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Nanoparticules d'or
Nanoparticules d'or
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout octobre 2020Cette fiche a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Les nanoparticules d'or sont vantées pour leurs fantastiques propriétés et les nombreuses perspectives d'applications les exploitant (notamment dans le domaine médical1 mais aussi en cosmétique2 ou encore dans le domaine des emballages3).
Attention toutefois à ne pas sous-estimer leur toxicité4, les problèmes liés au devenir des nanoparticules dans le corps ou dans l'environnement. Les garde-fous appropriés sont-ils en place ?
NOTES & REFERENCES
1 - Quelques ressources, outre notre page sur la nanomédecine :
- En français :
- Des nanoparticules d'or dans le traitement des cataractes, Techno-Science.net, 2 octobre 2020
- Conférence Digitale Or-Nano 2020 [2e partie], Or-Nano, 26 juin 2020
- Nanomatériaux et chercheur d'or, Gilles Bruylants dans "PITCH", 19 mai 2020
- Cécile Sicard-Roselli : Comprendre le fonctionnement des nanoparticules métalliques sous irradiation, Université Paris-Saclay, 29 juillet 2019
- Du sang, de l'eau et de l'or. - Des scientifiques ont inventé une analyse sanguine capable de détecter un cancer en seulement 10 minutes, Forum économique mondial, janvier 2019
- L’eldorado des nanoparticules d’or, Le Monde, 20 décembre 2018
- Pour tout l'or du nanomonde, France Culture, 26 septembre 2018
- Applications antibactériennes à base de nanoparticules d'or, France Culture, 26 septembre 2018
- Nanoparticules d’or pour susciter des rencontres entre science et société, L’actualité chimique, n° 425, janvier 2018
- L’or en nanoparticules, un futur trésor pour la santé et la nature, Midi Libre, 31 janvier 2018
- Nanoparticules d'or : le nouvel Eldorado ?, France Inter, 19 janvier 2018
- Bienvenue dans le monde de l’or nanométrique ! Regards croisés des chimistes, physiciens et biologistes, Guesmi H et Pluchery O, L'actualité chimique, n° 425, janvier 2018
- Les nanoparticules d’or font leur entrée dans les domaines des nanosciences et des nanotechnologies : pourquoi ?, Groupement de recherche sur le nanoor, GdR Or-Nano, 2017
- L’or sous la loupe des scientifiques : une aventure nanométrique, The Conversation, 2 novembre 2017
- En anglais :
- Gold Nanoparticles in Cancer Treatment, K. Sztandera, M. Gorzkiewicz, B. Klajnert-Maculewicz, Molecular Pharmaceutics, 16 janvier 2019
- Role of gold and silver nanoparticles in cancer nano-medicine, H. Chugh et al., lArtificial Cells, Nanomedicine, and Biotechnology, 13 mars 2018
- Recent advances using gold nanoparticles as a promising multimodal tool for tissue engineering and regenerative medicine, S. Vial, R.L. Reis, J.M. Oliveira, Current Opinion in Solid State and Materials Science, avril 2017
- Applications of gold nanoparticles in clinical medicine, P. Kumar, I. Roy, International Journal of Pharmacy and Pharmaceutical Sciences, 17 mai 2016
- Gold Nanoparticles: Recent Advances in the Biomedical Applications, X. Zhang, Cell Biochemistry and Biophysics, 2015
- Application of gold nanoparticles in biomedical and drug delivery, H. Daraee et al., Artificial Cells, Nanomedicine, and Biotechnology, 17 septembre 2014
2 - Voir par exemple :
- En français :
- "Nos cosmétiques valent de l'or", Magazine Avantages, 7 décembre 2018 : "Des travaux scientifiques montrent que sous forme de nano particules, l’or offre un vrai effet régénérant sur la peau. En passant la barrière cutanée, l’or permettrait de lutter contre le stress oxydatif dû à la pollution et aux UV, limitant ainsi les rides. Il serait aussi capable de lutter contre les tâches et booster le système immunitaire de la peau."
