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Nanotechnologies et Cosmétiques

Nanotechnologies et Cosmétiques
Cette rubrique a vocation à être progressivement complétée et mise à jour. Vous pouvez contribuer à l'améliorer en nous envoyant des références à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.Par l'équipe Avicenn - Dernière modification avril 2021
Nos brèves
Synthèse
Il semble que l'on puisse trouver des nanomatériaux dans la quasi totalité des produits cosmétiques : dentifrices, crèmes solaires, crèmes anti-âge, fonds de teint, vernis à ongles, mascaras, eye-liners, rouge à lèvres, teintures pour cheveux, fards, poudres, blush, savons, gels douche, déodorants...
Ces nanomatériaux sont principalement des colorants, agents de texture, antibactériens ou filtres UV.
Cependant, à moins de recourir à des analyses métrologiques en laboratoire, l'identification précise des nanomatériaux dans les cosmétiques est encore aujourd'hui difficile pour les consommateurs et les autorités sanitaires, malgré l'obligation d'étiquetage (en vigueur depuis 2013 mais peu respectée) et la publication d'un pseudo-"catalogue" par la Commission européenne en 2017.
La plupart des marques sont peu enclines à communiquer, sinon pour dire qu'elles ont du mal à obtenir des informations fiables de leurs fournisseurs ou qu'elles souhaiteraient disposer de méthodes, protocoles et techniques de référence pour procéder à leurs étiquetages ([nano] ou "sans nano") et à leurs contrôles dans un cadre validé et harmonisé (au moins au niveau européen).
Sous la pression d'associations, les autorités publiques françaises commencent à mieux contrôler l'application de l'étiquetage [nano] et la composition des produits.
Leurs risques pour la santé sont encore mal cernés, faute de données suffisamment robustes :
- sur le danger des substances utilisées
- sur le passage des nanomatériaux à travers la peau : longtemps considéré comme très peu probable, certains cas ont été mis en évidence ; même si la proportion de nanoparticules est faible, elle ne doit pas être négligée, du fait de la bioaccumulation possible dans le corps
- sur les interactions et évolutions possibles au contact des autres ingrédients cosmétiques : du chlore des piscines (qui pourrait) dégrader l'enrobage des nanoparticules de dioxyde de titane par exemple, entrainant la libération de radicaux libres, responsables du vieillissement de la peau et de l'apparition de cancers, etc.
Une nouvelle étude publiée en juin 2019 vient questionner l'utilisation de crème solaire contenant des nanoparticules de dioxyde de titane : dans le cas de la crème testée, les nanoparticules de TiO2 ne permettent PAS de prévenir le cancer de la peau (bien qu'elles empêchent la peau de rougir, elles ne la protègent pas du stress oxydatif provoqué par les UV !)
Quant aux autres utilisations de nanomatériaux pour des usages plus "futiles" (effets texturants, pailletés ou colorants pour maquillage ou dentifrice par exemple), elles sont quant à elles de plus en plus contestées en raison des nombreuses incertitudes qui pèsent sur leur innocuité.
En mars 2019, du fait de ces risques et incertitudes autour de l'innocuité des nanoparticules de dioxyde de titane, Cosmébio a recommandé à ses adhérents de supprimer le dioxyde de titane de leurs produits ou à le remplacer par une alternative lorsque celle-ci existe.
Leurs risques pour l'environnement sont encore trop peu pris en considération par les instances d'évaluation des risques et d'autorisation des substances toute comme les assocations de consommateurs.
Fiches détaillées
- Quel encadrement des nanomatériaux dans les cosmétiques... :
- Les nanoparticules traversent-elles la peau ? (La peau n'est néanmoins pas la seule porte d'entrée dans notre corps des nanoparticules utilisées en cosmétique : il ne faut pas négliger la voie orale (avec une ingestion possible de dentifrice, de rouge ou baume à lèvres) et l'inhalation (de poussières de poudres, vapeurs parfumées, sprays, etc.)
