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Brèves sur le thème "nano et santé au travail"
Brèves sur le thème "nano et santé au travail"
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout février 2022
Cette sélection compilée pour notre rubrique "Nanomatériaux et Santé au travail" a vocation à être progressivement complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. 2 mars 2022 : Dioxyde de titane "ultrafin" : mise à jour des données toxicologiques par l'INRS
La fiche toxicologique n°291 de l'INRS nouvellement mise à jour sur le dioxyde de titane présente des informations et recommandations sur les formes micro- et nanométriques du TiO2 : utilisations, propriétés physiques, propriétés chimiques, valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP), méthodes d'évaluation de l'exposition professionnelle, toxicocinétique - métabolisme, toxicité et génotoxicité, effets cancérogènes, effets sur la reproduction, réglementations et recommandations.
En savoir plus ici. 18 février 2022 : Silices, risques et santé au travail : le point par l'INRS
L'INRS a publié une fiche pratique de sécurité sur les silices amorphes, leur fabrication et utilisation, leurs propriétés et dangers, ainsi que les mesures de prévention & protection à mettre en oeuvre.
En savoir plus ici et là. 17 février 2022 : Prévention des risques en santé au travail : un nouveau document sur les perturbateurs endocriniens et les nanomatériaux
En région Centre-Val de Loire, une démarche partenariale* a été mise en place visant à "Mieux connaître les perturbateurs endocriniens (PE) et les #nanomatériaux (NANO) pour mieux prévenir les risques sur les lieux de travail". Un document de synthèse, publié ce jour et destiné en priorité aux préventeurs, présente et commente les différentes étapes, les résultats obtenus et propose une démarche détaillée pour repérer et prévenir les expositions aux PE et NANO en milieu professionnel.
* SISTEL ; DREETS Centre Val de Loire ; Apst37 ; AISMT36 ; CIHL45 ; CARSAT Centre Val de Loire ; MSA Beauce Cœur de Loire ; SAN T BTP ; Oppbtp Centre-Val de Loire 1 décembre 2021 : Comment recruter davantage de salarié·es dans la cohorte Epinano ?Dans un article publié ce jour par la Revue d’anthropologie des connaissances sur la base d'une enquête menée en 2019-2020, deux sociologues mettent en lumière le rôle des tensions institutionnelles et organisationnelles dans les difficultés de mise en oeuvre d'EpiNano, le dispositif de surveillance épidémiologique des travailleurs potentiellement exposés aux nanomatériaux : les objectifs de Santé Publique France (davantage axés sur la recherche et l'épidémiologie) ne sont pas nécessairement en phase avec ceux du Ministère du Travail (davantage porté sur la surveillance des risques professionnels, réalisée sur le terrain par les Médecins régionaux inspecteurs du travail - Mirt).
Interrogée par AVICENN sur l'état du dispositif fin 2021, Santé publique France a indiqué qu'au vu du faible nombre d’établissements participants (moins 20) et de travailleurs enregistrés (moins de 400), la société Ipsos a été mandatée, depuis septembre dernier, pour assurer le recrutement des établissements et le suivi du processus de collecte de données. Les résultats sont attendus courant 2022.
En l'absence d'une hausse significative de nouvelle recrues "volontaires", AVICENN plaide pour rendre automatique l'inscription des entreprises dans EpiNano dès lors qu'elles remplissent une déclaration r-nano pour les nanomatériaux concernés (nanotubes de carbone, nanoparticules de dioxyde de titane et/ou de silice à ce stade).
En savoir plus ici. 29 septembre 2021 : WANTED : Entreprises utilisatrices de silice soucieuses de la santé de leurs travailleurs
Les silices amorphes synthétiques (SAS), qui arrivent en 2ème position des substances nanoparticulaires produites et importées en France, peuvent entraîner des risques pour la santé des travailleurs qui y sont exposés de façon chronique. L'INRS recherche toujours des entreprises qui utilisent ces silices amorphes pour mieux analyser ces risques. Après un premier appel lancé il y a deux ans et demi, il vient de relancer un nouvel appel aux entreprises dans le n° 167 de la revue Références en santé au travail publié ce mois-ci. Les secteurs concernés sont très variés : cosmétique, pharmacie, alimentaire, papier et carton, caoutchouc, plastique, encres et peintures, vernis, colorants, pigments, colles, etc.
