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VeilleNanos - Relargage, devenir et transformation des nanos dans environnement

Relargage, devenir et transformation des nanos dans environnement

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Relargage, devenir et transformation des nanos dans environnement

Par l’équipe AVICENN – Dernier ajout mai 2024

Quel relargage des nanomatériaux manufacturés dans l’environnement ?

Peu de données existent sur le relargage des nanomatériaux manufacturés

Par « relargage » des nanomatériaux, on désigne le phénomène par lequel des nanomatériaux – ou des résidus de dégradation des nanomatériaux – sont émis dans l’environnement. Le terme « émissivité » est parfois également utilisé.

On peut distinguer le relargage :

  • des nanoparticules naturelles que l’on trouve par exemple dans les poussières d’érosion ou d’éruption volcanique ou encore dans les embruns marins ;
  • des nanoparticules dites « incidentelles » car produites « involontairement » par les activités humaines, émanant des fumées (de combustion du bois, industrielles, émanant des moteurs diesel, des incinérateurs, des grille-pains ou des fours) ou de l’abrasion de matériaux bruts non nanométriques ;
  • des nanomatériaux manufacturés produits à dessein à l’échelle nanométrique par les chercheurs et les industriels pour exploiter leurs propriétés spécifiques.

On a aujourd’hui une connaissance très limitée des quantités et types de nanomatériaux manufacturés – ou résidus de ces nanomatériauxqui sont relargués dans l’environnement. Or ces données sont importantes pour mieux connaître l’exposition aux nanomatériaux des écosystèmes et des populations (notamment des travailleurs), afin de mieux les protéger des risques associés.

En 2013, des chercheurs avaient estimé qu’entre 63 et 91% des quelques 300 000 tonnes de nanomatériaux manufacturés produits dans le monde en 2010 ont fini dans des décharges, le reste étant relargué principalement dans les sols (8 à 28%), dans l’eau (de 0,4 à 7%), ou dans l‘atmosphère (0,1-1,5 %)1Global life cycle releases of engineered nanomaterials, Journal of Nanoparticle Research, Mai 2013.
-Aussi : A noter, cette mise au point par Olivier Boucher, directeur de recherche au laboratoire CNRS de météorologie dynamique, concernant les allégations véhiculées sur les réseaux sociaux au sujet des nanoparticules qui seraient relarguées par les avions (« chemtrails ») : « Les avions diffusent-ils des produits chimiques à notre insu ? », France Culture, 28 juillet 2018. En septembre 2019, on apprenait toutefois par Emirats Agence de Presse, que le Centre national de météorologie (CNM) des Emirats arabes unis avait lancé une campagne de tests d’ensemencement de nuages ​​avec des nanoparticules de dioxyde de titane appliquées sur les cristaux de sel. L’objectif est de mieux contrôler la pluviosité. Quid du transport et des effets de ces nanoparticules ensuite dans les eaux et les sols ? Le communiqué ne le dit pas….
. Mais ces chiffres sont très en deçà de la réalité et les informations collectées notamment par le registre r-nano, ne permettent toujours pas d’estimer et de localiser les volumes de nanomatériaux relargués dans l’environnement.

Par quels biais sont relargués les nanomatériaux ?

Le relargage de nanomatériaux ou de résidus de nanomatériaux peut intervenir lors de l‘utilisation directe des produits qui en contiennent ou sous l’effet de l’usure, l’abrasion ou de leur dégradation, par exemple :

  • dans l’air :
    • lors de la vaporisation de sprays de crèmes solaires ou de peintures
    • lors de l’altération par collision, perçage ou abrasion de pare-chocs, murs ou revêtements de surface2Une étude de l’INERIS et de l’université de Compiègne publiée début 2015 a montré qu’un nanorevêtement de dioxyde de titane existant dans le commerce, une fois appliqué sur une façade de bâtiment, peut se détériorer sous l’effet du soleil et de la pluie ; ce faisant, il entraîne le relargage de particules de titane dans l’air en quelques mois – et qui plus est, sous forme de particules libres (plus dangereuses que lorsqu’elles sont agglomérées entre elles ou avec des résidus d’autres matériaux). Cf. Emission of titanium dioxide nanoparticles from building materials to the environment by wear and weather, Shandilya, N et al., Environmental Science & Technology, 49(4): 2163-2170, 2015 ; un résumé vulgarisé est accessible gratuitement ici : Nanocoating on buildings releases potentially toxic particles to the air, « Science for Environment Policy », Commission européenne, 28 mai 2015