- Quid des risques ? :
- Quels effets néfastes des nanomatériaux sur la santé ? et Risques associés aux nanoparticules de TiO2 dans les cosmétiques
- Quels effets néfastes des nanomatériaux pour l'environnement ? (voir aussi notre fiche sur le relargage et le devenir des nanomatériaux dans l'eau (notamment l'eau de mer)
- Risques associés aux nanoargents
- Risques associés au nano dioxyde de titane
- Risques associés aux nanosilices
- Risques associés aux nanoparticules d'or
- Risques associés aux nanoparticules d'oxyde de zinc
Quels nanomatériaux dans les cosmétiques ?

Quels nanomatériaux dans les cosmétiques ?
Par MD et l'équipe Avicenn - Dernier ajout septembre 2020Cette fiche fait partie de notre Dossier Nano et Cosmétiques ; elle a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Sommaire
- Des nanomatériaux dans la plupart des cosmétiques ?
- Les recensements de cosmétiques avec (ou sans) nanomatériaux
- Des tests ont mis en évidence des nanomatériaux non étiquetés dans de nombreux produits cosmétiques
- Quels nanomatériaux pour quelles fonctions cosmétiques?
- En savoir plus
Des nanomatériaux dans la plupart des cosmétiques ?
Il semble que l'on puisse trouver des nanomatériaux dans la quasi totalité des produits cosmétiques : dentifrices1, crèmes solaires, crèmes anti-âge, fonds de teint, vernis à ongles, mascaras, eye-liners, rouge à lèvres, teintures pour cheveux, fards, poudres, blush, savons, gels douche, déodorants...
Mais l'identification précise des nanomatériaux dans les cosmétiques est encore aujourd'hui très difficile, l'obligation d'étiquetage, en vigueur depuis 2013, étant peu respectée (voir ci-dessous).
Diverses initiatives visant à mieux cerner la présence des nanomatériaux dans les cosmétiques ont été mises en place et sont présentées ci-dessous. Si elles ne permettent pas, à ce stade, d'identifier précisément les cosmétiques qui contiennent des nanomatériaux, elles ont néanmoins confirmé la présence de nanomatériaux dans nos cosmétiques, principalement des colorants, agents de texture, antibactériens ou filtres UV.
Les recensements de cosmétiques avec (ou sans) nanomatériaux
Des recensements existent, mais ils sont à ce jour insuffisamment précis et fiables... ou inaccessibles au grand public :- En 2017, une vingtaine de "substances à l'état nanoparticulaire" à usage cosmétique ont fait l'objet de 616 déclarations dans le registre R-nano où doivent être déclarées les substances nano fabriquées, importées ou mises sur le marché en France (voir la liste des ~20 subtances à la page 220 du bilan 2017). La catégorie de produits "cosmétiques, produits de soins personnels" (PC 39) est la deuxième catégorie la plus déclarée au registre. Mais, en l'état actuel du registre, les produits qui contiennent ces substances nano ne peuvent pas être identifiés (d'où la nécessité d'apporter des améliorations à la procédure de déclaration).
- Le "catalogue" des nanomatériaux utilisés dans les produits cosmétiques mis sur le marché dans l'Union européenne, mis en ligne mi-juin 2017 par la Commission européenne, ne donne pas - dans sa version actuelle - de noms précis de produits ou de marques, juste des catégories de produits dans lesquels se trouvent des substances à l'état nano (seules celles signalées par une astérisque * étant autorisées à l'état nano :
- 12 colorants : CI15850 (rouge) - CI19140 (jaune) - CI77120 (blanc) - CI77266* (noir de carbone) - CI 77288 (colorant vert) - CI77400 (brun) - CI77480 (jaune) - CI77491 (oxyde de fer ; rouge) - CI77499 (oxyde de fer ; noir) - CI77510 (bleu) - CI77820 (argenté) - CI77891 (dioxyde de titane ; blanc)
- 6 filtres UV : Bis-Ethylhexyloxyphenol Methoxyphenyl Triazine , Ethylhexyl Methoxycinnamate, MBBT*, dioxyde de titane (TiO2)*, TBPT*, Oxyde de zinc (ZnO)*
- (Sont soulignées ci-dessus les substances nano également déclarées dans le registre R-nano en 2017).
