Nano et Covid-19 - Entre promesses et peurs, quelle vigilance ?
Nano et Covid-19 - Entre promesses et peurs, quelle vigilance ?
Par l'équipe Avicenn - Dernière modification décembre 2021
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Promesses des nanotechnologies et nanomatériaux dans la lutte contre le covid-19
Le covid-19 donne lieu à une course contre la montre pour trouver et mettre au point le plus rapidement possible des dispositifs de tests, de prévention et de traitement du virus. Au sein de la communauté scientifique et industrielle, les promesses et les investissements relatifs aux apports des nanomatériaux dans la lutte contre le coronavirus sont allés croissants depuis l'émergence de la pandémie1. A titre illustratif, nous avons relevé quelques exemples d'applications (en cours de développement ou déjà commercialisées) de nanomatériaux visant à combattre le covid-19, sans prétention à l'exhaustivité :
voire même des traitements antiviraux et/ou des traitements des infections dues au covid-194
des équipements de protection individuelle avec des revêtements à base de nanoparticules - pour des masques5, blouses ou gants6 - et/ou constitués d'un tissage à base de nanofibres7
des produits désinfectants ou des revêtements de surface pour les lieux, espaces ou équipements publics8 (poignées de portes, barres et rampes dans les transports en commun, etc.)
des appareils de filtration / purification de l'air9 (à propos desquels l'Anses avait émis un message de vigilance en 201710)
Certaines de ces "promesses" - sont relayées dans les médias, voire dans certaines revues académiques, sans être nécessairement très étayées11 ou sans nécessairement respecter les règles de procédure classiques des publications scientifiques. C'est le cas, plus particulièrement, de plusieurs tentatives de promotion du nanoargent dont l’efficacité contre le covid-19 est scientifiquement moins certaine12 que les intérêts de leurs auteurs13.
Ceci n’exclut aucunement que des nanomatériaux puissent offrir des solutions efficaces au-delà des laboratoires. Cependant, comme pour les autres applications médicales, la vigilance doit être de mise : attention à ne pas sous-estimer la toxicité des nanomatériaux, qui demandent des garde-fous appropriés. Leurs risques pour la santé et les effets indésirables de leur dissémination à large échelle dans l'environnement ne sont ni négligeables, ni évalués de façon systématique. Sans compter que les questions posées par le recyclage ou l'élimination des nano-déchets n'ont pas de réponse étayée à ce jour.
Les enjeux ne se posent pas selon le même tempo et avec la même ampleur pour les différentes applications nano : si la mise au point et le contrôle des vaccins ou traitements médicaux demandent nécessairement un temps long, la commercialisation croissante de désinfectants et d'équipements de protection contenant des nanomatériaux (masques ou blouses par exemple) est quant à elle davantage susceptible de conduire à une exposition à grande échelle et à court terme de la population et de l'environnement14. L'urgence sanitaire liée au covid-19 ne saurait faire oublier, ou conduire à contourner, toutes les questions soulevées de longue date concernant les risques associés aux nanoparticules, nanomatériaux et nanotechnologies.
Aux Etats-Unis, les pouvoirs publics ont contacté plusieurs entreprises15 et un célèbre conspirationniste propriétaire d'un site de vente en ligne16 pour leur demander de cesser de promouvoir les vertus anti-covid-19 de leurs produits à base, entre autres, de nanoargent. Quid en France et au niveau européen ?
Il y a fort longtemps que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a communiqué de façon volontariste sur le sujet "nano"17 : ses messages demeurent néanmoins d'actualité ; le recours aux nanomatériaux suppose que le bénéfice attendu soit significatif par rapport à d’autres solutions, dont la toxicité et l’écotoxicité sont mieux connues.
Reste à savoir si des actions spécifiques de surveillance sont déployées dans le contexte actuel afin de protéger les soignants, les patients et, plus largement, la population générale et l'environnement. Dès 2020, AVICENN a commencé à interroger l'ANSES, l'ANSM, le ministère de la santé, le ministère de la transition écologique et la DGCCRF.
En vertu du principe de précaution, la recherche doit continuer en démontrant sa capacité à trouver des solutions (vraiment) efficaces mais aussi à maîtriser les risques des applications projetées.
Applications du principe de précaution concernant les nanomatériaux dans les masques
Fin 2020, l'Institut fédéral de la sécurité et de la santé au travail (BAuA) a publié un communiqué concluant que "le bénéfice d'un traitement virucide / antiviral des masques n'ayant pas encore été prouvé et leur sécurité n'ayant pas été vérifiée par les autorités, le BAuA s'abstient de recommander l'utilisation de tels masques"18.