- En anglais :
- Assessment of antioxidant and dermoprotective activities of gold nanoparticles as safe cosmetic ingredient, M.B. Haddada et al., Colloids and Surfaces B: Biointerfaces, mai 2020
- Multifunctional green synthetized gold nanoparticles/chitosan/ellagic acid self-assembly: Antioxidant, sun filter and tyrosinase-inhibitor properties, J. Gubitosa et al., Materials Science and Engineering: C, janvier 2020
- One pot environmental friendly synthesis of gold nanoparticles using Punica Granatum Juice: A novel antioxidant agent for future dermatological and cosmetic applications, », J. Gubitosa et al., Journal of Colloid and Interface Science, 1er juillet 2018
- Applications of Panax ginseng leaves-mediated gold nanoparticles in cosmetics relation to antioxidant, moisture retention, and whitening effect on B16BL6 cells, Z.E. Jiménez-Pérez et al., Journal of Ginseng Research, janvier 2018
- Assessment of radical scavenging, whitening and moisture retention activities of Panax ginseng berry mediated gold nanoparticles as safe and efficient novel cosmetic material, Z. Jiménez et al., Artificial Cells, Nanomedicine, and Biotechnology, 9 avril 2017
- TEM Analysis of Gold Nanoparticles Synthesis in Glycerin: Novel Safety Materials in Cosmetics to Recovery Mercury Damage, T. Taufikurohmah, Universitas Negeri Surabaya, janvier 2014
3 - Cf. notamment
- En français :
- L’eldorado des nanoparticules d’or, Le Monde, 20 décembre 2018
- En anglais :
- Long-lasting and controlled antioxidant property of immobilized gold nanoparticles for intelligent packaging, J. Beurton et al., Colloids and Surfaces B: Biointerfaces, 1er avril 2019
- The green fabrication, characterization and evaluation of catalytic antioxidation of gold nanoparticle-lignocellulose composite papers for active packaging, N. Bumbudsanpharoke, S. Ko, International Journal of Biological Macromolecules, févier 2018
- Antibacterial cellulose paper made with silver-coated gold nanoparticles, T.-T. Tsai et al., Scientific Reports, 9 juin 2017
- Development of active biofilms of quinoa (Chenopodium quinoa W.) starch containing gold nanoparticles and evaluation of antimicrobial activity, », C.H. Pagno et al., Food Chemistry, 15 avril 2015
4 - Voir notre fiche Risques associés aux nanoparticules d'or.
Fiche initialement créée en janvier 2018
Quels nanomatériaux dans les cosmétiques ?

Quels nanomatériaux dans les cosmétiques ?
Par MD et l'équipe Avicenn - Dernier ajout septembre 2020Cette fiche fait partie de notre Dossier Nano et Cosmétiques ; elle a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Sommaire
- Des nanomatériaux dans la plupart des cosmétiques ?
- Les recensements de cosmétiques avec (ou sans) nanomatériaux
- Des tests ont mis en évidence des nanomatériaux non étiquetés dans de nombreux produits cosmétiques
- Quels nanomatériaux pour quelles fonctions cosmétiques?
- En savoir plus
Des nanomatériaux dans la plupart des cosmétiques ?
Il semble que l'on puisse trouver des nanomatériaux dans la quasi totalité des produits cosmétiques : dentifrices1, crèmes solaires, crèmes anti-âge, fonds de teint, vernis à ongles, mascaras, eye-liners, rouge à lèvres, teintures pour cheveux, fards, poudres, blush, savons, gels douche, déodorants...
Mais l'identification précise des nanomatériaux dans les cosmétiques est encore aujourd'hui très difficile, l'obligation d'étiquetage, en vigueur depuis 2013, étant peu respectée (voir ci-dessous).
Diverses initiatives visant à mieux cerner la présence des nanomatériaux dans les cosmétiques ont été mises en place et sont présentées ci-dessous. Si elles ne permettent pas, à ce stade, d'identifier précisément les cosmétiques qui contiennent des nanomatériaux, elles ont néanmoins confirmé la présence de nanomatériaux dans nos cosmétiques, principalement des colorants, agents de texture, antibactériens ou filtres UV.
