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Nanotechnologies et Santé
Nanotechnologies et Santé
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Les nanoparticules sont expressément mentionnées comme risques émergents dans la Stratégie nationale de santé 2018-2022 rendue publique par le Ministère des solidarités et de la santé fin 2017 : sont prévues des actions sur les sources de pollution qu'elles représentent et la limitation de notre exposition. Reste à voir quand et comment... Avicenn plaide pour apporter rapidement des améliorations au registre R-nano, afin que les professionnels de la santé disposent d'un outil opérationnel pour mieux cerner les expositions, afin de les réduire.
Les promesses des applications nano dans l'alimentation fleurissent1, annonçant des produits, plus savoureux, moins salés, moins gras, plus vitaminés, plus colorés, etc. Si de nombreuses voix se sont fait entendre pour déplorer la faiblesse des études des risques associés, la faisabilité et/ou l'intérêt réel de ces promesses posent également question.
Des promesses réalistes ? Et si oui, à quel coût, et pour qui ?
Les promesses concernant les possibilités de détection des pathogènes et de contrôle de la sécurité alimentaire n'ont-elles pas tendance à occulter la complexité d'une telle tâche ? C'est ce que considèrent certains chercheurs2 selon lesquels les techniques les plus sophistiquées aujourd'hui disponibles ne peuvent prendre en compte qu'un nombre très limité de paramètres et/ou de pathogènes. Le développement de nanocapteurs capables de détecter plusieurs pathogènes dans les milieux complexes dont sont constitués les produits alimentaires commercialisés se heurte à des contraintes techniques importantes.
A la question de la faisabilité technique s'ajoute celle du coût de tels dispositifs ; comme pour le cas des études de risques, on peut s'interroger sur le financement de la recherche et de la commercialisation de ces nanocapteurs : est-ce aux contribuables, aux entreprises, aux consommateurs de payer ?
Enfin se pose une question plus politique, celle de la détermination des valeurs limites de présence des différents pathogènes : quel plafond fixer, par qui et sur quelles bases ? Pas sûr qu'il soit aisé de trouver un consensus entre les différents experts et acteurs (industries agro-alimentaires, distributeurs, agences sanitaires, médecins, consommateurs)3.
Des nano-solutions à des problèmes "macro"
Les promesses des applications nano dans l'alimentation sont souvent présentées comme nécessaires pour résoudre des problèmes de taille. Mais sont-elles réellement à la hauteur des enjeux ? Comment, par qui, à quel coût évaluer les bénéfices annoncés ? Problèmes délicats qu'il s'agit non pas de traiter en profondeur ici, tant leurs tenants et aboutissants sont complexes, mais que nous proposons d'aborder via quelques exemples.
Prenons le cas des promesses d'allongement de la durée de conservation des aliments et la détection des pathogènes : les solutions nano peuvent-elles vraiment résoudre des problèmes sanitaires dans les faits largement amplifiés par l'industrialisation, la taille des systèmes d'approvisionnement des marchés alimentaires et la mobilité des produits4 ? Ces derniers sont de plus en plus déconnectés de l'échelle des consommateurs et même souvent internationalisés et impliquent de nombreux intermédiaires5. Si l'intérêt des détecteurs d'agents pathogènes sophistiqués est clair pour les industriels de l'agroalimentaire6 (au même titre que les systèmes de suivi informatisés), il est moins évident pour les consommateurs, les éleveurs7 et les producteurs. En 2004, l'ONG canadienne ETC Group considérait ainsi que "les capteurs et l'emballage intelligent ne règleront pas les problèmes inhérents à la production alimentaire industrielle, source de contamination des aliments : chaînes de (dé)montage toujours plus rapides, mécanisation accrue, réduction de la main-d'oeuvre et des salaires, diminution du nombre d'inspecteurs, déresponsabilisation des entreprises et de l'État, distance de plus en plus grande entre producteur, préparateur et consommateur"8.
Le scandale des lasagnes pur viande de boeuf à base de "minerai" de cheval vient d'illustrer l'ingéniosité des multiples intervenants9. Ne doutons pas que les capteurs truqués ou trompés, nano ou pas, germeront aussi vite que les bactéries d'une viande ré-emballée. D'autres solutions existent, complémentaires, qui doivent donc être également prises en considération.
Enfin, comment ne pas s'interroger par exemple devant les menaces d'empoisonnement ou d'attaques terroristes pour justifier certaines recherches nano (et créations d'entreprises adossées à des laboratoires de recherche universitaire) dans le domaine de la détection des pathogènes dans l'alimentation10 ? Les stratégies de communication déployées par certains scientifiques posent question.
Les promesses d'ordre nutritionnel (moins de graisse par exemple) méritent elles aussi d'être (re)mises en perspective par rapport aux problèmes qu'elles sont censées résoudre. Début 2010, lors de la session de Rennes du débat public national sur les nanotechnologies dédiée aux nanotechnologies et l'alimentation, Camille Helmer de l'Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA) avait mis en avant les pistes de réponses apportées par les nanotechnologies au problème de l'obésité ; ce à quoi Marie-Christine Favrot de l'AFSSA (devenue l'ANSES) avait rétorqué qu'"une alimentation équilibrée ne nécessite pas d'apports complémentaires de vitamines ou de minéraux ; la lutte contre l'obésité passe d'abord par la pratique du sport et l'équilibre alimentaire"11.
En outre, les risques associés doivent eux aussi être soigneusement examinés : les compléments alimentaires "traditionnels" (i.e non nano) peuvent par exemple présenter des effets secondaires et des contre-indications12, la prudence s'impose encore davantage pour les compléments alimentaires sous forme nano, au vu des connaissances et nombreuses incertitudes qui pèsent sur les risques sanitaires associés.
La prétendue meilleure "recyclabilité" de certains nano-emballages plastiques offre une perspective certes intéressante, mais qui nécessiterait la refonte de notre système de tri, collecte et recyclage qui n'est pas adapté aujourd'hui. Quel coût aurait une telle mesure ? Et pour quel bénéfice environnemental au final ? L'estimation des bénéfices des applications nanos doit être réalisée sérieusement et le plus objectivement possible, en considérant bien l'ensemble des alternatives possibles : si le bilan écologique des bouteilles plastiques en nano-PET (PolyEthylène Téréphtalate) pourrait être meilleur que celui des canettes d'aluminium, il apparaît en revanche moins bon que celui des bouteilles récupérables en verre13.
A qui profitent les nanos dans l'alimentation ?
In fine, le recours aux nanos dans l'alimentation bénéficie-t-il réellement aux consommateurs, cultivateurs ou éleveurs, à la santé publique ou encore à l'environnement ? Les bénéfices escomptés ne concernent-ils pas davantage une minorité de grandes industries (agro-alimentaires, agrochimie, pharmacie) et de laboratoires de recherche ? C'est ce que craignent certaines ONG (dont ETC Group) qui redoutent, comme dans le cas des OGM, une menace d'accaparement par quelques firmes privées des éléments constitutifs de la matière et de notre alimentation14.
