D'ici juin 2017, le gouvernement devra remettre au Parlement un rapport sur les nanomatériaux dans les médicaments et dispositifs médicaux. C'est ce que prévoit l'article 60 de la loi de modernisation de notre système de santé de janvier 2016.
Cet article introduit par Aline Archimbaud du groupe écologiste du Sénat devrait permettre de faire progresser l'information et la vigilance concernant les nanos dans le domaine médical.
Il y avait en effet, selon Les Entreprises du médicament (LEEM) début 2015, 157 médicaments de médecine humaine, 8 médicaments de médecine vétérinaire et 65 dispositifs médicaux constitués d'éléments "nano" mais très peu d'informations sur l'encadrement de leur utilisation. Or à notre connaissance, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) n'a toujours pas demandé de données issues du registre R-nano collectées dans le cadre de la déclaration obligatoire ! C'est pourtant l'un des très rares organismes à y avoir droit. Depuis son rapport de 2011 sur ce sujet, l'ANSM n'a pas communiqué sur l'utilisation des nanomatériaux dans les médicaments et dispositifs médicaux.
Pourtant les risques associés aux nanomatériaux méritent qu'une attention soigneuse leur soit apportée, faute de quoi les précautions ne peuvent être prises pour protéger les médecins, les personnels soignants ainsi que les patients contre leurs effets indésirables.
Nous avons appris par ailleurs qu'en avril 2016, des nanoparticules de métaux (manufacturées à dessein à l'échelle nano ?) avaient été détectées par le laboratoire italien Nanodiagnostics dans le vaccin Meningitec, utilisé pour combattre les méningites. Près de 700 familles françaises ont assigné en justice le laboratoire CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques), distributeur français du Meningitec, produit par le laboratoire américain Nuron. La députée européenne Michèle Rivasi a écrit à l'Agence européenne du médicament (EMA) et à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour demander la transparence quant à la présence de ces particules toxiques dans les médicaments et les vaccins mis sur le marché. L'ANSM avait annoncé la parution des résultats d'une contre-expertise en mai. Début juillet elle ne les avait pas encore communiqués.
Pour aller plus loin : Nanomédecine et NBIC dans le domaine médical : promesses et risques.
Nanotechnologies et Ethique : bibliographie
Nanotechnologies et Ethique : bibliographie
par l'équipe Avicenn - Dernier ajout décembre 2020
Cette rubrique a vocation à être progressivement complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs de l'Avicenn.
Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant des références à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr. Sommaire :
- Les Amis de la Terre dénoncent l'augmentation des inégalités entraînée par les nanotechnologies
par MD avec l'équipe Avicenn - 6 mai 2011
Les nanotechnologies sont souvent présentées comme une solution miracle à la pauvreté dans le monde. Les Amis de la Terre Australie contestent cette allégation et défendent la thèse opposée : dans un texte qu'ils viennent de publier sur leur site, ils dénoncent l'exacerbation des inégalités entre riches et pauvres suscitée par les nanotechnologies (...)
Lire l'article ici.
Débats et controverses
Très humain plûtôt que transhumain, Alain Damasio
Alain Damasio est écrivain de science fiction. Dans cette vidéo,en conférence TedX en 2014, il s'interroge cependant sur les limites humaines de la techno.
"La technologie outille nos paresses, externalise nos fatigues, notre mémoire, notre capacité à décider, vient conjurer nos peurs pas un cocon de fils communicants... Plus jamais seul ? Mais ce pouvoir technologique augmenté est en train de basculer, comme une eau qui s'infiltre dans nos gestes, en réduisant notre puissance individuelle, notre capacité à faire seul...
Dans Global Security Mag, octobre 2014 "La génomique et les thérapies géniques, les cellules souches, la nanomédecine, les nanotechnologies réparatrices, l'hybridation entre l'homme et la machine sont autant de technologies qui vont bouleverser en quelques générations tous nos rapports au monde. La question est aujourd'hui de savoir si le corps humain peut devenir piratable à cause des technologies et de quelles manières. (...) Avec la montée en puissance des neurotechnologies et l'automatisation annoncée des tâches intellectuelles, l'être humain va intégrer de plus en plus de technologies à son organisme. Quels sont les enjeux éthiques, politiques et moraux qui se posent dans cet environnement où notre cerveau va devenir un outil piratable ? En quoi la biotechnologie va-t-elle bouleverser l'humanité ? (...) ADN, Big Data, nanotechnologies, neurones, traces laissées sur Internet... seront autant d'outils permettant de procéder au « brain hacking ». (...) Nous n'en sommes heureusement pas encore là, mais de nombreuses questions devront toutefois trouver réponse si nous ne voulons pas que le futur devienne encore plus cauchemardesque que le présent."
Source : http://www.globalsecuritymag.fr/... En savoir + sur l'auteur : , très décrié, très courtisé pour des conférences qui l'enrichissent, il fait partie des SDF , ce qui signifie "sans difficultés financières" en Belgique, selon cet article du Nouvel Obs en février 2017.