Plus d'infos ici et là. 13 juillet 2021 : Retour sur les actions concernant les nanomatériaux dans le 3ème Plan santé au travail 2016-2020
Plusieurs actions concernant les nanomatériaux sont listées dans le Bilan du 3ème Plan santé au travail 2016-2020 :
un kit d’aide au repérage du risque nano et un wébinar réalisés par le groupe de travail nano en régional Auvergne Rhône-Alpes (Direccte, Carsat, services de santé au travail, avec la participation du CEA et CFDT)
les lettres d’informations Nano réalisées par le groupe nano de la région Bourgogne Franche-Comté (services de santé au travail volontaires, l’OPPBTP, Direccte)
l’étude et le suivi des expositions aux nanomatériaux en lien avec le plan national santé environnement 4 (PNSE 4) avec notamment une meilleure exploitation à terme de la base R-Nano
En savoir plus ici. 21 mai 2021 : Enjeux et risques nano pour la santé dans le secteur du bâtiment
Lors d'une conférence organisée par Envirobat Grand Est le 20 mai, Myriam Ricaud (INRS) a présenté les risques pour la santé des nanomatériaux utilisés dans le bâtiment et les moyens de s’en protéger en milieu de travail. La conférence est disponible en replay.
En savoir plus ici. 20 mai 2021 : Repérage des perturbateurs endocriniens et des nanomatériaux en Centre - Val de Loire
Les préventeurs de la région Centre-Val de Loire publient les résultats d’une étude de repérage des perturbateurs endocriniens et des nanomatériaux menée en milieu professionnel sur 2019-2020, dans le cadre du 3ème plan régional de santé au travail (PST3). Cet état des lieux est mis à votre disposition pour mieux prévenir et tracer les expositions à ces risques émergents. Sur l’échantillon étudié, 55 % des entreprises utilisent les substances visées (PE, NANO - confirmés ou potentiels), voire les deux. Vous trouverez l’ensemble des informations nécessaires pour vous interroger à votre tour sur la présence de ces substances dans votre entreprise.
En savoir plus ici. 20 mai 2021 : Rencontre scientifique sur les microplastiques et nanomatériaux
La "rencontre scientifique sur les microplastiques et nanomatériaux", organisée en ligne par l'ANSES et l'ANR, a présenté un panorama des travaux de recherche financés par ces agences dans ces domaines sur le champ de la santé et de l'environnement. Y ont été évoquées les sources d’exposition à ces particules, la surveillance de leur présence dans l’environnement ainsi que leurs conséquences sur les écosystèmes et la santé humaine. En fin de journée, un panel d’experts s'est livré à un échange portant sur "Micro/nano : entre futilité et utilité".
Parmi les 1300 inscrits, AVICENN est intervenue pour rappeler qu'il y a quinze ans, les questions mentionnées lors du colloque se posaient déjà. En 2021, quelques millions d'euros plus tard, on bute toujours sur les mêmes difficultés à évaluer l'exposition humaine et environnementale aux nanos ! Les connaissances présentées par les chercheur·es, bien que très riches et essentielles, font état de très nombreuses incertitudes encore. Et pourtant, plus de 400 000 tonnes de nanomatériaux (au moins) sont produites et importées chaque année rien qu'en France. A part le E171, il y a peu de restrictions de nanomatériaux (ou alors non respectées), le principe "no data, no market" n'est pas appliqué. Le PNSE 4 permettra-t-il d'accroître la transparence et la vigilance sur les nanomatériaux ? L'enregistrement des présentations est disponible sur le site du colloque. 18 mai 2021 : Nanoparticules d'argent : pas plus 0,9 μg/m3 sur 8 heures pour protéger la santé des travailleurs
En raison des effets néfastes sur les poumons et le foie des nanoparticules d'argent, l'Institut national américain de santé au travail (NIOSH) a établi une recommandation de valeur limite d'exposition professionnelle (VLEP) pour les nanoparticules d'argent de 0,9 μg/m3 comme concentration moyenne pondérée sur 8 heures.