Des scientifiques s'en inquiètent également : Tim Lang, professeur en "Food policy" à la City University de Londres, a ainsi qualifié les nanotechnologies dans l'alimentation de "cul-de-sac-technique"15 : après les additifs, les OGM ou l'irradiation des aliments, les nanos sont selon lui un nouveau moyen pour les entreprises agro-alimentaires d'accroître leur mainmise sur le système alimentaire. Il recommande de privilégier une alimentation plus simple, avec moins d'aliments transformés, et plus de fruits et légumes - comme un écho à la récente sortie en France du Manifeste pour réhabiliter les vrais aliments de Michael Pollan qui a figuré plusieurs mois sur la liste des best-sellers aux Etats-Unis16. (Reste que des résidus de nanomatériaux manufacturés peuvent être présents dans ces fruits et légumes du fait du relargage de nanomatériaux dans l'environnement).
Et le professeur Tim Lang de conclure en nous invitant à encourager les élus à travailler à la défense de nos intérêts, plutôt que de nous entraîner dans une direction inutile et non soutenable.
Cette prise de position rejoint celle de nombreux acteurs de la société civile qui demandent à ce que la réelle "valeur ajoutée" de l'utilisation de nanomatériaux dans l'alimentaire soit mieux évaluée, et privilégient la recherche d'alternatives et de réponses coordonnées et globales, d'autant que les risques introduits par les solutions proposées sont loin d'être négligeables.
2 - Voir par exemple Batt C.A. Food pathogen detection, Science, 316(5831), 2007. Dans son article Carl Batt, du "Department of Food Science" de l'Université américaine de Cornell, affirme également que "les systèmes de détection ne suffiront pas à éliminer à eux seuls les agents pathogènes de l'approvisionnement alimentaire, et il n'est pas raisonnable de s'attendre à ce que l'alimentation puisse devenir "stérile". Assurer la sécurité alimentaire est une question complexe qui nécessite des avancées technologiques mais aussi l'éducation des fournisseurs de produits alimentaires et du grand public".
3 - A titre d'illustration, voir par exemple les débats qui entourent la même question autour du mercure : "Quels seuils pour le mercure ?", N° de La Recherche spécial sécurité alimentaire, février 2001
4 - "Infections d'origine alimentaire : problème écologique ou socio-économique ?", Nathalie Desmasures, in "Le risque biologique, une approche transdisciplinaire", sous la direction de Jean-Michel Panoff, aux éditions L'Harmattan, 2013 : "A l'échelle européenne, sur la période 1950 à 2010, une évolution quasi-exponentielle du nombre de maladies infectieuses épidémiques a été rapporté. Alors que la maîtrise de l'hygiène alimentaire n'y a jamais atteint un tel niveau d'efficacité, comment expliquer cette évolution, à laquelle contribuent les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) et autres infections d'origine alimentaire ? (...) Dans les pays à fort revenu, l'évolution des modes de vie, notamment les changements des habitudes alimentaires et l'augmentation des échanges internationaux sont des facteurs à prendre en compte. Ces épisodes, dus à des aliments distribués largement et touchant majoritairement des personnes sans lien apparent entre elles, peuvent être associés à l'évolution des modes de consommation".
Nano et Covid-19 - Entre promesses et peurs, quelle vigilance ?
Nano et Covid-19 - Entre promesses et peurs, quelle vigilance ?
Par l'équipe Avicenn - Dernière modification avril 2021
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Promesses des nanotechnologies et nanomatériaux dans la lutte contre le covid-19
Le covid-19 donne lieu à une course contre la montre pour trouver et mettre au point le plus rapidement possible des dispositifs de tests, de prévention et de traitement du virus. Au sein de la communauté scientifique et industrielle, les promesses et les investissements relatifs aux apport des nanomatériaux dans la lutte contre le coronavirus sont allés croissants depuis l'émergence de la pandémie1. A titre illustratif, nous avons relevé quelques exemples d'applications (en cours de développement ou déjà commercialisées) de nanomatériaux visant à combattre le covid-19, sans prétention à l'exhaustivité :
voire même des traitements antiviraux et/ou des traitements des infections dues au covid-194
des équipements de protection individuelle avec des revêtements à base de nanoparticules - pour des masques5, blouses ou gants6 - et/ou constitués d'un tissage à base de nanofibres7
des produits désinfectants ou des revêtements de surface pour les lieux, espaces ou équipements publics8 (poignées de portes, barres et rampes dans les transports en commun, etc.)
des appareils de filtration / purification de l'air9 (à propos desquels l'Anses avait émis un message de vigilance en 201710)
Certaines de ces "promesses" - sont relayées dans les médias voire dans certaines revues académiques, sans être nécessairement très étayées11 ou sans nécessairement respecter les règles de procédure classiques des publications scientifiques. C'est le cas, plus particulièrement, de plusieurs tentatives de promotion du nanoargent dont l’efficacité contre le covid-19 n’est pas scientifiquement bien établie12.
Ceci n’exclut aucunement que des nanomatériaux puissent offrir des solutions efficaces au-delà des laboratoires. Cependant, comme pour les autres applications médicales, la vigilance doit être de mise : attention à ne pas sous-estimer la toxicité des nanomatériaux, qui demandent des garde-fous appropriés. Leurs risques pour la santé et les effets indésirables de leur dissémination à large échelle dans l'environnement ne sont ni négligeables, ni rigoureusement évalués. Sans compter que les questions posées par le recyclage ou l'élimination des nano-déchets n'ont pas de réponse étayée à ce jour.
Les enjeux ne se posent pas selon le même tempo et avec la même ampleur pour les différentes applications nano : si la mise au point et le contrôle des vaccins ou traitements médicaux demandent nécessairement un temps long, la commercialisation croissante de désinfectants et d'équipements de protection contenant des nanomatériaux (masques ou blouses par exemple) est quant à elle davantage susceptible de conduire à une exposition à grande échelle et à court terme de la population et de l'environnement. L'urgence sanitaire liée au covid-19 ne saurait faire oublier, ou conduire à contourner, toutes les questions soulevées de longue date concernant les risques associés aux nanoparticules, nanomatériaux et nanotechnologies.
Aux Etats-Unis, les pouvoirs publics ont contacté plusieurs entreprises14 et un célèbre conspirationniste propriétaire d'un site de vente en ligne15 pour leur demander de cesser de promouvoir les vertus anti-covid-19 de leurs produits à base, entre autres, de nanoargent. Quid en France et au niveau européen ?
Il y a fort longtemps que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a communiqué de façon volontariste sur le sujet "nano"16 : ses messages demeurent néanmoins d'actualité ; le recours aux nanomatériaux suppose que le bénéfice attendu soit significatif par rapport à d’autres solutions, dont la toxicité et l’écotoxicité sont mieux connues.
Reste à savoir si des actions spécifiques de surveillance sont déployées dans le contexte actuel afin de protéger les soignants, les patients et, plus largement, la population générale et l'environnement. Dès 2020, Avicenn a commencé à interroger l'ANSES, l'ANSM, le ministère de la santé, le ministère de la transition écologique et la DGCCRF.
Applications du principe de précaution concernant les nanomatériaux dans les masques
Fin 2020, l'Institut fédéral de la sécurité et de la santé au travail (BAuA) a publié un communiqué concluant que "le bénéfice d'un traitement virucide / antiviral des masques n'ayant pas encore été prouvé et leur sécurité n'ayant pas été vérifiée par les autorités, le BAuA s'abstient de recommander l'utilisation de tels masques"17.
