
Quel rôle pour la société civile ?

La population reste encore assez peu informée des développements des nanotechnologies qui engagent pourtant l’avenir de tous. Le flou et la complexité du domaine nano1Le terme « nanotechnologies » est un mot fourre-tout qui recouvre des réalités différentes. Comme le soulignait l’association Sciences et Démocratie en 2010, ce terme « ajoute une couche de complexité au travail d’explication nécessaire pour permettre au citoyen de s’approprier le sujet, d’autant plus que sa définition fait encore l’objet de débats entre spécialistes ». et l‘opacité qui entoure les décisions publiques comme les procédés utilisés par les industriels entravent la transparence qui serait nécessaire pour une démocratie au sens authentique du terme.
En 2009-2010, le débat public national sur les nanotechnologies organisé en France a mis à jour les difficultés du dialogue entre citoyens, administrations, chercheurs et industriels sur les nanos. Les citoyens ont peu accès aux éléments qui ont conduit, ou conduiront, aux choix relatifs aux orientations et aux financements de la recherche, au développement et à la commercialisation des nanotechnologies / nanomatériaux.
L’association AVICENN, via les informations qu’elle met à disposition de tous sur ce site https://veillenanos.fr et les réseaux sociaux, cherche à combler le déficit d’information transversale, lisible et indépendante sur les nanos et à faciliter le repérage des acteurs clés et des lieux où sont effectués les choix importants dans ce domaine vaste et complexe. Afin que les décisions ne soient pas confisquées aux citoyens, nous cherchons à leur fournir les outils nécessaires à la compréhension des enjeux à la clé afin qu’ils puissent, s’ils le souhaitent, prendre part aux débats, peser sur les décisions qui sont prises et agir en connaissance de cause.
D’autres acteurs ou programmes affichent la volonté d’associer les citoyens ou « le public » à la gouvernance des nanotechnologies, avec néanmoins parfois un risque d’instrumentalisation de ces derniers. La vigilance est de mise. En effet, si des consultations et débats publics ont permis d’informer un cercle élargi – mais néanmoins encore largement insuffisant – de citoyens, leurs conditions de mise en oeuvre sont souvent sujettes à polémique et leurs recommandations ont été peu suivies d’effet(s)… C’est davantage via la mobilisation des organisations de la société civile2Cf. Xi Wang, Revisiting « upstream public engagement » in nanotechnologies : from the perspective of the public sphere, Library and information sciences. Université Paul Sabatier – Toulouse III, 2015. que leurs questionnements et recommandations pourront être portées, dans un premier temps du moins, dans les lieux de décision.
La société civile dans la gouvernance nano
Des actus sur le sujet
Les prochains RDVs nanos
- 14ème réunion du comité de dialogue « nano et santé »
- Organisateur : ANSES
- Site internet : www.anses.fr
- Journée Technique
- Organisateur : Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE)
- Au programme : identification des nanomatériaux, les récentes innovations technologiques en termes de caractérisation granulométrique, les axes de progrès à envisager
- Programme à venir
- Site internet : www.lne.fr/…
- 8ème conférence internationale sur les questions sanitaires pour une approche responsable des nanomatériaux
- Du 5 au 9 juin 2023
- Organisateur : Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)
- Site internet : www.cea.fr/cea-tech/pns/nanosafe/…
Notes & références
- 1Le terme « nanotechnologies » est un mot fourre-tout qui recouvre des réalités différentes. Comme le soulignait l’association Sciences et Démocratie en 2010, ce terme « ajoute une couche de complexité au travail d’explication nécessaire pour permettre au citoyen de s’approprier le sujet, d’autant plus que sa définition fait encore l’objet de débats entre spécialistes ».
- 2Cf. Xi Wang, Revisiting « upstream public engagement » in nanotechnologies : from the perspective of the public sphere, Library and information sciences. Université Paul Sabatier – Toulouse III, 2015.