En janvier 2021, dans un courrier publié en ligne19 en association avec douze autres ONG européennes, Avicenn a sollicité des clarifications auprès de l'agence européenne des produits chimiques (ECHA) sur le cadre réglementaire et les mesures de gestion des risques en place au niveau européen sur ces questions. La réponse de l'ECHA, datée du 10 février20, confirme que les contrôles du respect du Règlement Biocides relèvent des Etats membres et souligne que seules deux substances actives sont actuellement autorisées à l'échelle nano comme désinfectants ou conservateurs (argent pour les types de produits 2, 5 et 9 et argent adsorbé sur du dioxyde de silicium pour le type de produits 9), mais qu'une décision de non-approbation du nanoargent devrait être adoptée dans un futur proche. Dans son billet en ligne, l'ONG Health Care Without Harm (HCWH) réitère le constat dressé préalablement : la réglementation des articles traités aux nano/biocides ne suit pas la vitesse de développement des nouveaux produits et ne garantit pas leur sécurité21. Les ONG cherchent encore à clarifier certains points confus au niveau de la réglementation et à avoir plus d'informations sur la surveillance du marché par les Etats membres.
Retrait de masques contenant des nanoparticules de TiO2 et d'argent en Belgique
Le 23 février 2021, la presse belge a révélé qu'un rapport (alors confidentiel mais rendu public ensuite) de l'institut de santé belge Sciensano montre que les masques distribués par le gouvernement en 2020 comportent des nanoparticules d’argent et de dioxyde de titane. Deux chercheurs de l’Université catholique de Louvain, Alfred Bernard et Dominique Lison, expliquent pourquoi l'inhalation de ces nanomatériaux est à éviter22. Par précaution, en attendant les résultats d'une étude plus poussée (en cours, menée par Sciensano et VITO), les autorités ont recommandé de ne plus les distribuer ni les porter, sur la base de l'avis du Conseil supérieur de la santé belge (CSS) qui a recommandé de "ne pas utiliser de textiles contenant du dioxyde de titane dans la fabrication des masques buccaux" et de ne "pas utiliser les stocks de masques Avrox".
Retrait de masques contenant du graphène au Canada
Un mois plus tard, c'est au Canada qu'une situation similaire a vu le jour, avec l'annonce du retrait par les autorités des masques "Metallifer" SNN200642 gris et bleu contenant du graphène "nanoformé" préalablement distribués au personnel de l’éducation, des garderies et de la santé 23 : "compte tenu de l’absence de données probantes fournies par les fabricants pour appuyer l’utilisation sécuritaire et efficace des masques recouverts de graphène nanoformé, Santé Canada juge inacceptables les risques liés à ces instruments médicaux" et a notamment demandé aux entreprises qui les ont vendus d’en cesser immédiatement la vente et de lancer un rappel pour demander que les masques concernés soient retournés ; en raison des risques associés au graphène, Santé Canada a également "entrepris un examen de l’innocuité concernant l’utilisation de matériaux de graphène nanoformé dans les masques faciaux et demandé que les fabricants fournissent des renseignements supplémentaires à l’appui de cette évaluation".
Le 26 mai 2021, l'Institut de recherche québécois en santé et en sécurité du travail (IRSST), a communiqué sur la toxicité et le relargage des nanoparticules de graphène contenues dans les masques incriminés : "chez l’humain le risque est bel et bien présent et pourrait ne pas être négligeable".
Le 13 juillet 2021, les autorités canadiennes ont évalué quatre modèles de masques au graphène produits par l’entreprise Shandong Shengquan New Materials Co. Ltd dont la vente avait été suspendue en mars dernier. "Aucun risque pour la santé préoccupant" n'ayant été mis en évidence, la vente de ces masques a été de nouveau autorisée au Canada. Il s’agit des seuls masques contenant du graphène dont la vente est permise au Canada à l’heure actuelle.
Appel au retrait de masques contenant du graphène en Europe
Le 7 avril 2021, quatre ONG* ont envoyé une lettre ouverte aux représentants d'institutions européennes (Parlement et Commission ainsi que l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA)) pour demander le retrait des masques contenant du graphène, commercialisés en Europe également.
* Center for international environemntal law (CIEL), ETC Group, Health Care without harm (HCWH), Women engage in a commone future (WECF).
Dans sa réponse datée du 8 juin, la Commission européenne apporte quelques clarifications fort utiles.