En janvier 2021, dans un courrier publié en ligne18en association avec douze autres ONG européennes, Avicenn a sollicité des clarifications auprès de l'agence européenne des produits chimiques (ECHA) sur le cadre réglementaire et les mesures de gestion des risques en place au niveau européen sur ces questions. La réponse de l'ECHA, datée du 10 février19, confirme que les contrôles du respect du Règlement Biocides relèvent des Etats membres et souligne que seules deux substances actives sont actuellement autorisées à l'échelle nano comme désinfectants ou conservateurs (argent pour les types de produits 2, 5 et 9) et argent adsorbé sur du dioxyde de silicium pour le type de produits 9), mais qu'une décision de non-approbation du nanoargent devrait être adoptée dans un futur proche. Dans son billet en ligne, l'ONG Health Care Without Harm (HCWH) réitère le constat dressé préalablement : la réglementation des articles traités aux nano/biocides ne suit pas la vitesse de développement des nouveaux produits et ne garantit pas leur sécurité20. Les ONG cherchent encore à clarifier certains points confus au niveau de la réglementation et à avoir plus d'informations sur la surveillance du marché par les Etats membres.
Retrait de masques contenant des nanoparticules de TiO2 et d'argent en Belgique
Le 23 février 2021, la presse belge a révélé qu'un rapport (alors confidentiel mais rendu public ensuite) de l'institut de santé belge Sciensano montre que les masques distribués par le gouvernement en 2020 comportent des nanoparticules d’argent et de dioxyde de titane. Deux chercheurs de l’Université catholique de Louvain, Alfred Bernard et Dominique Lison, expliquent pourquoi l'inhalation de ces nanomatériaux est à éviter21. Par précaution, en attendant les résultats d'une étude plus poussée (en cours, menée par Sciensano et VITO), les autorités ont recommandé de ne plus les distribuer ni les porter, sur la base de l'avis du Conseil supérieur de la santé belge (CSS) qui a recommandé de "ne pas utiliser de textiles contenant du dioxyde de titane dans la fabrication des masques buccaux" et de ne "pas utiliser les stocks de masques Avrox".
Retrait de masques contenant du graphène au Canada
Un mois plus tard, c'est au Canada qu'une situation similaire a vu le jour, avec l'annonce du retrait par les autorités des masques "Metallifer" SNN200642 gris et bleu contenant du graphène "nanoformé" préalablement distribués au personnel de l’éducation, des garderies et de la santé 22 : "compte tenu de l’absence de données probantes fournies par les fabricants pour appuyer l’utilisation sécuritaire et efficace des masques recouverts de graphène nanoformé, Santé Canada juge inacceptables les risques liés à ces instruments médicaux" et a notamment demandé aux entreprises qui les ont vendus d’en cesser immédiatement la vente et de lancer un rappel pour demander que les masques concernés soient retournés ; en raison des risques associés au graphène, Santé Canada a également "entrepris un examen de l’innocuité concernant l’utilisation de matériaux de graphène nanoformé dans les masques faciaux et demandé que les fabricants fournissent des renseignements supplémentaires à l’appui de cette évaluation".
Le 7 avril 2021, quatre ONG ont envoyé une lettre ouverte aux représentants d'institutions européennes (Parlement et Commission ainsi que l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA)) pour demander le retrait des masques contenant du graphène, commercialisés en Europe également.
A suivre donc...
En vertu du principe de précaution, la recherche doit continuer en démontrant sa capacité à trouver des solutions (vraiment) efficaces mais aussi à maîtriser les risques des applications projetées.
Peurs (et rumeurs) autour des nanoparticules dans les vaccins et tests PCR
Dans le cadre de sa veille, l’association Avicenn a observé depuis la crise sanitaire du Covid-19 une augmentation très significative, sur les réseaux sociaux, des craintes et de certaines fake-news23 alertant sur l'utilisation prétendument délibérée de nanoparticules, dans les vaccins (et de façon plus transitoire, à l'automne 2020, dans les tests PCR), dont le but "caché" serait de tracer, voire d’asservir ou même éliminer une partie de la population (avec la 5G parfois invoquée comme outil d’activation à distance). Comment aider le grand public à démêler le vrai du faux ? Si quelques efforts de fact-checking sont réalisés24 et nécessaires25, leur efficacité est-elle d'avance condamnée à n'être que marginale26 ? En tout état de cause les nanoparticules lipidiques présentes dans les vaccins développés par Pfizer/BioNtech, Moderna et Novavax notamment ont pour seules fonctions d’encapsuler et de protéger l’ARN messager ou de véhiculer l’antigène jusqu’aux cellules. Ceci étant dit, il persiste un vrai besoin de réponse des autorités sanitaires concernant les interrogations, plus anciennes et légitimes, sur la présence et l’innocuité des nanoparticules – métalliques principalement – potentiellement présentes dans certains autres vaccins « classiques » par contamination non volontaire, ou dans des vaccins en cours de développement sans lien avec le covid-1927.
Masques de protection respiratoire et risques biologiques, INRS, 2021 : "les masques revendiquant une activité virucide sans qu’elle ait été correctement prouvée, et pour lesquels le traitement biocide n’a pas fait l’objet d’une évaluation des risques qu’il est susceptible de faire courir au porteur, n‘apportent pas de plus-value par rapport aux masques non traités comme moyen de lutte contre la transmission de la COVID-19".
Particules d’argent – Tueuses de coronavirus ?, Analyse de Virginie Monnier, Maîtresse de conférences en chimie, Institut des Nanotechnologies de Lyon (INL), Ecole Centrale de Lyon, 6 novembre 2020
[Tribune] Non aux virucides toxiques !, Label Vie, ASEF (association Santé environnement France), RES (Réseau Environnement et Santé), Acepp, Ufnafaam, FNEJE, 19 mai 2020
2 - Quelques exemples de (pistes de) tests ou dépistages faisant intervenir des nanomatériaux :
en français :
Un test salivaire délivre son résultat en 5 minutes sur smartphone, Info Protection, 16 février 2021 : "la MedTech Grapheal met au point un test qui, grâce au graphène polymère, détecte le virus en cinq minutes. Les résultats du test arrivant directement sur le smartphone de l’utilisateur"
Un nouveau test de dépistage rapide, Ecole polytechnique de Bruxelles, 17 décembre 2020 : "Des chercheurs de l’Université Libre de Bruxelles ont développé un test de dépistage rapide utilisant des nanoparticules d’argent. La méthode a été testée sur les anticorps de COVID-19. Les avantages des nanoparticules d’argent sont qu’elles permettent de réaliser des tests moins chers et plus sensibles que ceux réalisés avec des nanoparticules d’or."
3 - Quelques exemples de (pistes de) vaccins faisant intervenir des nanomatériaux :
en français :
Nanoparticules et vaccins contre le Covid-19 : cinq questions pour démêler le vrai du faux, Assma Maad, Le Monde, 11 décembre 2020 : dans les vaccins développés par Pfizer/BioNtech et Moderna, l’ARN messager est véhiculé dans des nanoparticules lipidiques (de la graisse) qui permettent de l’encapsuler et de le protéger de la destruction une fois dans l’organisme ; quant au candidat vaccin développé par Novavax, les nanoparticules sphériques de lipides servent, non pas pour mettre l’ARN, mais l’antigène afin qu'il parvienne directement aux cellules importantes pour l’induction de la réponse immunitaire.