Le livre de Philippe Bacqué, "Homme augmenté, humanité diminuée" paru en octobre 2017 situe également l'auteur dans le monde de la finance mondiale autour de la santé.
Peut-on échapper au syndrome de l'innovation permanente ?, Michel Blay
Paru dans CNRS Le Journal, janvier 2014 "La course permanente à l'innovation qui implique de relever de multiples défis technologiques, de la biologie de synthèse aux nanotechnologies (on peut rajouter autre chose...), conduit inévitablement à l'épuisement des ressources et à la pollution. Parallèlement, nous sommes confrontés à la solitude au travail dans l'oubli du sens des métiers et dans l'automatisation normalisée des gestes. Nous nous épuisons également. (...) L'impression que la situation est plus ou moins sans issue est liée au fait qu'il semble impossible de penser autrement qu'en termes d'innovation et de progrès technologiques. (...) Il convient, pour éviter l'épuisement, le nôtre comme celui de la nature, pour éviter notre mort qui ne sera pas durable comme le développement, de porter un nouveau regard sur le monde de l'innovation technique permanente, un nouveau regard pour sortir du cercle vicieux de l'innovation, de la fausse exigence technique qui fixe a priori notre avenir et notre destin sans nous. Que souhaitons-nous pour notre vie ? Y a-t-il nécessité à innover du côté de la biologie de synthèse, des nanotechnologies ou du énième gadget électronique ? D'autres choix ne s'imposeraient-ils pas pour notre vie dans le monde ? En un mot, comme le rappelle Hannah Arendt, nous devons « assumer, si nous l'aimons assez, la responsabilité du monde »"
Source : https://lejournal.cnrs.fr/... Michel Blay est historien et philosophe des sciences, directeur de recherche émérite au CNRS, Michel Blay préside depuis janvier 2010 le Comité pour l’histoire du CNRS.
Nanotechnologies et Santé
Nanotechnologies et Santé
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Les nanoparticules sont expressément mentionnées comme risques émergents dans la Stratégie nationale de santé 2018-2022 rendue publique par le Ministère des solidarités et de la santé fin 2017 : sont prévues des actions sur les sources de pollution qu'elles représentent et la limitation de notre exposition. Reste à voir quand et comment... Avicenn plaide pour apporter rapidement des améliorations au registre R-nano, afin que les professionnels de la santé disposent d'un outil opérationnel pour mieux cerner les expositions, afin de les réduire.
L'essentiel pour savoir... et pour agir, dans notre 2 pages d'informations, diffusé auprès des professionnels de santé
Par l'équipe Avicenn - Mise en ligne 21 mai 2019
Avicenn est sollicitée depuis plusieurs années par des organismes de formation des médecins, médecins du travail, infirmiers pour faire le point sur les impacts sanitaires et environnementaux des "nanos".
Avicenn engage en 2019 une information spécifique pour les professionnels de santé : sur la ville de Paris, avec le soutien de la Mairie de Paris, un réseau de médecins, dentistes et tous professionnels de santé est destinataire de cette fiche de deux pages, téléchargeable en cliquant ici et accompagnée de bandes dessinées à afficher à l'attention de leur patientèle :
Vous êtes professionnel de santé sur Paris ? Vous souhaitez relayer l'information ?
Vous pouvez demander votre kit d'information auprès de contact@avicenn.fr
Pour en savoir plus, consulter notre rubrique Nanomatériaux et santé
Nano et Covid-19 - Entre promesses et peurs, quelle vigilance ?
Nano et Covid-19 - Entre promesses et peurs, quelle vigilance ?
Par l'équipe Avicenn - Dernière modification avril 2021
Cette fiche a vocation à être complétée et mise à jour. Vous pouvez contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr. Sommaire
Promesses des nanotechnologies et nanomatériaux dans la lutte contre le covid-19
Le covid-19 donne lieu à une course contre la montre pour trouver et mettre au point le plus rapidement possible des dispositifs de tests, de prévention et de traitement du virus. Au sein de la communauté scientifique et industrielle, les promesses et les investissements relatifs aux apport des nanomatériaux dans la lutte contre le coronavirus sont allés croissants depuis l'émergence de la pandémie1. A titre illustratif, nous avons relevé quelques exemples d'applications (en cours de développement ou déjà commercialisées) de nanomatériaux visant à combattre le covid-19, sans prétention à l'exhaustivité :
voire même des traitements antiviraux et/ou des traitements des infections dues au covid-194
des équipements de protection individuelle avec des revêtements à base de nanoparticules - pour des masques5, blouses ou gants6 - et/ou constitués d'un tissage à base de nanofibres7
des produits désinfectants ou des revêtements de surface pour les lieux, espaces ou équipements publics8 (poignées de portes, barres et rampes dans les transports en commun, etc.)
des appareils de filtration / purification de l'air9 (à propos desquels l'Anses avait émis un message de vigilance en 201710)
Certaines de ces "promesses" - sont relayées dans les médias voire dans certaines revues académiques, sans être nécessairement très étayées11 ou sans nécessairement respecter les règles de procédure classiques des publications scientifiques. C'est le cas, plus particulièrement, de plusieurs tentatives de promotion du nanoargent dont l’efficacité contre le covid-19 n’est pas scientifiquement bien établie12.
