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(intro, définitions, mesures, etc.)
Produits et domaines d'application (alimentation, cosmétiques, textiles, BTP, médicaments, ...)
Réglementations (étiquetage, déclaration par les entreprises, registres nationaux, etc.)
Risques (toxicité, recherches, incertitudes, etc.) et préoccupations nano :
Notre ligne éditoriale
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Mettre les nanos au menu des Assises de l'eau 2018-2019

Mettre les nanos au menu des Assises de l'eau 2018-2019
Par DL le 24/07/2018 - dernière modification par DL le 27/11/2018Cette fiche a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Cette fiche réunit les pistes à proposer lors des Assises de l'Eau pour assurer aux acteurs de l'eau des moyens de diagnostic et d'action dès 2019.
Voir aussi Consultations des Agences de l'Eau : de novembre 2018 à mai 2019
La première étape des Assises de l’eau 2018 lancées par le gouvernement le 24 avril 2018 au congrès des maires de France est bouclée : elle concerne le "petit cycle de l'eau", c'est-à-dire la distribution après captage. La Caisse des Dépôts en a rendu compte le 17 juillet 2018 ici. Les conclusions seront disponibles fin août - début septembre.
9 novembre 2018: la seconde phase des Assises de l'eau est lancée par son comité de pilotage. Elle s’étendra jusqu’au mois de mars et sera rythmée par des ateliers sur les territoires, la réunion de groupes de travail et deux autres comités de pilotage. Elle concerne le "grand cycle de l'eau", c'est-à-dire les ressources et les milieux aquatiques. Les aspects qualitatifs et quantitatifs des ressources en eau seront abordés, "afin d’aider les territoires à être plus résilients au changement climatique". C'est l'occasion d’informer et de mettre les risques nanos au programme 2019-2024 des Agences de l'Eau.


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- Risques liés aux nanos : émergents ou émergés ?
- Débuts de réponses et questions en suspens
- On en sait assez pour agir ...
- Mais comment faire ? Propositions construites et/ou collectées par Avicenn à porter aux Assises de l'Eau
- Prévenir coûte moins cher que guérir...
- Diagnostiquer par ressource en eau
- Valider et faire connaître les méthodes d'analyses
- Budgétiser des financements nano polluants comme pour les micro polluants
- Rendre le registre R-nano opérationnel pour les acteurs de l'eau
- Inciter à géolocaliser les ventes
- Notre action vous rend service ? Dites-le nous!
- Prévenir coûte moins cher que guérir...
Risques liés aux nanos : émergents ou émergés ?
On en parle comme risques émergents depuis plus de dix ans... Au vu des quelques 450 000 tonnes de substances nanoparticulaires déclarées en France chaque année et de l'avancée des connaissances, n'est-il pas plus exact de parler de risques "émergés" ? Et de les mettre sous surveillance comme les micropolluants, les médicaments, les perturbateurs endocriniens et les plastiques ?
Déjà en 2008, l'Afssa avait formulé les recommandations suivantes concernant les nanoparticules manufacturées dans l'eau :
- Encadrer la mise sur le marché des nanomatériaux
- Mettre en place des dispositions garantissant l'absence de toute utilisation de nanoparticules par injection directe dans les nappes
- Développer des outils d'analyse pour la mesure des nanoparticules dans l'eau
- Étudier le devenir dans différents compartiments de l'environnement ; les mécanismes d'usure des verres, pneumatiques, bétons, cosmétiques pouvant contenir des nanoparticules de Ti, Sn, Se, Fe, Mn, Ce, Al... étaient les préoccupations majeures.
- Évaluer l'efficacité des filières de traitement classiques de production d'eau potable et d'épuration des eaux résiduaires
- Évaluer les modalités d'entrée dans la chaîne alimentaire via l'eau.
En 2018, dix ans après, des progrès ont été accomplis mais beaucoup reste à faire :
- La mise en marché et le relargage des nanomatériaux sont insuffisamment encadrés :
- A ce jour, la surveillance des nanoparticules dans l'eau n'est toujours pas requise par la loi et ne figure pas dans la directive cadre sur l'eau (DCE) au niveau européen.
- Les agences de l'eau ne réalisent donc pas de mesure des nanoparticules dans l'eau.
- Les nanoparticules ne sont pas ciblées explicitement par le second Plan Micropolluants 2016-2021 (substances indésirables détectables dans l'environnement à très faible concentration (micro voire nanogramme par litre) et pouvant avoir un effet négatif sur les organismes vivants).
- La France s'est toutefois dotée en 2013 du registre R-nano, mais ses données sont inaccessibles aux acteurs de l'eau.
- Entre autres améliorations, des ONG réclament qu'une procédure d'autorisation de mise sur le marché (AMM) soit instaurée pour toutes ou certaines nanoparticules, afin que la gouvernance opère en préalable aux usages
- En attendant, les fabricants (ne) s'autorégulent (pas), dans le cadre de normes... non contraignantes.
- Existe-t-il des cas d'injections directes dans les ressources en eau ? Cela reste à documenter, et nous n'avons pas d'information sur des restrictions de ces éventuels usages

- Des outils de détection et d'analyse des nanos dans l'eau sont en cours de développement ou perfectionnement (Synchrotron Soleil, laboratoire d'hydrologie de Nancy, IPGP ...).
- Quelques études tentent de mieux comprendre le devenir de certaines nanoparticules dans les sols et dans les aquifères (INERIS, BRGM, CEREGE, Suez Environnement, IRSTEA...), notamment dans l'estuaire de la Gironde, et trois bassins versants du bassin de la Seine.
- Des thèses sont en cours dans les zones ateliers concernant nos grands fleuves en France.
- Les impacts sur la faune et la flore commencent également à être explorés, avec de premiers signaux inquiétants.

→ En savoir + sur les nanos et les stations d'épuration.

⇒ Avicenn distribue cette année un millier de livres "Nanomatériaux et risques pour la santé et l'environnement - Soyons Vigilants !", auprès des acteurs de l'eau.
Les propos d’Avicenn n’engagent par la responsabilité des institutions qui ont apporté leur soutien financier à cette action en 2018 : le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire et l’Agence Française pour la Biodiversité
Débuts de réponses et questions en suspens
Ces programmes de recherche ont-ils bien pris en compte les recommandations de 2008 ? Si le dioxyde de titane semble faire partie de toutes les études, les autres éléments préoccupant les acteurs de l'eau en 2008 paraissent moins observés : que deviennent des NP contenant du Sn (étain), Se (sélénium), Fe (fer), Mn (manganèse), Ce (cérium, dont le dioxyde est un additif pour carburant diesel et anti UV dans des peintures), Al (aluminium) ?
→ En savoir + sur les usages de ces nanoparticules.
Les études sont-elles cohérentes avec les principaux tonnages que le registre R-nano a collectés depuis 2013 ?
Le bilan R-nano 2017 indique que cinq substances représentent 97 % de la masse de substances à l’état nanoparticulaire produites en France : noir de carbone, silice, carbonate de calcium, dioxyde de titane et acide silicique - sel de magnésium.
- Parmi celles-ci, le nano dioxyde de titane est le principal sujet d'études d'impacts environnementaux.
- Le dioxyde de cérium nano est cité dans une bande de tonnage de 100 à 1000 tonnes produites par an en France, auxquelles s'ajoute un tonnage de 1000 à 10 000 tonnes sous forme de mélange de dioxyde de cérium et de dioxyde de zirconium.
- Le nanoargent n'apparaît quasiment pas dans le registre R-nano, car il arrive dans des produits importés...
- Quelles nanos cibler en priorité ?
Le bilan R-nano 2017, pas plus que les précédents, n'indique pas les tonnages exacts, ni la localisation des lieux de fabrication, ni les lieux d'usage... Un résumé avec les tableaux des principales substances par bande de tonnage est en ligne sur notre site ici.
Du fait des incertitudes sur les volumes de nanomatériaux commercialisés et relargués dans l'eau, les estimations des scientifiques ne sont pas concordantes et varient en fonction des méthodes et hypothèses utilisées et des pratiques des différents pays (épandage des boues des stations d'épuration versus incinération par exemple).
La synthèse sur les micropolluants en eaux urbaines publiée en 2018 par l'ARCEAU (Association Recherche-Collectivités dans le domaine de l’eau en Ile-de-France) et l'AFB (Agence Française pour la Biodiversité) pointe les nanoparticules d’argent (antibactériennes) ou de titane ajoutées dans les peintures (comme colorant blanc ou agent auto-nettoyant). Les pratiques d'entretien peuvent être source de ces contaminations.