Selon les connaissances actuelles sur le relargage, on présume que le relargage sera plus important, par ordre décroissant, pour les sprays, les pneus, les crèmes solaires, les textiles, les peintures d’extérieur et les ciments (dont la part pourrait néanmoins considérablement augmenter dans un futur proche7« in the future, the largest flows and stocks of TiO2 NPs could be related to self-cleaning cement » in Particle Flow Analysis: Exploring Potential Use Phase Emissions of Titanium Dioxide Nanoparticles from Sunscreen, Paint, and Cement, Arvidsson R et al., Journal of Industrial Ecology, 16(3) : 343-351, juin 2012), et dans une moindre mesure pour les revêtements plastiques ou métalliques d’appareils électroménagers, ou pour les vitres auxquels les nanomatériaux sont plus solidement « fixés ».

Un phénomène complexe, tout au long du « cycle de vie »

Le relargage des nanomatériaux manufacturés peut intervenir tout au long du « cycle de vie » des produits, sans que l’on sache aujourd’hui sous quelle forme, en quelles quantités, et avec quels effets il s’opère précisément. A chacune des étapes de ce cycle de vie, de nombreux paramètres entrent en ligne de compte. Le relargage sera en effet différent selon : la façon dont les nanomatériaux se présentent (sous forme de poudre, en solution, déposés sur une surface ou intégrés dans une matrice, etc.), les conditions de production / d’utilisation / de gestion des déchets, le « medium » qui les environne : air, eau, sol, etc.

Quels relargages lors de la production, de la transformation et du transport des nanomatériaux ?

Cette question se pose, notamment :

  • dans les mines où est effectuée l’extraction des matériaux à partir desquels certains nanomatériaux sont fabriqués (par exemple le titane pour les nanoparticules de dioxyde de titane) ?
  • sur les lieux de travail où ils sont synthétisés / manipulés / transformés ?
  • dans les effluents industriels ?
  • sur les voies de transport (maritimes, routières ou ferroviaires) des matériaux en cas d’accident ?

Sans compter que la loi ne prévoit aujourd’hui aucune disposition spécifique sur le confinement et la sécurisation des lieux où des nanomatériaux manufacturés sont présents ni sur le traitement des effluents industriels contenant potentiellement des nanomatériaux.

Quels relargages en « fin de vie » des produits ?

  • Lors de la combustion (incendie ou incinération) : De premiers résultats ont montré que des nanoparticules d’oxydes de cérium peuvent se retrouver intactes à la surface des résidus de la combustion et donc être transférées telles quelles dans les sites d’enfouissement ou les matières premières récupérées8Persistence of engineered nanoparticles in a municipal solid-waste incineration plant, Walser et al., Nature Nanotechnology, 7, 520-524 (2012).
    – Des travaux plus récents ont montré que la nanostructure de certains déchets peut être transférée dans les émissions brutes en sortie de four qui sont générées par le processus de combustion (les systèmes d’épuration de type filtre à manche semblent néanmoins faire preuve d’une bonne efficacité pour traiter ces émissions contenant des nanos) cf Nanosécurité – Etudier les émissions des déchets nano-structurés dans les procédés d’incinération – Résultats du projet NanoFlueGas, INERIS, Mines de Nantes et Trédi, 2 avril 2015 ;
    – d’autres études montrent cependant que les comportements des nanodéchets lors de l’incinération sont différents selon leur composition et qu’il peut y avoir persistance de certaines nanoparticules en sortie de four d’incinération, à travers les effluents et les cendres. Les valeurs limites d’émission de particules pour les incinérateurs de déchets sont aujourd’hui exprimées en concentration totale massique, en microgramme par mètre cube d’air, ce qui n’est pas pertinent pour des nanoparticules qui ont une masse négligeable et pourtant une toxicité soupçonnée comme accrue ; les normes devraient imposer une concentration limite en nombre de particules, ou alors en masse mais pour des tailles de particules donnéesVoir notamment :
    Qu’advient-il des nanoparticules quand elles deviennent déchets ?, I’MT Tech, septembre 2019
    Nanomatériaux dans le transport et l’habitat : Quels sont les risques liés à la dégradation thermique ?, Simon Delcour, LNE, wébinar, juin 2019
    NANOTOX’IN : Évaluation des risques induits par l’incinération de nanocomposites à matrices polymères émergents : lors de processus d’incinération, ces nouveaux produits plastiques à base de nanoparticules relarguent-ils des nanoparticules ? Avec quels risques pour la santé publique ? Un projet financé par l’ADEME, réalisé par l’Armines (école des Mines de Saint-Etienne et école des mines d’Alès) et le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) en 2016 et 2017
    Incinération des déchets contenant des nanomatériaux, OCDE, novembre 2015
  • Lors de la mise en décharge : il est fort probable qu’il y ait infiltration de nanomatériaux solides dans les liquides qui s’échappent des déchets des décharges (les lixiviats)9Mise en décharge des déchets contenant des nanomatériaux, OCDE, novembre 2015
  • Lors de l’épandage des boues des stations d’épuration utilisées comme engrais sur les sols agricoles