Ceci n’exclut aucunement que des nanomatériaux puissent offrir des solutions efficaces au-delà des laboratoires. Cependant, comme pour les autres applications médicales, la vigilance doit être de mise : attention à ne pas sous-estimer la toxicité des nanomatériaux, qui demandent des garde-fous appropriés. Leurs risques pour la santé et les effets indésirables de leur dissémination à large échelle dans l'environnement ne sont ni négligeables, ni rigoureusement évalués. Sans compter que les questions posées par le recyclage ou l'élimination des nano-déchets n'ont pas de réponse étayée à ce jour.
Les enjeux ne se posent pas selon le même tempo et avec la même ampleur pour les différentes applications nano : si la mise au point et le contrôle des vaccins ou traitements médicaux demandent nécessairement un temps long, la commercialisation croissante de désinfectants et d'équipements de protection contenant des nanomatériaux (masques ou blouses par exemple) est quant à elle davantage susceptible de conduire à une exposition à grande échelle et à court terme de la population et de l'environnement. L'urgence sanitaire liée au covid-19 ne saurait faire oublier, ou conduire à contourner, toutes les questions soulevées de longue date concernant les risques associés aux nanoparticules, nanomatériaux et nanotechnologies.
Aux Etats-Unis, les pouvoirs publics ont contacté plusieurs entreprises14 et un célèbre conspirationniste propriétaire d'un site de vente en ligne15 pour leur demander de cesser de promouvoir les vertus anti-covid-19 de leurs produits à base, entre autres, de nanoargent. Quid en France et au niveau européen ?
Il y a fort longtemps que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a communiqué de façon volontariste sur le sujet "nano"16 : ses messages demeurent néanmoins d'actualité ; le recours aux nanomatériaux suppose que le bénéfice attendu soit significatif par rapport à d’autres solutions, dont la toxicité et l’écotoxicité sont mieux connues.
Reste à savoir si des actions spécifiques de surveillance sont déployées dans le contexte actuel afin de protéger les soignants, les patients et, plus largement, la population générale et l'environnement. Dès 2020, Avicenn a commencé à interroger l'ANSES, l'ANSM, le ministère de la santé, le ministère de la transition écologique et la DGCCRF.
Applications du principe de précaution concernant les nanomatériaux dans les masques
Fin 2020, l'Institut fédéral de la sécurité et de la santé au travail (BAuA) a publié un communiqué concluant que "le bénéfice d'un traitement virucide / antiviral des masques n'ayant pas encore été prouvé et leur sécurité n'ayant pas été vérifiée par les autorités, le BAuA s'abstient de recommander l'utilisation de tels masques"17.
En janvier 2021, dans un courrier publié en ligne18en association avec douze autres ONG européennes, Avicenn a sollicité des clarifications auprès de l'agence européenne des produits chimiques (ECHA) sur le cadre réglementaire et les mesures de gestion des risques en place au niveau européen sur ces questions. La réponse de l'ECHA, datée du 10 février19, confirme que les contrôles du respect du Règlement Biocides relèvent des Etats membres et souligne que seules deux substances actives sont actuellement autorisées à l'échelle nano comme désinfectants ou conservateurs (argent pour les types de produits 2, 5 et 9) et argent adsorbé sur du dioxyde de silicium pour le type de produits 9), mais qu'une décision de non-approbation du nanoargent devrait être adoptée dans un futur proche. Dans son billet en ligne, l'ONG Health Care Without Harm (HCWH) réitère le constat dressé préalablement : la réglementation des articles traités aux nano/biocides ne suit pas la vitesse de développement des nouveaux produits et ne garantit pas leur sécurité20. Les ONG cherchent encore à clarifier certains points confus au niveau de la réglementation et à avoir plus d'informations sur la surveillance du marché par les Etats membres.
Retrait de masques contenant des nanoparticules de TiO2 et d'argent en Belgique
Le 23 février 2021, la presse belge a révélé qu'un rapport (alors confidentiel mais rendu public ensuite) de l'institut de santé belge Sciensano montre que les masques distribués par le gouvernement en 2020 comportent des nanoparticules d’argent et de dioxyde de titane. Deux chercheurs de l’Université catholique de Louvain, Alfred Bernard et Dominique Lison, expliquent pourquoi l'inhalation de ces nanomatériaux est à éviter21. Par précaution, en attendant les résultats d'une étude plus poussée (en cours, menée par Sciensano et VITO), les autorités ont recommandé de ne plus les distribuer ni les porter, sur la base de l'avis du Conseil supérieur de la santé belge (CSS) qui a recommandé de "ne pas utiliser de textiles contenant du dioxyde de titane dans la fabrication des masques buccaux" et de ne "pas utiliser les stocks de masques Avrox".
