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VeilleNanos - Risques associés aux nanotubes de carbone

Risques associés aux nanotubes de carbone

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Risques associés aux nanotubes de carbone

Par l’équipe AVICENN – Dernier ajout mars 2025

En raison de leur forme parfois longue et fibreuse qui rappelle celle de l’amiante, les nanotubes de carbone (NTC) ont très tôt soulevé des inquiétudes fortes quant à leur toxicité.

Les NTC multi-parois longs classés comme cancérogènes par inhalation

Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé en 2017 l’un de ces nanotubes, le Mitsui-7 comme « cancérogène possible pour l’homme » (2B).

Après de longues années, et une dernière consultation pendant l’été 2021, l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) a validé en mars 2022 la classification comme cancérogènes par inhalation (cat. 1B) des (nano)tubes de carbone multi-parois longs. Sont concernés ceux présentant un diamètre ≥ 30 nm et < 3 μm, une longueur ≥ 5 μm et un rapport largeur/hauteur > 3:11Cf. Echa’s Rac agrees to carcinogenic classification for multi-walled carbon tubes, Chemical Watch, 23 mars 2022 . Cette classification fait suite à la soumission d’un dossier par l’Allemagne pour l’inclusion de la substance dans l’annexe VI du règlement CLP.

Attention, les courts aussi peuvent être toxiques

En 2023, à l’inverse de la croyance initiale selon laquelle seuls les NTC longs et épais posent problème, une étude approfondie de l’INRS révèle que les NTC courts et fins induisent, tout comme les NTC longs et épais, une inflammation pulmonaire aiguë. Pour les NTC courts et fins, a été également observée, en plus, une  inflammation chronique et une hyperplasie qui n’est pas observée pour les NTC longs et épais. Cette étude est basée sur des expérimentations in vivo et in vitro et a fait l’objet d’une thèse de doctorat2Cf. Hélène Barthel, Influence de paramètres physiques de nanotubes de carbone multi-parois sur leurs propriétés toxicologiques dans un modèle de cellules épithéliales bronchiques : rapprochement avec les effets pulmonaires chez le rat, Thèse de Doctorat, 2022 et de deux articles scientifiques3Cf. Barthel et al., Needlelike, short and thin multi-walled carbon nanotubes: comparison of effects on wild type and p53+/− rat lungs, Nanotoxicology, 2023 et Barthel et al., Continuous Long-Term Exposure to Low Concentrations of MWCNTs Induces an Epithelial-Mesenchymal Transition in BEAS-2B Cells, Nanomaterials 2021, 11(7).

Retour sur les épisodes précédents :

En mai 2014, l’Agence française de sécurité sanitaire (ANSES) avait préconisé une classification des nanotubes de carbone comme substances dangereuses afin que soient mises en place des mesures de restriction d’usage voire d’interdiction de l’utilisation de certaines applications grand public.

En 2015, la Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (SEPANSO) a alerté sur les risques liés à la production de nanotubes de carbone par Arkema à Mont (Pyrénées-Atlantiques) en demandant l’arrêt des productions tant que l’innocuité des nanos n’est pas établie pour les salariés, les consommateurs et l’environnement4Cf. Mont : les nanotubes de carbone dans le collimateur de la Sepanso, La République des Pyrénées, 25 février 2015 ; voir aussi ANSES, Avis relatif à « l’évaluation des risques liés au GRAPHISTRENGTH C100 réalisée dans le cadre du programme Genesis », 28 novembre 2013.

En novembre 2019, les nanotubes de carbone sont les premiers nanomatériaux à intégrer la SinList, liste de substances à remplacer d’urgence parce que trop dangereuses5Cf. Avec sa SinList, l’ONG ChemSec alerte un public non expert sur les risques chimiques, Novethic, novembre 2019 et New chemicals on the SIN List challenge the global supply chain, ChemSec, novembre 2019.

Le même mois, l’agence européenne pour la santé et la sécurité au travail avait attribué le Prix des bonnes pratiques « Lieux de travail sains » 2018-2019 à Atlas Copco Industrial Technique, une entreprise manufacturière suédoise qui a adopté une approche de précaution pour minimiser l’exposition des travailleurs aux nanotubes de carbone6Cf. Suède: protection des travailleurs contre les nanotubes de carbone potentiellement dangereux dans le secteur manufacturier, OSHA Europe, 2 novembre 2019.

En juillet 2020, l’ECHA a publié un rapport d’évaluation sur les nanotubes de carbone multi-parois (MWCNT), le graphite synthétique en forme de tube et enchevêtré, réalisé par l’Institut allemand pour la sécurité et la santé au travail (BAuA)7Cf. SUBSTANCE EVALUATION CONCLUSION as required by REACH Article 48 and EVALUATION REPORT for Multi-walled Carbon Nanotubes (MWCNT), synthetic graphite in tubular shape and tangled, BAuA / ECHA, Juillet 2020. Le rapport souligne que les informations requises au 1er janvier 2020 dans le cadre de REACH n’avaient pas encore été (suffisamment) remplies par les déclarants et que des mesures supplémentaires sont donc nécessaires, à commencer par un contrôle de conformité. Une fois que les données requises par REACH seront fournies par les entreprises, l’ECHA pourra décider si des informations supplémentaires sont nécessaires. L’ECHA presse les déclarants de mettre à jour leurs dossiers et/ou d’élaborer des propositions d’essais pour se conformer aux exigences de REACH.