Retrait de masques contenant du graphène dans le Grand Nancy
Le 14 avril 2021, Mathieu Klein, le Maire de la Ville de Nancy et Président de la Métropole du Grand Nancy, a saisi le Ministère des solidarités et de la santé pour obtenir une information claire sur les masques en graphène. En attendant cet éclaircissement, par mesure de précaution :
- Les 5 000 masques en graphène encore dans les stocks de la Ville de Nancy ne seront plus distribués jusqu'à nouvel ordre.
- Les personnes en possédant encore chez eux sont appelées à suspendre temporairement leur utilisation.
Il y a un an, le Grand Nancy avait commandé près de 250 000 de ces masques en graphène à la société BioSerenity qui a indiqué à AVICENN qu'elle avait préalablement vérifié la conformité de ces masques (fabriqués par la société Shanghai Ruicheng).
Ni le distributeur BioSerenity, ni les collectivités concernées n'ont reçu de retours de la part des usagers se plaignant d'éventuels problèmes liés au port des masques (qui ne sont plus commercialisés aujourd'hui).
Retrait de masques contenant du graphène en Espagne
Le 15 avril, l'Agence espagnole de sécurité du médicament et des produits de santé (AEMPS) a annoncé l'arrêt de la commercialisation et de l'utilisation des masques chirurgicaux de type IIR au graphène fabriqués par Shandong Shenquan New Materials Co. Ltd, Chine.
Rappel de masques contenant du graphène par la DGCCRF
Le 26 mai, la DGCCRF a publié sur le site Rappel Conso une fiche de rappel de masques KN95 en graphène, substance non autorisée comme biocide et présentant un risque pour la santé en cas d'inhalation.
Rappel de masques FFP2 contenant du graphène par Santé publique France
Un article de Mediapart a révélé fin mai le retrait par les autorités françaises de masques FFP2 contenant du graphène et provenant du même fabricant chinois Shandong Shengquan que celui dont les masques (d'un modèle différent) avaient fait l'objet d'un rappel au Canada en mars dernier. La note de Santé publique France a été publiée sur le site de l'ANSM le 25 mai, sans grand renfort de communication. Près de17 millions de masques, sur les 60 millions commandés, ont été distribués en 2020 aux soignants. Une évaluation des risques serait en cours par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA).
A suivre donc...
Avis aux fabricants de masques chirurgicaux
Dans un avis aux opérateurs publié le 10 juin 2021, la DGCCRF et l'ANSM rappellent quelques points essentiels à prendre en considération avant la mise sur le marché des masques chirurgicaux, notamment le fait que les risques liés à la présence d’une substance ou d’un matériau biocide doivent être évalués et que cette évaluation doit prendre en compte, entre autres, le risque particulier d’exposition à des nanoparticules. Si le masque incorpore un nanomatériau, il relèvera de la classe IIa, IIb ou III au regard du potentiel d’exposition interne dans le cadre du règlement (UE) 2017/745 relatif aux dispositifs médicaux et nécessitera donc l’intervention d’un organisme notifié.
Des (nano)particules de TiO2 en quantités parfois très importantes dans les masques vendus en Belgique
Fin octobre 2021, l'institut de santé belge Sciensano a dévoilé les premiers résultats de ses travaux, montrant la présence de (nano)particules de dioxyde de titane, parfois en quantité très importantes, dans un nombre significatif de masques vendus en Belgique. Le relargage de ces particules n'a pas été mesuré expérimentalement mais "certains masques contiennent tant de dioxyde de titane qu’un risque éventuel n’est pas exclu", dans la mesure où le dioxyde de titane est cancérigène probable par inhalation.
Fin 2021, l'ANSES appelle à privilégier la mise sur le marché de masques sans graphène
Le manque de données toxicologiques sur le graphène a été souligné par l'ANSES dans un rapport publié en décembre 2021, qui conclut que "des masques sans graphène respectant les normes et ayant démontré leur efficacité de filtration particulaire étant également disponibles sur le marché, (...) il n’est pas pertinent que soient mis sur le marché des masques contenant du graphène, aussi bien pour le grand public que pour les professionnels"24.
Démêler le vrai du faux autour des nanoparticules dans les vaccins et tests PCR
Dans le cadre de sa veille, l’association AVICENN a observé depuis la crise sanitaire du Covid-19 une augmentation très significative, sur les réseaux sociaux, des craintes et de certaines fake-news25 alertant sur l'utilisation prétendument délibérée de nanoparticules, dans les vaccins (et de façon plus transitoire, à l'automne 2020, dans les tests PCR), dont le but "caché" serait de tracer, voire d’asservir ou même éliminer une partie de la population (avec la 5G parfois invoquée comme outil d’activation à distance).