Les recensements de cosmétiques avec (ou sans) nanomatériaux
Des recensements existent, mais ils sont à ce jour insuffisamment précis et fiables... ou inaccessibles au grand public :- En 2017, une vingtaine de "substances à l'état nanoparticulaire" à usage cosmétique ont fait l'objet de 616 déclarations dans le registre R-nano où doivent être déclarées les substances nano fabriquées, importées ou mises sur le marché en France (voir la liste des ~20 subtances à la page 220 du bilan 2017). La catégorie de produits "cosmétiques, produits de soins personnels" (PC 39) est la deuxième catégorie la plus déclarée au registre. Mais, en l'état actuel du registre, les produits qui contiennent ces substances nano ne peuvent pas être identifiés (d'où la nécessité d'apporter des améliorations à la procédure de déclaration).
- Le "catalogue" des nanomatériaux utilisés dans les produits cosmétiques mis sur le marché dans l'Union européenne, mis en ligne mi-juin 2017 par la Commission européenne, ne donne pas - dans sa version actuelle - de noms précis de produits ou de marques, juste des catégories de produits dans lesquels se trouvent des substances à l'état nano (seules celles signalées par une astérisque * étant autorisées à l'état nano :
- 12 colorants : CI15850 (rouge) - CI19140 (jaune) - CI77120 (blanc) - CI77266* (noir de carbone) - CI 77288 (colorant vert) - CI77400 (brun) - CI77480 (jaune) - CI77491 (oxyde de fer ; rouge) - CI77499 (oxyde de fer ; noir) - CI77510 (bleu) - CI77820 (argenté) - CI77891 (dioxyde de titane ; blanc)
- 6 filtres UV : Bis-Ethylhexyloxyphenol Methoxyphenyl Triazine , Ethylhexyl Methoxycinnamate, MBBT*, dioxyde de titane (TiO2)*, TBPT*, Oxyde de zinc (ZnO)*
- (Sont soulignées ci-dessus les substances nano également déclarées dans le registre R-nano en 2017).
- 25 autres substances : Alumina, Cellulose, Colloidal Copper, Colloidal Gold, Colloidal Platinum, Colloidal Silver, Fullerenes, Gold Thioethylamino Hyaluronic Acid, Hydrated Silica, Hydroxyapatite, Lithium Magnesium Sodium Silicate, Platinum, Platinum Powder, Retinol, Sapphire Powder, Silica, Silica Dimethicone Silylate, Silica Dimethyl Silylate, Silica Silylate, Sodium Magnesium Fluorosilicate, Sodium Magnesium Silicate, Sodium Propoxyhydroxypropyl Thiosulfate Silica, Styrene/Acrylates Copolymer, Tin Oxide, Tocopheryl Acetate
- L'ONG ClientEarth a demandé à avoir accès aux données détaillées, ce que la Commission européenne lui a refusé jusqu'à présent. Mais le médiateur européen est intervenu mi 2018 pour soutenir la requête de l'ONG : la Commission doit se prononcer avant le 15 juin 2018. A suivre donc...
- Début 2018, la DGCCRF a indiqué avoir pu identifier, grâce au "Cosmetic Products Notification Portal"(CPNP) de la Commission européenne, autour de 250 personnes responsables basées en France ayant déclaré, au niveau de l’UE, l’usage d’au moins un nanomatériau ; plus de 11 000 références produits sont concernées, mais pas accessibles publiquement aujourd'hui.
- En septembre 2018, plus de 80 pigments de taille nano ont été recensés sur le marché européen par l'agence européenne des produits chimiques (ECHA).
- En 2019, l'association Agir pour l'Environnement (APE) a lancé le site https://dentifrice-infoconso.agirpourlenvironnement.org, une base de données répertoriant, fin 2020, plus de 300 dentifrices suspectés de contenir des nanoparticules de dioxyde de titane.
Plusieurs autres "guides" ou "applications" ont été réalisés par des ONG ou des marques pour identifier les nanos dans les cosmétiques ou, à l'inverse, pour trouver des cosmétiques "sans nano", mais leur fiabilité est limitée, soit parce qu'ils s'appuient sur les déclarations (parfois trompeuses) des fabricants soit parce qu'ils sont trop datés.