En 2015 au Royaume-Uni, les nanoparticules dont les concentrations étaient susceptibles d'être les plus élevées dans l'eau traitée étaient les nanoparticules de dioxyde de titane et les nanoparticules de zinc (émanant des crèmes solaires et autres cosmétiques) et les nanoparticules de silice (dentifrice, alimentation...).
La même année au Danemark cette fois, les plus fortes concentrations estimées de nanoparticules dans les systèmes aquatiques concernaient les particules de noir de carbone et de TiO2 photostable (contenu dans les crèmes solaires et non pas celui contenu dans les peintures photocatalytiques), suivies par le carbonate de cuivre (CuCO3, en supposant que son utilisation comme agent de protection du bois va s'accroître).
A contrario, les traitements des eaux conduiraient à des concentrations extrêmement faibles de nanoparticules d'oxydes de zinc (ZnO) et de nanoparticules d'argent dans l'environnement.
En France, des chercheurs ont constaté en 2013 un accroissement de la présence d'argent dans l'estuaire de la Gironde dont les causes sont encore mal connues, mais potentiellement liées à l'érosion des sols agricoles, à l'ensemencement des nuages (solution d'iodure d'argent) pour éviter les impacts de la grêle sur les récoltes de vigne et l'arboriculture, aux rejets des eaux usées des collectivités.
- Où vont les nanos ?
Différentes modélisations ont été réalisées pour tenter de quantifier les concentrations et les flux de différents types de nanoparticules manufacturées dans l'environnement, mais beaucoup reste à faire encore pour consolider ces premiers éléments.

source : ENS Lyon
En savoir + sur le relargage et devenir des nanomatériaux dans l'eau
On en sait assez pour agir ...
On en sait néanmoins assez pour agir en organisant une prévention en aval des usages (ce qui ne réduit pas le devoir de prioriser en amont les fabrications et les usages vraiment utiles !). Consomma'cteurs, faites le tri avant l'achat... si l'étiquette vous renseigne, ce qui est très rarement le cas.
En complément du site http://veillenanos.fr, le site infonano.agirpourlenvironnement vous aide dans le domaine alimentaire.
Pour les professionnels, ne développez pas futile mais pour l'intérêt général !
Des usages se sont déjà déployés (voir les inventaires - incomplets - recensés par Avicenn), sans évaluation préalable d'impacts sur la santé individuelle et collective et sur les milieux naturels.
Même pour des substances autorisées avec de longues procédures d'études et de négociations, nous avons intérêt collectivement à anticiper des seuils de pratiques pour ne pas atteindre des concentrations néfastes, en particulier sur les milieux aquatiques. Une autorisation réglementaire a toujours pour effet de démultiplier des usages et donc de mener plus rapidement au seuil où les bénéfices individuels entraînent un problème collectif...

Les actions concertées multiacteurs autour des micropolluants ont permis d'acquérir une expérience relationnelle et scientifique. Sur ce terreau, en économisant l'énergie de tous ceux qui ont déjà œuvré, greffons la préoccupation de la détection des nanoparticules les plus préoccupantes.
Le programme NanoFASE, auquel participe l'INERIS, vise à comprendre et maîtriser le comportement des nanomatériaux dans l’environnement.


Mais comment faire ? Propositions construites et/ou collectées par Avicenn à porter aux Assises de l'Eau
Prévenir coûte moins cher que guérir...
L'étude ARCEAU-AFB déjà citée mentionne les coûts élevés des traitements des eaux, notamment pour les traitements tertiaires dans les STEU (stations d'épuration des eaux usées). L'INERIS a mené une étude exploratoire qui compare les coûts d’une gestion préventive (changements d’usages, substitution) et d’une gestion curative par traitement tertiaire (nano filtration). En considérant des performances environnementales égales et bien que les incertitudes soient grandes, les résultats montrent que les coûts de traitement sont supérieurs aux coûts d’une substitution à la source des micropolluants considérés dans l’étude.
Ces limites indiquent que l’approche curative n’est pas une solution ultime et que nous avons tout à perdre, en l’état actuel des choses, à ne pas travailler sur les aspects préventifs.
Le premier acte de prévention reste de s'interroger avant fabrication sur l'utilité de disséminer des substances artificielles que nos écosystèmes et nos équipements ne sont pas en mesure d'éliminer...
Que faire ensuite ?
Diagnostiquer par ressource en eau
Diagnostiquer les apports possibles dans un milieu aquatique suppose d'avoir des informations pertinentes et géolocalisées : qui fabrique, qui vend, qui utilise, où et quand ?
Les "flux entrants" sont-ils importants ? Peut-on faire des hypothèses avec des modélisations ?
Peut-on alors prioriser ses flux selon leur incidence et confirmer la possible présence par des analyses pertinentes ?
Les coûts d'analyses ne permettent pas forcément de les mettre en routine.
Mieux vaudrait donc faire au préalable un diagnostic sur les usages pour savoir si une ressource en eau pourrait localement être concernée par tel ou tel nanomatériau indésirable.

Pistes d'actions à mener :
- Engager un diagnostic national et territorial, en synergie entre institutions chargées de la gestion de l’eau pour établir un cadre méthodologique et mutualiser les actions d’informations, diagnostic, priorisation, métrologie. Agir comme pour l’action nationale de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans l’eau (RSDE).
- Prioriser les substances et les bassins versants selon hypothèses de flux d’usages
- Faire des pronostics de rejets pour définir des sites prioritaires (voire méthodes estuaire Gironde)
- Autoriser les agences de l'eau à accéder aux données du registre R-nano
Valider et faire connaître les méthodes d'analyses
- Diffuser plus largement les méthodes d’analyses nano (cf. micropolluants).
Budgétiser des financements nano polluants comme pour les micro polluants
- Prévoir des possibilités de financement de campagnes de mesures en proposant d’ajouter les « nanos » dans l’assiette de contribution aux redevances pour pollutions émergentes. Le mécanisme fiscal existant pour les micropolluants est à élargir aux risques émergents émergés (nanos, médicaments, perturbateurs endocriniens, plastiques)
- Une taxation des fabricants et utilisateurs des nanomatériaux permettrait de financer les études d'impacts "oubliées", qui seront plus économes si elles sont conduites de façon mutualisée... et plus indépendantes et crédibles en matière d'écotox.
Rendre le registre R-nano opérationnel pour les acteurs de l'eau
Tirons les leçons de nos expériences :
- le registre R-nano pourrait ajouter des informations comme la NanoDataBase : les noms commerciaux et un avis sur les catégories de risque, avec une date d'évaluation
- le registre R-nano pourrait s'inspirer du registre des médicaments et des produits phytosanitaires pour lier substances, produits commerciaux, fiches techniques et fiches de sécurité...
- le registre R-nano pourrait indiquer les vrais tonnages en circulation...
- le registre R-nano pourrait indiquer le nombre de personnes exposées sur les chaînes de fabrication
- le registre R-nano pourrait mieux renseigner les acteurs de l'eau, qui doivent aujourd'hui solliciter les DREAL, antennes régionales du Ministère de la Transition Écologique, qui ne restituent que très peu d'informations complémentaires, lorsque qu'elles font la démarche de demander plus que le bilan public...en signant un engagement de confidentialité...Ces obstacles sont constitutifs du décret de création du registre... donc révisables.
Inciter à géolocaliser les ventes
- Des aides conditionnées pourraient être mises en œuvre pour des fabricants / utilisateurs vertueux fournissant des informations territoriales, voire géolocalisées (cartographie de leurs ventes en tonnages ; flux de nanomatériaux « entrants ») : ceci afin de faciliter la priorisation des études écotox.
En contrepartie de ces informations, les fabricants / utilisateurs bénéficieraient d’une « prime à la transparence » et de la restitution de résultats facilitant une stratégie de précaution responsable.
- le registre R-nano pourrait collecter les besoins d'études d'impact à mutualiser signalés par les fabricants, distributeurs, voire utilisateurs finaux remplissant ou non une déclaration. Notons que selon les domaines d'activité, il peut y avoir un ou plusieurs intermédiaires (transformateur, distributeurs). Une chaîne de distribution longue peut conduire à de multiples déclarants au registre R-nano, sans pour autant correspondre à de forts tonnages d'usage...
- le bilan des demandes orienterait les études écotox, restituées aux demandeurs
- A noter : cette pratique de répertorier les ventes au code postal est demandée aux distributeurs de produits phytosanitaires en agriculture (registre phytodata national) mais il manque une restitution opérationnelle auprès des utilisateurs finaux (les agriculteurs) alors que ce sont eux qui ont compétence de gestion collective sur les pratiques agricoles d'un territoire !
- le registre R-nano pourrait être amélioré de toutes ces expériences, en produisant des aides aux décisions pour chaque acteur. Les fabricants ont à y gagner en capacité de prospective !
Impossible ? mais non, cela existe pour les pollutions atmosphériques !
Pour évaluer (et réduire !) les flux de pollutions atmosphériques, un organisme Operateur d'Etat pour le Ministère de l'environnement (MEEM) a été créé il y a plus de 20 ans : le CITEPA (Centre Interprofessionnel Technique d'Etudes de la Pollution Atmosphérique). Sous statut d'association à but non lucratif, le CITEPA rassemble 85 adhérents (dont l'ADEME et des industriels, fédérations et syndicats professionnels, producteurs et distributeurs d'énergie, bureaux d'études, organismes de recherche, laboratoires de mesures et Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l'Air [AASQA]).
Il réalise l'inventaire national annuel des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques en France.
Mais le site d'informations publiques dit peu de chose sur les nanoparticules :
- publie en 2012 une fiche mise à jour en 2017 sur la taille des poussières en suspension
- signale en 2013, une synthèse d'étude américaine de l'Institut sur les Effets Sanitaires (Health Effects Institute ou HEI), organisme de recherche indépendant basé à Boston (Etats-Unis), sur les connaissances relatives aux effets sanitaires des particules ultrafines ambiantes (celles inférieures à 100 nanomètres ou nm [soit 10-9 m]).
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Cosmétiques "sans nano" : comment démêler le vrai du faux ?