Thread : comment fonctionne le vaccin à ARNm de #Moderna ?, Thibault Fiolet, 17 novembre 2020 : "L'ARNm du vaccin est enveloppé dans une nanoparticule lipidique, appelée liposomes. Ces vésicules artificielles se composent d’une ou de plusieurs bicouches de lipides entourant un noyau aqueux. C'est de l'eau et de l'huile grosso modo à taille nano (1 et 100 nanomètres)"
Vaccins : tout tenter contre le coronavirus, Les Echos, 16 juin 2020 : "La fraction d'ARN correspondant à la partie immunogène du virus est administrée dans un vecteur non viral, par exemple une nanoparticule lipidique. Ce sont les cellules humaines qui produisent elles-mêmes les anticorps. Aucun vaccin de ce type n'est commercialisé mais Moderna, CureVac et BioNTech, allié à Pfizer, misent sur cette technologie".
Face au coronavirus, l’effort international inédit pour trouver un vaccin en moins de 18 mois, Sarah Sermondadaz, Heidi News, 3 avril 2020 : Le Professeur Giuseppe Pantaleo, chef de la division d’immunologie et d’allergie du CHUV à Lausanne, propose de recourir à des nanoparticules qui permettraient de "présenter l’antigène de manière analogue au virus, en couronne sur une petite sphère de nanoparticule".
Projet ACANOV - Effet antiviral des nanoparticles ApoA1 contre le Covid-19, projet coordonné par Patrick Mavingui (Pimit / CNRS), sélectionné dans le cadre de l'appel à projets Flash Covid-19 de l'ANR, avril 2020
Masque en tissu "duo nano silver", fabriqué au Vietnam, Oshooz ("technologie allemande Silver" + "technologie japonaise en nano cuivre et argent pour résister aux fluides divers")
"Silver Nano" - Reusable nanosilver face masks : un site de vente de masques réutilisables imprégnés de nanoargent, basé semble-t-il aux Pays-Bas : "Our Highly Conductive Silver-infused fabric embeds the silver directly into the fibers rather than giving them a surface treatment this results in the use nanoparticles instead of conventional silver - nanoparticles release at the right rate to keep a thin silver film on the fabric, preventing a bacterial foothold. Nano-silver particles will not dissolve in water, but will increase their activity, and produce silver ions through slow-release, the bactericidal effect is even better" ; le fabricant prétend qu'il est en cours de test pour le covid-19 (consulté le 5 mai 2020)
Antiviral nano-coatings to be upscaled for making triple layer medical masks & N-95 respirator to combat COVID 19, Government of India, Department of Science & Technology, 24 avril 2020 : Dans le cadre du programme "Nano Mission", le Département des sciences et technologies du gouvernement indien (DST) a approuvé le soutien au développement d'un nano-revêtement antiviral mis eu point par l'Institut indien de technologie de Delhi, qui sera utilisé pour la production en grandes quantités de masques médicaux et de respirateurs N-95 dans la lutte contre le Covid-19. Ce nano-revêtement, qui associe des nanoparticules d'argent et de zinc, doit toutefois encore être testé en laboratoire pour valider son efficacité en conditions réelles.
A noter : Début mai 2020, des masques lavables et réutilisables au nanoargent étaient en rupture de stock chez le fournisseur "Protect U" au Royaume-Uni (ils sont présentés comme "antiviraux" et "résistants à 650 types de bactéries et aux gouttelettes de virus", mais pas explicitement au covid-19)
Outre le nanoargent, des nanoparticules de cuivre ou d'oxyde de zinc ainsi que du graphène sont aussi envisagées (voire déjà utilisées) pour certains masques. Voir notamment :
Une start-up israélienne lance un masque tueur de virus, France Inter, 14 décembre 2020 : La start-up israélienne Sonovia a créé un masque anti Covid-19 "utilisable pendant un an" contenant des nanoparticules d'oxyde de zinc, qui tueraient "plus de 99 % des virus et bactéries qui entrent en contact avec lui"
Antiviral nano-coatings to be upscaled for making triple layer medical masks & N-95 respirator to combat COVID 19, Government of India, Department of Science & Technology, 24 avril 2020 : Dans le cadre du programme "Nano Mission", le Département des sciences et technologies du gouvernement indien (DST) a approuvé le soutien au développement d'un nano-revêtement antiviral mis eu point par l'Institut indien de technologie de Delhi, qui sera utilisé pour la production en grandes quantités de masques médicaux et de respirateurs N-95 dans la lutte contre le Covid-19. Ce nano-revêtement, qui associe des nanoparticules d'argent et de zinc, doit toutefois encore être testé en laboratoire pour valider son efficacité en conditions réelles.
Certains masques sont juste présentés comme contenant des "nanomatériaux", sans précision sur la substance nano :
Wakamono Surgical mask, "The World’s first surgical mask applying Nano Biotech to proven effective against 99% SARS-CoV-2 and HUMAN CORONAVIRUS", Vietnam (page consultée en novembre 2020)
Active silver gloves, Polycat UK : "Lightweight & breathable cotton gloves impregnated both on the inside and outside surfaces with silver nanoparticles to provide an active barrier taking advantage of the protection silver offers against viruses & bacteria. The active silver nanoparticles will work both on your hands and the surfaces the gloves come into contact with. Currently subject to ISO testing for specific effectiveness against the COVID-19 / CORONA virus".
8 - Quelques publications ou exemples concernant des produits désinfectants ou revêtements de surface (pour les lieux, espaces ou équipements publics) contenant (ou très susceptibles de contenir) des nanoparticules :
en français :
Pochettes antibactériennes pour masque avec nanoparticules d'argent vendues sur Temps L et Confort & Vie notamment (repérées en novembre 2020)
Renforcement de l'exportation de gel désinfectant fabriqué par le Vietnam, Le Courrier du Vietnam, 21 mai 2020 : "Le 20 mai, le Centre de recherche et de développement du Parc de haute technologie de Saigon (R&D SHTP) et la société par actions Pomax ont signé un contrat de coopération sur l'usage de nano-argent dans la production de gel désinfectant, basé sur le brevet de solution d'utilité pour le gel désinfectant et la fabrication de gel DrOH de R&D SHTP. [...] Plus de 4 millions de bouteilles de 100ml de gel désinfectant des mains DrOH, produit du Centre de recherche et de développement du Parc de haute technologie de Saigon (R&D SHTP) et la société par actions Pomax, ont été exportées vers l'Europe, les États-Unis et le Canada. Dans les jours prochains, 5 millions de bouteilles continueront d'être exportés vers ces marchés."
Traitement et purification de l’air intérieur, Preventilife (France) : "De nombreuses études sur les purificateurs ont eu lieu ces dernières années et derniers mois afin de déterminer leur efficacité contre les virus et principalement le COVID-19 (sic). (...) Le nano-catalyseur AHMPP de BKM (...) contient six métaux catalyseurs rares et deux agents hydratants spéciaux qui augmentent rapidement la vitesse de réaction cinétique dans l’air. L’activité photocatalytique et donc aussi l’activité biocide ont été considérablement améliorées en réduisant la taille des particules de TiO de micro à nano. L’assemblage de constituants nanométriques est caractérisé par de grandes surfaces d’interface (grands rapports surface/volume) de l’ordre de centaines ou de milliers de mètres carrés par centimètre cube. La réduction de la taille des particules de TiO2 entraîne une augmentation de sa surface, ce qui se traduit par une amélioration de la photo-efficacité et, par conséquent, des propriétés photocatalytiques".