Des tests ont mis en évidence des nanomatériaux non étiquetés dans de nombreux produits cosmétiques
L'obligation d'étiquetage des nanomatériaux dans les cosmétiques, en vigueur depuis 2013, est appliquée par certaines marques... mais pas par toutes, loin s'en faut.
- Tests réalisés par la DGCCRF
La DGCCRF, qui contrôle l'obligation européenne d'étiquetage des nanomatériaux dans les cosmétiques, a mené des tests dont les résultats montrent que l'obligation d'étiquetage est insuffisamment respectée, avec :
- 11 références (sur les 45 prélèvements analysés) n'étaient pas conformes en ce qui concerne l'étiquetage [nano] du noir de carbone de mascaras et eyeliners :
- 8 échantillons dans lesquels le noir de carbone nano était mentionné dans la liste des ingrédients mais n'a pas été détecté (certains contenaient du noir de carbone sous la forme non-nano, d’autres ne contenaient pas du tout de noir de carbone, ni nano ni non-nano)
- 3 échantillons dans lesquels le noir de carbone nano n'était pas mentionné dans la liste des ingrédients mais a pourtant été détecté.
- 37 références (sur les 45) contenaient des nanomatériaux autres que le noir de carbone... sans pour autant être mentionnées sur l’étiquette :
- des nanoparticules de fer, d’aluminium et de cuivre… "non autorisées" à l'échelle nano comme colorants ou conservateurs et qui pourraient être interdites ;
- des nanoparticules de silice, "non interdites" comme agents de texture
La DGCCRF poursuit ses investigations sur pièces et sur place auprès des fabricants pour rechercher les raisons de la présence de ces substances et apporter les suites appropriées (de la "sensibilisation des opérateurs" aux sanctions pénales notamment).
Cette enquête s'est poursuivie en 2018 et 2019, avec un focus plus spécifique cette fois sur les nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) et d'oxyde de zinc (ZnO) dans les produits de protection solaire, avec plus de la moitié des cosmétiques analysés dans le but de rechercher la présence de nanomatériaux non conformes à la règlementation. En savoir plus ici.
- Tests réalisés par l'UFC Que Choisir
Le 23 janvier 2018, l’UFC-Que Choisir a annoncé avoir trouvé des nanomatériaux (non étiquetés) dans les neuf produits cosmétiques qu'elle a testés et avoir déposé des plaintes contre des fabricants pour non-respect de l’obligation légale de signalement sur l’emballage2.
Pour les 9 produits cosmétiques testés, seuls trois produits étaient étiquetés [nano] :
- un lait protecteur Ambre solaire (TiO2 [nano])
- une crème hydratante d'Yves Rocher (ZnO [nano])
- un eye liner Maybelline (noir de carbone [nano]) (mais la liste des ingrédients n'est accessible qu'en déchirant le blister !)
- une crème solaire Lavera (bio) (TiO2 - 100% nano)
- un baume stick à lèvres nourrissant Avène (TiO2 - 100% nano)
- un gloss Bourjois ( oxyde de fer Fe2O3 - 100% nano)
- un dentifrice Aquafresh (GlaxoSmithKline) (TiO2 - 40% nano)
- un déodorant Sanex (Colgate-Palmolive) (oxyde d'aluminium - 31% nano)
- un lait corporel Dove (TiO2 - 6% nano)
"Notre stick à lèvres Cold cream ne contient pas de nanomatériau au sens de la réglementation européenne sur les cosmétiques, ainsi qu’en attestent les certificats qui nous ont été délivrés par nos fournisseurs de matières premières", avait répondu Avène, selon le Moniteur des Pharmacies.
