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VeilleNanos - Risques associés aux nanotubes de carbone

Risques associés aux nanotubes de carbone

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Risques associés aux nanotubes de carbone

Par l’équipe AVICENN – Dernier ajout novembre 2023

En raison de leur forme parfois longue et fibreuse qui rappelle celle de l’amiante, les nanotubes de carbone (NTC) ont très tôt soulevé des inquiétudes fortes quant à leur toxicité.

Les NTC multi-parois longs classés comme cancérogènes par inhalation

Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé en 2017 l’un de ces nanotubes, le Mitsui-7 comme « cancérogène possible pour l’homme » (2B). Après de longues années, et une dernière consultation pendant l’été 2021, l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) a validé en mars 2022 la classification comme cancérogènes par inhalation (cat. 1B) des (nano)tubes de carbone multi-parois longs. Sont concernés ceux présentant un diamètre ≥ 30 nm et < 3 μm, une longueur ≥ 5 μm et un rapport largeur/hauteur > 3:11Cf. Echa’s Rac agrees to carcinogenic classification for multi-walled carbon tubes, Chemical Watch, 23 mars 2022 . Cette classification fait suite à la soumission d’un dossier par l’Allemagne pour l’inclusion de la substance dans l’annexe VI du règlement CLP.

Attention, les courts aussi peuvent être toxiques

En 2023, à l’inverse de la croyance initiale selon laquelle seuls les NTC longs et épais posent problème, une étude approfondie de l’INRS révèle que les NTC courts et fins induisent, tout comme les NTC longs et épais, une inflammation pulmonaire aiguë. Pour les NTC courts et fins, a été également observée, en plus, une  inflammation chronique et une hyperplasie qui n’est pas observée pour les NTC longs et épais. Cette étude est basée sur des expérimentations in vivo et in vitro et a fait l’objet d’une thèse de doctorat2Cf. Hélène Barthel, Influence de paramètres physiques de nanotubes de carbone multi-parois sur leurs propriétés toxicologiques dans un modèle de cellules épithéliales bronchiques : rapprochement avec les effets pulmonaires chez le rat, Thèse de Doctorat, 2022 et de deux articles scientifiques3Cf. Barthel et al., Needlelike, short and thin multi-walled carbon nanotubes: comparison of effects on wild type and p53+/− rat lungs, Nanotoxicology, 2023 et Barthel et al., Continuous Long-Term Exposure to Low Concentrations of MWCNTs Induces an Epithelial-Mesenchymal Transition in BEAS-2B Cells, Nanomaterials 2021, 11(7).

Retour sur les épisodes précédents :

En mai 2014, l’Agence française de sécurité sanitaire (ANSES) avait préconisé une classification des nanotubes de carbone comme substances dangereuses afin que soient mises en place des mesures de restriction d’usage voire d’interdiction de l’utilisation de certaines applications grand public.

En 2015, la Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (SEPANSO) a alerté sur les risques liés à la production de nanotubes de carbone par Arkema à Mont (Pyrénées-Atlantiques) en demandant l’arrêt des productions tant que l’innocuité des nanos n’est pas établie pour les salariés, les consommateurs et l’environnement4Cf. Mont : les nanotubes de carbone dans le collimateur de la Sepanso, La République des Pyrénées, 25 février 2015 ; voir aussi ANSES, Avis relatif à « l’évaluation des risques liés au GRAPHISTRENGTH C100 réalisée dans le cadre du programme Genesis », 28 novembre 2013.

En novembre 2019, les nanotubes de carbone sont les premiers nanomatériaux à intégrer la SinList, liste de substances à remplacer d’urgence parce que trop dangereuses5Cf. Avec sa SinList, l’ONG ChemSec alerte un public non expert sur les risques chimiques, Novethic, novembre 2019 et New chemicals on the SIN List challenge the global supply chain, ChemSec, novembre 2019.

Le même mois, l’agence européenne pour la santé et la sécurité au travail avait attribué le Prix des bonnes pratiques « Lieux de travail sains » 2018-2019 à Atlas Copco Industrial Technique, une entreprise manufacturière suédoise qui a adopté une approche de précaution pour minimiser l’exposition des travailleurs aux nanotubes de carbone6Cf. Suède: protection des travailleurs contre les nanotubes de carbone potentiellement dangereux dans le secteur manufacturier, OSHA Europe, 2 novembre 2019.

En juillet 2020, l’ECHA a publié un rapport d’évaluation sur les nanotubes de carbone multi-parois (MWCNT), le graphite synthétique en forme de tube et enchevêtré, réalisé par l’Institut allemand pour la sécurité et la santé au travail (BAuA)7Cf. SUBSTANCE EVALUATION CONCLUSION as required by REACH Article 48 and EVALUATION REPORT for Multi-walled Carbon Nanotubes (MWCNT), synthetic graphite in tubular shape and tangled, BAuA / ECHA, Juillet 2020. Le rapport souligne que les informations requises au 1er janvier 2020 dans le cadre de REACH n’avaient pas encore été (suffisamment) remplies par les déclarants et que des mesures supplémentaires sont donc nécessaires, à commencer par un contrôle de conformité. Une fois que les données requises par REACH seront fournies par les entreprises, l’ECHA pourra décider si des informations supplémentaires sont nécessaires. L’ECHA presse les déclarants de mettre à jour leurs dossiers et/ou d’élaborer des propositions d’essais pour se conformer aux exigences de REACH.

Aux Etats-Unis, l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a publié plusieurs réglementations en matière de nouvelles utilisations importantes (SNUR) pour les nanotubes de carbone, exigeant de toute personne désirant fabriquer, importer ou transformer, à des fins commerciales, ces nanotubes de carbone qu’elle avise l’EPA au moins 90 jours avant :

En 2021, les nanotubes de carbone ont été identifiés comme l’une des quatre catégories de nanomatériaux les plus à risque par une équipe de la University College Dublin10Cf. A semiquantitative risk ranking of potential human exposure to engineered nanoparticles (ENPs) in Europe, Li, Y and Cummins, E, Science of the Total Environment, 778, juillet 2021.

Explorez la bibliographie ci-dessous pour en savoir plus.

Ailleurs sur le web

En français :

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  • Organisateur : Institut national de recherche et de sécurité (INRS)
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Cette fiche a été initialement créée en décembre 2013


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