E171 dans les médicaments : quand la Commission européenne sortira-t-elle de son silence ?

C’est le 7 février dernier au plus tard qu’était attendue la décision de la Commission européenne de prolonger – ou non – l’autorisation du dioxyde de titane (E171) dans les médicaments. Mais quatre mois ont passé… et toujours rien à l’horizon. Ce colorant blanc, interdit comme additif dans l’alimentation depuis plusieurs années, est pourtant toujours largement utilisé comme excipient dans de très nombreux médicaments.
Le hic ? Les études scientifiques font état de nombreux potentiels effets toxiques.
AVICENN et Sylvie G., qui souffre de la maladie de Crohn, saisissent la Commission européenne afin qu’elle publie sa décision et respecte les principes de précaution et de protection de la santé humaine. À défaut de réponse dans un délai de deux mois, un recours en carence sera introduit devant le Tribunal de l’Union européenne. Car les patients ne peuvent malheureusement pas “patienter” indéfiniment.

Depuis 2022, le sort du E171 dans les médicaments est en suspens

Début 2022, en même temps qu’elle interdisait l’additif E171 dans l’alimentation1Suite à l’avis de l’EFSA reconnaissant que l’innocuité du E171 ne pouvait être établie, cf. Dioxyde de titane : le E171 n’est plus considéré comme sûr en tant qu’additif alimentaire, EFSA, 6 mai 2021 ; voir également notre fiche L’interdiction du TiO2 dans l’alimentation (E171), AVICENN @VeilleNanos pour plus de détails, la Commission européenne avait pris un engagement ferme : celui de statuer, d’ici début 2025, sur le sort du E171 dans les médicaments. Pourquoi attendre trois ans ? Pour donner le temps aux laboratoires pharmaceutiques de déployer “tous les efforts possibles pour accélérer la recherche et le développement de solutions alternatives” permettant de remplacer cet excipient très courant dans les médicaments2Cf. considérants 14 à 18 et article 3 du Règlement européen 2022/63, Commission européenne, janvier 2022 : “La Commission s’engage à réexaminer, dans un délai de trois ans à compter de la date d’entrée en vigueur du présent règlement*, la nécessité de maintenir le dioxyde de titane (E171) sur la liste de l’Union des additifs alimentaires pour une utilisation exclusive en tant que colorant dans les médicaments, ou de le retirer de cette liste”.. Il est vrai qu’une recette de blanquette de veau en conserve, de M&M’s ou de Têtes brûlées3Après la révélation par Agir pour l’Environnement de la présence de dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire dans ces trois produits contenant du E171, les marques ont retiré le E171 de leur recette avant même son interdiction formelle en 2020. Voir par exemple : 
Une ONG dénonce la présence de nanoparticules dans des produits alimentaires préparés, AllôDocteurs, 15 juin 2016
Des centaines de bonbons contiennent du E171, un additif suspecté d’être cancérigène, TF1, 28 octobre 2016
Verquin stoppe l’usage de dioxyde de titane dans ses bonbons, Les Echos, 26 janvier 2017
La production française de M&M’s se fera sans dioxyde de titane, L’Info Durable, 13 décembre 2018
peut se changer sans avoir à passer par un long et coûteux processus de révision d’autorisation de mise sur le marché auquel sont soumis les médicaments.

Le hic ? De nombreux effets potentiellement toxiques

Si l’on peut concevoir qu’un délai de plusieurs années soient octroyées aux laboratoires pour reformuler les médicaments, l’attentisme n’est toutefois plus de mise. Les premières alertes sur le E171 dans les médicaments ont plus de quinze ans maintenant4Voir par exemple Titanium dioxide nanoparticles induce DNA damage and genetic instability in vivo in mice, Trouiller et al., Cancer Research, 69(22), 2009 ; Interaction Between Nano-Anatase TiO2 and Liver DNA from Mice In Vivo, Li, N et al., Nanoscale Res Lett., 5, 108, 2010 ; … et, dès 2017, Que Choisir plaidait pour son interdiction “si le moindre doute subsistait sur l’innocuité de ce composé”5Colorant E171 : Les médicaments aussi !, Que Choisir, 4 février 2017. Or en 2021, l’agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) confirmait l’existence d’observations mettant en évidence de possibles effets néfastes : inflammations et altérations de l’immunité6immunotoxicité, de la reproduction7reprotoxicité et du neurodéveloppement8neurotoxicité potentiellement liées aux E171 et/ou aux nanoparticules de dioxyde de titane qu’il peut contenir, ainsi que des risques de dommages à l’ADN9génotoxicité, même à faibles doses10Scientific opinion on the safety assessment of titanium dioxide as a food additive (E171), EFSA, 2021