- Tests réalisés par Agir pour l'Environnement et WECF France
En juillet 2020, les associations WECF et Agir pour l'Environnement ont analysé 71 crèmes solaires pour enfants. Pour 3 produits ciblés en particulier, les ONG ont encore trouvé des nanoparticules, mais sans mention [nano] sur l'emballage :

Certes tous les fournisseurs ne précisent pas nécessairement la dimension nanométrique des ingrédients qu'ils vendent aux marques3 ou présentent des certificats basés sur des mesures inadaptées (avec des méthodes d'analyses inaptes à mesurer des particules de taille inférieure à 100 nm par exemple !).
Néanmoins, les marques sont responsables des produits qu'elles mettent sur le marché et doivent vérifier les informations de leurs fournisseurs : si les analyses documentaires des "fiches produits" sont nécessaires, des contrôles supplémentaires en laboratoires sont une garantie plus fiable - à la condition qu'ils soient menés avec des méthodes et outils adéquats, doublés d'une expertise solide.
Quels nanomatériaux pour quelles fonctions cosmétiques?
Les nanomatériaux présents dans les produits cosmétiques sont principalement des colorants, agents de texture, antibactériens ou filtres UV.
A titre indicatif, sur la base des publications disponibles en 2018, voici les principaux nanomatériaux repérés comme utilisés ou susceptibles d'être présents dans les cosmétiques (sans qu'ils soient pour autant nécessairement autorisés), avec leurs fonctions supposées (liste non exhaustive) :
Autorisés sous forme nano :
- Dioxyde de titane (TiO2) filtre UVB ; sous forme rutile (ou mélange rutile / anatase) ; l'utilisation de nanoparticules de TiO2 permet d'obtenir des crèmes solaires moins opaques, davantage transparentes et fluides mais également plus efficaces pour filtrer les UV (les particules plus grosses ou les agglomérats provoquant une diminution de la "surface spécifique" et donc de leur efficacité d'absorption)4 - mais son utilisation quasi systématique pour des applications où la fonction anti-UV n'est pas strictement nécessaire est controversée, notamment dans les crèmes antirides5
- Noir de carbone : colorant (CI 77266) utilisé dans des mascaras, eyeliners, ...
Non expressément autorisés sous forme nano :
- Dioxyde de titane (TiO2) en tant que colorant blanc (CI 77891) → attention : même lorsque l'ingrédient TiO2 est blanc, il contient un fraction nanoparticulaire ; en juin 2019, l'association de consommateurs Que Choisir a révélé avoir recensé près de 7000 produits cosmétiques susceptibles d'être ingérés contenant du dioxyde de titane (dentifrices, bains de bouche, rouges et baumes à lèvres)
- Oxyde de zinc (ZnO) en tant que colorant (CI 77947)
- Silice (SiO2) : agent abrasif pour dentifrice, agent de texture et de conservation, additif anti-mottant (anti-coagulant) dans les poudres (déclaré également dans le registre R-nano pour des "cosmétiques capillaires")
- Oxyde de fer: colorant minéral (noir CI 77499 ; jaune CI 77492 ; rouge CI 77491) utilisé dans des fards à paupière, fond de teint et poudre, mascara, crayon et eye liner, rouge à lèvre, etc.