- 25 autres substances : Alumina, Cellulose, Colloidal Copper, Colloidal Gold, Colloidal Platinum, Colloidal Silver, Fullerenes, Gold Thioethylamino Hyaluronic Acid, Hydrated Silica, Hydroxyapatite, Lithium Magnesium Sodium Silicate, Platinum, Platinum Powder, Retinol, Sapphire Powder, Silica, Silica Dimethicone Silylate, Silica Dimethyl Silylate, Silica Silylate, Sodium Magnesium Fluorosilicate, Sodium Magnesium Silicate, Sodium Propoxyhydroxypropyl Thiosulfate Silica, Styrene/Acrylates Copolymer, Tin Oxide, Tocopheryl Acetate
- L'ONG ClientEarth a demandé à avoir accès aux données détaillées, ce que la Commission européenne lui a refusé jusqu'à présent. Mais le médiateur européen est intervenu mi 2018 pour soutenir la requête de l'ONG : la Commission doit se prononcer avant le 15 juin 2018. A suivre donc...
- Début 2018, la DGCCRF a indiqué avoir pu identifier, grâce au "Cosmetic Products Notification Portal"(CPNP) de la Commission européenne, autour de 250 personnes responsables basées en France ayant déclaré, au niveau de l’UE, l’usage d’au moins un nanomatériau ; plus de 11 000 références produits sont concernées, mais pas accessibles publiquement aujourd'hui.
- En septembre 2018, plus de 80 pigments de taille nano ont été recensés sur le marché européen par l'agence européenne des produits chimiques (ECHA).
- En 2019, l'association Agir pour l'Environnement (APE) a lancé le site https://dentifrice-infoconso.agirpourlenvironnement.org, une base de données répertoriant, fin 2020, plus de 300 dentifrices suspectés de contenir des nanoparticules de dioxyde de titane.
Plusieurs autres "guides" ou "applications" ont été réalisés par des ONG ou des marques pour identifier les nanos dans les cosmétiques ou, à l'inverse, pour trouver des cosmétiques "sans nano", mais leur fiabilité est limitée, soit parce qu'ils s'appuient sur les déclarations (parfois trompeuses) des fabricants soit parce qu'ils sont trop datés.
Des tests ont mis en évidence des nanomatériaux non étiquetés dans de nombreux produits cosmétiques
L'obligation d'étiquetage des nanomatériaux dans les cosmétiques, en vigueur depuis 2013, est appliquée par certaines marques... mais pas par toutes, loin s'en faut.
- Tests réalisés par la DGCCRF
La DGCCRF, qui contrôle l'obligation européenne d'étiquetage des nanomatériaux dans les cosmétiques, a mené des tests dont les résultats montrent que l'obligation d'étiquetage est insuffisamment respectée, avec :
- 11 références (sur les 45 prélèvements analysés) n'étaient pas conformes en ce qui concerne l'étiquetage [nano] du noir de carbone de mascaras et eyeliners :
- 8 échantillons dans lesquels le noir de carbone nano était mentionné dans la liste des ingrédients mais n'a pas été détecté (certains contenaient du noir de carbone sous la forme non-nano, d’autres ne contenaient pas du tout de noir de carbone, ni nano ni non-nano)
- 3 échantillons dans lesquels le noir de carbone nano n'était pas mentionné dans la liste des ingrédients mais a pourtant été détecté.
- 37 références (sur les 45) contenaient des nanomatériaux autres que le noir de carbone... sans pour autant être mentionnées sur l’étiquette :
- des nanoparticules de fer, d’aluminium et de cuivre… "non autorisées" à l'échelle nano comme colorants ou conservateurs et qui pourraient être interdites ;
- des nanoparticules de silice, "non interdites" comme agents de texture
La DGCCRF poursuit ses investigations sur pièces et sur place auprès des fabricants pour rechercher les raisons de la présence de ces substances et apporter les suites appropriées (de la "sensibilisation des opérateurs" aux sanctions pénales notamment).
Cette enquête s'est poursuivie en 2018 et 2019, avec un focus plus spécifique cette fois sur les nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) et d'oxyde de zinc (ZnO) dans les produits de protection solaire, avec plus de la moitié des cosmétiques analysés dans le but de rechercher la présence de nanomatériaux non conformes à la règlementation. En savoir plus ici.