Retrait de masques contenant du graphène au Canada
Un mois plus tard, c'est au Canada qu'une situation similaire a vu le jour, avec l'annonce du retrait par les autorités des masques "Metallifer" SNN200642 gris et bleu contenant du graphène "nanoformé" préalablement distribués au personnel de l’éducation, des garderies et de la santé 22 : "compte tenu de l’absence de données probantes fournies par les fabricants pour appuyer l’utilisation sécuritaire et efficace des masques recouverts de graphène nanoformé, Santé Canada juge inacceptables les risques liés à ces instruments médicaux" et a notamment demandé aux entreprises qui les ont vendus d’en cesser immédiatement la vente et de lancer un rappel pour demander que les masques concernés soient retournés ; en raison des risques associés au graphène, Santé Canada a également "entrepris un examen de l’innocuité concernant l’utilisation de matériaux de graphène nanoformé dans les masques faciaux et demandé que les fabricants fournissent des renseignements supplémentaires à l’appui de cette évaluation".
Le 7 avril 2021, quatre ONG ont envoyé une lettre ouverte aux représentants d'institutions européennes (Parlement et Commission ainsi que l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA)) pour demander le retrait des masques contenant du graphène, commercialisés en Europe également.
A suivre donc...
En vertu du principe de précaution, la recherche doit continuer en démontrant sa capacité à trouver des solutions (vraiment) efficaces mais aussi à maîtriser les risques des applications projetées.
Peurs (et rumeurs) autour des nanoparticules dans les vaccins et tests PCR
Dans le cadre de sa veille, l’association Avicenn a observé depuis la crise sanitaire du Covid-19 une augmentation très significative, sur les réseaux sociaux, des craintes et de certaines fake-news23 alertant sur l'utilisation prétendument délibérée de nanoparticules, dans les vaccins (et de façon plus transitoire, à l'automne 2020, dans les tests PCR), dont le but "caché" serait de tracer, voire d’asservir ou même éliminer une partie de la population (avec la 5G parfois invoquée comme outil d’activation à distance). Comment aider le grand public à démêler le vrai du faux ? Si quelques efforts de fact-checking sont réalisés24 et nécessaires25, leur efficacité est-elle d'avance condamnée à n'être que marginale26 ? En tout état de cause les nanoparticules lipidiques présentes dans les vaccins développés par Pfizer/BioNtech, Moderna et Novavax notamment ont pour seules fonctions d’encapsuler et de protéger l’ARN messager ou de véhiculer l’antigène jusqu’aux cellules. Ceci étant dit, il persiste un vrai besoin de réponse des autorités sanitaires concernant les interrogations, plus anciennes et légitimes, sur la présence et l’innocuité des nanoparticules – métalliques principalement – potentiellement présentes dans certains autres vaccins « classiques » par contamination non volontaire, ou dans des vaccins en cours de développement sans lien avec le covid-1927.
Masques de protection respiratoire et risques biologiques, INRS, 2021 : "les masques revendiquant une activité virucide sans qu’elle ait été correctement prouvée, et pour lesquels le traitement biocide n’a pas fait l’objet d’une évaluation des risques qu’il est susceptible de faire courir au porteur, n‘apportent pas de plus-value par rapport aux masques non traités comme moyen de lutte contre la transmission de la COVID-19".
Particules d’argent – Tueuses de coronavirus ?, Analyse de Virginie Monnier, Maîtresse de conférences en chimie, Institut des Nanotechnologies de Lyon (INL), Ecole Centrale de Lyon, 6 novembre 2020
[Tribune] Non aux virucides toxiques !, Label Vie, ASEF (association Santé environnement France), RES (Réseau Environnement et Santé), Acepp, Ufnafaam, FNEJE, 19 mai 2020
2 - Quelques exemples de (pistes de) tests ou dépistages faisant intervenir des nanomatériaux :
en français :
Un test salivaire délivre son résultat en 5 minutes sur smartphone, Info Protection, 16 février 2021 : "la MedTech Grapheal met au point un test qui, grâce au graphène polymère, détecte le virus en cinq minutes. Les résultats du test arrivant directement sur le smartphone de l’utilisateur"
Un nouveau test de dépistage rapide, Ecole polytechnique de Bruxelles, 17 décembre 2020 : "Des chercheurs de l’Université Libre de Bruxelles ont développé un test de dépistage rapide utilisant des nanoparticules d’argent. La méthode a été testée sur les anticorps de COVID-19. Les avantages des nanoparticules d’argent sont qu’elles permettent de réaliser des tests moins chers et plus sensibles que ceux réalisés avec des nanoparticules d’or."
3 - Quelques exemples de (pistes de) vaccins faisant intervenir des nanomatériaux :
en français :
Nanoparticules et vaccins contre le Covid-19 : cinq questions pour démêler le vrai du faux, Assma Maad, Le Monde, 11 décembre 2020 : dans les vaccins développés par Pfizer/BioNtech et Moderna, l’ARN messager est véhiculé dans des nanoparticules lipidiques (de la graisse) qui permettent de l’encapsuler et de le protéger de la destruction une fois dans l’organisme ; quant au candidat vaccin développé par Novavax, les nanoparticules sphériques de lipides servent, non pas pour mettre l’ARN, mais l’antigène afin qu'il parvienne directement aux cellules importantes pour l’induction de la réponse immunitaire.