- Dioxyde de cérium (CeO2) : filtre UV (non autorisé)
- Carbonate de calcium (CaCO3) : épaississant
- Argent (Ag) : antibactérien ; colorant argenté (CI 77820)
- Cuivre (Cu) : antibactérien ; colorant brun (CI 77400)
- Or (Au) : colorant, crème anti-âge (anti stress oxydatif)6
- Fullerènes : crème anti-âge
- Peroxyde de calcium : dentifrice
- Carbonate de calcium : épaississant
- Oxyde de chrome (Cr2O3) : colorant vert (CI 77288)
- Argile : matifiant
- Nanocellulose : agent rhéologique
- Methyl-alkenoic (C=3-6) acid, polymers with alkyl(C=1-4) acrylate, polyalkylene glycol methacrylate alkyl ethers and polyalkylenepolyalkylene( C=2-4) glycol methacrylate (disubstitutedcarbopolycyclic) ethyl ether : un épaississant, déclaré au registre R-nano et commercialisé sous le nom de Aculyn 28
- CI 11710 : 2-[(4-chloro-2-nitrophenyl)azo]-N-(2-chlorophenyl)-3-oxobutyramide : colorant jaune déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 11680 : 2-[(4-methyl-2-nitrophenyl)azo]-3-oxo-Nphenylbutyramide : colorant jaune déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 74160 : 29H,31H-phthalocyaninato(2-)-N29,N30,N31,N32 copper : colorant bleu déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique ; antibactérien
- CI CI 51319 : 8,18-dichloro-5,15-diethyl-5,15-dihydrodiindolo[3,2-b:3',2'-m]triphenodioxazine : colorant violet déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 12490 : N-(5-chloro-2,4-dimethoxyphenyl)-4-5-[(diethylamino)sulphonyl]-2-methoxyphenyl]azo]-3-hydroxynaphthalene-2-carboxamide : colorant rouge déclaré au DeclarationObligatoireNanoFrance registre R-nano pour un usage cosmétique
- 2,2'-[ethylenebis(oxyphenyl-2,1-eneazo)]bis[N-(2,3-dihydro-2-oxo-1H-benzimidazol-5-yl)-3-oxobutyramide : colorant jaune déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 74260 : polychloro copper phthalocyanine : colorant vert déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
En savoir plus
LIRE AUSSI sur notre site :
- Nos autres fiches de la rubrique Nanotechnologies et Cosmétiques
- Risques associés au nano dioxyde de titane
Ailleurs sur le web :
- Comment Nanosive veut innover en matière de protection solaire, La Tribune, février 2019 : la startup basée à Marseille développe une crème solaire très longue durée contenant des nanoparticules de polymère biocompatibles où sont encapsulés des filtres solaires, avec la propriété d'adhérer à la surface cellulaire de la peau, même en cas de baignade
- La conception ça a du bon, Les nanoparticules et la crème solaire - Comment concevoir des nanoproduits innovants et responsables ?, film de la série "Le Saviez-Vous ?" de l'OSU Institut Pythéas, novembre 2018
NOTES & REFERENCES :
1 - Voir notamment :
- Les dentifrices sont-ils dangereux pour la santé ?, La Quotidienne, 6 mai 2019
- Rapport d’enquête sur la présence de dioxyde de titane dans les dentifrices, Agir pour l'Environnement, mars 2019
- Nanoparticules - Attention, elles se cachent partout !, UFC-Que Choisir, Que Choisir, Mensuel n° 566, février 2018 : le dentifrice Aquafresh (GlaxoSmithKline) contient du dioxyde de titane (TiO2) dont 40% des particules ont une dimension inférieure à 100 nm
2 - L'UFC Que Choisir dépose plainte contre des fabricants de produits alimentaires et de cosmétiques pour non-respect de l’obligation de l'étiquetage [nano], Veillenanos, février 2018
3 - "Le problème de la présence ou de l’absence de nanoparticules dans un produit peut se révéler plus complexe encore dès que la chaîne de fabrication d’un produit intègre des ingrédients provenant de différents fournisseurs. Si certains d’entre eux n’ont pas la capacité ou la volonté de caractériser leurs ingrédients, l’information sera tronquée. Marie-Laure Gratadour Valcarcel, responsable de l’homologation des matières premières de la société Pierre Fabre, fabricant de cosmétiques, de compléments alimentaires et de médicaments, en a témoigné. Si des fournisseurs aux reins solides (...) sont en mesure de transmettre des éléments d’information sur leurs matières, des fournisseurs de matières (...) ont beaucoup plus de mal à produire des données ou à les transmettre". Source : Compte rendu du forum NanoRESP du 19 juin 2018
4 - L'efficacité anti-UV serait liée à la plus grande surface de réaction des particules de petites tailles par rapport aux particules plus grandes (le ratio surface / volume est plus important pour les nanoparticules que pour les microparticules) ; voir par exemple :
- Fueling a Hot Debate on the Application of TiO2 Nanoparticles in Sunscreen, Sharma S et al., Materials, juillet 2019
- "De l'intérêt des nanoparticules en cosmétiques", Devers T, Chef du Département GIM IUT de Chartres, ICMN UMR 7374, présentation lors de la Journée technique Nano et Cosmétiques, LNE, 29 mars 2018
- Utilisation des nanoparticules de dioxyde de titane dans les émulsions cosmétiques. Impact sur la santé humaine et l’environnement, Rossano M., Thèse, Université du Havre, Spécialité : Physico-Chimie des colloïdes, 2014 (page 54)
5 - Cf. "Crèmes antirides : des filtres UV malvenus" : "les filtres incorporés dans ces antirides sont controversés. En particulier (...) du dioxyde de titane sous forme nano. Dans une crème de soin à visée purement esthétique comme un antirides, la présence de filtres UV à risque avéré, ou même seulement soupçonnés de toxicité, n’est pas acceptable".