Plus de détails dans le rapport intitulé Health Effects of Occupational Exposure to Silver Nanomaterials et dans notre Dossier "Nanomatériaux et Santé au travail". 27 avril 2021 : Evaluation de la performance du DISCMini par l'INRS
L'appareil DISCmini compte parmi les seuls dispositifs permettant la mesure en temps réel de l'exposition individuelle aux aérosols de nanoparticules. Dans la note technique du n°262 de la revue Hygiène et Sécurité du travail de l'INRS sont résumés des travaux menés en laboratoire par l'INRS sur treize appareils et une large gamme d'aérosols d'essais visant à mesurer les performances métrologiques de cet appareil. Au final, cet instrument tend à surestimer la concentration de 30 à 100% et à sous-estimer le diamètre des particules de 20 à 30%. L'INRS invite les utilisateurs à avoir une observation critique vis-à-vis des données qui en sont issues, en abordant notamment la question du traitement et de l'interprétation des données.
En savoir plus ici. 4 mars 2021 : Nanoparticules de dioxyde de titane : pas plus de 0,80 µg/m3 sur 8 heures pour prévenir les cancers professionnels
Avec 17 000 tonnes produites ou importées chaque année en France (selon les déclarations des industriels), le dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire est l’un des nanomatériaux les plus utilisés dans différents secteurs industriels : peintures, vitres, cosmétiques, plastiques, textiles, etc. De nombreux travailleurs y sont donc exposés, avec un risque d'inflammation pulmonaire susceptible d’entraîner l'apparition de cancers. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publie aujourd'hui ses préconisations de valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) pour renforcer la prévention des risques pour les travailleurs exposés aux nanoparticules de TiO2 par inhalation : VLEP-8h de 0,80 µg/m3 et VLCT-15 min pragmatique de 4 µg/m3.
En savoir plus ici et là. 23 janvier 2021 : Nanomatériaux et santé au travail : deux synthèses
Des chercheurs de différents organismes français ont rédigé une synthèse pré-publiée dans les Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement : intitulée "Les nanomatériaux manufacturés dans l’environnement professionnel : un aperçu de l’état de l’art", elle rappelle que "la veille sanitaire est incontournable pour fournir des données probantes concernant les risques pour la santé des travailleurs exposés aux nanomatériaux ainsi que pour évaluer de manière indirecte les mesures de prévention adoptées par les employeurs". Et conclut que, "dans un contexte d’incertitude scientifique et d’expositions professionnelles peu caractérisées, une série d’actions de prévention est nécessaire et urgente à mettre en place".
Quelques jours plus tôt, l'INRS a également publié une brochure intitulée "Les nanomatériaux manufacturés - Définitions, effets sur la santé, caractérisation de l'exposition professionnelle et mesures de prévention", qui fait le point sur les caractéristiques et les applications des nanomatériaux manufacturés, les connaissances toxicologiques actuelles, les outils de caractérisation de l'exposition professionnelle et les moyens de prévention.
En savoir plus ici. 22 décembre 2020 : Nanomatériaux : retours d'expérience en santé au travail en Nouvelle Aquitaine
La Lettre d'information du Groupe Nano PRST3 présente les retours d'expérience du réseau de correspondants "nano" animé par la DIRECCTE Nouvelle Aquitaine dans le cadre du Plan régional santé travail : repérage des salariés exposés et des dangers ; caractérisation et traçage des expositions ; rattachement au dispositif national EpiNano ; amélioration des connaissances ; informations et préventions du risque... Autant d'exemples inspirants - pour les services de santé au travail, équipes de médecins et infirmiers et autres intervenants en prévention des risques professionnels - à poursuivre et décliner dans d'autres entreprises et régions !