Comment démêler le vrai du faux ? Si quelques efforts de fact-checking sont réalisés26 et nécessaires27, leur efficacité est-elle d'avance condamnée à n'être que marginale28 ? En tout état de cause les nanoparticules lipidiques présentes dans les vaccins développés par Pfizer/BioNtech, Moderna et Novavax notamment ont pour seules fonctions d’encapsuler et de protéger l’ARN messager ou de véhiculer l’antigène jusqu’aux cellules. Ceci étant dit, il persiste un vrai besoin de réponse des autorités sanitaires concernant les interrogations, plus anciennes et légitimes, sur la présence et l’innocuité des nanoparticules – métalliques principalement – potentiellement présentes dans certains autres vaccins "classiques" par contamination non volontaire, ou dans des vaccins en cours de développement (avec ou sans lien avec le covid-19)29.
En juillet 2021, une autre rumeur, largement relayée sur les réseaux sociaux, affirmait que du graphène serait présent dans le vaccin Pfizer. Après examen, il s'avère qu'elle ne repose sur aucun élément sérieux29.
Masques de protection respiratoire et risques biologiques, INRS, 2021 : "les masques revendiquant une activité virucide sans qu’elle ait été correctement prouvée, et pour lesquels le traitement biocide n’a pas fait l’objet d’une évaluation des risques qu’il est susceptible de faire courir au porteur, n‘apportent pas de plus-value par rapport aux masques non traités comme moyen de lutte contre la transmission de la COVID-19".
Particules d’argent – Tueuses de coronavirus ?, Analyse de Virginie Monnier, Maîtresse de conférences en chimie, Institut des Nanotechnologies de Lyon (INL), Ecole Centrale de Lyon, 6 novembre 2020
[Tribune] Non aux virucides toxiques !, Label Vie, ASEF (association Santé environnement France), RES (Réseau Environnement et Santé), Acepp, Ufnafaam, FNEJE, 19 mai 2020
2 - Quelques exemples de (pistes de) tests ou dépistages faisant intervenir des nanomatériaux :
en français :
Un test salivaire délivre son résultat en 5 minutes sur smartphone, Info Protection, 16 février 2021 : "la MedTech Grapheal met au point un test qui, grâce au graphène polymère, détecte le virus en cinq minutes. Les résultats du test arrivant directement sur le smartphone de l’utilisateur"
Un nouveau test de dépistage rapide, Ecole polytechnique de Bruxelles, 17 décembre 2020 : "Des chercheurs de l’Université Libre de Bruxelles ont développé un test de dépistage rapide utilisant des nanoparticules d’argent. La méthode a été testée sur les anticorps de COVID-19. Les avantages des nanoparticules d’argent sont qu’elles permettent de réaliser des tests moins chers et plus sensibles que ceux réalisés avec des nanoparticules d’or."
Nanoparticules et vaccins contre le Covid-19 : cinq questions pour démêler le vrai du faux, Assma Maad, Le Monde, 11 décembre 2020 : dans les vaccins développés par Pfizer/BioNtech et Moderna, l’ARN messager est véhiculé dans des nanoparticules lipidiques (de la graisse) qui permettent de l’encapsuler et de le protéger de la destruction une fois dans l’organisme ; quant au candidat vaccin développé par Novavax, les nanoparticules sphériques de lipides servent, non pas pour mettre l’ARN, mais l’antigène afin qu'il parvienne directement aux cellules importantes pour l’induction de la réponse immunitaire.
Thread : comment fonctionne le vaccin à ARNm de #Moderna ?, Thibault Fiolet, 17 novembre 2020 : "L'ARNm du vaccin est enveloppé dans une nanoparticule lipidique, appelée liposomes. Ces vésicules artificielles se composent d’une ou de plusieurs bicouches de lipides entourant un noyau aqueux. C'est de l'eau et de l'huile grosso modo à taille nano (1 et 100 nanomètres)"
Vaccins : tout tenter contre le coronavirus, Les Echos, 16 juin 2020 : "La fraction d'ARN correspondant à la partie immunogène du virus est administrée dans un vecteur non viral, par exemple une nanoparticule lipidique. Ce sont les cellules humaines qui produisent elles-mêmes les anticorps. Aucun vaccin de ce type n'est commercialisé mais Moderna, CureVac et BioNTech, allié à Pfizer, misent sur cette technologie".
