beauty News, septembre 2014
12 - Un avis du SCCS sur le MBBT avait été publié en 2013 et révisé en 2015 : Opinion on 2,2'-Methylene-bis-(6-(2H-benzotriazol-2-yl)-4-(1,1,3,3-tetramethylbutyl)phenol) (nano form), Submission III, SCCS, Mars 2015 (publication juin 2015). Le 28 février 2018, un "draft" de Règlement a été validé lors d'une réunion du Standing Committee on Cosmetic Products. Le Règlement (UE) 2018/885 de la Commission modifiant l'annexe VI du règlement (CE) no 1223/2009 du Parlement européen et du Conseil relatif aux produits cosmétiques a été finalisé le 20 juin 2018 et est entré en vigueur le mois suivant. Il autorise l'utilisation de MBBT sous la forme de nanoparticules comme filtre ultraviolet dans les produits cosmétiques, conformément aux spécifications du CSSC, à une concentration de 10 % m/m, sauf pour les applications susceptibles de donner lieu à une exposition des poumons de l'utilisateur final par inhalation de cette substance.
13 - L'avis sur le nano noir de carbone a été publié le 12 décembre 2013 (en réponse à la Request for a scientific opinion on the colorant Carbon Black, CI 77266 nano CAS n. 1333-86-4, EC n. 215-609-9) de la Commission européenne), révisé en mars 2014 et complété en septembre 2014 : Scientific Opinion for clarification of the meaning of the term "sprayable applications/products" for the nano forms of Carbon Black CI 77266, Titanium Oxide and Zinc Oxide, SCCS (publication juin 2015)
14 - En octobre 2013, la Commission européenne, inquiète suite aux 172 notifications de produits contenant des nano-silices, avait pris l'initiative de demander au CSSC un avis sur les nanosilices : Request for a scientific opinion on Silica (nano) CAS n.l 12945-52-5; Hydrated Silica(nano) CAS n. 112926-00-8; Silica Sylilate CAS n. 68909-20-6; Silica Dimethyl silylate (nano) CAS n. 68611-44-9, 2 octobre 2013
Le CSSC a lancé un appel à information entre février et mai 2014 : Call for Information on the safety of Silica (nano) : Silica (nano) CAS n. 112945-52-5; Hydrated Silica(nano) CAS n. 112926-00-8; Silica Sylilate (nano) CAS n. 68909-20-6; Silica Dimethyl Silylate (nano) CAS n. 68611-44-9, février 2014
Puis il a adopté un avis en mars 2015 : Opinion on Silica, Hydrated Silica, and Silica Surface Modified with Alkyl Silylates (nano form), SCCS, mars 2015
Selon le CSSC, les données fournies par les entreprises et la littérature scientifiques étaient alors inadéquates et insuffisantes pour tirer une conclusion sur l'innocuité ou la dangerosité des nano-silices.
A la suite de cette publication, le CSSC a reçu de nombreux commentaires de la part de parties prenantes. En septembre 2015, la Commission a fait savoir que le CSSC allait décider à l'automne s'il allait ou non, en fonction de ces commentaires, produire un avis révisé sur les nano-silices et que la Commission réfléchirait ensuite aux mesures appropriées à déployer afin d'assurer une utilisation sûre des nano-silices dans les produits cosmétiques (cf. Réponse de la commissaire Elzbieta Bienkowska au courrier de juillet 2015 de deux députés européens du groupe Les Verts/Alliance libre européenne, Michèle Rivasi et Bas Eickhout, 3 septembre 2015)
15 - Cf. Opinion on Hydroxyapatite (nano), Scientific Committee on Consumer Safety (SCCS), mars 2016
16 - Voir notamment :
- OPINION ON Colloidal Silver (nano) - preliminary version, SCCS, février 2018
- Call for data on ingredients of Colloidial silver nano in the framework of Regulation 1223/2009 on Cosmetic products, SCCS, mars 2015
- Request for a scientific opinion: Colloidal Silver (nano) CAS No 7440-22-4, EC No 231-131-3, SCCS, date ?
- Minutes of the 5th Plenary Meeting of the Scientific Committee on Consumer Safety (SCCS), 24-25 octobre 2017 : "A request for information and clarification was sent back to Applicants with a deadline by 30 September 2017. Four replies from 3 Applicants have been received and are under assessment."