Cosmétiques "sans nano" : comment démêler le vrai du faux ?
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout mai 2020Cette fiche fait partie de notre Dossier Nano et Cosmétiques ; elle a vocation à être complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs d'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Sommaire
- Des repérages de cosmétiques "sans nano"
- Des marques et des distributeurs misent sur les cosmétiques "sans nano"
- Depuis le 1er juillet 2019, la mention "sans nano" ne devrait plus apparaître
- L'absence totale de nanoparticules est difficile à garantir
- Pour un "risque zéro", certains retirent tout bonnement le dioxyde de titane des cosmétiques
- En savoir plus
Des repérages de cosmétiques "sans nano"
Plusieurs "guides" ou "applications" réalisés par des ONG ont tenté de lister des cosmétiques "sans nano" (ou, à l'inverse, ont proposé d'identifier les nanos dans les cosmétiques*), mais leur fiabilité est limitée, parce qu'ils s'appuient sur les déclarations (parfois trompeuses) des fabricants et/ou parce qu'ils sont trop datés.
- Le Safe Sunscreen Guide summer 2010-2011 des Amis de la Terre Australie, décembre 2010
- La base de données "Skin Deep Cosmetic Safety database" et le Guide des crèmes solaires créés par l'ONG américaine Environmental Working Group (EWG)
*L'appli Clean Beauty, de la marque Officinea, décrypte la composition des cosmétiques et repère les nanomatériaux
Des marques et des distributeurs misent sur les cosmétiques "sans nano"
Certaines marques ont misé sur le "sans nano" pour attirer les clients désireux de ne pas acheter de cosmétiques avec des nanoparticules.
C'était le cas dès 2014 à l'étranger :

En France, Avicenn a repéré à partir de 2017 certaines marques comme Léa Nature ou Centifolia s'engageant à ne pas utiliser de nanoparticules :


Ou encore, repérée en mai 2019, la maque Niu qui propose une protection UV "sans paraben, sans alcool, 99 % naturelle, vegan et cruelty-free, sans nanoparticules, sans parfum ni colorant".
Des distributeurs utilisent eux aussi l'absence de nanoparticules comme argument marketing.
Quelques exemples :
- La mention "zéro nanoparticules" vantée en mai 2018 par Officina pour un produit qui pourtant en contient très probablement (du fait de la présence de silice, dont une fraction, sinon la totalité, est nanoparticulaire) :
- L'engagement de Naturels Cosmétiques®, repéré en mai 2018, à "ne pas intégrer les nanoparticules dans la composition de (ses) produits cosmétiques".
- L'annonce de Simply Bio, repérée en juin 2018, pour des produits cosmétiques de la marque "Comptoir Provençal des Argiles, "sans filtres chimiques, sans nanoparticules, sans traces blanches" :
Depuis le 1er juillet 2019, la mention "sans nano" ne devrait plus apparaître
Au 1er juillet 2019, sont entrées en application des restrictions pour les allégations "sans…" dans les cosmétiques. La mention "sans nanoparticules" ne devrait plus apparaître sur les cosmétiques.
Cette mesure a été rappelée en avril 2020 dans une note commune de la DGCCRF et de l'ANSM : en vertu du critère n° 5 "équité" du règlement (UE) n° 655/2013, l’allégation "sans nanomatériaux" ne doit plus être utilisée par les marques (les nanomatériaux étant pour certains interdits, pour d’autres autorisés, ces derniers étant par ailleurs censés être identifiables dans la liste INCI lorsqu’ils sont présents dans un produit). L’allégation "sans dioxyde de titane" ne doit pas apparaître non plus, au motif qu'elle serait "source de confusion, étant donné que cette substance peut être autorisée ou interdite selon sa forme (nano ou non) ou sa finalité (filtre UV ou colorant)". En outre, "cette allégation pourrait entraîner le report des consommateurs vers d’autres produits moins adaptés à l’usage souhaité, voire le détourner de produits bénéfiques en termes de santé publique (produits de protection solaire)".
Mais l'obligation d'étiquetage [nano], elle, prévaut toujours ! Les marques doivent bien mesurer les particules qu'elles utilisent.
L'absence totale de nanoparticules est difficile à garantir
Certains fournisseurs ne signalent pas la dimension nanométrique des ingrédients qu'ils vendent aux fabricants de cosmétiques et d'autres sont même allés jusqu'à leur vendre comme "non nano" des ingrédients pourtant nano (ECOCERT l'a appris à ses dépens en 20124).
Pour un "risque zéro", certains retirent tout bonnement le dioxyde de titane des cosmétiques
Du fait de la fraction nanoparticulaire du dioxyde de titane, très difficile à supprimer, certaines marques et enseignes ont fait le choix de supprimer tout bonnement le dioxyde de titane, nano ou non, de leurs produits.
Ainsi en octobre 2018, l'enseigne Casino, s'est engagée à retirer les nanoparticules de TiO2 de "tous ses produits", notamment les dentifrices, d'ici la fin de l'année.
En janvier 2019, Avicenn a également repéré le dentifrice de la marque Dentavie commercialisé par le Laboratoire Léa Nature, garanti "sans ingrédients superflus et controversés", notamment sans "dioxyde de titane" :