10 - Cf. Épurateurs d’air intérieur : une efficacité encore à démontrer, Anses, octobre 2017 : "l’Agence souligne que les données disponibles ne permettent pas de démontrer l’efficacité et l’inocuité en conditions réelles d'utilisation des dispositifs d'épuration de l'air intérieur reposant sur ces technologies".
pour des masques au nanoargent produits en Chine et promus dans les médias officiels, lesquels soulignent néanmoins que "bien qu'il existe des résultats scientifiquement étayés quant à la capacité de cette substance à tuer les bactéries, l'effet direct qu'elle pourrait avoir sur cette souche de coronavirus n'est pas établi. Les masques produits par Anxin ne sont pas censés être une réponse au COVID-19". (cf. Reusable nano-silver masks: Small factory in Zhuhai producing bacteria-killing masks , China Global Television Network (CGTN), 8 mars 2020)
pour un revêtement à base de nanoparticules de cuivre vanté par le journal Times of Israel, qui n'a pas encore été testé sur le covid-19, seulement sur des lentivirus qui appartiennent à la famille du HIV (cf. Nanomaterial Surface Coatings Could Prevent COVID-19 Spread, American Associates, Ben-Gurion University of the Negev, 5 mai 2020)
12 - Les nanoparticules d'argent ont des propriétés antibactériennes reconnues, mais pas antivirales. Elles sont néanmoins déjà appliquées par exemple sur des masques vendus pour lutter contre le coronavirus. Voir notamment la note 4 ci-dessus.
14 - Deux entreprises au moins ont d'abord été rappelées à l'ordre par la FDA pour avoir promu de l'argent colloïdal - contenant des nanoparticules d'argent - comme moyen de lutter contre le covid-19 : Colloidal Vitality LLC/Vital Silver et N-Ergetics) :
Trouve-t-on vraiment des nanoparticules dans le vaccin Pfizer ?, Thomas Deszpot, LCI, 17 février 2021 : "Des internautes soulignent que les vaccins Pfizer contient des nanoparticules, ce qui donnerait raison aux lanceurs d'alertes taxés de complotisme. Si leur présence est bien réelle, leur rôle se révèle totalement incompris"
Par l'équipe Avicenn - Dernière modification février 2021
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Les "promesses" des nanos en matière d'environnement
Les nanotechnologies sont souvent présentées comme une solution miracle à de nombreux problèmes d'environnement. En 2009, l'Union des Industries Chimiques (UIC) affirmait ainsi que "les nanomatériaux contribuent à réduire l'empreinte environnementale des activités : pneus à basse consommation, véhicules moins gourmands en énergie, habitations mieux isolées, téléphones cellulaires et ordinateurs plus autonomes et moins énergivores. (...) Les nanotechnologies interviennent de plus en plus dans la dépollution des sols et des eaux, le stockage du CO2 ou encore la production et le stockage d'énergies renouvelables. Au niveau industriel, elles permettent de fabriquer des produits manufacturés en consommant moins d'énergie et de matières premières"1.
Ainsi que le rapportait le Président de la Commission nationale du débat public en avril 2010 à l'issue du débat, ce discours est entretenu par des institutions de recherche française : "Qu'attend-on de positif des nanotechnologies ? Selon le CNRS et le CEA, un des objectifs est de contribuer au développement d'une société économe en ressources naturelles et en énergie, porteuse d'une forte exigence de préservation de la santé et de l'environnement"2.
Dépollution et remédiation des sols et des eaux par les nanos
Selon une étude réalisée pour l’Ademe en 2010, le marché de la dépollution était de 470 millions d’euros. Une piste de solution serait d'utiliser des nanoparticules de fer pour dépolluer les sols.
Des chercheurs du Gisfi (Groupement d’intérêt scientifique sur les friches industrielles) ont réitéré en mars 2019 l'intérêt de la nanoremédiation. Les nanoparticules de fer sont les plus utilisées. Elles permettent de décontaminer des eaux et des sols chargés en composés chlorés, qui figurent parmi les polluants les plus répandus. Elles sont aussi efficaces pour le chrome, en réduisant l’une de ses formes particulièrement toxiques. Elles peuvent être injectées dans les nappes et mélangées à des sols, jusqu’à des profondeurs d’une douzaine de mètres, permettant dans certains cas de venir à bout de la quasi-totalité de la pollution.
Les auteurs soulignent cependant les incertitudes sur les risques, "les barrières à franchir d’ordre réglementaire et concernant l’acceptabilité de ces techniques par les entreprises, les clients, les élus et le public".
Les études continuent avec le Gisfi, la région Grand Est et quatre partenaires européens (Finlande, Grèce, Hongrie et Italie) dans un nouveau programme TANIA TreAting contamination through NanoremedIAtion (1 285 735 € pour des travaux de janvier 2017 à décembre 2021).
Autres "promesses" des nanomatériaux et/ou nanotechnologies en matière d'environnement
A travers notre veille sur le web, nous repérerons également de nombreuses annonces de développement d'applications nanos prétendument "vertes"3.
La vigilance est néanmoins de mise : outre qu'il existe beaucoup d'incertitudes sur les risques associés à ces développements (voir plus bas), certains s'interrogent sur la réalité et l'empreinte environnementale de ces promesses.
Quelle réalité ?
De nombreuses associations environnementales, parmi lesquelles les ONG réunies au sein du Bureau européen de l'environnement (BEE) et du Réseau international pour l'élimination des Polluants organiques persistants (IPEN), considèrent que les bénéfices affichés sont souvent exagérés, non testés et, dans un grand nombre de cas, à des années de pouvoir être concrétisés4.
Quel bilan écologique ?
Les nanotechnologies permettent d'obtenir une meilleure efficacité avec moins de quantités de produits ? C'est oublier la hausse de la démographie et des volumes de consommation... et l'association Les Amis de la Terre International redoute même que les nanotechnologies ne fassent en fait qu'accentuer la consommation et les coûts de l'énergie5.
Avec le BEE et l'IPEN4, ils soulignent également que les promesses environnementales associées aux nanos ne concernent souvent que l'utilisation ou l'exploitation des produits auxquels elles sont associées et ignorent l'empreinte environnementale des autres étapes du cycle de vie des produits - élaboration, fabrication, utilisation, recyclage ou élimination - lors desquelles l'environnement peut être déterioré.
Par exemple les recherches, l'extraction des matières premières, la fabrication et le traitement en fin de vie de certains nanomatériaux requièrent des installations et équipements plus sophistiqués que les procédés classiques, et également plus d'énergie, plus d'adjuvants (notamment d'eau) et parfois plus de solvants néfastes pour l'environnement6.
Les rejets de gaz à effet de serre générés par la production de certains nanomatériaux, le nanoargent notamment, peuvent être également plus importants7, or ils sont en cause dans le réchauffement climatique et l'épuisement de la couche d'ozone.
En outre, même pendant la seule phase de leur utilisation, certains produits présentent un faible rendement de production, à cause d'un coût énergétique élevé pour une durée de vie limitée (particulièrement tous les gadgets électroniques, smartphones en première ligne, utilisant micro et nano-électronique qui ne dépassent guère quelques années).