Aux Etats-Unis, l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a publié plusieurs réglementations en matière de nouvelles utilisations importantes (SNUR) pour les nanotubes de carbone, exigeant de toute personne désirant fabriquer, importer ou transformer, à des fins commerciales, ces nanotubes de carbone qu’elle avise l’EPA au moins 90 jours avant :

En 2021, les nanotubes de carbone ont été identifiés comme l’une des quatre catégories de nanomatériaux les plus à risque par une équipe de la University College Dublin10Cf. A semiquantitative risk ranking of potential human exposure to engineered nanoparticles (ENPs) in Europe, Li, Y and Cummins, E, Science of the Total Environment, 778, juillet 2021.

Explorez la bibliographie ci-dessous pour en savoir plus.

Ailleurs sur le web

En français :

En anglais :

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Les prochains RDV nanos

5
Oct.
2025
Ecole thématique NaMasTE (CNRS, île d’Oléron – France)
Ile d'Oléron
Formation
  • Ecole thématique du Groupement de recherche NaMasTE (Nanomatériaux Manufacturés, Toxicologie, Écotoxicologie et Risques : vers un développement maitrisé)
  • Public : ingénieurs, chercheurs (contractuels et permanents), doctorants, industriels et membres d’associations travaillant sur les nanomatériaux
  • Au programme : physico-chimie, biologie, et sciences environnementales nécessaires pour appréhender les aspects clefs liés au développement maitrisé des nanomatériaux.
    → approches de Safer-by-design, qui intègrent l’analyse de la production, la caractérisation des propriétés, le devenir, et les impacts (bénéfiques ou néfastes) des nanomatériaux et des produits qui les contiennent tout au long de leur cycle de vie
  • Dates : 5 au 10 octobre 2025
  • Organisateur : CNRS
  • Site internet : https://namaste.sciencesconf.org
6
Oct.
2025
Caractériser et prévenir les risques liés aux nanomatériaux manufacturés et particules ultrafines (INRS, Vandœuvre-Lès-Nancy – France)
Nancy
Formation
  • Formation destinée aux médecins du travail, intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP), préventeurs d’entreprise, agents des services prévention des Carsat, Cramif et CGSS, préventeurs institutionnels (Dreets, Dreal, MSA…)
  • Organisateur : Institut national de recherche et de sécurité (INRS)
  • Du 6 au 10 octobre 2025
  • Site internet : www.inrs.fr/…/formation/…JA1030_2025
6
Oct.
2025
Intégrité scientifique, manipulation de l’information scientifique, stratégies d’influence des industries et protection des lanceurs d’alerte (Université Paris Cité, Paris – France)
Paris
Conférence
santé
conflits d'intérêts
information
recherche
risques
santé
sciences et société
  • 15h – Conférence d’Irène Frachon sur son combat pour révéler les dangers du médiator, les difficultés rencontrées par les lanceurs d’alerte face aux pressions institutionnelles et industrielles, mais aussi l’importance de leur rôle dans la défense de la santé publique.
  • 16h – Table ronde sur la manipulation de l’information scientifique et la défense des lanceurs d’alerte animée par Raphaël Lévy (professeur de physique à l’université Sorbonne Paris Nord, spécialiste des nanoparticules et de leurs utilisations en biologie, coordinateur du projet ERC NanoBubbles dédié à la recherche sur les mécanismes de correction de la science), avec :
    • Maud Bernisson, post-doctorante au LISIS (CNRS), membre du projet ERC NanoBubbles, sur les mécanismes d’influence des entreprises pharmaceutiques dans le champ scientifique
    • Marc Samama, professeur, anesthésiste-réanimateur, co-président de la Commission des blocs et plateaux techniques de la CME de l’AP-HP, past Editor-in-Chief de l’European Journal of Anaesthesiology, directeur de l’Office de l’Intégrité Scientifique de l’AP-HP
    • Solène Lellinger, maîtresse de conférences en Histoire et philosophie de la santé à l’université Paris Cité, spécialisée sur la socio-histoire du médicament et son intersection avec les pratiques médicales, et en particulier les modes de production des connaissances et informations concernant le médicament.
    • Cécile Barrois de Sarigny, adjointe à la Défenseure des Droits, chargée de la protection des lanceurs d’alerte.
  • Avec le soutien du projet ERC Synergy NanoBubbles
  • Site internet : https://u-paris.fr/sante/irene-frachon-a-paris-une-conference-et-une-table-ronde-sur-lintegrite-scientifique

Cette fiche a été initialement créée en décembre 2013


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