En savoir plus
- Nano et Cosmétiques
- "Le Bio et les labels écologiques garantissent-ils l'absence de nanoparticules ?"
- Détecter et mesurer les nanomatériaux ?
Détection / caractérisation des résidus de nanomatériaux dans l'eau
Détection / caractérisation des résidus de nanomatériaux dans l'eau
Par l'équipe Avicenn - Dernière modification janvier 2020Cette fiche fait partie de notre dossier Nano et Eau : elle a vocation à être progressivement complétée et mise à jour avec l'aide des adhérents et veilleurs de l'Avicenn. Vous pouvez vous aussi contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Il est difficile de détecter les nanoparticules dans l'eau à faible concentration aujourd'hui1.
En raison de leur petite taille et surtout de leur forte réactivité, les nanomatériaux ont tendance à interagir avec quasiment tous les éléments présents dans l'eau, selon des configurations très variables en fonction de leurs caractéristiques physico-chimiques et de la composition du milieu : ils peuvent donc subir des transformations dans l'environnement aquatique.
Des chercheurs français que nous avons contactés déplorent la faiblesse des financements des travaux de recherche qui seraient nécessaires : selon eux, en l'absence de règlementation spécifique, il n'y a pas de pression particulière pour développer des techniques innovantes de détection des nanoparticules dans l'eau.
Des progrès sont néanmoins en cours grâce à l'avancée recherches et des outils dans ce domaine2.
A suivre donc...
En savoir plus
- Sur notre site :
- Voir les autres fiches de notre dossier Nano et Eau.
- Lire aussi notre fiche Détecter et mesurer les nanomatériaux ?
- Ailleurs sur le web :
- Nanoparticules dans l'eau : vers une technologie de détection très rapide, Actu Environnement, 23 janvier 2020
- Détection des nanoparticules métalliques dans 3 bassins versants caractéristiques, Colloque annuel du Piren Seine : Qualité de l'eau et des milieux aquatiques du bassin de la Seine : dynamiques et trajectoires, Marc F. Benedetti (IPGP) Paris, 5 octobre 2017 (Il s'agit de campagnes de mesures dans les eaux, à l'aveugle, sans hypothèses préalables sur les flux d'usages; le mode d'occupation des territoires étant le critère de choix : zones urbaine, agricole et forestière. La détection porte sur des NP de dioxyde de titane, de cérium et du nanoargent. Les concentrations en nanoargent observées sont de quelques dizaines de nanogrammes de nanoargent par litre (11 ng/l en zone urbaine, 8,4 en zone agricole et 1,5 en zone forestière). Cela correspondrait à des apports estimés à 2 ou 3 grammes de nanoargent par km² et par an, ou à 20 grammes d'ion Ag+ par km² et par an)
- Analyzing Nanoparticles in Drinking Water by Single Particle ICP-MS, AzoNano et PerkinElmer Inc, juillet 2016
- Les usages du nanoargent et Compte rendu de la séance du 6 mai sur le nanoargent, ForumNanoResp, mai 2015 (paragraphe sur les risques toxiques et la résistance bactérienne)
- Nano-silver in drinking water and drinking water sources: stability and influences on disinfection by-product formation, Environmental Science and Pollution Research, 21(20) : 11823-11831, octobre 2014
- Tracking dissolution of silver nanoparticles at environmentally relevant concentrations in laboratory, natural, and processed waters using single particle ICP-MS (spICP-MS), Environ. Sci.: Nano, 1, 248-259, 2014
- L'argent (Ag, nanoAg) comme contaminant émergent dans l'estuaire de la Gironde : évaluations scientifiques et gouvernance des risques, Salles D. et al., ERS, 12 : 317-323, juillet/août 2013
- Facing complexity through informed simplifications: a research agenda for aquatic exposure assessment of nanoparticles, Praetorius A et al., Environmental science Processes & impacts, 15(1) : 161-8, janvier 2013
- Les nanoparticules dans l'eau potable, Kägi R., Eawag News 66, août 2009
NOTES et REFERENCES
1 - Cf. von der Kammer, F et al., Analysis of engineered nanomaterials in complex matrices (environment and biota): general considerations and conceptual case studies, Environ. Toxicol. Chem., 31, 32e49, 2012
2 - Cf. notamment :
- Sewage spills are a major source of titanium dioxide engineered (nano)-particle release into the environment, Loosli F et al., Environ. Sci.: Nano, 6, 763-777, 2019
- Le laboratoire d'hydrologie de Nancy (LHN) de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) s'est doté d'un équipement permettant de doser les nanoparticules dans l'eau afin de mener des analyses à partir de 2015.
- L' intervention Jérome Rose (CEREGE) au Synchrotron Soleil en mars 2018 ; en bref, les mesures font appel à de nombreuses techniques en combinaison d’outils (le CEREGE utilise 7 outils différents) : les rayons X viennent à la rescousse de la microscopie électronique. Il faut aussi étudier les interactions avec la matrice des nanoparticules. Le Synchrotron, sur la base de mesures préalables, permet de caractériser des nanoparticules en milieux complexes.
- Détection de nanoparticules manufacturées dans l'eau potable et les additifs alimentaires, Sivry Y, Bulletin de veille scientifique de l'ANSES, n°31, mai 2017
- Détection et quantification de nanomatériaux dans les eaux naturelles par une approche intégrée multi outils, Karine Phalyvong, IPGP, novembre 2016
- The world's first model for engineered nanoparticles in surface waters, Wageningen UR, 3 juin 2015
- Caractérisation et détection des nanomatériaux dans les eaux de surface, Wilkinson K et al. (Université de Montréal), intervention au 83e du Congrès de l'Acfas, Colloque 210 - Présence, persistance, devenir et effets des nanomatériaux dans l'environnement, mai 2015
- A simple and sensitive biosensor for rapid detection of nanoparticles in water, Journal of Nanoparticle Research, 16:2253, janvier 2014
- Diaporama de présentation du programme Aquanano par Hélène Pauwels : "AQUANANO, Transfert de nanoparticules manufacturées dans les aquifères: développement d'une méthodologie et Identification des processus" aux J3N de l'ANR en novembre 2011 : Le programme Aquanano a donné lieu à des avancées dans le dosage des nanoparticules dans les eaux, basées sur l'utilisation d'appareils pour l'analyse chimique et isotopique (méthode pour screening de la présence de C60 dans les eaux naturelles).
- Aperçu bibliographique des techniques de caractérisation des nanoparticules dans les eaux , M Blessing, JP Ghestem (BRGM), 2011
Fiche initialement créée en février 2015
Nano et Santé au travail (3a/3) : Recommandation a : Evaluer les risques et surveiller les émissions de nanoparticules sur les lieux de travail

Nano et Santé au travail (3a/3) : Recommandation a : Evaluer les risques et surveiller les émissions de nanoparticules sur les lieux de travail
Par l'équipe Avicenn - Dernier ajout juin 2021Cette fiche est rattachée à notre Dossier Nano et Santé au travail. Elle a vocation à être complétée et mise à jour. Vous pouvez contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
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Sommaire :
- Méthodes et protocoles qualitatifs
- L'approche de gestion graduée des risques ("control banding")
- 2014-2015 : La méthode Quintet ExpoNano (INERIS, CEA, INRS, InvS, ...)
- 2015 : L'approche intégrée pour une conception et une manipulation sécuritaires des nanomatériaux (IRSST, Arkema, Raymor)
- 2015 : Pour les travailleurs exposés de façon "passive" : la méthode ERS Nano (ANSES)
- L'approche de gestion graduée des risques ("control banding")
- Outils et instruments quantitatifs
- Points de vigilance
- En savoir plus
Méthodes et protocoles
Les progrès en matière d'instruments et d'outils de nanométrologie permettant de mieux quantifier l'exposition des travailleurs aux nanomatériaux sont très récents et demandent encore à être affinés.
Des méthodes qualitatives et des outils d'analyse existent néanmoins pour contrôler la présence de nanomatériaux dans l'air et peuvent déjà être déployés afin de restreindre l'incertitude associée à l'évaluation du risque d'exposition professionnelle aux nanomatériaux. La plupart nécessitent le recours à un (voire des) expert(s).
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L'approche de gestion graduée des risques ("control banding")
En 2014, trois ans après le rapport de l'ANSES sur le "Développement d'un outil de gestion graduée des risques spécifique au cas des nanomatériaux", l'ISO a à son tour recommandé d'utiliser l'approche de gestion graduée des risques dans les entreprises mettant en oeuvre des nanomatériaux1.
Cette méthode dite de "control banding" est utilisée lorsqu'il y a incertitude sur le danger des substances chimiques manipulées et sur le niveau d'exposition des travailleurs. Depuis plusieurs années, elle a fait l'objet d'adaptation au cas particulier des nanomatériaux2.
On parle aussi de "matrice de criticité" : elle vise à classer les postes de travail par niveau de risque en croisant :
- le niveau de danger du nanomatériau manipulé au poste de travail
- avec le niveau d'exposition au nanomatériau à ce poste.
Elle permet ainsi d'aider à décider des mesures de gestion de risque appropriées au niveau du risque de chaque poste (par exemple, confinement de la source d'émission, équipement de protection collective et/ou individuelle) :