Ces questions demandent à être creusées, car les travaux publiés sur le relargage des nanomatériaux dans l’environnement sont encore parcellaires. En outre beaucoup d’études ont été réalisées dans des conditions souvent très éloignées de celles rencontrées dans la réalité et sur des nanomatériaux différents de ceux qui sont réellement incorporés dans les produits actuellement sur le marché. Des recherches sont en cours pour en savoir plus10Voir par exemple Nanosafety Analysis of Graphene-Based Polyester Resin Composites on a Life Cycle Perspective, Aznar Mollá, F et al., Nanomaterials, 12, 2036, 2022.

A suivre donc…11Mi 2022, la revue Nanomaterials a lancé un appel à publications pour un numéro spécial : Cf. Special Issue « Quantitative Material Releases from Products and Articles Containing Manufactured Nanomaterials », Nanomaterials, 2022 (date limite d’envoi des publications : le 31 janvier 2023)

Les travaux de recherche sur le relargage des nanomatériaux (actualisations nécessaires)
  • En France :
    • Gestion des déchets et des effluents contenant des nanomatériaux. Devenir et impact dans les filières de traitement et valorisation – Synthèse , RECORD, 2019
    • Le projet NANOTOX’IN : Évaluation des risques induits par l’incinération de nanocomposites à matrices polymères émergents : lors de processus d’incinération, ces nouveaux produits plastiques à base de nanoparticules relarguent-ils des nanoparticules ? Avec quels risques pour la santé publique ? Un projet financé par l’ADEME, réalisé par l’Armines (école des Mines de Saint-Etienne et école des mines d’Alès) et le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) en 2016 et 2017
    • Le projet AgingNano&Troph :
      • objet : déterminer l’impact environnemental des résidus de dégradation des nanomatériaux commercialisés : devenir, biotransformation et toxicité vis-à-vis d’organismes cibles d’un milieu aquatique
      • financement : l’Agence Nationale de la Rercherche
      • période : 2009-2012
      • partenaires : CEREGE, CEMAGREF, CEA, DUKE University, INERIS, IRCELYON, LBME, LIEBE
    • Il y a plusieurs années, le CEA a commencé des travaux sur la dispersion dans l’air des nanoparticules relarguées durant l’abrasion des nanomatériaux : nanotextiles en PET et PVC, ou peintures et polymères dans le cadre du projet européen NanoHouse mentionné plus bas.
    • NanoEMIS :
    • Les travaux réalisés dans le cadre du Labex Serenade devraient également permettre d’apporter des éléments puisque le but est de parvenir à une éco-conception des nano-produits, qui ne relarguent donc pas de nanomatériaux toxiques dans l’environnement.
    • La plateforme nano-sécurisée de l’INERIS mise en place en 2014 étudie notamment l’émissivité de nanoparticules dans l’air ambiant par des matériaux et produits tout au long de leur cycle de vie, à travers notamment le projet Nano-Data14 ; voir également notre fiche sur les travaux nano de l’INERIS.
  • Au niveau européen :
    • NanoHouse :
      • objet : analyse du cycle de vie des nanomatériaux pour la construction, en particulier sur l’exposition chronique pour les nanoparticules d’argent et de dioxyde de titane contenues dans les peintures et revêtements utilisés en intérieur et à l’extérieur des habitations
      • financement : 2,4 millions d’€ en provenance de la Commission européenne, sur un budget global de 3,1 millions d’€
      • période : janvier 2010 – juin 2013
      • partenaires français : le CEA et ISTerre
      • résultats : Influence of paints formulations on nanoparticles release during their life cycle, Fiorentino B et al., Journal of Nanoparticle Research, 17:149, mars 2015
    • NEPHH (Nanomaterials-related Environmental Pollution and Health Hazards throughout their life-cycle)
      • objet : l’évaluation des risques sanitaires majeurs associés aux nanotechnologies et résultant de la production, de l’utilisation et de la dégradation des nanocomposites polymères à base de silicium.
      • financement : 2,4 millions d’€ en provenance de la Commission européenne
      • période : 2009-2012
      • partenaires français : le CEREGE