La production high-tech de nanomatériaux à base de carbone, tels que les fullerènes, nanotubes de carbone et nanofibres de carbone, est aujourd'hui extrêmement énergivore ; les gains d'énergie potentiellement liés à certaines de leurs utilisations - notamment, pour les véhicules, les économies de carburant liées au gain de poids qu'ils permettent d'obtenir - sont loin de compenser les coûts énergétiques liés à leur production. L'impact du cycle de vie des nanofibres de carbone pourrait être cent fois supérieur à celui des matériaux auxquels on les substitue (aluminium, acier ou polypropylène) dans l'aéronautique ou l'automobile par exemple8.
La facture énergétique dépend évidemment des quantités de nanomatériaux produites : lorsque de très petites quantités sont utilisées, par exemple dans le cas des nanotubes de carbone pour produire des films plastiques spéciaux, il peut y avoir un gain d'énergie9. Mais l'autre question qui émerge alors concerne les risques que peuvent poser ces nanotubes pour l'environnement. Ce qui nous amène à la question suivante...
Des risques pour l'environnement de plus en plus documentés mais encore insuffisamment cernés
Des données parcellaires font état d'effets potentiels préoccupants sur la faune et la flore
A forte concentration, des effets de nanotubes de carbone ont été constatés par exemple11 :
- sur des micro-organismes : effets sur la croissance et la viabilité de protozoaires et autres micro-organismes,
- sur des végétaux : diminution de la viabilité cellulaire ou de la quantité de chlorophylle de végétaux, impact (parfois positif, parfois négatif) sur la germination des graines et la croissance racinaire
- sur des organismes aquatiques : diminution du taux de fertilisation chez des petits crustacés, malformations, retards à l'éclosion voire augmentation du taux de mortalité des embryons du poisson zèbre
- sur des organismes terrestres : réduction de la mobilité voire mort de drosophiles, diminution du taux de reproduction de vers de terre.
Plus récemment, des chercheurs ont mis en évidence un lien entre l'incinération de thermoplastiques contenant des nanotubes de carbone et l'augmentation des émissions et de la toxicité des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)12.
La dissémination des nanoparticules manufacturées de dioxyde de titane peut être source de toxicité pour les environnements terrestres et aquatiques14.
Les nanoparticules contenues dans les crèmes solaires sont relarguées dans les eaux de baignade (de l'ordre de 4 kg de nanoparticules de dioxyde de titane par jour sur une plage espagnole), et aboutir à une augmentation de la concentration en peroxyde d'hydrogène, une molécule au potentiel toxique, notamment pour le phytoplancton qui constitue la nourriture de base des animaux marins15, ce qui peut donc avoir des conséquences sur toute la chaîne alimentaire !
En 2020, des travaux menés par des chercheurs français et espagnols ont montré que des nanoparticules d'oxyde de zinc sont absorbées par les roseaux, avec différents effets toxiques à la clé (réduction de leurs croissance, teneur en chlorophylle, efficacité photosynthétique et transpiration)16.
Mais ces données sont encore très parcellaires ; malgré le développement des recherches à ce sujet18, les incertitudes relatives aux risques posés par les nanomatériaux pour l'environnement sont nombreuses.
Les conditions d'expérimentation sont souvent très éloignées de celles rencontrées dans la réalité
De fait, la plupart des études menées jusqu'à présent ont été réalisées dans des conditions souvent très éloignées de celles rencontrées dans la réalité : leurs résultats sont donc peu généralisables et à considérer avec prudence.
Les nanomatériaux considérés sont en effet souvent synthétisés en laboratoire et donc différents des nanomatériaux et résidus de dégradation des nanomatériaux auxquels sont réellement exposés les écosystèmes et les populations humaines. Pour l'heure, les scientifiques ont en effet une connaissance très limitée des types de nanomatériaux qui sont incorporés dans les produits actuellement sur le marché, et a fortiori des résidus de dégradation des nanomatériaux relargués dans l'environnement tout au long du "cycle de vie" de ces produits ; ils ignorent également beaucoup de choses sur la mobilité et les transformations subies par ces derniers dans l'environnement : là encore de nombreux paramètres entrent en ligne de compte, comme le degré d'acidité ou de salinité19 de l'eau par exemple.
Les concentrations de nanomatériaux testés sont en outre plus importantes que celles estimées dans l'environnement (à cause des limites des appareils de détection et de mesure utilisés en laboratoire). Toutefois on ne peut écarter l'hypothèse que les effets constatés (ou d'autres) sur les écosystèmes pourraient également intervenir à des concentrations plus faibles ; on vient en outre d'avoir la preuve scientifique que certains nanomatériaux (de silice notamment) sont plus génotoxiques à faibles doses qu'à fortes doses20. En outre ces fortes concentrations permettent de simuler des situations de contamination aiguë et ponctuelle (par exemple un déversement accidentel sur un site de production, ou encore en cours de transport).
La situation s'améliore cependant (au niveau méthodologique s'entend), avec de nouvelles méthodes d'analyses pour étudier les effets de nanoparticules sur les écosystèmes21 - par exemple en utilisant des "mésocosmes" : d'énormes aquariums reproduisant un mini éco-système dans lesquels est étudié à différents dosages le comportement des nanoparticules en contact avec des plantes, des poissons, du sol et de l'eau.
Les effets néfastes du nanoargent sur des plantes et micro-organismes mentionnés plus haut ont également été observés dans des conditions expérimentales "réalistes"13.
L'évaluation des risques se heurte à la complexité due à la multitude de paramètres à prendre en compte
Le problème rencontré par les scientifiques pour évaluer les effets des nanomatériaux sur l'environnement vient notamment du grand nombre de paramètres à prendre en compte et des multiples combinaisons dues aux variations de beaucoup d'entre eux :
- d'une part la toxicité et l'écotoxicité des nanoparticules varient selon leurs caractéristiques physico-chimiques (dimension, forme, structure, état de charge, degré d'agglomération, composition, solubilité, etc.) qui varient elles-mêmes selon les conditions dans lesquelles les nanoparticules sont synthétisées, stockées, éventuellement enrobées, intégrées dans un produit puis relarguées dans l'environnement.
- d'autre part, il faut également prendre en compte ce avec quoi les nanomatériaux considérés - ou leurs résidus - vont entrer en contact : êtres vivants végétaux, animaux, micro-organismes, et autres substances chimiques.
Toute évaluation des risques associés aux nanomatériaux est donc très complexe. Pour autant des pistes d'amélioration sont proposées par la communauté scientifique22.
Les incertitudes donnent lieu à des divergences d'interprétation
Ces incertitudes et difficultés expliquent que les résultats soient peu généralisables et à considérer avec prudence.
Quand certains minimisent les risques en arguant du fait que les expériences ont été réalisées sur la base d'un "scénario du pire" (pour "worst case scenario" en anglais, impliquant par exemple des nanoparticules utilisées sous forme dispersée et à doses très fortes), d'autres soulignent a contrario que les conclusions amènent à tirer la sonnette d'alarme.
Les nanomatériaux peuvent accroître la dissémination d'autres polluants
On sait déjà que les nanomatériaux ou leurs résidus peuvent traverser la paroi des cellules des plantes et y apporter des molécules extérieures (c'est l'effet "cheval de Troie"), on redoute qu'ils favorisent le transport de polluants (métaux lourds ou pesticides par exemple)23.