Par 60 Millions de consommateurs, 25 octobre 2018
6 - Voir par exemple "Nos cosmétiques valent de l'or", Magazine Avantages, 7 décembre 2018
En avril 2018, Avicenn avait également repéré la game "Nano Gold" de la marque Chantecaille, dont quatre produits cosmétiques présentés comme contenant des nanoparticules d'or. Bizarrement, ces produits mettent en avant le terme "nano" ou "nanoparticules" sur leur emballage, mais pas dans la liste des ingrédients comme l'exige pourtant la réglementation (seule la mention CI 77480, colorant doré, apparaît dans cette liste) :

Fin octobre 2019, la Commission européenne a demandé au Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (NanoSccs) d’évaluer les risques des nanoparticules d'or pour leur utilisation en cosmétique (mise en évidence dans le cadre de la notification sur le "Cosmetic Products Notification Portal" (CPNP) de la Commission européenne). L'avis du SCCS est attendu pour avril 2020.
Fiche initialement mise en ligne en avril 2018
Risques associés aux nanoparticules d'or
Risques associés aux nanoparticules d'or
Par l'équipe Avicenn - Dernière modification septembre 2020Cette fiche a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Depuis quelques temps, les nanoparticules d'or sont vantées pour leurs fantastiques propriétés et les nombreuses perspectives d'applications les exploitant (notamment dans le domaine médical mais aussi en cosmétique). Attention toutefois à ne pas sous-estimer leur toxicité, qui demande des garde-fous appropriés.
Un article publié début 2019 dans Nature Nanotechnology montre que les nanoparticules de dioxyde de titane, de silice et d'or peuvent induire des modifications de l'endothélium et donc une fuite de cellules tumorales, à l'origine de métastases. Selon Frédéric Lagarce, professeur de biopharmacie et praticien hospitalier à Angers, "ce qui est intéressant / original c'est de montrer un risque potentiel des nanotechnologies dans le traitement des tumeurs alors que ces technologies sont souvent présentées comme la réponse pour améliorer les performances des anticancéreux. Il faudrait maintenant vérifier si ces modifications endothéliales sont aussi retrouvées avec les nanoparticules polymères ou lipidiques, beaucoup plus utilisées pour encapsuler des actifs et cibler les tumeurs. Si cela était malheureusement le cas, toute la stratégie des nanomédecine (très orientée cancer) serait remise en cause".
Fin octobre 2019, la Commission européenne a demandé au Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (NanoSccs) d’évaluer les risques des nanoparticules d'or pour leur utilisation en cosmétique (mis en évidence dans le cadre de la notification sur le "Cosmetic Products Notification Portal" (CPNP) de la Commission européenne). L'avis du SCCS est attendu pour avril 2020.
Fin 2019, des chercheur·es ont mis en évidence que les nanoparticules d’or ne sont pas si stables que ce que l'on pensait dans les cellules1.
Publiées début 2020, des recherches menées en Allemagne ont montré que l'absorption de nanoparticules d'or par des cellules perturbe le métabolisme de ces dernières "comme si elles avaient couru un marathon" (augmentation du nombre de mitochondries et d'endosomes, baisse d'autres organelles comme les gouttelettes lipidiques et corps multivésiculaires)2.