Comme le souligne l'ANSES, cette méthode a toutefois des limites : critères insuffisants pour la bande d'exposition (pas de prise en compte de la matrice du nanomatériau ni des processus) ; pas de distinction des voies d'exposition / compartiments environnementaux ; pas d'évaluation des incertitudes3.
Par ailleurs, cette approche ne vaut qu'en conditions normales au poste de travail mais ne prend pas en compte les scénarios accidentels (explosion, incendie, perte de confinement, épandage accidentel).
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2014-2015 : La méthode Quintet ExpoNano (INERIS, CEA, INRS, InvS, ...)
Une méthode complémentaire a été proposée fin 2014 - début 2015 par des chercheurs de différents organismes français (INERIS, CEA, INRS, InvS, ...) dans le cadre du partenariat "Quintet ExpoNano"4. Elle vise à faciliter le repérage des postes de travail potentiellement exposant aux nano-objets, leurs agrégats ou agglomérats (NOAA) dans les entreprises mettant en oeuvre des nanomatériaux manufacturés :
Présentée comme "simple et non instrumentale" (sans prélèvement ni mesure de l'aérosol), elle a été conçue pour des épidémiologistes (dans le cadre d'EpiNano), mais peut servir à l'ensemble des acteurs en santé au travail dans un but d'évaluation et de gestion de risques en rapport avec les nanomatériaux au sein des entreprises.
Elle comprend notamment l'étude des plans de l'établissement et une visite des locaux, avec l'observation des postes de travail concernés par l'émission d'aérosols de NOAA, l'étude des techniques employées, etc.
Au final, le niveau d'exposition à chaque poste de travail est estimé, ce qui rend possible la mise en oeuvre de l'approche de gestion graduée des risques ("control banding").
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2015 : L'approche intégrée pour une conception et une manipulation sécuritaires des nanomatériaux (IRSST, Arkema, Raymor)
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Pour les travailleurs exposés de façon "passive" : la méthode ERS Nano (ANSES)
Outils et instruments
Des défis se posent pour quantifier correctement les nanoparticules présentes dans l'air.
Premier écueil : la mesure des émissions de nanoparticules est rendue difficile par l'existence d'un "bruit de fond" constitué par les particules présentes dans l'air indépendamment des nanoparticules manufacturées que l'on souhaite mesurer5.
Deuxième difficulté : la seule mesure de la concentration en masse (en mg/cm3) n'est pas suffisante pour apprécier l'exposition aux nanoparticules. Les experts recommandent en particulier d'y ajouter la mesure de la concentration en nombre de particules (/cm3), voire la concentration en surface de particules (µm2/m3), avec l'analyse de la répartition du nombre de particules en fonction de leur taille6.
Le décompte des particules de taille nanométrique est en outre rendu difficile par des phénomènes d'agglomération ou d'agrégation secondaires. Il est donc nécessaire de récolter aussi des particules plus grosses et d'examiner leur structure.
Des progrès récents ont néanmoins été réalisés, même si différentes techniques sophistiquées doivent aujourd'hui être combinées, ce qui suppose une instrumentation, très volumineuse, lourde et coûteuse.
Des améliorations sont attendues grâce aux travaux en cours dans différents organismes spécialisés7.
L'INRS notamment dispose désormais d'une installation de laboratoire maitrisée pour la génération d'aérosols d'essais (CAIMAN) qui permet d'étudier les performances d'instruments pour la mesure d'exposition.
Et le Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE) dispose de deux plateformes : la plateforme MONA dédiée à la caractérisation de nano-objets dans l’air et la plateforme CARMEN dédiée à la caractérisation de nanomatériaux.
En juin 2014, le directeur scientifique de l'INRS affirmait qu'"à l'avenir, des appareils portables mesureront les nanoparticules en suspension dans les ateliers" 8.
Or dès 2015 on a pu voir arriver des instruments portatifs, relativement simples d'utilisation et moins chers que des équipements sophistiqués, notamment :
- Le MPS®, instrument de caractérisation des nano et microparticules dans l'air ambiant proposé par l'INERIS et ECOMESURE.
- Le NANOBADGE proposé depuis début 2015 par la société NANO INSPECT du groupe ALCEN et la Plate-forme Nanosécurité du CEA-LITEN de Grenoble : le prélèvement est effectué dans une cassette intégrée sur un préleveur compact et autonome, pouvant être porté par les opérateurs ou positionné en poste fixe ; la cassette est ensuite extraite du préleveur et analysée.
- Le DiSCmini, commercialisé par Testo AG, instrument portable et individuel qui permet de mesurer en temps réel la concentration en nombre et le diamètre moyen des particules
- Les échantillonneurs et détecteurs temps réel PARTICLEVER proposent de quantifier les expositions par inhalation aux substances complexes, telles les nanoparticules, nanomatériaux, fibres, matériaux avancés ou mélanges comme la pollution atmosphérique
- Liste à compléter
→ L'analyse des données recueillies grâce à ces outils portables, tout comme l'interprétation des résultats, nécessitent une expertise pointue et externalisée.
Au final, le coût global de l'usage de ces outils, bien que moins élevé que pour les gros équipements existants jusqu'à présent, reste aujourd'hui peu abordable pour les PME, TPE, artisans, etc.
→ Autres interrogations : Ces outils ont-ils fiables ? Des entreprises en ont-elles déjà achetés ? Quels sont les premiers retours sur les atouts et limites de ces instruments ? Comment choisir parmi les différents modèles proposés ?
L'INRS reçoit ce type de questionnements notamment des caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) et des services de santé au travail. En 2015, puis de nouveau en 2021, l'institut a testé le DiSCmini : les résultats montrent qu'il tend à surestimer la concentration de 30 à 100% et à sous-estimer le diamètre des particules de 20 à 30%9. L'INRS invite les utilisateurs à avoir une observation critique vis-à-vis des données qui en sont issues, en abordant notamment la question du traitement et de l'interprétation des données.
D'autres appareils devraient voir le jour10.
Points de vigilance
Le débat public national de 2009-2010 avait été l'occasion pour certains acteurs de dénoncer la lenteur des pouvoirs publics à mettre en place les dispositifs de surveillance sanitaire nécessaires, contrastant avec l'aide publique conséquente déployée pour accélérer le développement et la commercialisation massifs des nanomatériaux. Depuis des progrès ont été accomplis et doivent être poursuivis, mais la vigilance reste de mise :
- Quand bien même les instruments donneraient des résultats rassurants sur la présence de nanoparticules sur les postes de travail protégés, il convient, en l'absence de connaissance des dangers, de prendre toutes les mesures nécessaires pour s'assurer aussi que toutes les activités sur ces postes sont effectuées en minimisant l'exposition des travailleurs (dont celles associées à des activités de maintenance).
- Le risque des expositions faibles mais chroniques doit aussi être pris en compte en mesurant les quantités cumulées.
- Rappelons enfin que les travailleurs qui utilisent les produits contenant des nanomatériaux (ex : maçonnerie, cosmétique, soignants, etc.) ne sont pas identifiés comme travailleurs du secteur et que ni l'évaluation ni la surveillance de leur exposition ne sont réalisées à ce jour.
⇒ Fiche suivante : "Minimiser l'exposition des travailleurs"
En savoir plus
- Sommaire et bibliographie de notre Dossier Nano et Santé au travail
- Nos fiches :
- Détecter et mesurer les nanomatériaux ?, veillenanos.fr
- Quel relargage des nanomatériaux manufacturés dans l'environnement ?, veillenanos.fr
- Ailleurs sur le web :
- LNE, Evaluation de l’exposition aux nano-objets, à leurs agrégats et agglomérats (NOAA) par inhalation sur les lieux de travail
- Lettre d'information du Groupe Nano PRST3, décembre 2020 : repérage des entreprises du Limousin par l'AIST 87 ; étude de poste exposant à la silice amorphe nanométrique par l'AHII 64
- CEA, Nano-sécurité - Protéger les opérateurs contre les nanoparticules, 6 avril 2020
- Organisation mondiale de la santé (OMS), Lignes directrices de l'OMS pour la protection des travailleurs contre les risques potentiels des nanomatériaux manufacturés, mars 2019
- AFNOR, Projet de norme Exposition sur les lieux de travail - Caractérisation des aérosols ultrafins/nanoaérosols - Détermination de la concentration en nombre à l'aide de compteurs de particules à condensation, prEN" 16897:2015, publié en juillet 2015, soumis à consultation jusqu'au 2 octobre 2015
- IRSST (Canada), Approche intégrée pour une conception et une manipulation sécuritaires des nanomatériaux - Un programme basé sur une concertation entre l'industrie et des évaluateurs des risques sanitaires, mai 2015
- ANSES, Méthode d'évaluation des niveaux de risques sanitaires et des dangers écotoxicologiques des produits contenant des nanomatériaux manufacturés, avril 2015
- "Critères pour guider la maîtrise des pics d'émission et l'exposition aux nanoparticules manufacturées aéroportées", résumé en français par Debia M et Beaudry C de l'article de McGarry P et al. "Excursion guidance criteria to guide control of peak emission and exposure to airborne engineered particles", J Occup Environ Hyg, 10(11):640-51, 2013, in Nanoparticules - maîtrise de l'exposition : concepts et réalisations, Bulletin de veille scientifique (BVS) de l'ANSES, mars 2014
- Projet de recherche canadien : Développement et validation de méthodes de prélèvement et de caractérisation de nanomatériaux manufacturés dans l'air et sur des surfaces des milieux de travail, IRRST, École Polytechnique et Université de Montréal, 2013
En anglais :
- Organisation mondiale de la santé (OMS), WHO guidelines on protecting workers from potential risks of manufactured nanomaterials, 2017
- NanoIndex : Assesment of individual exposure to manufactured nanomaterials by means of personal monitors and samplers (projet européen financé partiellement par l'ANR et auquel participe le CEA)
- Oosterwijka MTT et al., Proposal for a Risk Banding Framework for Inhaled Low Aspect Ratio Nanoparticles based on Physicochemical Properties, Nanotoxicology, 2016
- Schubauer-Berigan MK et al., Epidemiologic studies of U.S. workers handling carbon nanotubes: the interface between exposure and health, NIOSH (USA), diaporama présenté à l'atelier "Quantifying Exposure to Engineered Nanomaterials Workshop", juillet 2015
- University of Los Andes (Columbie), Nano Risk App, novembre 2015
NOTES et REFERENCES :
1 - ISO TC 229, Nanotechnologies -- Gestion du risque professionnel appliquée aux nanomatériaux manufacturés -- Partie 2: Utilisation de l'approche par bandes de dangers, janvier 2014
2 - Cf. notamment, du plus récent au plus ancien :
- Fleury D et al., Nanomaterials risk assessment in the process industries: evaluation and application of current control banding methods, Chem Eng Trans, 31:949-54, 2013
- Brouwer DH, Control banding approaches for nanomaterials, Ann Occup Hyg, 56(5):506-14, 2012
- Duuren-Stuurman BV et al., Stoffenmanager nano version 1.0: Aweb-based tool for risk prioritization of airborne manufactured nano objects, Ann Occup Hyg, 56(5):525-41, 2012
- Riediker M et al, Development of a control banding tool for nanomaterials, J Nanomater 2012
- ANSES, Développement d'un outil de gestion graduée des risques spécifique au cas des nanomatériaux, janvier 2011
- Groso A et al., Management of nanomaterials safety in research environment, Particle Fibre Toxicol, 7:40, 2010
3 - Evaluation des risques liés aux nanomatériaux, ANSES, avril 2014 (p.51)
4 - Cf. notre fiche La méthode QuintetExpoNano, veillenanos.fr
5 - Dans un bureau (non-fumeur), on peut compter 10 000 nanoparticules (voire plus) par centimètre cube d'air, en provenance de différentes sources (chauffage par combustion, circulation automobile, etc.). La concentration est encore plus élevée sur une piste d'aéroport, dans un atelier de soudure ou dans une boulangerie.
6 - Cf. notamment :
- Mottier A et al., Surface Area of Carbon Nanoparticles: A Dose Metric for a More Realistic Ecotoxicological Assessment, Nano Letters, 2016
- Bergamaschi E., Human biomonitoring of engineered nanoparticles: an appraisal of critical issues and potential biomarkers, J
Nanomater, 2012
- Riediker M,et al., A roadmap toward a globally harmonized approach for occupational health surveillance and epidemiology in nanomaterial workers, J Occup Environ Med, 54(10):1214-23, 2012
- Le projet FP7 NANODEVICE (2009 - 2013) a contribué à développer de nouveaux concepts, méthodes et technologies pour la production d'instruments de mesure et d'analyse des nanoparticules manufacturées dans l'air dans les lieux de travail, le but étant que ces instruments soient plus facilement utilisables et transportables que ceux qui existent déjà. Ce projet a associé 26 partenaires (un seul français : l'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS)). Il a produit une grille des effets toxicologiques pour 14 nanomatériaux , également disponible en compilation réalisée ici .
7 - Voir notamment :
- notre fiche Détecter et mesurer les nanomatériaux ?, veillenanos.fr ;
- notre fiche Plateformes sur les risques nano en France, veillenanos.fr ;
- "Technique de mesure spécifique au type de substance pour la détection des nanoparticules présentes dans l'atmosphère des lieux de travail" mise au point par une équipe de l'Université Technologique de Karlsruhe (Allemagne), présentée dans le Recueil des résumés des présentations faites au colloque Nano 2011 organisé par l'INRS.
8 - Interview de Didier Baptiste (INRS), L'Info Protection, juin 2014
9 - Cf. Mesure en temps réel de l’exposition individuelle aux nanoparticules sous forme d’aérosols : performance et exemple d’application du DiSCmini, Bau S et al., INRS, Hygiène et sécurité du travail, n°262, mars 2021 : cet instrument tend à surestimer la concentration de 30 à 100% et à sous-estimer le diamètre des particules de 20 à 30%. L'INRS invite les utilisateurs à avoir une observation critique vis-à-vis des données qui en sont issues, en abordant notamment la question du traitement et de l'interprétation des données.
En savoir plus ici.
Etude en laboratoire des performances du DiSCmini pour différents aérosols dans une gamme de 15 à 400 nm, INRS, 2015
10 - Au niveau international, plusieurs équipes travaillent sur ce type de projets ; cf. notamment :
- Miniature nanoparticle sensors for exposure measurement and TEM sampling, Fierz M et al., 4th International Conference on Safe Production and Use of Nanomaterials (Nanosafe 2014), Journal of Physics: Conference Series, 617, 2015
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Fiche initialement mise en ligne en juillet 2015
Détecter, mesurer et caractériser les nanomatériaux ? La nano-métrologie
Détecter, mesurer et caractériser les nanomatériaux ? La nano-métrologie