Quels devenir et comportement des nanomatériaux manufacturés dans l’environnement ?

Quelles mobilité et accumulation des nanomatériaux dans l’environnement ?

Que deviennent les nanomatériaux ou résidus de nanomatériaux une fois qu’ils sont relargués dans l’environnement ? On sait que du fait de leur petite taille, les nanomatériaux ont une forte propension à se disperser et peuvent atteindre des endroits inaccessibles à des particules plus grandes. Mais jusqu’où et sous quelle(s) forme(s) ?

  • Dans l’air : Les nanomatériaux relargués dans l’air peuvent se disperser facilement et sur de longues distances dans l’atmosphère avant de retomber12Effets des nanoparticules sur le climat et la pollution atmosphérique, Patrick Rairoux – LASIM et Christian et Georges – IRCELYON, présentation au séminaire « Nanomatériaux dans l’environnement et impacts sur les écosystèmes et la santé humaine » organisé par EnvitéRA, juillet 2012.
  • Dans les sols13Voir notamment :- La pollution plastique menace aussi les plantes (et au passage, notre alimentation), Marcus Dupont-Besnard, 23 juin 2020
    Differentially charged nanoplastics demonstrate distinct accumulation in Arabidopsis thaliana, Xiao-Dong Sun et al., Nature Nanotechnology, 22 juin 2020
    -la thèse de Marie Simonin de 2015 : Dynamique, réactivité et écotoxicité des nanoparticules d’oxydes métalliques dans les sols : impact sur les fonctions et la diversité des communautés microbiennes. L’étude concerne des NP de dioxyde de titane (TiO2) et d’oxyde de cuivre (CuO) dans six sols agricoles. L’étude conclut à une absence de toxicité des NPs de TiO2 sur les communautés microbiennes, sauf dans un sol limono-argileux à forte teneur en matière organique. Dans ce sol, des effets négatifs ont été observés après 90 jours d’exposition sur les activités microbiennes (respiration, nitrification et dénitrification), sur l’abondance des microorganismes nitrifiants et la diversité des bactéries et des archées. De plus, des effets négatifs sont observés sur la nitrification, même pour des concentrations extrêmement faibles de TiO2 (0.05 mg kg-1), liés principalement à une forte sensibilité à ce polluant des archées oxydatrices de l’ammonium (AOA) impliquées dans ce processus.
    : Migrent-ils jusque dans les eaux souterraines ou sont-ils bloqués dans le sol avant d’atteindre les nappes phréatiques ? se retrouvent-ils dans les sols après l’épandage sur les terres agricoles de boues des stations d’épuration en contenant (réalisé pour achever l’épuration tout en servant d’engrais) ?
  • Dans les milieux aquatiques, les nanoparticules peuvent :
    • sédimenter par gravité (notamment dans le cas de nanomatériaux agrégés et/ou hydrophobes comme les nanotubes de carbone) ce qui augmente les risques de contact avec des microorganismes qui vivent sur les sédiments aquatiques
    • ou au contraire rester en suspension (notamment si elles sont fonctionnalisées en surface ou enrobées) et se disperser facilementTransport of nanoparticulate TiO2 UV-filters through a saturated sand column at environmentally relevant concentrations, Motellier D et al., Science of the Total Environment, 811, 152408, mars 2022, augmentant le risque d’exposition ; on retrouverait déjà des nanomatériaux dans les stations d’épuration urbaines et de traitement des eaux industrielles, mais les traitements en place n’ont pas été conçus pour les filtre14Voir à ce sujet les travaux du Groupe de travail « Déchets des nanotechnologies » de Observatoire régional des déchets industriels en Midi-Pyrénées (ORDIMIP): une part non négligeable d’entre eux se retrouve donc dans les eaux superficielles, quant aux autres, ils s’accumulent dans les boues des stations d’épuration épandues sur les terres agricoles !