17 - Cf. Preliminary Opinion on Styrene/Acrylates copolymer (nano) and Sodium styrene/Acrylates copolymer (nano), Sccs, février 2018 (soumise à consultation jusqu'au 11 mai 2018) : "The SCCS cannot conclude on the safety of any of the three styrene/acrylate copolymer nano-entities submitted by the Applicants. The data submitted are insufficient to evaluate possible toxicity. Regarding use it was reported that the nano-entities as present in Nanospheres 100 Theophyllisilane C (SA), were used for encapsulation of a slimming agent Theophyllisilane C. According to the information provided by the Applicants, the formulation might be used in health products like milks, emulsions, creams, lotions and solutions."
18 - Selon le Règlement Cosmétiques : ("le 11 janvier 2014 au plus tard, la Commission rend(e) disponible un catalogue de tous les nanomatériaux utilisés dans les produits cosmétiques mis sur le marché, y compris ceux qui sont utilisés comme colorants, filtres ultraviolets et agents conservateurs, mentionnés dans une section séparée, en indiquant les catégories de produits cosmétiques et les conditions d'exposition raisonnablement prévisibles. Ce catalogue est régulièrement mis à jour par la suite et il est mis à la disposition du public").
Fin mai 2014, la Direction générale Santé et Consommateurs (DG Sanco) avait pourtant affirmé qu'elle comptait le mettre en ligne en juin, lors d'une prochaine mise à jour de sa page alors dédiée aux nanomatériaux : http://ec.europa.eu/consumers/consumers_safety/cosmetics/cosmetic_products/nanomaterials/index_en.htm (URL obsolète aujourd'hui).
En juin 2014, la Commission avait critiqué la désinvolture des entreprises de cosmétiques : Martin Seychell, le directeur général adjoint de la DG Sanco, avait déclaré que les notifications présentées depuis l'entrée en vigueur du Règlement n'avaient pas fourni les données adéquates dans de nombreux cas : il avait alors exhorté l'industrie à prendre "très au sérieux" les dispositions du Règlement Cosmétiques relatives aux nanomatériaux (propos tenus lors de la conférence Cosmetics Europe le 10 juin 2014 à Bruxelles, cf. EU cosmetics industry must address nano perception, says Commission, Chemical Watch, 11 juin 2014)
Consultée de nouveau en décembre 2014, la page "nano" du site de la DG Sanco évoquait un accord passé avec les associations industrielles en collaboration avec les autorités réglementaires des États-Unis, du Canada et du Japon, en vue de mettre place un "inventaire des applications actuelles de la nanotechnologie dans les produits cosmétiques" - un travail dont les résultats "seront évalués par les quatre autorités".
Outre le retard pris par la Commission pour mettre en oeuvre le catalogue demandé par le Réglement, on s'était inquiété des transformations qu'elle était en train de faire subir au projet initial : le catalogue annoncé recensant les "applications actuelles de la nanotechnologie dans les produits cosmétiques" pourrait être bien moins informatif que le "catalogue de tous les nanomatériaux utilisés dans les produits cosmétiques mis sur le marché" initialement demandé !
Dans le courrier daté du 3 septembre 2015 cité plus haut, la commissaire au marché intérieur Elzbieta Bienkowska a confirmé le fait que les industriels avaient fourni des informations imprécises et que la Commission leur avait demandé de vérifier leurs notifications. Elle a également demandé aux Etats membres de surveiller le marché et de contacter les opérateurs d'ici octobre 2015 pour réaliser des vérifications. "Une fois que les informations précises et complètes seront reçues, la Commission a l'intention de publier le catalogue". Faire reposer le droit à l'information sur le bon vouloir des industriels, voilà qui peut laisser pour le moins perplexe !
Dans un article daté du 18 février 2016, la revue Chemical Watch annonçait la publication du catalogue pour la mi-2016 (Cosmetics nanomaterials inventory expected mid-2016, Chemical Watch, 18 février 2016).