Cette fiche a vocation à être complétée et mise à jour. Vous pouvez contribuer à l'améliorer en nous envoyant vos remarques à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.
Sommaire
- Détecter et mesurer les nanomatériaux, pour quoi faire ?
- Différentes techniques disponibles, à croiser pour une meilleure fiabilité
- En savoir plus
Détecter et mesurer les nanomatériaux, pour quoi faire ?
- Pour se mettre en conformité avec la loi
- Pour mieux identifier les nanomatériaux et prendre les mesures de précaution qui s'imposent
Pour fournir, compléter, préciser et/ou vérifier ces informations, les entreprises, laboratoires et agences sanitaires ou environnementales ont besoin d'outils et méthodes de détection, identification, quantification et suivi des nanomatériaux dans les différents milieux (air, eau, sols, aliments, objets divers) et dans le corps humain.
Différentes techniques disponibles, à croiser pour une meilleure fiabilité
Il y avait encore récemment consensus sur le manque d'instruments et d'outils de nanométrologie fiables (et à prix abordable) ainsi que de méthodes partagées. Les choses évoluent : la nanométrologie a fait de grands progrès en termes d'instrumentation et de protocoles :
- des méthodes et des outils d'analyse sont à présent proposés pour contrôler la présence de nanomatériaux dans l'air3
- des progrès ont également été réalisés concernant la détection dans les eaux de surface4.
La détection de nanomatériaux à des concentrations faibles dans les sols et les milieux complexes (produits alimentaires, cosmétiques,...) reste cependant en effet encore délicate et demande d'utiliser des outils coûteux et des méthodes différentes et complémentaires, car aucune technique ne permet à elle seule d’appréhender dans leur globalité tous les paramètres de caractérisation des nanoparticules. Il faut croiser différentes techniques d’analyse - l'une d'entre elles étant la microscopie électronique ; le choix des techniques à retenir se fait en fonction des informations que l'on souhaite obtenir et des contraintes de coût et/ou de temps à prendre en compte.
La microscopie électronique est la technique la plus performante pour accéder à la forme des particules, ce qui en fait la technique la plus "versatile" (à même de caractériser une très large variété de substances en terme de forme, taille, composé chimique), ce qui est très important compte tenu du fait qu’il y a relativement peu de nanoparticules sphériques.

Un travail d'harmonisation et d'intercalibration des méthodes de mesures, jugé nécessaire depuis plusieurs années5, 6, 7, est en cours. Des travaux de recherche, listés plus bas permettent aujourd'hui de recourir à ces outils plus performants et devraient permettre des progrès encore importants dans les années à venir, ainsi qu'à une harmonisation (au moins au niveau européen).
En décembre 2019, le Centre commun de recherche européen (JRC) a publié un rapport pour aider les entreprises à déterminer si leurs matériaux sont des nanomatériaux.