Thread : comment fonctionne le vaccin à ARNm de #Moderna ?, Thibault Fiolet, 17 novembre 2020 : "L'ARNm du vaccin est enveloppé dans une nanoparticule lipidique, appelée liposomes. Ces vésicules artificielles se composent d’une ou de plusieurs bicouches de lipides entourant un noyau aqueux. C'est de l'eau et de l'huile grosso modo à taille nano (1 et 100 nanomètres)"
Vaccins : tout tenter contre le coronavirus, Les Echos, 16 juin 2020 : "La fraction d'ARN correspondant à la partie immunogène du virus est administrée dans un vecteur non viral, par exemple une nanoparticule lipidique. Ce sont les cellules humaines qui produisent elles-mêmes les anticorps. Aucun vaccin de ce type n'est commercialisé mais Moderna, CureVac et BioNTech, allié à Pfizer, misent sur cette technologie".
Face au coronavirus, l’effort international inédit pour trouver un vaccin en moins de 18 mois, Sarah Sermondadaz, Heidi News, 3 avril 2020 : Le Professeur Giuseppe Pantaleo, chef de la division d’immunologie et d’allergie du CHUV à Lausanne, propose de recourir à des nanoparticules qui permettraient de "présenter l’antigène de manière analogue au virus, en couronne sur une petite sphère de nanoparticule".
Projet ACANOV - Effet antiviral des nanoparticles ApoA1 contre le Covid-19, projet coordonné par Patrick Mavingui (Pimit / CNRS), sélectionné dans le cadre de l'appel à projets Flash Covid-19 de l'ANR, avril 2020
Masque en tissu "duo nano silver", fabriqué au Vietnam, Oshooz ("technologie allemande Silver" + "technologie japonaise en nano cuivre et argent pour résister aux fluides divers")
"Silver Nano" - Reusable nanosilver face masks : un site de vente de masques réutilisables imprégnés de nanoargent, basé semble-t-il aux Pays-Bas : "Our Highly Conductive Silver-infused fabric embeds the silver directly into the fibers rather than giving them a surface treatment this results in the use nanoparticles instead of conventional silver - nanoparticles release at the right rate to keep a thin silver film on the fabric, preventing a bacterial foothold. Nano-silver particles will not dissolve in water, but will increase their activity, and produce silver ions through slow-release, the bactericidal effect is even better" ; le fabricant prétend qu'il est en cours de test pour le covid-19 (consulté le 5 mai 2020)
Antiviral nano-coatings to be upscaled for making triple layer medical masks & N-95 respirator to combat COVID 19, Government of India, Department of Science & Technology, 24 avril 2020 : Dans le cadre du programme "Nano Mission", le Département des sciences et technologies du gouvernement indien (DST) a approuvé le soutien au développement d'un nano-revêtement antiviral mis eu point par l'Institut indien de technologie de Delhi, qui sera utilisé pour la production en grandes quantités de masques médicaux et de respirateurs N-95 dans la lutte contre le Covid-19. Ce nano-revêtement, qui associe des nanoparticules d'argent et de zinc, doit toutefois encore être testé en laboratoire pour valider son efficacité en conditions réelles.
A noter : Début mai 2020, des masques lavables et réutilisables au nanoargent étaient en rupture de stock chez le fournisseur "Protect U" au Royaume-Uni (ils sont présentés comme "antiviraux" et "résistants à 650 types de bactéries et aux gouttelettes de virus", mais pas explicitement au covid-19)
Outre le nanoargent, des nanoparticules de cuivre ou d'oxyde de zinc ainsi que du graphène sont aussi envisagées (voire déjà utilisées) pour certains masques. Voir notamment :
Une start-up israélienne lance un masque tueur de virus, France Inter, 14 décembre 2020 : La start-up israélienne Sonovia a créé un masque anti Covid-19 "utilisable pendant un an" contenant des nanoparticules d'oxyde de zinc, qui tueraient "plus de 99 % des virus et bactéries qui entrent en contact avec lui"
Antiviral nano-coatings to be upscaled for making triple layer medical masks & N-95 respirator to combat COVID 19, Government of India, Department of Science & Technology, 24 avril 2020 : Dans le cadre du programme "Nano Mission", le Département des sciences et technologies du gouvernement indien (DST) a approuvé le soutien au développement d'un nano-revêtement antiviral mis eu point par l'Institut indien de technologie de Delhi, qui sera utilisé pour la production en grandes quantités de masques médicaux et de respirateurs N-95 dans la lutte contre le Covid-19. Ce nano-revêtement, qui associe des nanoparticules d'argent et de zinc, doit toutefois encore être testé en laboratoire pour valider son efficacité en conditions réelles.