En savoir plus ici. 16 novembre 2020 : Rappels sur les conditions d'efficacité des équipements de protection individuelle vis-à-vis des nanomatériaux
Dans son magazine Travail & Sécurité de novembre, l'INRS refait le point sur les conditions d'efficacité des équipements de protection individuelle vis-à-vis des nanoparticules. L'efficacité des appareils de protection respiratoire (APR) est accrue pour les particules dont la taille est inférieure à 100 nm, à condition que les efforts physiques du travailleur ne soient pas trop intenses (auquel cas les masques à ventilation assistée doivent être privilégiés) et que les masques soient correctement ajustés sur le visage. 22 octobre 2020 : Appel à projets de recherche sur les nanomatériaux et nanoparticules
Les nanomatériaux et nanoparticules sont au programme de l'appel à projets de recherche 2021 en environnement, santé, travail de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publié aujourd'hui. Les projets de recherche sont sélectionnés pour leur originalité et leur qualité scientifique et doivent conduire au renforcement des connaissances notamment sur des points critiques en évaluation ou gestion des risques sanitaires et pour les écosystèmes afin d’éclairer, in fine, les décideurs dans leurs politiques publiques en la matière. Les lettres d'intention sont à envoyer avant le 15 décembre 2020. 8 octobre 2020 : Nanotechnologie, une nouveauté pas si anodine, vidéo de sensibilisation par la Fgmm
Dans une vidéo mise en ligne ce jour, Johnny Favre, Secrétaire national de la Fédération en charge de la Santé et vie au travail, résume les revendications de la fédération générale des mines et de la métallurgie (FGMM - CFDT) en matière de nanos : la révision des seuils de nanoparticules et l’application du principe de précaution ; le contrôle du bon enregistrement et du bon étiquetage des nanomatériaux, un registre R-Nano européen, une autorisation préalable à la mise sur le marché des nanomatériaux, ainsi que l’évaluation des risques en utilisant mieux le Document unique d’évaluation des risques (DUER). Autant de mesures discutées lors de la journée de sensibilisation organisée par la Fgmm en janvier 2019 à laquelle Avicenn avait participé. septembre 2020 : Outils d'aide au repérage et à la prévention des nanos en entreprise
La revue Plastilien de septembre, publiée par Allizé Plasturgie - Polyvia, consacre un article aux nanomatériaux. Intitulé "Prévenir les risques liés aux nanomatériaux manufacturés", il a été rédigé par Myriam Ricaud de l'INRS et Catherine Wilhelm, de la Carsat Rhône-Alpes. 29 septembre 2020 : Outils d'aide au repérage et à la prévention des nanos en entreprise
Lors d'un wébinaire organisé dans le cadre du Salon Préventica de Lyon, des outils d'aide au repérage et à la prévention des nanomatériaux en entreprise ont été présentés par le groupe "nano" du plan régional santé au travail (PRST3) d'Auvergne Rhône-Alpes, dont un Kit sous forme de dépliant déjà en ligne. Des documents complémentaires devraient être publiés prochainement.
En savoir plus ici et là. 26 juin 2020 : A partir de 2021, des informations spécifiques aux nanoformes dans les fiches de données de sécurité
La Commission européenne a publié au Journal officiel de l'Union européenne un règlement n°2020/878 qui modifie l'annexe II du règlement REACH sur les exigences relatives à l'élaboration des fiches de données de sécurité (FDS). Suite à l'enregistrement des nanoformes dans REACH requis au 1er janvier 2020, des informations spécifiques aux nanoformes vont devoir être fournies dans les FDS à compter du 1er janvier 2021:
la FDS devra mentionner dans chaque rubrique pertinente si elle concerne des nanoformes et, le cas échéant, préciser lesquelles, et relier les informations de sécurité pertinentes à chacune de ces nanoformes
la FDS devra indiquer les caractéristiques des particules qui définissent la nanoforme et, en plus de la solubilité dans l’eau, la vitesse de dissolution dans l’eau ou dans d’autres milieux biologiques ou environnementaux pertinents
en ce qui concerne les nanoformes d’une substance à laquelle le coefficient de partage n-octanol/eau n’est pas applicable, il y a lieu d’indiquer la stabilité de la dispersion dans différents milieux
pour les solides, la taille des particules [diamètre équivalent médian, méthode de calcul du diamètre (sur la base du nombre, de la surface ou du volume) et la fourchette dans laquelle cette valeur médiane varie] devra être indiquée ; d'autres propriétés peuvent également être indiquées, telles que la répartition par taille (par exemple sous la forme d’une fourchette), la forme et le rapport d’aspect, l’état d’agrégation et d’agglomération, la surface spécifique et l’empoussiérage.
En savoir plus ici. 17 avril 2020 : Le réseau d’acteurs issu de l’action"nanoparticules" du PRST3 de Bourgogne-Franche-Comté a publié une 3ème lettre d'information sur les nanoparticules, portant sur leurs effets sur la santé (effets avérés et suspectés). Elle met en évidence le besoin de stabiliser les connaissances sur les nanomatériaux et documenter l’évaluation des risques afin de mettre en place les moyens de prévention adéquats, notamment en tenant compte de voies de pénétration possibles. En savoir plus ici et là.