En février 2020, l'ANSES a à son tour finalisé un rapport très important, réalisé avec l'appui du LNE notamment : cette "Revue des méthodes analytiques disponibles pour la caractérisation des nano-objets" a pour objectifs d'éviter une classification erronée et des analyses de risques déficientes, dues à des approches analytiques non adaptées et d'anticiper la révision prochaine de la recommandation de définition du terme "nanomatériau" par le Commission européenne.
En mai 2020, les travaux du Club nanoMétrologie ont été publiés : l'inter-comparaison visant à évaluer les pratiques de différents acteurs français pour caractériser la distribution de tailles de nanoparticules via la technique SMPS8 (Spectromètre à Mobilité Electrique) montre que la technique SMPS, principalement utilisée pour caractériser la granulométrie de particules en phase aérosol (qualité de l'air & exposition professionnelle aux nanoparticules), permet de bien caractériser la distribution de nanoparticules en solution colloïdale sur une gamme de tailles allant de quelques nanomètres jusqu'à environ 500 nm après une étape d'aérosolisation. Elle est jugée très intéressante par le LNE, compte tenu de sa sensibilité, de sa résolution et de la gamme de taille accessible.
Mi-juin 2021, l'agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un rapport sur la caractérisation physico-chimique des nanoparticules dans les additifs alimentaires. Réalisé avec Sciensano & l'appui du Centre commun de recherche (JRC), il présente des tests menés par microscopie électronique en transmission (MET) et (sp)ICP-MS.
A noter, la proposition émise il y a presque plusieurs années, dans les cas où certaines caractérisations se révèleraient techniquement impossibles ou controversées, de prélever et conserver des échantillons pour les analyser ultérieurement, lorsque les protocoles et outils seront validés par la communauté scientifique et les instances officielles5.
En savoir plus
LIRE AUSSI :
Sur notre site :
- Nanomatériaux et Environnement
- Quel relargage des nanomatériaux dans l'environnement ?
- Quels devenir et comportement des nanomatériaux manufacturés dans l'environnement ?
- Comment financer les études de risques ?
Ailleurs sur le web :
En français :
- Laboratoire accrédité ISO 17025 par le COFRAC pour la caractérisation de nanomatériaux, FILAB, mai 2021 et FILAB - Caractérisation des nanomatériaux, interview de Thomas Gautier, avril 2021
- Le Centre d’innovation NanoMesureFrance financé par la Région Ile-de-France, LNE, 12 avril 2021
- PRESTATION : SUBSTANCES & PRODUITS - Caractérisation physique des matériaux et nanomatériaux : taille, forme, composition élémentaire locale, INERIS (page consultée en novembre 2020)
- La spectroscopie vibrationnelle analyse désormais d’autres formes de nanoparticules, Institut de chimie du CNRS (INC), 1er septembre 2020
- Les nouveaux territoires de la microscopie, Romain Hecquet, CNRS, Le journal, 29 juin 2020
- Comment bien classer une substance chimique dans la catégorie « nanomatériaux », LNE, mai 2020
- Revue des méthodes analytiques disponibles pour la caractérisation des nano-objets, de leurs agrégats et agglomérats en vue de répondre aux exigences réglementaires, Anses, février 2020
- Deux nouveaux détecteurs EDX d'Oxford Instruments pour le microscope électronique à balayage (ZEISS Microscopy Ultra+) du LNE, LNE Nanotech, 10 janvier 2020 : l’UltimMax 65 pour les taches routinières et l’UltimMax Extrem tout particulièrement adapté et agile pour la nano-analyse chimique.
- Additifs, nanoparticules et alimentation, comment satisfaire aux exigences réglementaires et maîtriser les risques ?, LNE, 3 décembre 2019
- Caractériser la taille des nanoparticules pour maîtriser vos matières premières, LNE, 14 octobre 2019
- Apport de l’ICPMS pour la caractérisation de nanoparticules métalliques dans les produits de consommation. Un outil de choix pour répondre aux enjeux réglementaires, Mathieu Menta, Université de Pau, 7 Journées techniques CETAMA, octobre 2019
- Détection et caractérisation des nanoparticules de dioxyde de titane dans les aliments par AF4-ICP-MS et Sp-ICP-MS, Thèse de Lucas Givelet, Génie chimique, Université Grenoble Alpes, octobre 2019.
- Nanomatériaux : définition, identification et caractérisation des matériaux et des expositions professionnelles associées, INRS, Hygiène et sécurité du travail, n°256, septembre 2019
- Caractérisation des particules nanométriques non intentionnelles émises dans différents milieux de travail, IRSST (Canada), septembre 2019
- Des étalons à l'échelle nanométrique pour les microscopes AFM et MEB, CNRS, 21 février 2019
- Caractériser les nanomatériaux, CEA Liten, 20 septembre 2018
- Découvrez la cryomicroscopie électronique, CNRS, 21 juin 2018
- Nanométrologie, Georges Favre, LNE, présentation au forum NanoResp, 19 juin 2018
- L’IEMN crée avec Horiba France une équipe mixte de recherche sur la caractérisation avancée des nanomatériaux, avril 2018
- L’infiniment petit se mesure à Trappes - Le laboratoire LNE Nanotech regroupe ses activités liées aux nanoparticules, Le Parisien, 27 février 2018
- Caractériser les nanomatériaux, LNE, septembre 2017
- Bien caractériser l'infiniment petit pour contribuer à un développement responsable des nanotechnologies, Nicolas Feltin, Les Echos, 19 septembre 2017
- Détection de nanoparticules manufacturées dans l'eau potable et les additifs alimentaires, Sivry Y, Bulletin de veille scientifique de l'ANSES, n°31, mai 2017
- Observer et analyser les sols aux petites échelles : du micro au nano, wébinaire, Isabelle Basile Doelsch (INRA / CEREGE), 9 mars 2017
- Marina - Panorama des techniques de caractérisation des nanomatériaux, Guinot C et Lacoste C, CTCPA / CEA, janvier 2017
- ISO/TR 18196:2016(fr) Nanotechnologies — Matrice de méthodes de mesure pour les nano-objets manufacturés, ISO, 2016
- Caractérisation de nanoparticules de dioxyde de titane dans les aliments par couplage AF4-ICP-MS et par l'approche single particle-ICP-MS, thèse de Lucas Givelet, sous la direction de Jean-François Damlencourt et de Thierry Guerin (ANSES), à Grenoble Alpes , dans le cadre de I-MEP2 - Ingénierie - Matériaux, Mécanique, Environnement, Energétique, Procédés, Production, en partenariat avec CEA Grenoble/LITEN/DTNM/SEN/LR2N (laboratoire) depuis février 2016 .
- A simple test kit for the detection of nanoparticles, Nanowerk, 20 février 2015
- Microscopie, jusqu'où voit-on ?, un dossier illustré de l'INRA, 2015
- Métrologie dimensionnelle de nanoparticules mesurées par AFM et par MEB, Alexandra Delvalllée, thèse de chimie, LNE, Ecole Polytechnique Université Paris Saclay, ENSTA Paris Tech, décembre 2014
- Mesure, contrôle et caractérisation des nanoparticules - Procédure appliquée à l'usinage et au frottement mécanique, IRSST, mai 2014
- Métrologie des nanoparticules : de nouvelles avancées ?, Bulletin de veille scientifique (BVS), ANSES, décembre 2013
- A la chasse aux nanoparticules, L'Usine Nouvelle, n° 3276, 15 mars 2012
En anglais :
- EFSA, Physicochemical characterization of nanoparticles in food additives in the context of risk identification, juin 2021
- Nanoparticle Analysis - Correlating EDX, AFM and SEM Data, Digital Surf, Azonano, 9 décembre 2020
- An intercomparison exercise of good laboratory practices for nano-aerosol size measurements by mobility spectrometers, Gaie-Levrel F et al. (LNE), Journal of Nanoparticle Research, 22 : 103, 2020
- Quality of physicochemical data on nanomaterials: an assessment of data completeness and variability, Comandella D et al., Nanoscale, 7, février 2020
- The NanoDefine Methods Manual, Mech A et al., JRC, Publications Office of the European Union, janvier 2020
- Identification of nanomaterials through measurements, Joint Research Center (JRC), décembre 2019
- JRC releases new certified reference material for nanoparticle size and shape analysis, JRC, 29 août 2019 (CRM ERM-FD103)
- Guiding principles for measurements and reporting for nanomaterials: physical chemical paramters - Series on the Safety of Manufactured Nanomaterials n°91, OCDE, 27 mai 2019
- Physical-chemical decision framework to inform decisions for risk assessment of manufactured nanomaterials - Series on the Safety of Manufactured Nanomaterials n°90, OCDE, 27 mai 2019
- Measuring nanoparticles in medicinal products, EU Science Hub (JRC), 10 mai 2019
- Analytical Challenges and Practical Solutions for Enforcing Labeling of Nanoingredients in Food Products in the European Union, Correira M et al., "Nanomaterials for Food Applications" in Micro and Nano Technologies, 273-311, 2019
- Nanolockin, "detect your nanoparticles in complex media - simple & fast" (Suisse)
- Proving nanoparticles in sunscreen products, Fraunhofer Institute for Interfacial Engineering and Biotechnology, 3 août 2015
- Toward Advancing Nano-Object Count Metrology: A Best Practice Framework, Environ Health Perspect., 11-12;121, septembre 2013
NOTES et REFERENCES
1 - Quels effets néfastes des nanomatériaux sur la santé humaine ?, veillenanos.fr
2 - Nanomatériaux - Des risques pour l'environnement mal cernés, veillenanos.fr
3 - Sur le contrôle de la présence de nanomatériaux dans l'air, voir Evaluer et surveiller les émissions de nanoparticules sur les lieux de travail, veillenanos.fr et, pour ce qui concerne les émission des nanoparticules dans l'environnement, voir notamment :
- Rapport intermédiaire - éléments relatifs à la surveillance métrologique dans l’environnement des nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) et à l’examen de la faisabilité, HCSP, octobre 2019 (publication juin 2020)
- Estimation des concentrations annuelles moyennes dans l’air autour d’un site industriel producteur de substances à l’état nanoparticulaire – Site de Cristal – Thann, unité de production de dioxyde de Titane, INERIS, octobre 2017
- Guide de surveillance dans l’air autour des installations classées - Retombées des émissions atmosphériques - Impact des activités humaines sur les milieux et la santé, INERIS, novembre 2016
4 - Cf. notre fiche Détection / caractérisation des résidus de nanomatériaux dans l'eau
5 - Voir Nanomatériaux : Une revue des définitions, des applications et des effets sur la santé. Comment implémenter un développement sûr, Eric Gaffet, Comptes Rendus Physique, Volume 12, numéro 7, pages 648-658, septembre 2011
6 - Voir Sécurité des Nanomatériaux, Réduction de l'Exposition Etat de l'art et développements, François Tardif, présentation à la journée "Regards sur les nanotechnologies : enjeux, débats, perspectives", Institut de Maîtrise des Risques, 18 octobre 2011
7 - Voir Requirements on measurements for the implementation of the European Commission definition of the term "nanomaterial, Centre Commun de Recherche (JRC), 2012 (voir le résumé en français sur le site d'Eurosfaire ou celui de NanoNorma)
8 - Cf. An intercomparison exercise of good laboratory practices for nano-aerosol size measurements by mobility spectrometers, Gaie-Levrel F et al. (LNE), Journal of Nanoparticle Research, 22 : 103, 2020
9 - Cf. - Quality of physicochemical data on nanomaterials: an assessment of data completeness and variability, Comandella D et al., Nanoscale, 7, février 2020
10 - Voir le chapitre 2 de Clefs CEA, n° 59, été 2010
ARCHIVES - Recherches et acteurs en métrologie des nanomatériaux (Archives)
Nous avions listé il y a plusieurs années les projets en lien avec les aspects de métrologie des nanomatériaux. Cette liste n'est plus à jour mais nous la laissons accessible pour information :
- En France :
- Le Club nanoMétrologie a été créé en 2011 : il est piloté par le Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE) et C'Nano
- Le Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE) a développé ces dernières années une plate-forme de caractérisation métrologique des nanomatériaux manufacturés et regroupé ses activités nano dans le LNE Nanotech inauguré début 2018 et qui s'est doté en 2020 de nouveaux détecteurs EDX de microscopie électronique à balayage (MEB) : UltimMax 65 et UltimMax Extrem
- PRESTATION : SUBSTANCES & PRODUITS - Caractérisation physique des matériaux et nanomatériaux : taille, forme, composition élémentaire locale, INERIS (page consultée en novembre 2020)
- En 2018, la DGCCRF avait établi le repérage suivant :
Source : DGCCRF 2018
- MEB : Microscopie Electronique à balayage
- A4F-UV-MALLS-ICP-MS : Système de séparation en taille associé à des détecteurs granulométrique et élémentaire permettant de déterminer les principales caractéristiques physicochimiques de nanomatériaux
- SP-ICP-MS (Single Particule - Inductively Coupled Plasma Mass Spectrometry) : Technique analytique permettant d’accéder rapidement à la taille, la distribution en taille et la composition chimique des nanomatériaux
- DLS (Dynamic Light Scattering) : Outil analytique de routine pour la détermination de la taille, distribution en taille et polydispersité de nanomatériaux