Certains masques sont juste présentés comme contenant des "nanomatériaux", sans précision sur la substance nano :
Wakamono Surgical mask, "The World’s first surgical mask applying Nano Biotech to proven effective against 99% SARS-CoV-2 and HUMAN CORONAVIRUS", Vietnam (page consultée en novembre 2020)
Active silver gloves, Polycat UK : "Lightweight & breathable cotton gloves impregnated both on the inside and outside surfaces with silver nanoparticles to provide an active barrier taking advantage of the protection silver offers against viruses & bacteria. The active silver nanoparticles will work both on your hands and the surfaces the gloves come into contact with. Currently subject to ISO testing for specific effectiveness against the COVID-19 / CORONA virus".
8 - Quelques publications ou exemples concernant des produits désinfectants ou revêtements de surface (pour les lieux, espaces ou équipements publics) contenant (ou très susceptibles de contenir) des nanoparticules :
en français :
Pochettes antibactériennes pour masque avec nanoparticules d'argent vendues sur Temps L et Confort & Vie notamment (repérées en novembre 2020)
Renforcement de l'exportation de gel désinfectant fabriqué par le Vietnam, Le Courrier du Vietnam, 21 mai 2020 : "Le 20 mai, le Centre de recherche et de développement du Parc de haute technologie de Saigon (R&D SHTP) et la société par actions Pomax ont signé un contrat de coopération sur l'usage de nano-argent dans la production de gel désinfectant, basé sur le brevet de solution d'utilité pour le gel désinfectant et la fabrication de gel DrOH de R&D SHTP. [...] Plus de 4 millions de bouteilles de 100ml de gel désinfectant des mains DrOH, produit du Centre de recherche et de développement du Parc de haute technologie de Saigon (R&D SHTP) et la société par actions Pomax, ont été exportées vers l'Europe, les États-Unis et le Canada. Dans les jours prochains, 5 millions de bouteilles continueront d'être exportés vers ces marchés."
Traitement et purification de l’air intérieur, Preventilife (France) : "De nombreuses études sur les purificateurs ont eu lieu ces dernières années et derniers mois afin de déterminer leur efficacité contre les virus et principalement le COVID-19 (sic). (...) Le nano-catalyseur AHMPP de BKM (...) contient six métaux catalyseurs rares et deux agents hydratants spéciaux qui augmentent rapidement la vitesse de réaction cinétique dans l’air. L’activité photocatalytique et donc aussi l’activité biocide ont été considérablement améliorées en réduisant la taille des particules de TiO de micro à nano. L’assemblage de constituants nanométriques est caractérisé par de grandes surfaces d’interface (grands rapports surface/volume) de l’ordre de centaines ou de milliers de mètres carrés par centimètre cube. La réduction de la taille des particules de TiO2 entraîne une augmentation de sa surface, ce qui se traduit par une amélioration de la photo-efficacité et, par conséquent, des propriétés photocatalytiques".
10 - Cf. Épurateurs d’air intérieur : une efficacité encore à démontrer, Anses, octobre 2017 : "l’Agence souligne que les données disponibles ne permettent pas de démontrer l’efficacité et l’inocuité en conditions réelles d'utilisation des dispositifs d'épuration de l'air intérieur reposant sur ces technologies".
pour des masques au nanoargent produits en Chine et promus dans les médias officiels, lesquels soulignent néanmoins que "bien qu'il existe des résultats scientifiquement étayés quant à la capacité de cette substance à tuer les bactéries, l'effet direct qu'elle pourrait avoir sur cette souche de coronavirus n'est pas établi. Les masques produits par Anxin ne sont pas censés être une réponse au COVID-19". (cf. Reusable nano-silver masks: Small factory in Zhuhai producing bacteria-killing masks , China Global Television Network (CGTN), 8 mars 2020)
pour un revêtement à base de nanoparticules de cuivre vanté par le journal Times of Israel, qui n'a pas encore été testé sur le covid-19, seulement sur des lentivirus qui appartiennent à la famille du HIV (cf. Nanomaterial Surface Coatings Could Prevent COVID-19 Spread, American Associates, Ben-Gurion University of the Negev, 5 mai 2020)
12 - Les nanoparticules d'argent ont des propriétés antibactériennes reconnues, mais pas antivirales. Elles sont néanmoins déjà appliquées par exemple sur des masques vendus pour lutter contre le coronavirus. Voir notamment la note 4 ci-dessus.