- Tests réalisés par l'UFC Que Choisir
Le 23 janvier 2018, l’UFC-Que Choisir a annoncé avoir trouvé des nanomatériaux (non étiquetés) dans les neuf produits cosmétiques qu'elle a testés et avoir déposé des plaintes contre des fabricants pour non-respect de l’obligation légale de signalement sur l’emballage2.
Pour les 9 produits cosmétiques testés, seuls trois produits étaient étiquetés [nano] :
- un lait protecteur Ambre solaire (TiO2 [nano])
- une crème hydratante d'Yves Rocher (ZnO [nano])
- un eye liner Maybelline (noir de carbone [nano]) (mais la liste des ingrédients n'est accessible qu'en déchirant le blister !)
- une crème solaire Lavera (bio) (TiO2 - 100% nano)
- un baume stick à lèvres nourrissant Avène (TiO2 - 100% nano)
- un gloss Bourjois ( oxyde de fer Fe2O3 - 100% nano)
- un dentifrice Aquafresh (GlaxoSmithKline) (TiO2 - 40% nano)
- un déodorant Sanex (Colgate-Palmolive) (oxyde d'aluminium - 31% nano)
- un lait corporel Dove (TiO2 - 6% nano)
"Notre stick à lèvres Cold cream ne contient pas de nanomatériau au sens de la réglementation européenne sur les cosmétiques, ainsi qu’en attestent les certificats qui nous ont été délivrés par nos fournisseurs de matières premières", avait répondu Avène, selon le Moniteur des Pharmacies.
- Tests réalisés par Agir pour l'Environnement et WECF France
En juillet 2020, les associations WECF et Agir pour l'Environnement ont analysé 71 crèmes solaires pour enfants. Pour 3 produits ciblés en particulier, les ONG ont encore trouvé des nanoparticules, mais sans mention [nano] sur l'emballage :

Certes tous les fournisseurs ne précisent pas nécessairement la dimension nanométrique des ingrédients qu'ils vendent aux marques3 ou présentent des certificats basés sur des mesures inadaptées (avec des méthodes d'analyses inaptes à mesurer des particules de taille inférieure à 100 nm par exemple !).
Néanmoins, les marques sont responsables des produits qu'elles mettent sur le marché et doivent vérifier les informations de leurs fournisseurs : si les analyses documentaires des "fiches produits" sont nécessaires, des contrôles supplémentaires en laboratoires sont une garantie plus fiable - à la condition qu'ils soient menés avec des méthodes et outils adéquats, doublés d'une expertise solide.
Quels nanomatériaux pour quelles fonctions cosmétiques?
Les nanomatériaux présents dans les produits cosmétiques sont principalement des colorants, agents de texture, antibactériens ou filtres UV.
A titre indicatif, sur la base des publications disponibles en 2018, voici les principaux nanomatériaux repérés comme utilisés ou susceptibles d'être présents dans les cosmétiques (sans qu'ils soient pour autant nécessairement autorisés), avec leurs fonctions supposées (liste non exhaustive) :
Autorisés sous forme nano :
- Dioxyde de titane (TiO2) filtre UVB ; sous forme rutile (ou mélange rutile / anatase) ; l'utilisation de nanoparticules de TiO2 permet d'obtenir des crèmes solaires moins opaques, davantage transparentes et fluides mais également plus efficaces pour filtrer les UV (les particules plus grosses ou les agglomérats provoquant une diminution de la "surface spécifique" et donc de leur efficacité d'absorption)4 - mais son utilisation quasi systématique pour des applications où la fonction anti-UV n'est pas strictement nécessaire est controversée, notamment dans les crèmes antirides5
- Noir de carbone : colorant (CI 77266) utilisé dans des mascaras, eyeliners, ...