31 mars 2020 : Dans le numéro 161 de la revue Références en Santé au travail de l'INRS, l'article "Noir de carbone nanostructuré : vers une valeur limite d'exposition professionnelle" propose une démarche pour l'évaluation de l'exposition à ces aérosols ainsi que les principales mesures de prévention à recommander. En savoir plus ici.
2 mars 2020 : L'INRS a mis en ligne une vidéo résumant les conclusions de son étude sur les appareils de protection respiratoire : ces derniers sont efficaces vis-à-vis des nanoparticules, à condition que l'ajustement du masque sur le visage soit adéquatement effectué. Ainsi, un masque mal ajusté peut avoir une efficacité divisée par cent. En savoir plus ici.
24 février 2020 : Un article scientifique paru dans la revueEnvironmental Researchpropose un tour d'horizon des connaissances actuelles sur l'exposition professionnelle aux nanoparticules dans l'industrie céramique et leur impact sur la santé humaine (sources possibles et scénarios d'exposition, méthodes existantes d'évaluation et de surveillance dans l'environnement de travail, valeurs de référence proposées, ...). Le potentiel toxicologique de nanoparticules (intentionnelles et non intentionnelles) identifiées dans l'environnement de travail de l'industrie céramique est discuté sur la base des preuves existantes provenant des études de toxicité in vitro et in vivo par inhalation.
15 janvier 2020 : Un compte rendu du colloque sur "Les nanomatériaux dans l'entreprise" organisé en décembre 2019 par la Direccte et la Dreal des Pays de la Loire a été publié sur le site du Plan régional santé environnement 3. Parmi les intervenant·es figuraient des représentants du Ministère de la Transition écologique et solidaire, du Ministère du travail, de Santé publique France, de Sun Chemical, d'Hutchinson et d'Avicenn.
9 janvier 2020 : Le site Actu Environnement relaie la mise en garde de scientifiques concernant l'illusoire protection des travailleurs agricoles : l'évaluation de l'efficacité des équipements de protection ne prend pas en compte les nanomatériaux et les effets à faible dose. La publication scientifique en anglais est en accès libre ici. Elle résulte de travaux menés par des scientifiques d'organismes principalement français (INSERM, INRAE, CNRS, EHESP, Sciences-Po, ...), mais aussi suisse, canadien, italien et brésilien.
Archives des années précédentes
Nano et Santé au travail (3a/3) : Recommandation a : Evaluer les risques et surveiller les émissions de nanoparticules sur les lieux de travail
Nano et Santé au travail (3a/3) : Recommandation a : Evaluer les risques et surveiller les émissions de nanoparticules sur les lieux de travail
Les progrès en matière d'instruments et d'outils de nanométrologie permettant de mieux quantifier l'exposition des travailleurs aux nanomatériaux sont très récents et demandent encore à être affinés.
Des méthodes qualitatives et des outils d'analyse existent néanmoins pour contrôler la présence de nanomatériaux dans l'air et peuvent déjà être déployés afin de restreindre l'incertitude associée à l'évaluation du risque d'exposition professionnelle aux nanomatériaux. La plupart nécessitent le recours à un (voire des) expert(s).
L'approche de gestion graduée des risques ("control banding")
Cette méthode dite de "control banding" est utilisée lorsqu'il y a incertitude sur le danger des substances chimiques manipulées et sur le niveau d'exposition des travailleurs. Depuis plusieurs années, elle a fait l'objet d'adaptation au cas particulier des nanomatériaux2.
On parle aussi de "matrice de criticité" : elle vise à classer les postes de travail par niveau de risque en croisant :
le niveau de danger du nanomatériau manipulé au poste de travail
avec le niveau d'exposition au nanomatériau à ce poste.
Elle permet ainsi d'aider à décider des mesures de gestion de risque appropriées au niveau du risque de chaque poste (par exemple, confinement de la source d'émission, équipement de protection collective et/ou individuelle) :
Comme le souligne l'ANSES, cette méthode a toutefois des limites : critères insuffisants pour la bande d'exposition (pas de prise en compte de la matrice du nanomatériau ni des processus) ; pas de distinction des voies d'exposition / compartiments environnementaux ; pas d'évaluation des incertitudes3.