Plus généralement, les nanomatériaux ou résidus de nanomatériaux peuvent également :

De nombreuses questions encore sans réponse

Une fois dans l’environnement, les nanomatériaux ou résidus de nanomatériaux peuvent subir des transformations : lesquelles et dans quelles conditions ? Beaucoup de paramètres peuvent intervenir et entraîner par exemple leur dispersion ou sédimentation dans les milieux aquatiques, selon qu’ils restent isolés ou s’agrègent. Que se passe-t-il lorsqu’ils entrent en contact avec la matière en suspension naturellement présente (matériaux minéraux, chimiques ou biologiques) ?

Toutes ces questions ne peuvent avoir de réponse simple, tant les facteurs qui entrent en jeu sont nombreux et variables (la lumière16Sur l’influence de la lumière sur les paramètres physico-chimiques des nanomatériaux, voir par exemple :
Une nouvelle étude montre comment les nanomatériaux manufacturés se dégradent et persistent dans l’environnement, Nouvelles du Monde, 1er septembre 2021 (communiqué en anglais : New Study Shows How Engineered Nanomaterials Degrade, Persist in Environment, George Washington University, 1er septembre 2021)
, le degré d’acidité17Sur l’influence de l’acidité sur les paramètres physico-chimiques des nanomatériaux, voir par exemple :
Devenir des nanoparticules de fer dans l’environnement. Stabilité colloïdale, réactivité chimique et impacts sur le végétal, thèse d’Edwige Demangeat, Géosciences Rennes UMR 6118, 2018
Natural acids in soil could protect rice from toxic nanoparticles, Science News, avril 2015
ou de salinité18Sur l’influence de la salinité sur les paramètres physico-chimiques des nanomatériaux, voir par exemple :On how environmental and experimental conditions affect the results of aquatic nanotoxicology on brine shrimp (Artemia salina): A case of silver nanoparticles toxicity, Environmental Pollution, 255, 3, 113358, décembre 2019
Combined influence of oxygenation and salinity on aggregation kinetics of the silver reference nanomaterial NM-300K, Devoille L et al., Environmental Toxicology and Chemistry, 37(4) : 1007-1013, avril 2018
Nanomatériaux à travers un gradient de salinité : exposition et effets écotoxicologiques au cours de leur cycle de vie , Carole Bertrand, thèse, 2016, avec la participation de Laure Giamberini, en lien avec le projet NanoSALT soutenu par l’ANR pour comprendre le devenir de nanoparticules d’Ag et de CeO2 issus des textiles et peintures.
The influence of salinity on the fate and behavior of silver standardized nanomaterial and toxicity effects in the estuarine bivalve Scrobicularia plana, Bertrand, C et al. , Environ Toxicol Chem., 2016
par exemple peuvent être déterminants). Avec, en conséquence, une grande difficulté pour déterminer, dans chacun des cas, les effets sur les écosystèmes. Car beaucoup d’études ont longtemps été réalisées sur des nanoparticules de synthèse et dans des conditions différentes de celles rencontrées dans la réalité ; le comportement des nanomatériaux observé dans les expériences ne reflète pas celui (ou ceux) des résidus de nanomatériaux réellement présents dans l’environnement. Les résultats sont donc encore peu généralisables et à considérer avec prudence.

Travaux de recherche sur le devenir des nanomatériaux dans l'environnement

Rares sont les travaux qui portent spécifiquement et quasi-exclusivement sur le devenir des nanomatériaux dans l’environnement. En 2012, nous avions repéré les projets suivants (contribuez à mettre à jour cette liste, en nous signalant les projets à l’adresse redaction(at)veillenanos.fr)