Depuis lors, de nombreux articles scientifiques ont été publiés, rallongeant la liste des publications11Voir la liste de publications récentes sur les effets indésirables associés à l’ingestion de TiO2 ou E171 compilées par AVICENN et notre fiche Risques associés à l’ingestion de nanoparticules de dioxyde de titane sur veillenanos.fr faisant état d’effets indésirables associés à l’ingestion de dioxyde de titane – notamment des risques de favoriser le diabète de type 2 ou l’obésité.

Dans un article que nous avions relayé en mars 202312Nanos dans les médicaments et produits de santé : des recommandations pour mieux les encadrer, AVICENN @VeilleNanos, mars 2023, le conseil scientifique de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait à son tour indiqué que l’intérêt des excipients à l’échelle nanométrique (…) doit être analysé en considérant les risques potentiels et les incertitudes liés à l’échelle nanométrique”.

Plus de 6000 médicaments concernés, contenant chacun environ 1,5 mg de E171

De leur côté, dans un article publié très récemment13Cf. Exposure assessment of titanium dioxide via drugs available on the French market: A nationwide descriptive study, Cairat M, Huybrechts I, Fournier A, Therapies, 79(6) : 718-729, novembre – décembre 2024, trois chercheuses de l’Institut Gustave Roussy et du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ont recensé plus de 6500 spécialités pharmaceutiques contenant du E171 sur le marché français entre 2001 et 2020 (soit 38% des spécialités), principalement dans les comprimés pelliculés ou enrobés et les gélules et capsules molles.

Selon leurs estimations, la quantité médiane de TiO2 tourne aux alentours de 1,5 mg par médicament. En moyenne, les femmes sont légèrement plus exposées que les hommes (1,81 mg par jour contre 1,54 mg par jour) chez les moins de 60 ans et les personnes âgées de 60 ans et plus sont exposées à des quantités de TiO2 beaucoup plus importantes (4 mg par jour) que les moins de 60 ans.

Ce travail, particulièrement utile pour quantifier objectivement l’exposition de la population française, doit être complété par des zooms plus spécifiques. Derrière ces données anonymisées et globalisées, il y a une grande disparité d’expositions et, surtout, des humains plus vulnérables qui subissent une double peine : du fait de leurs pathologies chroniques qui les oblige à prendre des médicaments quotidiennement et pendant des années, ils sont davantage exposés que le reste de la population au E171 et à ses effets secondaires.

