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Produits et domaines d'application (alimentation, cosmétiques, textiles, BTP, médicaments, ...)
Réglementations (étiquetage, déclaration par les entreprises, registres nationaux, etc.)
Risques (toxicité, recherches, incertitudes, etc.) et préoccupations nano :
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Nanotechnologies et Cosmétiques

Nanotechnologies et Cosmétiques
Cette rubrique a vocation à être progressivement complétée et mise à jour. Vous pouvez contribuer à l'améliorer en nous envoyant des références à l'adresse redaction(at)veillenanos.fr.Par l'équipe Avicenn - Dernière modification février 2021
Nos brèves
Synthèse
Il semble que l'on puisse trouver des nanomatériaux dans la quasi totalité des produits cosmétiques : dentifrices, crèmes solaires, crèmes anti-âge, fonds de teint, vernis à ongles, mascaras, eye-liners, rouge à lèvres, teintures pour cheveux, fards, poudres, blush, savons, gels douche, déodorants...
Ces nanomatériaux sont principalement des colorants, agents de texture, antibactériens ou filtres UV.
Cependant, à moins de recourir à des analyses métrologiques en laboratoire, l'identification précise des nanomatériaux dans les cosmétiques est encore aujourd'hui difficile pour les consommateurs et les autorités sanitaires, malgré l'obligation d'étiquetage (en vigueur depuis 2013 mais peu respectée) et la publication d'un pseudo-"catalogue" par la Commission européenne en 2017.
La plupart des marques sont peu enclines à communiquer, sinon pour dire qu'elles ont du mal à obtenir des informations fiables de leurs fournisseurs ou qu'elles souhaiteraient disposer de méthodes, protocoles et techniques de référence pour procéder à leurs étiquetages ([nano] ou "sans nano") et à leurs contrôles dans un cadre validé et harmonisé (au moins au niveau européen).
Sous la pression d'associations, les autorités publiques françaises commencent à mieux contrôler l'application de l'étiquetage [nano] et la composition des produits.
Leurs risques pour la santé sont encore mal cernés, faute de données suffisamment robustes :
- sur le danger des substances utilisées
- sur le passage des nanomatériaux à travers la peau : longtemps considéré comme très peu probable, certains cas ont été mis en évidence ; même si la proportion de nanoparticules est faible, elle ne doit pas être négligée, du fait de la bioaccumulation possible dans le corps
- sur les interactions et évolutions possibles au contact des autres ingrédients cosmétiques : du chlore des piscines (qui pourrait) dégrader l'enrobage des nanoparticules de dioxyde de titane par exemple, entrainant la libération de radicaux libres, responsables du vieillissement de la peau et de l'apparition de cancers, etc.
- 1 : nanoparticules de cuivre et cuivre colloïdal (40*) > accumulation potentielle dans le foie et la rate ; effets potentiels mutagènes / génotoxiques et immunotoxiques / néphrotoxiques
- 2 : nanoparticules de platine (36*) > catalyseur potentiel de réactions oxydatives en surface
- 3 : nano MBBT (34*) > effets inflammatoires par inhalation, potentielle génotoxicité / carcinogenicité + nanoparticules d'argent et argent colloïdal (34*) > genotoxicité, immunotoxicité, toxicité développementale
- 4 : TBPT nano (30*) > forte réponse inflammatoire pulmonaire
- 5 : nanoparticules copolymères styrene/acrylate (30*) > inquiétudes relatives aux effets entraînés par les substances encapsulées dans les parties du corps auxquelles elles ne sont pas destinées
- 6 : nanoparticules de dioxyde de titane (29*) > potentielle réponse inflammatoire pulmonaire, carcinogénicité potentielle par inhalation + nanoparticules de silice (26 à 29*) > inquiétudes quant à la sécurité pour le consommateur
Jusqu'à récemment, les quelques scientifiques qui se prononçaient sur le sujet considèraient que, dans l'état actuel de nos connaissances, le rapport bénéfices / risques plaidait pour une utilisation de nanoparticules de dioxyde de titane dans les écrans solaires, afin de prévenir le cancer de la peau grâce à leur efficacité en tant que filtre UV - tout en rappelant que chapeau, ombre et vêtements doivent être privilégiés autant que faire se peut et qu'il ne faut pas les appliquer sur des peaux abîmées ou ayant déjà des coups de soleils ni sous formes de spray (interdites depuis peu), à cause des risques liés à leur inhalation.
Une étude publiée publiée en 2019 est venue questionner l'utilisation de crème solaire contenant des nanoparticules de dioxyde de titane : dans le cas de la crème testée, les nanoparticules de TiO2 ne permettent PAS de prévenir le cancer de la peau (bien qu'elles empêchent la peau de rougir, elles ne la protègent pas du stress oxydatif provoqué par les UV !)
Quant aux autres utilisations de nanomatériaux pour des usages plus "futiles" (effets texturants, pailletés ou colorants pour maquillage ou dentifrice par exemple), elles sont quant à elles de plus en plus contestées en raison des nombreuses incertitudes qui pèsent sur leur innocuité.
En mars 2019, du fait de ces risques et incertitudes autour de l'innocuité des nanoparticules de dioxyde de titane, Cosmébio a recommandé à ses adhérents de supprimer le dioxyde de titane de leurs produits ou à le remplacer par une alternative lorsque celle-ci existe.
Leurs risques pour l'environnement sont encore trop peu pris en considération par les instances d'évaluation des risques et d'autorisation des substances toute comme les assocations de consommateurs.
Fiches détaillées
- Nano et cosmétiques : Bibliographie
- Quels nanomatériaux dans les cosmétiques ?
- Quel encadrement des nanomatériaux dans les cosmétiques en France ? / en Europe ? / aux Etats-Unis ?
- Quelques exemples d'étiquetage [nano] dans les cosmétiques
- Cosmétiques "sans nano" : comment démêler le vrai du faux ?
- Si c'est blanc, c'est pas nano ? Pas si simple
- Les nanoparticules traversent-elles la peau ? (La peau n'est néanmoins pas la seule porte d'entrée dans notre corps des nanoparticules utilisées en cosmétique : il ne faut pas négliger la voie orale (avec une ingestion possible de dentifrice, de rouge ou baume à lèvres) et l'inhalation (de poussières de poudres, vapeurs parfumées, sprays, etc.)
- Quid des risques ? :
- Quels effets néfastes des nanomatériaux sur la santé ? et Risques associés aux nanoparticules de TiO2 dans les cosmétiques
- Quels effets néfastes des nanomatériaux pour l'environnement ? (voir aussi notre fiche sur le relargage et le devenir des nanomatériaux dans l'eau (notamment l'eau de mer)
- Risques associés aux nanoargents
- Risques associés au nano dioxyde de titane
- Risques associés aux nanosilices
- Risques associés aux nanoparticules d'or
- Risques associés aux nanoparticules d'oxyde de zinc
- Le groupe de travail sur les nanomatériaux dans les cosmétiques au CSSC / SCCS