Des risques accrus par les interactions des nanomatériaux entre eux ou avec d'autres polluants
Comment ne pas craindre également un "effet cocktail" avec certaines molécules ? Des nanomatériaux, combinés avec d'autres substances, ne pourraient-ils pas devenir (encore) plus dangereux ?24
Quelles conséquences de la dissémination des nanomatériaux bactéricides ?
Utilisé dans de nombreux produits de consommation pour ses propriétés antibactériennes, le nanoargent nuit à certaines bactéries jouant aujourd'hui un rôle essentiel dans les stations d'épuration : les conséquences sont encore mal évaluées, mais les inquiétudes grandissent sur les problèmes qui pourraient se poser à moyen terme pour garantir la qualité des eaux25.
Pire, les nanomatériaux utilisés pour dépolluer les sols ou les eaux26 pourraient entraîner eux-mêmes des pollutions importantes des écosystèmes au point que de nombreux acteurs insistent sur la nécessité d'interdire l'utilisation de nanoparticules pour dépolluer des sols ou de l'eau jusqu'à ce que des recherches démontrent que les bénéfices sont supérieurs aux risques27.
Les nombreuses incertitudes scientifiques qui demeurent laissent le champ libre à des différences d'appréciation des risques par les scientifiques voire de vraies controverses. Outre les problèmes qu'il pourrait poser dans les stations d'épuration, le nanoargent par exemple est pointé du doigt par certains experts qui le soupçonnent d'accroître le risque d'émergence de bactéries multirésistantes aux antibiotiques, ce que d'autres contestent28...
Comment appliquer le principe de précaution ?
Devant le peu de certitudes et de garanties sur l'innocuité des nanomatériaux pour l'environnement, s'impose le principe de précaution, inscrit dans la Constitution depuis 2005 : "Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veilleront, par application du principe de précaution, et dans leurs domaines d'attribution, à la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage".
Comment l'appliquer au cas des nanomatériaux pour lesquels demeurent de nombreux "verrous scientifiques" qui empêchent à ce jour une connaissance précise des risques encourus ?
Voici quelques-unes des pistes de solutions - parfois complémentaires, parfois exclusives les unes des autres - proposées par différents acteurs lors du débat public national de 2009-2010 et depuis :
Mener des études supplémentaires ? Lesquelles et à quel prix ? Financées par le contribuable et/ou les industriels ?
De nombreux acteurs ont appelé à la réalisation d'études supplémentaires afin de combler les incertitudes restantes sur les risques / la sécurisation des nanomatériaux. Pour autant, est-ce réalisable dans des délais raisonnables sachant que de nouveaux nanomatériaux toujours plus complexes sont produits et commercialisés chaque jour ? Se pose en outre la question de la prise en charge par les industriels eux-mêmes du coût de ces recherches.
Limiter la commercialisation / les utilisations des nanomatériaux ?
Afin de prévenir les effets indésirés des nanomatériaux, certains acteurs ont demandé la mise en place de moratoires (avec des périmètres plus ou moins larges). Se basant sur les nombreux précédents qui témoignent des difficultés à intervenir "après-coup" (plomb, mercure, amiante, DDT, PCB, etc.), ils considèrent qu'une fois que de grandes quantités de nanomatériaux seront relarguées dans l'environnement et mélangées aux quelques centaines de milliers de substances chimiques de synthèse qui y sont déjà présentes, il sera sans doute trop tard pour agir.
Des chercheurs ont estimé qu'entre 63 et 91% des quelques 300 000 tonnes de nanomatériaux manufacturés produits dans le monde en 2010 ont fini dans des décharges, le reste étant relargué dans les sols (8 à 28%), l'eau (de 0,4 à 7%), ou l'atmosphère (0,1-1,5 %)29.
Certains demandent de rendre obligatoires les évaluations avant la commercialisation de nanomatériaux, et d'interdire ces derniers lorsque les résultats de ces évaluations suggèrent qu'ils pourraient être nocifs pour l'environnement. On retombe alors sur les questions mentionnées plus haut concernant la fiabilité, le calendrier et le financement de ces études.
Développer l'éco-conception des nanomatériaux ?
Des scientifiques aident à la mise en place d'une éco-conception des nanomatériaux : le but est de minimiser la toxicité et l'exposition aux différentes étapes du cycle de vie des nanomatériaux en contrôlant les méthodes de synthèse, de stockage et/ou d'intégration des nanomatériaux dans les produits finaux. Le défi peut-il être relevé - tant techniquement que financièrement ? A quelle échéance les projets en cours de déploiement porteront-ils leurs fruits ? Et avec quelle possibilité de contrôle quant à la réelle innocuité des nanomatériaux développés ? Avec quelle portée et quelles limites ? Cet aspect est développé dans notre fiche sur l'approche nano "safe by design".
Contrôler les sources industrielles d'émissions de nanomatériaux ?
Géolocaliser les relargages de nanomatériaux afin de cibler les zones les plus à risques
Il est également urgent d'enregistrer les flux de produits contenant des nanomatériaux, de cartographier les lieux de distribution et de potentiel relargage puis de procéder à des observations ciblées de longue durée et sur le terrain, par exemple par bassins versants avec la participation de gestionnaires de l'eau. Une telle démarche pourrait permettre de corréler les volumes de nanomatériaux relargués aux éventuels problèmes qui pourraient être observés à court, moyen et long termes. La modélisation mathématique peut être un outil d'anticipation des risques collectifs.
Des initiatives concrètes ont-elles été mises en place en ce sens ? Pas à notre connaissance.
La question environnementale, porte d'entrée d'une approche plus globale ?
Le physicien Richard Jones, Pro-Vice Chancelier à la Recherche et l'Innovation de l'Université de Sheffield (Royaume-Uni), interpellait en 2009 la communauté scientifique en insistant sur le fait que les enjeux environnementaux soulevés par les nanos dépassent le simple domaine de la toxicologie et de la technique, et nous confrontent à des questions plus globales : qui contrôle ces technologies, qui en profite ? selon quelle gouvernance ? 32. Du fait des incertitudes relatives à l'efficacité et à la potentielle gravité des effets environnementaux causés tout au long du cycle de vie des nanomatériaux, il s'agit de considérer les questions de leur réversibilité et de notre capacité à remédier aux problèmes qu'ils pourraient engendrer. En matière de réversibilité, ce ne sont pas uniquement des considérations techniques qui doivent entrer en ligne de compte souligne toujours Richard Jones : notre expérience avec d'autres technologies montre que les sociétés, une fois engagées dans une voie spécifique, peuvent avoir de grandes difficultés à faire marche arrière, non seulement pour des raisons techniques, mais aussi pour des raisons économiques ou socio-politiques.
La question de l'utilité (ou de la futilité) de l'usage des différents nanomatériaux a été posée lors du débat public national : y a-t-il un réel progrès pour l'homme ? La réponse peut varier en fonction des valeurs et des cultures. En France, beaucoup d'associations considèrent que "l'urgence publique est d'investir d'abord dans la réduction des pollutions, la prévention des cancers, la sobriété énergétique, l'accès à l'eau et à la nourriture avant de développer, sans véritable instance de contrôle ou d'éthique, les nanoproduits", ainsi que le rapportait le Président de la CNDP à l'issue du débat public national sur les nanotechnologies en avril 20107.
Se pose également la question de l'autonomie ou de la dépendance à une technologie complexe : quelles solutions alternatives existent pour l'effet attendu ? Quels moyens sont consacrés à les améliorer ?