14 - Deux entreprises au moins ont d'abord été rappelées à l'ordre par la FDA pour avoir promu de l'argent colloïdal - contenant des nanoparticules d'argent - comme moyen de lutter contre le covid-19 : Colloidal Vitality LLC/Vital Silver et N-Ergetics) :
Trouve-t-on vraiment des nanoparticules dans le vaccin Pfizer ?, Thomas Deszpot, LCI, 17 février 2021 : "Des internautes soulignent que les vaccins Pfizer contient des nanoparticules, ce qui donnerait raison aux lanceurs d'alertes taxés de complotisme. Si leur présence est bien réelle, leur rôle se révèle totalement incompris"
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout juillet 2020 (Page à compléter)
Cette sélection de documents compilés pour réaliser notre Dossier Nano et Risques pour la santé a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs de l'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant des références à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr. Sommaire
NanoEHS, la base de données répertoriant les publications scientifiques sur les risques en nanotechnologies, mise à jour par the International Council on Nanotechnology (ICON) ne semble plus fonctionner (2016)
Nanomédecine, transhumanisme et NBIC dans le domaine médical : promesses et risques
Nanomédecine, transhumanisme et NBIC dans le domaine médical : promesses et risques
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout janvier 2021
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L'acronyme NBIC désigne la convergence des nanotechnologies (N) avec les biotechnologies (B), sciences de l'information (I), et sciences cognitives (C).
"De nouveaux progrès curatifs permettent encore à ceux qui n'ont pas une excellente longévité intrinsèque de grignoter quelques années de vie après 65 ans. Mais ces résultats ne sont rien au regard des mesures préventives connues sous le nom de règles hygiéno-diététiques. Celles-ci se résument à trois : la marche régulière, la restriction calorique et la suppression du tabac. Leurs résultats sont largement supérieurs à toutes les interventions pharmacologiques ou instrumentales dans la plupart des pathologies neurodégénératives, tumorales, cardio-vasculaires, infectieuses et locomotrices" - Luc Perino, extrait de "Refuser la mort peut être mortel", 8 juillet 2015, in Pour raisons de santé - La médecine et les faits. Sommaire
"Dans les années 1960, sous la présidence de Richard Nixon, l'administration américaine avait décrété la « guerre contre le cancer ». La promesse était « dans 10 ans, on aura gagné ». Beaucoup, beaucoup d'argent a été dépensé. Tout n'a certes pas été inutile, mais enfin cette guerre n'a pas été gagnée, de toute évidence" - Jean-Marc Lévy-Leblond, décembre 2015
La méthode scientifique, Nanomédecine : un médecin dans ma cellule, France Culture, 7 mars 2018 ("malgré ces promesses, bientôt 20 ans après ses débuts, le miracle médical prophétisé n’est pas encore advenu")
Documents plus "spécialisés" ou portant sur un aspect ciblé (voir aussi nos pages exclusivement dédiées aux Nano et médicaments et Nano et dentisterie) :
CERTOP, IMH, Cirimat, IPBS, Diabète Lab de la Fédération Française des Diabétiques, Association des Jeunes Diabétiques de Midi-Pyrénées, Projet de recherche : NanoBrique « Nanotechnologies, bénéfices et risques » – rapport final, patch de délivrance transdermale de l’insuline pour les diabétiques, utilisant les propriétés conductrices des nanotubes de carbone pour électro-stimuler la peau afin de la rendre temporairement perméable à l’insuline, janvier 2019
NanoTransMed : "Innovations en Nanomédecine: du diagnostic à l'implantologie", programme de recherche européen impliquant des scientifiques allemands, français et suisses de la région du Rhin Supérieur
Les publications du laboratoire canadien de biomatériaux pour l'imagerie médicale (BIM) informent sur l'usage de nanoparticles de silice et d'oxyde de gadolinium
CERTOP, IMH, Cirimat, IPBS, Diabète Lab de la Fédération Française des Diabétiques, Association des Jeunes Diabétiques de Midi-Pyrénées, Projet de recherche : NanoBrique « Nanotechnologies, bénéfices et risques » – rapport final, patch de délivrance transdermale de l’insuline pour les diabétiques, utilisant les propriétés conductrices des nanotubes de carbone pour électro-stimuler la peau afin de la rendre temporairement perméable à l’insuline, janvier 2019
Frédéric Lagarce, professeur de biopharmacie et praticien hospitalier à Angers, janvier 2019 : Un article publié dans Nature Nanotechnology montre que les nanoparticules de dioxyde de titane, de silice et d'or peuvent induire des modifications de l'endothélium et donc une fuite de cellules tumorales, à l'origine de métastases. "Ce qui est intéressant / original c'est de montrer un risque potentiel des nanotechnologies dans le traitement des tumeurs alors que ces technologies sont souvent présentées comme la réponse pour améliorer les performances des anticancéreux. Il faudrait maintenant vérifier si ces modification endotheliales sont aussi retrouvées avec les nanoparticules polymères ou lipidiques, beaucoup plus utilisées pour encapsuler des actifs et cibler les tumeurs. Si cela était malheureusement le cas, toute la stratégie des nanomédecine (très orientée cancer) serait remise en cause".