Face au coronavirus, l’effort international inédit pour trouver un vaccin en moins de 18 mois, Sarah Sermondadaz, Heidi News, 3 avril 2020 : Le Professeur Giuseppe Pantaleo, chef de la division d’immunologie et d’allergie du CHUV à Lausanne, propose de recourir à des nanoparticules qui permettraient de "présenter l’antigène de manière analogue au virus, en couronne sur une petite sphère de nanoparticule".
Projet ACANOV - Effet antiviral des nanoparticles ApoA1 contre le Covid-19, projet coordonné par Patrick Mavingui (Pimit / CNRS), sélectionné dans le cadre de l'appel à projets Flash Covid-19 de l'ANR, avril 2020
Masque en tissu "duo nano silver", fabriqué au Vietnam, Oshooz ("technologie allemande Silver" + "technologie japonaise en nano cuivre et argent pour résister aux fluides divers")
"Silver Nano" - Reusable nanosilver face masks : un site de vente de masques réutilisables imprégnés de nanoargent, basé semble-t-il aux Pays-Bas : "Our Highly Conductive Silver-infused fabric embeds the silver directly into the fibers rather than giving them a surface treatment this results in the use nanoparticles instead of conventional silver - nanoparticles release at the right rate to keep a thin silver film on the fabric, preventing a bacterial foothold. Nano-silver particles will not dissolve in water, but will increase their activity, and produce silver ions through slow-release, the bactericidal effect is even better" ; le fabricant prétend qu'il est en cours de test pour le covid-19 (consulté le 5 mai 2020)
Antiviral nano-coatings to be upscaled for making triple layer medical masks & N-95 respirator to combat COVID 19, Government of India, Department of Science & Technology, 24 avril 2020 : Dans le cadre du programme "Nano Mission", le Département des sciences et technologies du gouvernement indien (DST) a approuvé le soutien au développement d'un nano-revêtement antiviral mis eu point par l'Institut indien de technologie de Delhi, qui sera utilisé pour la production en grandes quantités de masques médicaux et de respirateurs N-95 dans la lutte contre le Covid-19. Ce nano-revêtement, qui associe des nanoparticules d'argent et de zinc, doit toutefois encore être testé en laboratoire pour valider son efficacité en conditions réelles.
A noter : Début mai 2020, des masques lavables et réutilisables au nanoargent étaient en rupture de stock chez le fournisseur "Protect U" au Royaume-Uni (ils sont présentés comme "antiviraux" et "résistants à 650 types de bactéries et aux gouttelettes de virus", mais pas explicitement au covid-19)
Outre le nanoargent, des nanoparticules de cuivre ou d'oxyde de zinc ainsi que du graphène sont aussi envisagées (voire déjà utilisées) pour certains masques. Voir notamment :
Une start-up israélienne lance un masque tueur de virus, France Inter, 14 décembre 2020 : La start-up israélienne Sonovia a créé un masque anti Covid-19 "utilisable pendant un an" contenant des nanoparticules d'oxyde de zinc, qui tueraient "plus de 99 % des virus et bactéries qui entrent en contact avec lui"
Antiviral nano-coatings to be upscaled for making triple layer medical masks & N-95 respirator to combat COVID 19, Government of India, Department of Science & Technology, 24 avril 2020 : Dans le cadre du programme "Nano Mission", le Département des sciences et technologies du gouvernement indien (DST) a approuvé le soutien au développement d'un nano-revêtement antiviral mis eu point par l'Institut indien de technologie de Delhi, qui sera utilisé pour la production en grandes quantités de masques médicaux et de respirateurs N-95 dans la lutte contre le Covid-19. Ce nano-revêtement, qui associe des nanoparticules d'argent et de zinc, doit toutefois encore être testé en laboratoire pour valider son efficacité en conditions réelles.
Certains masques sont juste présentés comme contenant des "nanomatériaux", sans précision sur la substance nano :
Wakamono Surgical mask, "The World’s first surgical mask applying Nano Biotech to proven effective against 99% SARS-CoV-2 and HUMAN CORONAVIRUS", Vietnam (page consultée en novembre 2020)
Active silver gloves, Polycat UK : "Lightweight & breathable cotton gloves impregnated both on the inside and outside surfaces with silver nanoparticles to provide an active barrier taking advantage of the protection silver offers against viruses & bacteria. The active silver nanoparticles will work both on your hands and the surfaces the gloves come into contact with. Currently subject to ISO testing for specific effectiveness against the COVID-19 / CORONA virus".