Non expressément autorisés sous forme nano :
- Dioxyde de titane (TiO2) en tant que colorant blanc (CI 77891) → attention : même lorsque l'ingrédient TiO2 est blanc, il contient un fraction nanoparticulaire ; en juin 2019, l'association de consommateurs Que Choisir a révélé avoir recensé près de 7000 produits cosmétiques susceptibles d'être ingérés contenant du dioxyde de titane (dentifrices, bains de bouche, rouges et baumes à lèvres)
- Oxyde de zinc (ZnO) en tant que colorant (CI 77947)
- Silice (SiO2) : agent abrasif pour dentifrice, agent de texture et de conservation, additif anti-mottant (anti-coagulant) dans les poudres (déclaré également dans le registre R-nano pour des "cosmétiques capillaires")
- Oxyde de fer: colorant minéral (noir CI 77499 ; jaune CI 77492 ; rouge CI 77491) utilisé dans des fards à paupière, fond de teint et poudre, mascara, crayon et eye liner, rouge à lèvre, etc.
- Dioxyde de cérium (CeO2) : filtre UV (non autorisé)
- Carbonate de calcium (CaCO3) : épaississant
- Argent (Ag) : antibactérien ; colorant argenté (CI 77820)
- Cuivre (Cu) : antibactérien ; colorant brun (CI 77400)
- Or (Au) : colorant, crème anti-âge (anti stress oxydatif)6
- Fullerènes : crème anti-âge
- Peroxyde de calcium : dentifrice
- Carbonate de calcium : épaississant
- Oxyde de chrome (Cr2O3) : colorant vert (CI 77288)
- Argile : matifiant
- Nanocellulose : agent rhéologique
- Methyl-alkenoic (C=3-6) acid, polymers with alkyl(C=1-4) acrylate, polyalkylene glycol methacrylate alkyl ethers and polyalkylenepolyalkylene( C=2-4) glycol methacrylate (disubstitutedcarbopolycyclic) ethyl ether : un épaississant, déclaré au registre R-nano et commercialisé sous le nom de Aculyn 28
- CI 11710 : 2-[(4-chloro-2-nitrophenyl)azo]-N-(2-chlorophenyl)-3-oxobutyramide : colorant jaune déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 11680 : 2-[(4-methyl-2-nitrophenyl)azo]-3-oxo-Nphenylbutyramide : colorant jaune déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 74160 : 29H,31H-phthalocyaninato(2-)-N29,N30,N31,N32 copper : colorant bleu déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique ; antibactérien
- CI CI 51319 : 8,18-dichloro-5,15-diethyl-5,15-dihydrodiindolo[3,2-b:3',2'-m]triphenodioxazine : colorant violet déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 12490 : N-(5-chloro-2,4-dimethoxyphenyl)-4-5-[(diethylamino)sulphonyl]-2-methoxyphenyl]azo]-3-hydroxynaphthalene-2-carboxamide : colorant rouge déclaré au DeclarationObligatoireNanoFrance registre R-nano pour un usage cosmétique
- 2,2'-[ethylenebis(oxyphenyl-2,1-eneazo)]bis[N-(2,3-dihydro-2-oxo-1H-benzimidazol-5-yl)-3-oxobutyramide : colorant jaune déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
- CI 74260 : polychloro copper phthalocyanine : colorant vert déclaré au registre R-nano pour un usage cosmétique
En savoir plus
LIRE AUSSI sur notre site :
- Nos autres fiches de la rubrique Nanotechnologies et Cosmétiques
- Risques associés au nano dioxyde de titane
Ailleurs sur le web :
- Comment Nanosive veut innover en matière de protection solaire, La Tribune, février 2019 : la startup basée à Marseille développe une crème solaire très longue durée contenant des nanoparticules de polymère biocompatibles où sont encapsulés des filtres solaires, avec la propriété d'adhérer à la surface cellulaire de la peau, même en cas de baignade
- La conception ça a du bon, Les nanoparticules et la crème solaire - Comment concevoir des nanoproduits innovants et responsables ?, film de la série "Le Saviez-Vous ?" de l'OSU Institut Pythéas, novembre 2018
NOTES & REFERENCES :
1 - Voir notamment :
- Les dentifrices sont-ils dangereux pour la santé ?, La Quotidienne, 6 mai 2019
- Rapport d’enquête sur la présence de dioxyde de titane dans les dentifrices, Agir pour l'Environnement, mars 2019
- Nanoparticules - Attention, elles se cachent partout !, UFC-Que Choisir, Que Choisir, Mensuel n° 566, février 2018 : le dentifrice Aquafresh (GlaxoSmithKline) contient du dioxyde de titane (TiO2) dont 40% des particules ont une dimension inférieure à 100 nm