La Tête au carré, Le transhumanisme ou l'homme augmenté, émission radio avec Jean-Michel Besnier, philosophe, Didier Coeurnelle de l'association Technoprog', Miroslav Radman, biologiste cellulaire et Sophie Coisne du magazine La Recherche, 20 mai 2015
Par l'équipe Avicenn - Dernière modification janvier 2021
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L'article 60 de la loi de modernisation de notre système de santé avait prévu que le gouvernement remette au Parlement, à l'été 2017, un rapport sur les nanomatériaux dans les médicaments et dispositifs médicaux. Mais alors qu'en juillet 2018, le ministère de la santé avait annoncé sa publication prochaine, mi-2020, nous n'avions toujours aucune trace de ce rapport ! Malgré ses nombreuses relances auprès du ministère de la santé, Avicenn n'avait pas réussi à avoir plus d'infos, sinon que le rapport, réalisé par l'ANSM, serait finalisé et en cours de validation interministérielle... depuis au moins décembre 2017 ! En juillet 2020, Avicenn a donc envoyé une lettre recommandée au Premier ministre et au ministre des Solidarités et de la Santé pour réclamer la diffusion du rapport gouvernemental sur les nanomatériaux dans les médicaments et les dispositifs médicaux qui aurait dû être rendu public depuis trois ans.
Le rapport reçu le 3 août 2020 ne présente ni date ni auteur(s), ni précision sur la méthodologie, et comporte des références majoritairement anciennes et des limites importantes. Mais ses recommandations sont, elles, intéressantes et plus que jamais d'actualité : évolutions à apporter à la normalisation et réglementation pour une meilleure identification et évaluation des nanomédicaments et dispositifs médicaux ; modifications du registre R-nano convergentes avec les demandes portées par les acteurs de la précaution et de la prévention ; implication accrue de l'ANSM sur le sujet, etc.
Présence (non désirée) de nanoparticules dans les médicaments
Selon Que Choisir, "4 000 médicaments contiennent le colorant E171" composé en partie de nanoparticules de dioxyde de titane. 60 Millions de consommateurs a apporté la confirmation par des tests de la présence de ces nanoparticules dans 6 médicaments très utilisés (Efferalgan - Upsa, Spasfon - Teva, Zyrtecset - UCB Pharma, Nurofen - Reckitt Benckiser, Doliprane enfant - Sanofi, Euphytose - Bayer).
Il s'agit là de nanoparticules sans visée thérapeutique (présentes dans le pigment blanc E171, utilisé comme colorant et/ou comme opacifiant dans le pelliculage des comprimés ou dans les capsules des gélules pour ses propriétés protectrices vis-à-vis des rayonnements UV), à dissocier des "nano-médicaments", quant à eux volontairement conçus à l'échelle nano dans le but de traverser des barrières physiologiques et d'apporter des substances actives plus rapidement et/ou plus précisément dans le corps.
En juillet 2018, selon le Ministère des solidarités et de la santé en 2018, l'ANSM aurait saisi l'agence européenne des médicaments (EMA) ; des travaux seraient en cours sur l'ensemble des excipients sous forme nanométrique, entrant dans la composition des médicaments autorisés.
Interrogé par les médias, Thomas Borel, directeur des affaires scientifiques du LEEM, l'organisation professionnelle des entreprises du médicament en France, considère lui que "l'excipient E171 assure la stabilité du médicament" et qu'il est donc "indispensable", par exemple pour assurer la protection et l'ingestion du médicament"1.
Ceci dit, des marques promeuvent désormais des enrobages de médicaments sans TiO22. Et en mai 2019, Sanofi a confirmé réfléchir à substituer le dioxyde de titane de ses médicaments3.
En octobre 2020, l'association Agir pour l'Environnement a lancé une pétition "Stop titane" demandant l'élargissement de l'interdiction du dioxyde de titane aux médicaments et dentifrices.
Arnaud Pallotta et Jordan Beurton, Nanoparticules et médicaments, Festival Pint of Science, Laboratoire Cible Thérapeutiques et Formulation – CITHÉFOR (Université de Lorraine), Nancy, 27 mars 2019
CNRS, Un nanomatériau délivre des médicaments sous lumière infrarouge, Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS, CNRS/Université de Strasbourg) et Institut de chimie et procédés pour l’énergie, l’environnement et la santé (ICPEES, CNRS/Université de Strasbourg), 26 novembre 2018
Les dispositifs sont conçus et fabriqués de façon à réduire autant que possible les risques associés à la taille et aux propriétés des particules qui sont libérées dans le corps du patient ou de l'utilisateur, ou sont susceptibles de l'être, sauf si elles entrent en contact uniquement avec une peau intacte. Une attention particulière est accordée aux nanomatériaux.
Tous les dispositifs qui incorporent un nanomatériau ou qui en sont constitués relèvent:
de la classe III s'ils présentent un potentiel d'exposition interne moyen ou élevé,
de la classe IIb s'ils présentent un faible potentiel d'exposition interne, et
de la classe IIa s'ils présentent un potentiel d'exposition interne négligeable.
3 - Cf. intervention de René Labatut, Vice-président, directeur de la stratégie d’innovation technologique, Sanofi, lors du Forum NanoResp, Médicaments et vaccins : à quoi servent leurs nanoparticules ?, 20 mai 2019. En mai 2018, le plan de gestion des nanoparticules de TiO2 mis en place par Sanofi avait fait l'objet d'une présentation lors du forum SOFHYT sur les risques émergents.
Page initialement créée en janvier 2018
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