8 - Quelques publications ou exemples concernant des produits désinfectants ou revêtements de surface (pour les lieux, espaces ou équipements publics) contenant (ou très susceptibles de contenir) des nanoparticules :
en français :
Pochettes antibactériennes pour masque avec nanoparticules d'argent vendues sur Temps L et Confort & Vie notamment (repérées en novembre 2020)
Renforcement de l'exportation de gel désinfectant fabriqué par le Vietnam, Le Courrier du Vietnam, 21 mai 2020 : "Le 20 mai, le Centre de recherche et de développement du Parc de haute technologie de Saigon (R&D SHTP) et la société par actions Pomax ont signé un contrat de coopération sur l'usage de nano-argent dans la production de gel désinfectant, basé sur le brevet de solution d'utilité pour le gel désinfectant et la fabrication de gel DrOH de R&D SHTP. [...] Plus de 4 millions de bouteilles de 100ml de gel désinfectant des mains DrOH, produit du Centre de recherche et de développement du Parc de haute technologie de Saigon (R&D SHTP) et la société par actions Pomax, ont été exportées vers l'Europe, les États-Unis et le Canada. Dans les jours prochains, 5 millions de bouteilles continueront d'être exportés vers ces marchés."
Traitement et purification de l’air intérieur, Preventilife (France) : "De nombreuses études sur les purificateurs ont eu lieu ces dernières années et derniers mois afin de déterminer leur efficacité contre les virus et principalement le COVID-19 (sic). (...) Le nano-catalyseur AHMPP de BKM (...) contient six métaux catalyseurs rares et deux agents hydratants spéciaux qui augmentent rapidement la vitesse de réaction cinétique dans l’air. L’activité photocatalytique et donc aussi l’activité biocide ont été considérablement améliorées en réduisant la taille des particules de TiO de micro à nano. L’assemblage de constituants nanométriques est caractérisé par de grandes surfaces d’interface (grands rapports surface/volume) de l’ordre de centaines ou de milliers de mètres carrés par centimètre cube. La réduction de la taille des particules de TiO2 entraîne une augmentation de sa surface, ce qui se traduit par une amélioration de la photo-efficacité et, par conséquent, des propriétés photocatalytiques".
10 - Cf. Épurateurs d’air intérieur : une efficacité encore à démontrer, Anses, octobre 2017 : "l’Agence souligne que les données disponibles ne permettent pas de démontrer l’efficacité et l’inocuité en conditions réelles d'utilisation des dispositifs d'épuration de l'air intérieur reposant sur ces technologies".
pour des masques au nanoargent produits en Chine et promus dans les médias officiels, lesquels soulignent néanmoins que "bien qu'il existe des résultats scientifiquement étayés quant à la capacité de cette substance à tuer les bactéries, l'effet direct qu'elle pourrait avoir sur cette souche de coronavirus n'est pas établi. Les masques produits par Anxin ne sont pas censés être une réponse au COVID-19". (cf. Reusable nano-silver masks: Small factory in Zhuhai producing bacteria-killing masks , China Global Television Network (CGTN), 8 mars 2020)
pour un revêtement à base de nanoparticules de cuivre vanté par le journal Times of Israel, qui n'a pas encore été testé sur le covid-19, seulement sur des lentivirus qui appartiennent à la famille du HIV (cf. Nanomaterial Surface Coatings Could Prevent COVID-19 Spread, American Associates, Ben-Gurion University of the Negev, 5 mai 2020)
12 - Les nanoparticules d'argent ont des propriétés antibactériennes reconnues, mais quid de leur activité antivirale ? Elles sont néanmoins déjà appliquées par exemple sur des masques vendus pour lutter contre le covid-19. Voir notamment la note 5 ci-dessus.
15 - Deux entreprises au moins ont d'abord été rappelées à l'ordre par la FDA pour avoir promu de l'argent colloïdal - contenant des nanoparticules d'argent - comme moyen de lutter contre le covid-19 : Colloidal Vitality LLC/Vital Silver et N-Ergetics) :
Trouve-t-on vraiment des nanoparticules dans le vaccin Pfizer ?, Thomas Deszpot, LCI, 17 février 2021 : "Des internautes soulignent que les vaccins Pfizer contient des nanoparticules, ce qui donnerait raison aux lanceurs d'alertes taxés de complotisme. Si leur présence est bien réelle, leur rôle se révèle totalement incompris"
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