2 - L'UFC Que Choisir dépose plainte contre des fabricants de produits alimentaires et de cosmétiques pour non-respect de l’obligation de l'étiquetage [nano], Veillenanos, février 2018
3 - "Le problème de la présence ou de l’absence de nanoparticules dans un produit peut se révéler plus complexe encore dès que la chaîne de fabrication d’un produit intègre des ingrédients provenant de différents fournisseurs. Si certains d’entre eux n’ont pas la capacité ou la volonté de caractériser leurs ingrédients, l’information sera tronquée. Marie-Laure Gratadour Valcarcel, responsable de l’homologation des matières premières de la société Pierre Fabre, fabricant de cosmétiques, de compléments alimentaires et de médicaments, en a témoigné. Si des fournisseurs aux reins solides (...) sont en mesure de transmettre des éléments d’information sur leurs matières, des fournisseurs de matières (...) ont beaucoup plus de mal à produire des données ou à les transmettre". Source : Compte rendu du forum NanoRESP du 19 juin 2018
4 - L'efficacité anti-UV serait liée à la plus grande surface de réaction des particules de petites tailles par rapport aux particules plus grandes (le ratio surface / volume est plus important pour les nanoparticules que pour les microparticules) ; voir par exemple :
- Fueling a Hot Debate on the Application of TiO2 Nanoparticles in Sunscreen, Sharma S et al., Materials, juillet 2019
- "De l'intérêt des nanoparticules en cosmétiques", Devers T, Chef du Département GIM IUT de Chartres, ICMN UMR 7374, présentation lors de la Journée technique Nano et Cosmétiques, LNE, 29 mars 2018
- Utilisation des nanoparticules de dioxyde de titane dans les émulsions cosmétiques. Impact sur la santé humaine et l’environnement, Rossano M., Thèse, Université du Havre, Spécialité : Physico-Chimie des colloïdes, 2014 (page 54)
5 - Cf. "Crèmes antirides : des filtres UV malvenus" : "les filtres incorporés dans ces antirides sont controversés. En particulier (...) du dioxyde de titane sous forme nano. Dans une crème de soin à visée purement esthétique comme un antirides, la présence de filtres UV à risque avéré, ou même seulement soupçonnés de toxicité, n’est pas acceptable".
Par 60 Millions de consommateurs, 25 octobre 2018
6 - Voir par exemple "Nos cosmétiques valent de l'or", Magazine Avantages, 7 décembre 2018
En avril 2018, Avicenn avait également repéré la game "Nano Gold" de la marque Chantecaille, dont quatre produits cosmétiques présentés comme contenant des nanoparticules d'or. Bizarrement, ces produits mettent en avant le terme "nano" ou "nanoparticules" sur leur emballage, mais pas dans la liste des ingrédients comme l'exige pourtant la réglementation (seule la mention CI 77480, colorant doré, apparaît dans cette liste) :

Fin octobre 2019, la Commission européenne a demandé au Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (NanoSccs) d’évaluer les risques des nanoparticules d'or pour leur utilisation en cosmétique (mise en évidence dans le cadre de la notification sur le "Cosmetic Products Notification Portal" (CPNP) de la Commission européenne). L'avis du SCCS est attendu pour avril 2020.
Fiche initialement mise en ligne en avril 2018
Après l'alimentation, la suspension du dioxyde de titane dans les dentifrices et les médicaments ?

Après l'alimentation, la suspension du dioxyde de titane dans les dentifrices et les médicaments ?
Cette page a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout mars 2021
Depuis une dizaine d'années, des associations demandent l'interdiction des (nano)particules de dioxyde de titane dans les produits grande consommation1.
Ces demandes se sont accéléré ces derniers mois, avec à la clé l'obtention de la suspension du dioxyde de titane dans les denrées alimentaires en 2020.
Fin mars 2019, l'association Agir pour l’Environnement (APE) avait demandé au cabinet du Ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, d’élargir la suspension du dioxyde de titane à tous les produits qui peuvent être totalement ou partiellement ingérés : dentifrices et médicaments notamment.