Par ailleurs, cette approche ne vaut qu'en conditions normales au poste de travail mais ne prend pas en compte les scénarios accidentels (explosion, incendie, perte de confinement, épandage accidentel).
Une méthode complémentaire a été proposée fin 2014 - début 2015 par des chercheurs de différents organismes français (INERIS, CEA, INRS, InvS, ...) dans le cadre du partenariat "Quintet ExpoNano"4. Elle vise à faciliter le repérage des postes de travail potentiellement exposant aux nano-objets, leurs agrégats ou agglomérats (NOAA) dans les entreprises mettant en oeuvre des nanomatériaux manufacturés :
Présentée comme "simple et non instrumentale" (sans prélèvement ni mesure de l'aérosol), elle a été conçue pour des épidémiologistes (dans le cadre d'EpiNano), mais peut servir à l'ensemble des acteurs en santé au travail dans un but d'évaluation et de gestion de risques en rapport avec les nanomatériaux au sein des entreprises.
Elle comprend notamment l'étude des plans de l'établissement et une visite des locaux, avec l'observation des postes de travail concernés par l'émission d'aérosols de NOAA, l'étude des techniques employées, etc.
Au final, le niveau d'exposition à chaque poste de travail est estimé, ce qui rend possible la mise en oeuvre de l'approche de gestion graduée des risques ("control banding").
2015 : L'approche intégrée pour une conception et une manipulation sécuritaires des nanomatériaux (IRSST, Arkema, Raymor)
L'institut canadien de recherche en santé et en sécurité du travail (IRSST) a publié en juillet 2015 un rapport sur l'outil d'évaluation qu'il a développé, permettant d'intégrer en priorité les caractéristiques chimiques comme la réactivité des nanoparticules et l'interaction des nanoparticules avec le matériel biologique, pour ainsi établir une limite dusage d'un type de nanoparticule évalué. Il est issu d'un travail réalisé notamment avec Arkema.
Pour les travailleurs exposés de façon "passive" : la méthode ERS Nano (ANSES)
Des défis se posent pour quantifier correctement les nanoparticules présentes dans l'air.
Premier écueil : la mesure des émissions de nanoparticules est rendue difficile par l'existence d'un "bruit de fond" constitué par les particules présentes dans l'air indépendamment des nanoparticules manufacturées que l'on souhaite mesurer5.
Deuxième difficulté : la seule mesure de la concentration en masse (en mg/cm3) n'est pas suffisante pour apprécier l'exposition aux nanoparticules. Les experts recommandent en particulier d'y ajouter la mesure de la concentration en nombre de particules (/cm3), voire la concentration en surface de particules (µm2/m3), avec l'analyse de la répartition du nombre de particules en fonction de leur taille6.
Le décompte des particules de taille nanométrique est en outre rendu difficile par des phénomènes d'agglomération ou d'agrégation secondaires. Il est donc nécessaire de récolter aussi des particules plus grosses et d'examiner leur structure.
Des progrès récents ont néanmoins été réalisés, même si différentes techniques sophistiquées doivent aujourd'hui être combinées, ce qui suppose une instrumentation, très volumineuse, lourde et coûteuse.
Des améliorations sont attendues grâce aux travaux en cours dans différents organismes spécialisés7.
L'INRS notamment dispose désormais d'une installation de laboratoire maitrisée pour la génération d'aérosols d'essais (CAIMAN) qui permet d'étudier les performances d'instruments pour la mesure d'exposition.
Et le Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE) dispose de deux plateformes : la plateforme MONA dédiée à la caractérisation de nano-objets dans l’air et la plateforme CARMEN dédiée à la caractérisation de nanomatériaux.
En juin 2014, le directeur scientifique de l'INRS affirmait qu'"à l'avenir, des appareils portables mesureront les nanoparticules en suspension dans les ateliers" 8.
Or dès 2015 on a pu voir arriver des instruments portatifs, relativement simples d'utilisation et moins chers que des équipements sophistiqués, notamment :
Le MPS®, instrument de caractérisation des nano et microparticules dans l'air ambiant proposé par l'INERIS et ECOMESURE.