- L'Ultra Traces Analyses Aquitaine (UT2A), à Pau, réalise aussi des analyse de nanoparticules et nanomatériaux :
- Caractérisation de nanoparticules inorganiques dans les produits du quotidien, Fabienne Séby, UT2A, Intervention au colloque Nano de la Maison de la Chimie, 7 novembre 2018
- Towards routine analysis of TiO2 (nano-)particle size in consumer products: Evaluation of potential techniques, de la Calle I et al., Spectrochimica Acta Part B: Atomic Spectroscopy, 147 : 28–42, septembre 2018
- Study of the presence of micro- and nanoparticles in drinks and foods by multiple analytical techniques, de la Calle I et al., Food Chemistry, 2018
- Le Laboratoire nano d'Intertek propose également des prestations de caractérisation de Nanoparticules
- Cordouan Technologies, à Pessac (Gironde), propose des solutions de caractérisation physico-chimique (taille, charge, etc.) des nanoparticules et des nanomatériaux
- La start-up Myriad propose une méthode d'interférométrie optique mise au point à l'Institut Langevin afin de caractériser simplement des particules de taille inférieure au micron
- Le CEA-LITEN dit avoir développé des nanoétiquettes et nanotraceurs10 qui, s'ils étaient intégrés par les fabricants à leurs produits contenant des nanomatériaux, pourraient permettre aux consommateurs munis de détecteurs simples de savoir si les produits qu'ils achètent contiennent des nanomatériaux, leur nature, etc.
- L'équipement d'excellence nommé "Equipex NanoID" est une plateforme nationale d'identification chimique et de localisation spatiale des nanomatériaux et nanoparticules dans les systèmes complexes, et notamment les écosystèmes. Il a bénéficié en 2011 de 10,2 millions d'euros publics et associe plusieurs partenaires : le CEREGE, le LCP, l'INSERM, le CEA-LITEN, IsTERRE ; l'unité CIME du LSA (ANSES). Il comporte notamment un microscope électronique en transmission avec mode cryogénique et spectroscopie EDX, une FFF couplée à ICP-MS et 2 tomographes X
- Le programme NANOMORPH financé par l'ANR est dédié au développement d'une métrologie adaptée à la mesure de taille des nanoparticules non sphériques, et plus particulièrement des nanotubes. Il est porté par le BRGM et un consortium d'universitaires (CEREGE, CORIA, IUSTI, UTT) et d'industriels de la chimie (Arkema) et de l'optique (Cilas).
- Captiven est une plateforme d'analyses minéralogiques qui propose des "capteurs et données pour la qualité environnementale des eaux et des sols" à travers un dispositif d'aide à l'innovation mis en place par les trois instituts IRSTEA, Ifremer-Edrome et BRGM
- Le projet NanoMet (2014-2017) a été mis en place dans le but d'aider les PME à mieux caractériser leurs nanomatériaux : les entreprises productrices ou utilisatrices de nanomatériaux, et notamment les PME, ont été invitées à participer à une enquête sur leurs besoins en métrologie. Il a été soutenu par la Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS, du Ministère de l'économie) pour le développement d'outils métrologiques et de procédures normalisées.
- Au niveau européen (Les projets dits "FP7" sont financés par le 7ème programme cadre européen) :
- Le projet H2020 ACEnano (Analytical & Characterisation Excellence) : "it will introduce confidence, adaptability and clarity into nanomaterial risk assessment by developing a widely implementable and robust tiered approach to nanomaterials physicochemical characterisation that will simplify and facilitate contextual (hazard or exposure) description and its transcription into a reliable nanomaterials grouping framework".
- Le projet FP7 MARINA
- Le projet FP7 NanoDefine dans lequel plusieurs partenaires français sont impliqués : 2013-2017
- Le projet FP7 Nanolyse terminé en 2013, s'intéresse aux matrices alimentaires (nourriture et boisson).
- Le projet FP7 NANODEVICE a pour but de développer de nouveaux concepts, méthodes et technologies pour la production d'instruments de mesure et d'analyse des nanoparticules manufacturées dans l'air dans les lieux de travail, le but étant que ces instruments soient plus facilement utilisables et transportables que ceux qui existent déjà. Ce projet 2009 - 2013 a associé 26 partenaires (un seul français : l'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS)). Il a produit une grille des effets toxicologiques pour 14 nanomatériaux , également disponible en compilation réalisée ici .
- Le projet européen EMRP NanoChop « Chemical and optical characterisation of nanomaterials in biological systems » : 2012-2015
- Le projet SMART-NANO (Sensitive MeAsuRemenT, detection, and identification of engineered NANOparticles) a été lancé en juin 2012 : d'une durée de quatre ans, il a pour but de fournir des outils pour une meilleure mesure, détection et identification des nanoparticules manufacturées dans des produits, des systèmes biologiques et dans l'environnement.
- Les projets INSTANT (Innovative Sensor for the fast Analysis of Nanoparticles in Selected Target Products) et NANODETECTOR financés par le 7ème programme cadre européen (le premier à hauteur de 3,8 millions d'euros), portent sur la détection, l'identification et la quantification de nanoparticules dans les milieux complexes. Ils ont été mis en place en 2012.
- Le consortium européen du programme Co-Nanomet a compilé en 2011 un document qui détaille les exigences en nanométrologie et présente une vision des objectifs à poursuivre dans ce domaine d'ici 2020 : European Nanometrology 2020
- D'autres projets européens abordent la métrologie des nanomatériaux parmi d'autres aspects liés à l'analyse des risques associés aux nanomatériaux. Pour en savoir plus, on peut se reporter notamment à la liste des projets européens sur la sécurité sanitaire ou environnementale des nanotechnologies réalisée en mai 2012 par l'Institute of Technology Assessment de l'Académie des Sciences autrichiennes, ou le document plus détaillé "Compendium of Projects in the European NanoSafety Cluster", publié en février 2012.
- En Suisse :
- Aux Etats-Unis :
- Voir le site du NIST Center for Nanoscale Science and Technology (CNST) (world-class nanoscale measurement and fabrication methods and technology)
- Voir les articles du n°30(3) de mars 2013 de la revue Environmental Engineering Sciences qui présentent les travaux du Industry Consortium for Environmental Measurement of Nanomaterials (ICEMN) et des considérations pratiques sur la mesure des nanomatériaux manufacturés dans l'environnement
- Voir le rapport Nanotechnology Signature Initiative on Nanotechnology for Sensors and Sensors for Nanotechnology: Improving and Protecting Health, Safety, and the Environment, juillet 2012
- Au Canada
- Développement et validation de méthodes de prélèvement et de caractérisation de nanomatériaux manufacturés dans l'air et sur des surfaces des milieux de travail, IRRST, École Polytechnique et Université de Montréal, 2013
Fiche initialement créée en juillet 2012