Dans un rapport d'enquête publié à l'époque, l'association indiquait avoir relevé la présence de dioxyde de titane (TiO2) dans deux tiers des 408 dentifrices dont elle a étudié la composition (y compris 25 dentifrices bio) et dans la moitié des 60 dentifrices pour enfants.
Elle revélait aussi qu'aucun des 271 dentifrices concernés ne porte la mention [nano] pourtant obligatoire sur l'emballage pour tout ingrédient de dimension nanométrique présent dans les cosmétiques.
En février 2018, l'UFC-Que Choisir avait déjà mis en évidence dans le dentifrice Aquafresh du dioxyde de titane (TiO2) dont 40% des particules ont une dimension inférieure à 100 nm.
Le lendemain de la rencontre, Agir pour l’Environnement a indiqué dans un communiqué de presse que "la rencontre a été très décevante" :
- Il n’a pas été question, pour l’instant, d’élargir le champ de l’arrêté aux produits autres qu’alimentaires pour des divers prétextes. Une des raisons évoquées : le projet d’arrêté a été conçu pour un cadre alimentaire…Or ce cadre peut être modifié dans la rédaction de l’arrêté.
- Sur l’absence d’étiquetage [nano] du dioxyde de titane : la DGCCRF n’a pas encore mené d’enquêtes sur les dentifrices mais indique qu’elle l’aurait planifié pour les mois à venir.
Les représentants du Ministère ont confirmé que l’arrêté de suspension du dioxyde de titane dans l’alimentation sera bien pris mi-avril 2019, dans la foulée de la publication de l’avis de l’ANSES.
Pour Agir pour l’Environnement, ce statu quo marque une nouvelle fois la frilosité du ministère de l’Economie, incapable de protéger les consommateurs, les enfants et les malades, d’une exposition à une substance chimique dangereuse et inutile dans les aliments, dentifrices et médicaments.
Sans attendre une enquête de la DGCCRF et des sanctions dissuasives qu'elle appelle de ses voeux, Agir pour l'Environnement a mis en ligne le site dentifrice.infoconso.org qui permet d'identifier rapidement les dentifrices avec et sans dioxyde de titane. - Sur l’absence d’étiquetage [nano] du dioxyde de titane : la DGCCRF n’a pas encore mené d’enquêtes sur les dentifrices mais indique qu’elle l’aurait planifié pour les mois à venir.
Les représentants du Ministère ont confirmé que l’arrêté de suspension du dioxyde de titane dans l’alimentation sera bien pris mi-avril 2019, dans la foulée de la publication de l’avis de l’ANSES.
Pour Agir pour l’Environnement, ce statu quo marque une nouvelle fois la frilosité du ministère de l’Economie, incapable de protéger les consommateurs, les enfants et les malades, d’une exposition à une substance chimique dangereuse et inutile dans les aliments, dentifrices et médicaments.
Elle a également lancé une enquête participative sur la présence de dioxyde de titane dans les médicaments. Pour rappel, UFC Que Choisir avait comptabilisé 4000 médicaments contenant du TiO2.
Le rapport de l'ANSM sur les nanos dans les médicaments et les dispositifs médicaux ne traite pas de cette question... Mais des marques promeuvent désormais des enrobages de médicaments sans TiO2.
En juin 2019, l'association de consommateurs Que Choisir a exhorté les autorités européennes à interdire sans délai le dioxyde de titane présent dans près de 7000 références cosmétiques susceptibles d'être ingérées (dentifrices, bains de bouche, rouges et baumes à lèvres, etc.).
Interrogée en juin 2019 par Challenges2, Anne Dux, directrice des affaires scientifiques de la Febea, le syndicat professionnel du secteur cosmétique, aurait répondu que dans les dentifrices, il n'y a pas de substitut possible au TiO2 comme colorant blanc car le le dioxyde de titane serait le seul à ne pas interagir avec les autres éléments. L'obstacle à sa suppression selon elle : "les études montrent que dans l'esprit des consommateurs, le blanc est associé à la propreté et que cela les incite à davantage se brosser les dents". Pourtant des marques s'en sont toujours passé, d'autres ont déjà commencé à le retirer de leurs dentifrices et certaines font même de l'absence de TiO2 dans leur dentifrice un argument marketing3.