En définitive, c'est le fonctionnement de notre démocratie qui est ici en jeu : qui décide quoi à quel moment du cycle de vie des innovations ? Quels acteurs sont concernés à chaque étape du cycle ? Ont-ils pu exprimer un avis et en est-t-il tenu compte au moment où un vrai choix est encore possible, comme le requiert la convention d'Aarhus ? Avec quelle éthique ?
Annexe : Les acteurs mobilisés sur la question
Différentes organisations ont pris position sur les questions environnementales soulevées par les nanotechnologies et nanomatériaux, notamment :
les agences environnementales comme l'EPA aux Etats-Unis, la DEPA au Danemark, etc.
du côté des laboratoires de recherche :
les équipes de recherche françaises mobilisées sur la question sont pour la plupart listées sur le site du Groupement de recherche international iCEINT qui inclue également des équipes américaines du consortium CEINT
6 - Dans un scénario de fonctionnement à long terme, l'évaluation du cycle de vie de deux processus solaires de purification de l'eau a par exemple montré un impact sur l'environnement nettement plus élevé pour le processus photocatalytique à base de nano-TiO2 par rapport à l'approche conventionnelle, du fait d'une forte consommation des ressources dans la production du dioxyde de titane à l'échelle nanométrique (Untersuchungen des Einsatzes von Nanomaterialien im Umweltschutz, Martens, Sonja, et al. (Golder Associates Gmbh), 2010, solicited by: Umweltbundesamt, no. 34/2010, June 2010, Dessau-Roßlau: Umweltbundesamt).
18 - Voir le document plus détaillé et plus récent Compendium of Projects in the European NanoSafety Cluster, NanoSafety Cluster, juin 2015
Citons notamment le projet européen de recherche NanoSolutions (2013-2017), qui cherche à identifier les caractéristiques des nanomatériaux manufacturés qui déterminent leur potentiel de risque biologique. Il vise à développer un modèle de classification de sécurité pour ces nanomatériaux, basé sur une compréhension de leurs interactions avec des organismes vivants.
20 - Cf. Résultats du programme européen Nanogenotox : génotoxicité des nanomatériaux. Plus généralement, on commence à mieux comprendre l'effet des faibles doses et à s'apercevoir que ces effets peuvent être tout aussi délétères que des doses importantes ou avoir des effets antagonistes en fonction des doses. Les effets-doses viennent complexifier considérablement les recherches en toxicologie. Voir par exemple Le problème sanitaire des faibles doses, Elizabeth Grossman, juillet 2012 ; La seconde mort de l'alchimiste Paracelse, Stéphane Foucart, 11 avril 2013
Le projet MESONNET du CEREGE, initié en 2012, a contribué ainsi à étudier les conséquences potentielles des nanoparticules sur les écosystèmes en utilisant des "mésocosmes".
Nanomédecine, transhumanisme et NBIC dans le domaine médical : promesses et risques
Nanomédecine, transhumanisme et NBIC dans le domaine médical : promesses et risques
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout janvier 2021
Cette fiche a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant des références à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
L'acronyme NBIC désigne la convergence des nanotechnologies (N) avec les biotechnologies (B), sciences de l'information (I), et sciences cognitives (C).
"De nouveaux progrès curatifs permettent encore à ceux qui n'ont pas une excellente longévité intrinsèque de grignoter quelques années de vie après 65 ans. Mais ces résultats ne sont rien au regard des mesures préventives connues sous le nom de règles hygiéno-diététiques. Celles-ci se résument à trois : la marche régulière, la restriction calorique et la suppression du tabac. Leurs résultats sont largement supérieurs à toutes les interventions pharmacologiques ou instrumentales dans la plupart des pathologies neurodégénératives, tumorales, cardio-vasculaires, infectieuses et locomotrices" - Luc Perino, extrait de "Refuser la mort peut être mortel", 8 juillet 2015, in Pour raisons de santé - La médecine et les faits. Sommaire
"Dans les années 1960, sous la présidence de Richard Nixon, l'administration américaine avait décrété la « guerre contre le cancer ». La promesse était « dans 10 ans, on aura gagné ». Beaucoup, beaucoup d'argent a été dépensé. Tout n'a certes pas été inutile, mais enfin cette guerre n'a pas été gagnée, de toute évidence" - Jean-Marc Lévy-Leblond, décembre 2015
La méthode scientifique, Nanomédecine : un médecin dans ma cellule, France Culture, 7 mars 2018 ("malgré ces promesses, bientôt 20 ans après ses débuts, le miracle médical prophétisé n’est pas encore advenu")
Documents plus "spécialisés" ou portant sur un aspect ciblé (voir aussi nos pages exclusivement dédiées aux Nano et médicaments et Nano et dentisterie) :
CERTOP, IMH, Cirimat, IPBS, Diabète Lab de la Fédération Française des Diabétiques, Association des Jeunes Diabétiques de Midi-Pyrénées, Projet de recherche : NanoBrique « Nanotechnologies, bénéfices et risques » – rapport final, patch de délivrance transdermale de l’insuline pour les diabétiques, utilisant les propriétés conductrices des nanotubes de carbone pour électro-stimuler la peau afin de la rendre temporairement perméable à l’insuline, janvier 2019
NanoTransMed : "Innovations en Nanomédecine: du diagnostic à l'implantologie", programme de recherche européen impliquant des scientifiques allemands, français et suisses de la région du Rhin Supérieur
Les publications du laboratoire canadien de biomatériaux pour l'imagerie médicale (BIM) informent sur l'usage de nanoparticles de silice et d'oxyde de gadolinium
CERTOP, IMH, Cirimat, IPBS, Diabète Lab de la Fédération Française des Diabétiques, Association des Jeunes Diabétiques de Midi-Pyrénées, Projet de recherche : NanoBrique « Nanotechnologies, bénéfices et risques » – rapport final, patch de délivrance transdermale de l’insuline pour les diabétiques, utilisant les propriétés conductrices des nanotubes de carbone pour électro-stimuler la peau afin de la rendre temporairement perméable à l’insuline, janvier 2019
Frédéric Lagarce, professeur de biopharmacie et praticien hospitalier à Angers, janvier 2019 : Un article publié dans Nature Nanotechnology montre que les nanoparticules de dioxyde de titane, de silice et d'or peuvent induire des modifications de l'endothélium et donc une fuite de cellules tumorales, à l'origine de métastases. "Ce qui est intéressant / original c'est de montrer un risque potentiel des nanotechnologies dans le traitement des tumeurs alors que ces technologies sont souvent présentées comme la réponse pour améliorer les performances des anticancéreux. Il faudrait maintenant vérifier si ces modification endotheliales sont aussi retrouvées avec les nanoparticules polymères ou lipidiques, beaucoup plus utilisées pour encapsuler des actifs et cibler les tumeurs. Si cela était malheureusement le cas, toute la stratégie des nanomédecine (très orientée cancer) serait remise en cause".
La Tête au carré, Le transhumanisme ou l'homme augmenté, émission radio avec Jean-Michel Besnier, philosophe, Didier Coeurnelle de l'association Technoprog', Miroslav Radman, biologiste cellulaire et Sophie Coisne du magazine La Recherche, 20 mai 2015
Ce site est édité par l'association Avicenn qui promeut davantage de transparence & de vigilance sur les nanos.
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