Le NANOBADGE proposé depuis début 2015 par la société NANO INSPECT du groupe ALCEN et la Plate-forme Nanosécurité du CEA-LITEN de Grenoble : le prélèvement est effectué dans une cassette intégrée sur un préleveur compact et autonome, pouvant être porté par les opérateurs ou positionné en poste fixe ; la cassette est ensuite extraite du préleveur et analysée.
Le DiSCmini, commercialisé par Testo AG, instrument portable et individuel qui permet de mesurer en temps réel la concentration en nombre et le diamètre moyen des particules
Les échantillonneurs et détecteurs temps réel PARTICLEVER proposent de quantifier les expositions par inhalation aux substances complexes, telles les nanoparticules, nanomatériaux, fibres, matériaux avancés ou mélanges comme la pollution atmosphérique
Liste à compléter
→ L'analyse des données recueillies grâce à ces outils portables, tout comme l'interprétation des résultats, nécessitent une expertise pointue et externalisée.
Au final, le coût global de l'usage de ces outils, bien que moins élevé que pour les gros équipements existants jusqu'à présent, reste aujourd'hui peu abordable pour les PME, TPE, artisans, etc.
→ Autres interrogations : Ces outils ont-ils fiables ? Des entreprises en ont-elles déjà achetés ? Quels sont les premiers retours sur les atouts et limites de ces instruments ? Comment choisir parmi les différents modèles proposés ?
L'INRS reçoit ce type de questionnements notamment des caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) et des services de santé au travail. En 2015, puis de nouveau en 2021, l'institut a testé le DiSCmini : les résultats montrent qu'il tend à surestimer la concentration de 30 à 100% et à sous-estimer le diamètre des particules de 20 à 30%9. L'INRS invite les utilisateurs à avoir une observation critique vis-à-vis des données qui en sont issues, en abordant notamment la question du traitement et de l'interprétation des données.
D'autres appareils devraient voir le jour10.
Points de vigilance
Le débat public national de 2009-2010 avait été l'occasion pour certains acteurs de dénoncer la lenteur des pouvoirs publics à mettre en place les dispositifs de surveillance sanitaire nécessaires, contrastant avec l'aide publique conséquente déployée pour accélérer le développement et la commercialisation massifs des nanomatériaux. Depuis des progrès ont été accomplis et doivent être poursuivis, mais la vigilance reste de mise :
Quand bien même les instruments donneraient des résultats rassurants sur la présence de nanoparticules sur les postes de travail protégés, il convient, en l'absence de connaissance des dangers, de prendre toutes les mesures nécessaires pour s'assurer aussi que toutes les activités sur ces postes sont effectuées en minimisant l'exposition des travailleurs (dont celles associées à des activités de maintenance).
Le risque des expositions faibles mais chroniques doit aussi être pris en compte en mesurant les quantités cumulées.
Lettre d'information du Groupe Nano PRST3, décembre 2020 : repérage des entreprises du Limousin par l'AIST 87 ; étude de poste exposant à la silice amorphe nanométrique par l'AHII 64
"Critères pour guider la maîtrise des pics d'émission et l'exposition aux nanoparticules manufacturées aéroportées", résumé en français par Debia M et Beaudry C de l'article de McGarry P et al. "Excursion guidance criteria to guide control of peak emission and exposure to airborne engineered particles", J Occup Environ Hyg, 10(11):640-51, 2013, in Nanoparticules - maîtrise de l'exposition : concepts et réalisations, Bulletin de veille scientifique (BVS) de l'ANSES, mars 2014
NanoIndex : Assesment of individual exposure to manufactured nanomaterials by means of personal monitors and samplers (projet européen financé partiellement par l'ANR et auquel participe le CEA)
5 - Dans un bureau (non-fumeur), on peut compter 10 000 nanoparticules (voire plus) par centimètre cube d'air, en provenance de différentes sources (chauffage par combustion, circulation automobile, etc.). La concentration est encore plus élevée sur une piste d'aéroport, dans un atelier de soudure ou dans une boulangerie.
"Technique de mesure spécifique au type de substance pour la détection des nanoparticules présentes dans l'atmosphère des lieux de travail" mise au point par une équipe de l'Université Technologique de Karlsruhe (Allemagne), présentée dans le Recueil des résumés des présentations faites au colloque Nano 2011 organisé par l'INRS.
Ce site est édité par l'association AVICENN qui promeut davantage de transparence & de vigilance sur les nanos.
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