En août 2019, la sénatrice LR des Alpes-Maritimes, Colette Giudicelli, avait déposé une question écrite (n°11991) à la ministre des solidarités et de la santé de l'époque, sur la présence de dioxyde de titane nanoparticulaire dans les dentifrices et certains médicaments. Fin septembre, Avicenn apprenait que la question, bien que transmise au Ministère de l'économie, des finances et de la relance, avait été "retirée pour cause de décès".
Le 7 octobre 2020, une étude française a montré que l'exposition de la femme enceinte au dioxyde de titane conduit à une accumulation de nanoparticules de TiO2 dans le placenta et à une contamination du foetus. Elle a été menée par des scientifiques français·es de l'INRAE, du LNE, du Groupe de Physique des Matériaux de Rouen, du CHU de Toulouse, de l’Université de Picardie Jules Verne et de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse. Elle vient confirmer des présomptions fortes, suite à des publications chez l'animal. Comme le rappelle le communiqué de l'INRAE, l'utilisation du dioxyde de titane dans les denrées alimentaires a été suspendue en France, mais il est encore utilisé dans les dentifrices, écrans anti-UV, des crèmes et poudres cosmétiques et les produits pharmaceutiques, d'où les demandes croissantes en faveur de son interdiction dans les cosmétiques et les médicaments.
Dans un communiqué publié le même jour et suivi, le 22 octobre du lancement d'une pétition "stop titane", Agir pour l'Environnement a demandé la prolongation de l'interdiction du dioxyde de titane dans l'alimentation et son élargissement aux médicaments et dentifrices.
Le 16 octobre 2020, Que Choisir a également a réitéré son appel à un élargissement de l’interdiction de cet additif aux médicaments et cosmétiques susceptibles d’être ingérés (dentifrice, rouge à lèvres…).
Début mars 2021, l'association Agir pour l'Environnement a annoncé sur Facebook que 7 nouvelles marques se sont engagées à retirer le dioxyde de titane de leurs dentifrices ; leur site https://dentifrice-infoconso.agirpourlenvironnement.org a été récemment mis à jour.
A suivre donc...
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Lire aussi sur notre site :
- Les nanoparticules de dioxyde de titane
- Quels risques associés aux (nano)particules de dioxyde de titane (nano TiO2) ?
- Nano et Cosmétiques
- Vers la suspension du dioxyde de titane dans l'alimentation (E171) : suivi des avancées & rappels des épisodes précédents
Ailleurs sur le web :
- Dioxyde de titane: Bercy s’en lave les dents, Romain Loury, 28 mars 2019
- Haut Conseil de la Santé publique (HCSP), "Le dioxyde de titane (TiO2) : caractéristiques physiques" ; "Production, utilisation, transport et stockage du TiO2" in Bilan des connaissances relatives aux effets des nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) sur la santé humaine ; caractérisation de l'exposition des populations et mesures de gestion, avril 2018 (rendu public en juin 2018)
- Le dioxyde de titane en 10 points, Ministère de la transition écologique et solidaire, mai 2018
NOTES et REFERENCES
1 - Voir notamment :
- le Cahier d'acteur de France nature environnement, 2009 et le Cahier d'acteur des Amis de la Terre, 2009 rédigés dans le cadre du débat public national sur les nanotechnologies
- puis dans le cadre du groupe de travail "étiquetage-restriction des nanomatériaux" entre 2015 et 2017,
- et de nouveau à la fin de la BD nano co-financée par Agir pour l'Environnement, Générations futures, France Nature Environnement et le Comité pour un développement durable en santé (C2DS) et publiée en octobre 2017.
2 - Cf. Pourquoi le dioxyde de titane a été banni des assiettes, mais pas des dentifrices, Challenges, 7 juin 2019
3 - Cf. Pour un "risque zéro", certains retirent tout bonnement le dioxyde de titane des cosmétiques, veillenanos.fr, octobre 2018
Fiche initialement créée en mars 2019