Interrogée de nouveau par l''ONG Client Earth, la Commission avait une nouvelle fois appelé à la patience et promis que le catalogue serait publié "dans les prochaines semaines" sur la page https://ec.europa.eu/growth/sectors/cosmetics_en : cf. EU cosmetics nano inventory hits three-year delay, Chemical Watch, 11 janvier 2017 et Three-year wait for nanomaterial risk data promised 'in the next weeks', Vito Buonsante, Client Earth, 11 janvier 2017
19 - Voir notamment :
- Les critiques formulées en 2018 par l'ONG ClientEarth (Cf. La Commission recadrée pour manque de transparence sur les cosmétiques par le médiateur européen, Client Earth, 27 mars 2018) :
- Anne Friel de ClientEarth : "Malgré le retard de publication du catalogue, il ne permet ni aux gens d’identifier quels cosmétiques contiennent des nanomatériaux potentiellement dangereux, ni d’évaluer la menace qu’ils peuvent poser sur la santé humaine"
- Alice Bernard, juriste à ClientEarth : " le catalogue des nanomatériaux publié par la Commission est inutile pour les consommateurs car il n’identifie par quels produits contiennent des nanomatériaux. Ce n’est pas en accord avec la réglementation sur les cosmétiques"
- Nanomaterials in cosmetics published after three year delay, ECOS, juin 2017
20 - Cf. La Commission recadrée pour manque de transparence sur les cosmétiques par le médiateur européen, ClientEarth, 27 mars 2018 et Recommendation of the European Ombudsman in case 1336/2017/JAS on the European Commission’s refusal to grant access to its catalogue of nanomaterials used in cosmetics, as well as to related notifications from cosmetics manufacturers, Médiateur européen, 14 mars 2018
Fiche initialement créée en septembre 2012
Quelle réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques aux Etats-Unis ?

Quelle réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques aux Etats-Unis ?
Par MD - Dernier ajout mai 2019Cette fiche fait partie de notre Dossier Nano et Cosmétiques ; elle a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Voir le chapitre "Sunscreens Containing Nanomaterials" dans le document en anglais : Sunscreen Drug Products for Over-the-Counter Human Use - A Proposed Rule by the Food and Drug Administration, FDA, février 2019
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Risques associés aux nanomatériaux utilisés dans les cosmétiques
Risques associés aux nanomatériaux utilisés dans les cosmétiques
Par MD, DL et l'équipe Avicenn - mars 2014 (en cours de rédaction, pas encore accessible sur le site public)Cette fiche a vocation à être progressivement complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs de l'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
- Mises en garde officielles... et officieuses
- Vous pouvez déclarer en ligne tout effet indésirable à l'ANSM
Mises en garde officielles... et officieuses
En 2011, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) avait constaté que les études scientifiques ne montraient pas de pénétration cutanée significative des nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) pour les peaux saines, mais ne permettent pas de tirer de conclusion dans un sens ou dans l'autre pour les peaux lésées. L'Afssaps a donc recommandé de ne pas appliquer de crème contenant du nano TiO2 sur des peaux lésées (par exemple par des coups de soleil) du fait des risques potentiels pour la santé humaine ; elle a également déconseillé d'utiliser sur le visage ou dans des locaux fermés les cosmétiques contenant des nanoparticules et se présentant sous formes de spray2.
Roger Lenglet, dans son enquête "Nanotoxiques" publiée en mars 2014 chez Actes Sud, reproduit les confidences d'un toxicologue d'une firme cosmétique, recueillies en septembre 2013 : "Les armoires de toilette qui se sont remplies de cet arsenal vont tôt ou tard apparaître pour ce qu'elles sont : des armoires à poison", me souffle le toxicologue d'une firme, en se plaignant - en off - que ses avis ne soient 'pas pris en compte". "Personnellement, confie-t-il, je me suis toujours méfié de l'utilisation des nanos dans des produits destinés à entrer en contact avec l'organisme. Ça disparaîtra aux premiers procès qu'on ne pourra pas éviter à l'amiable. Je savais depuis le début qu'on jouait avec le feu. En tout cas, je peux vous dire qu'ils ne sont pas près d'entrer dans ma salle de bains".
Vous pouvez déclarer en ligne tout effet indésirable à l'ANSM
Vous pouvez déclarer tout effet indésirable, grave ou non, qui s'est produit dans les conditions normales d'emploi d'un produit cosmétique chez l'homme ou qui a résulté d'un mésusage.
La fiche de déclaration en ligne permet de recueillir de façon standardisée et rapide les effets indésirables survenus suite à l'utilisation de produits cosmétiques.