  • En France :
    • Gestion des déchets et des effluents contenant des nanomatériaux. Devenir et impact dans les filières de traitement et valorisation – Synthèse , RECORD, 2019
    • le programme Aquanano :
      • objet : le transfert et le devenir des nanoparticules vers les eaux souterraines
      • financement : 1,6 million d’euros de l’Agence Nationale de la Rercherche
      • période : 2007-2010
      • partenaires : le CEREGE, l’INERIS, le Centre de recherche de Suez-Environnement, le BRGM (coordinateur), organisme public référent dans le domaine des sciences de la Terre pour la gestion des ressources et des risques du sol et du sous-sol.
    • le projet AgingNano&Troph :
      • objet : l’impact environnemental des résidus de dégradation des nanomatériaux commercialisés : devenir, biotransformation et toxicité vis-à-vis d’organismes cibles d’un milieu aquatique
      • financement : 500 000 € de l’Agence Nationale de la Rercherche
      • période : 2009-2011
      • partenaires : CEREGE, IRSTEA, CEA, DUKE University, INERIS, IRCELYON, LBME, LIEBE
    • le projet MESONNET
      • objet : les conséquences potentielles des nanoparticules sur les écosystèmes ; l’approche utilise des « mésocosmes » : énormes aquariums reproduisant un mini éco-système dans lesquel est étudié à différents dosages le comportement des nanoparticules en contact avec des plantes, des poissons, du sol et de l’eau. Le transfert des nanoparticules en milieu poreux de composition plus complexe doit y être étudié.
      • financement : près de 2 millions d’euros de l’ANR
      • période : fin 2010-fin 2014
      • partenaires : CEREGE, IMEP, LCMCP, ECOLAB, CIRIMAT, CEA, LIEBE, Institut Néel/FAME, CINaM, LHYGES, DUKE University
    • le projet d’évaluation de la phytodisponibilité de nanomatériaux
      • objet : si la présence de nanomatériaux dans les sols cultivés est probable à court terme, le risque de leur passage dans la chaine alimentaire via les cultures reste à préciser : il s’agit d’évaluer quantitativement la phytodisponibilité de nanomatériaux vis-à-vis de cultures destinées à l’alimentation des animaux ou des humains.
      • période : 2013
      • partenaires : le CEREGE et le CIRAD

 

  • En Suisse
  • Au niveau européen :
    • le projet NanoFATE est dédié à l’évaluation du devenir des nanoparticules dans l’environnement. Initié en avril 2010, il est financé à hauteur de 2,5 millions d’euros par la Commission européenne (pour un budget global de 3,25 millions d’euros) jusqu’en avril 2014. Sur les douze partenaires impliqués, un seul est français : l’Institut Symlog. Les conclusions publiées en novembre 2014 ont été relayées par Science for Environment Policy, service de la Commission Européenne dans une fiche synthétique.
    • Le projet FP7 nanoMILE (2013-2017) : Engineered nanomaterial mechanisms of interactions with living systems and the environment : a universal framework for safe nanotechnology. Il vise à documenter les interactions entre nanoparticules et organismes vivants tout au long du cycle de vie.
    • Le projet européen NANOFASE coordonné par NERC (Natural Environment Research Council) et qui vise à comprendre et maitriser le comportement des nanomatériaux dans l’environnement, en proposant une approche intégrée de maitrise des risques et des protocoles. L’INERIS y participe pour la France.
  • D’autres projets abordent le devenir des nanomatériaux parmi d’autres aspects liés à l’analyse des risques associés aux nanomatériaux. Pour en savoir plus, on peut se reporter notamment à la liste des projets européens sur la sécurité sanitaire ou environnementale des nanotechnologies réalisée en mai 2012 par l’Institute of Technology Assessment de l’Académie des Sciences autrichiennes, ou le document plus détaillé « Compendium of Projects in the European NanoSafety Cluster » publié en février 2012.
  • Aux Etats-Unis, le consortium américain « Center for Environmental Implications of Nanotechnology » (CEINT) dirigé par Marc Wiesner étudie notamment sur le transfert des nanomatériaux dans l’environnement.
  • Au sein de l’OCDE, le Groupe de Travail sur la Productivité des Ressources et les Déchets (GTPRD) a travaillé sur le devenir et les impacts des nanomatériaux contenus dans les produits et libérés lors du traitement de ces produits en fin de vie (incinération, mise en décharge, épandage des boues de stations d’épuration).

Une remarque, une question ? Cette fiche réalisée par AVICENN a vocation à être complétée et mise à jour. N'hésitez pas à apporter votre contribution.

Les prochains RDV nanos

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Nanostructures, Nanomatériaux et Nanoengineering (SCIEI, Osaka – Japon)
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  • 13tème conférence internationale sur les Nanostructures, Nanomatériaux et Nanoengineering (ICNNN 2024).
  • Du 6 au 8 novembre 2024 
  • Organisateur: The Science and Engineering Institute (SCIEI)
  • Site internet : https://icnnn.org

Fiche initialement créée en septembre 2012


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