Des chercheur·es de l'Imperial College de Londres ont mis en évidence3 que :
- les nanoparticules plus grosses (50-60 nm) adhèrent parfois à l'extérieur de la membrane, causant une perturbation minimale
- les nanoparticules de taille moyenne (25-35 nm) adhèrent plus souvent à la surface et causent une certaine distorsion
- les nanoparticules plus petites (5-10 nm) déforment considérablement la membrane, la courbant parfois vers l'intérieur avec plusieurs nanoparticules empilées, causant une distorsion tubulaire.
En savoir plus
Lire aussi sur notre site :
- Nos fiches :
- Nanoparticules d'or
- Pourquoi tant d'incertitudes sur les risques associés aux nanomatériaux ?
- Caractéristiques physico-chimiques et toxicité des nanomatériaux
- Ressources en français :
- Que deviennent les nanoparticules d’or dans l’organisme ?, CNRS, décembre 2019 ; Les nanoparticules d’or ne sont pas si stables dans les cellules, Pour la Science, janvier 2020
- Labex Serenade, Que deviennent les nanoparticules d'or dans l'environnement ?, 16 janvier 2019
- Projet ENORPREG, Exposition maternelle aux nanoparticules d’or : impact sur la progéniture durant la gestation, projet sélectionné pour financement dans le cadre de l'Appel à projets Environnement-Santé-Travail 2016 de l'ANSES
- Laboratoire Matière et Systèmes Complexes, Que deviennent sur le long terme des nanoparticules métalliques dans l'organisme ?, CNRS, 20 octobre 2015
- Ressources en anglais :
- Are gold nanoparticles and microplastics mixtures more toxic to the marine microalgae Tetraselmis chuii than the substances individually?, Davarpanah E, Guilhermino L, Ecotoxicology and Environmental Safety, 181 : 60-68, octobre 2019
- Nanoparticles promote in vivo breast cancer cell intravasation and extravasation by inducing endothelial leakiness, Peng F et al., Nature Nanotechnology, janvier 2019
- Gold nanoparticle biodissolution by a freshwater macrophyte and its associated microbiome, Avellan A et al., Nature Nanotechnology, (13) : 1072–1077, 2018
- The systematic evaluation of size-dependent toxicity and multi-time biodistribution of gold nanoparticles, Li X et al, Colloids and Surfaces B: Biointerfaces, 167(1) : 260-266, juillet 2018
- Toxicological interactions induced by chronic exposure to gold nanoparticles and microplastics mixtures in Daphnia magna, Pacheco A et al., Science of The Total Environment, 628–629, 1 : 474-483, juillet 2018
- Biosynthesis of gold nanoparticles using Prosopis farcta extract and its in vitro toxicity on colon cancer cells, Miri A et al, Research on Chemical Intermediates, 44(5) : 3169–3177, mai 2018
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- Gold- and Silver Nanoparticles Affect the Growth Characteristics of Human Embryonic Neural Precursor Cells, Söderstjerna E et al., PLOS ONE, 8(8), 2013
NOTES et REFERENCES
1 - Cf. Que deviennent les nanoparticules d’or dans l’organisme ?, CNRS, décembre 2019 ; Les nanoparticules d’or ne sont pas si stables dans les cellules, Pour la Science, janvier 2020 ; Que deviennent les nanoparticules d’or issues des médicaments dans notre corps ?, Florence Gazeau et Florent Carn, The Conversation, 3 mars 2020
2 - X-ray microscopy at BESSY II: Nanoparticles can change cells, Helmholtz-Zentrum Berlin für Materialien und Energie, 12 février 2020 et Cells Undergo Major Changes in the Quantity of Cytoplasmic Organelles after Uptake of Gold Nanoparticles with Biologically Relevant Surface Coatings, Kepsutlu B et al., ACS Nano, 14, 2, 2248-2264, 2020
3 - Cf. Size determines how nanoparticles affect biological membranes, Dunning, H., Imperial College London, 17 septembre 2020 (communiqué) et Size dependency of gold nanoparticles interacting with model membranes, Contini, C et al., Nature Communications Chemistry, 130, 2020
Fiche initialement créée en janvier 2018