LIRE AUSSI notre fiche : Quelle réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques en Europe ?, veillenanos.fr
NOTES et REFERENCES
2 - Nanoparticules de dioxyde de titane et d'oxyde de zinc dans les produits cosmétiques : Etat des connaissances sur la pénétration cutanée, génotoxicité et cancérogenèse - Point d'information, AFSSAPS, 14 juin 2011 (voir pp. 28-29 du rapport d'état des connaissances pour une présentation de l'étude de Gulson)
Risques associés au nano MBBT
Risques associés au nano MBBT
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout novembre 2020Cette fiche a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Le MBBT est insoluble et persistant / bioaccumulable.
Dans ses avis publiés en 2013 et 20151, le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (CSSC ou SCCS en anglais) s'était prononcé en faveur de l'utilisation d'une forme non enrobée de MBBT comme filtre UV dans les produits appliqués par voie cutanée, principalement sur la base d'une absence d'absorption cutanée sous forme de particules insolubles.
Il est autorisé depuis 2018 à une concentration de 10 % m/m, sauf pour les applications susceptibles de donner lieu à une exposition des poumons de l'utilisateur final par inhalation de cette substance2.
Toutefois, en raison des effets inflammatoires par inhalation, ainsi qu'un manque de clarté en ce qui concerne la génotoxicité / cancérogénicité potentielles, et parce que certaines applications figurant dans le catalogue européen des nanomatériaux utilisés en cosmétiques peuvent entraîner une exposition par voie orale ou par inhalation, le MBBT nano a été classé en tête des nanomatériaux les plus risqués dans le secteur cosmétique par le SCCS en octobre 20203.
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Ailleurs sur le web :
- MBBT : un filtre anti-UV… contradictoire, CosmeticObs, septembre 2015
NOTES et REFERENCES :
1 - Voir :
- Opinion on 2,2’-Methylene-bis-(6-(2H-benzotriazol-2-yl)-4-(1,1,3,3-tetramethylbutyl)phenol), Scientific Committee on Consumer Safety (SCCS / CSSC), COLIPA n° S79, SCCS/1460/11, mars 2013 (révisé en juillet 2013)
- Opinion on 2,2'-Methylene-bis-(6-(2H-benzotriazol-2-yl)-4-(1,1,3,3-tetramethylbutyl)phenol) (nano form), Submission III, SCCS, SCCS/1546/15, mars 2015 (publication juin 2015).
2 - Voir notre fiche Quelle réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques en Europe ?
3 - Cf. Scientific advice on the safety of nanomaterials in cosmetics - Preliminary advice, Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC / SCCS), 5 octobre 2020 : Priority for Risk Potential (according to Brand et al., 2019) : 34
Fiche initialement créée en novembre 2020
Attention aux sprays solaires en promo, susceptibles de contenir des nanoparticules
Attention aux sprays solaires en promo, susceptibles de contenir des nanoparticules
Par MD - Dernier ajout juillet 2018Cette fiche fait partie de notre Dossier Nano et Cosmétiques ; elle a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
En juillet 2015, deux députés européens du groupe Les Verts/Alliance libre européenne, Michèle Rivasi et Bas Eickhout, avaient écrit à la commissaire au marché intérieur Elzbieta Bienkowska pour tirer la sonnette d'alarme : bien qu'en 2013 et 2014 le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) ait déconseillé l'utilisation de nanodioxyde de titane sous forme de spray (parce qu'il peut avoir des effets cancérigènes lorsqu'il est inhalé), aucune mesure n'avait été mise en oeuvre afin d'en interdire la commercialisation.
Il a fallu attendre 2016 pour que l'utilisation de nanomatériaux anti-UV dans les sprays soit enfin interdite1.
Cela ne veut pas dire pour autant que les sprays solaires vendus désormais en soient exempts : vérifiez l'étiquette des flacons que vous achetez, surtout s'ils sont en promo : des pharmacies et distributeurs cherchent à écouler leurs stocks !
En savoir plus
Voir sur notre site, l'intégralité de notre dossier Nano et Cosmétiques
NOTES et REFERENCES :
1 - Voir notre fiche Quelle réglementation des nanomatériaux dans les cosmétiques en Europe ?