Fin 2022, suite à la publication de notre Enquête sur les nanos dans les produits du quotidien faisant état de la présence de nanoparticules de dioxyde de titane dans le médicament anticoagulant Xarelto14Enquête sur les nanos dans les produits du quotidien , AVICENN @VeilleNanos, décembre 2022 ; préalablement, d’autres tests, dont ceux réalisés par Que Choisir* et 60 millions de consommateurs**, avaient pointé la présence de E171 et/ou de nanoparticules de dioxyde de titane dans d’autres médicaments :
* Colorant E171 : Les médicaments aussi !, Que Choisir, 4 février 2017
** Médicaments : des nanos dans l’Efferalgan et le Nurofen, 60 Millions de consommateurs, 22 mars 2018
, AVICENN avait par exemple reçu un courriel d’Alain J., 66 ans, qui devait ingérer quotidiennement plus de 7 comprimés comprenant du E171 – soit une quantité journalière estimée à environ 11 mg par jour15Son mail nous disait ceci :“Traité pour des problèmes cardiaques, je prends de l’aténolol (Ténormine), de l’amlodipine, et de l’atorvastatine pour le cholestérol : ces 3 médicaments contiennent du E171 comme excipient. Toujours pour le cœur, je prends du Kardegic 75 qui entraîne une faiblesse des vaisseaux sanguins, d’où  des hémorroïdes que je soigne avec du Daflon, contenant lui aussi de E171.
Souffrant malheureusement d’une prostatite, je prends soit du Permixon, soit du Tadenan, 2 cachets par jour, contenant eux aussi du E171…
En panne de sommeil, je prends du Zopiclone, contenant le même excipient, et si je veux faire plus léger en prenant de l’Euphytose, je me retrouve face au même  problème…(…)
Bref je trouve que l’effet cumulatif n’est pris au sérieux ni par les labos,  ni par le ministère de la santé, alors que les pâtissiers ont eux exclu ce produit de leurs préparations. (…) Voilà, au cas où ma voix pouvait être quelque peu entendue, et que vous puissiez la faire remonter.”
Depuis, Alain J. a dû augmenter sa consommation de E171 du fait de nouveaux problèmes de squeletto-musculaires et d’arthrose.
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Plus récemment, nous avons échangé avec Sylvie G., de moins de 60 ans, qui souffre de pathologies chroniques : la maladie de Crohn (une maladie auto-immune digestive) et des troubles anxieux associés, en lien également avec un burnout, la contraignent à ingérer, chaque jour depuis une quarantaine d’années, des médicaments (jusqu’à une douzaine de comprimés par jour actuellement16Ses prescriptions sont les suivantes :
– Racécadotril 100 mg (Tiorfan), un anti-diarrhéique : 3 par jour- Budésonide 3 mg (Antecor), un glucocorticoide : 3 par jour
– Lopéramide 2 mg (Imodium), un anti-diarrhéique : jusqu’à 6 par jour
– Fluoxetine 20 mg (Prozac), 1 par jour
– Acide Ursodesoxycholique 500 mg (Delursan), 1 par jour
) contenant du E171 susceptible d’aggraver sa pathologie et les troubles anxieux associés17Voir notamment :
Perinatal foodborne titanium dioxide exposure-mediated dysbiosis predisposes mice to develop colitis through life, Carlé C et al., Particle and Fibre Toxicology, (20), 45, 2023
TiO2 nanoparticles abrogate the protective effect of the Crohn’s disease-associated variation within the PTPN22 gene locus, Schwarzfischer M et al., Gut, 72(6):1101-1114, 2023
 A review of research on the impact of E171/TiO2 NPs on the digestive tract, Baranowska-Wójcik E et al., Biology, 72 : 126988, 2022
Oral exposure to Ag or TiO2 nanoparticles perturbed gut transcriptome and microbiota in a mouse model of ulcerative colitis, Wang et al., Food and Chemical Toxicology, 169(11):113368, 2022
 Titanium dioxide particles from the diet: involvement in the genesis of inflammatory bowel diseases and colorectal cancer, Barreau et al., Particle and Fibre Toxicology, 18(26), 2021
 TiO2 – do we have to worry about it? One of the important aetiological factors in inflammatory bowel disease, Jarmakiewicz-Czaja S et al., Prz Gastroenterol, 4;16(2):106–110, 2021
– …
. Sur la base de 1,5 mg par comprimé ou gélule, la dose quotidienne de E171 qu’elle ingère grimpe donc à 18 mg par jour… soit dix fois plus que la moyenne estimée par les chercheuses du CIRC par rapport à la population générale.


Pilulier de Sylvie G. : tous les médicaments contiennent du E171

Quid des risques également pour les personnes atteintes d’autres pathologies digestives (comme la  rectocolite hémorragique), et plus particulièrement les enfants et les femmes enceintes ou ayant des projets de grossesse ? Quid des patients immunodéprimés ?

Plus de 18 000 signatures pour l’interdiction du E171 dans les médicaments en France

Fin mars 2025, une pétition avait été lancée sur la plateforme MesOpinions.com par une “citoyenne en colère” anonyme. IntituléeIl faut interdire le dioxyde de titane dans les médicaments”, elle a recueilli des milliers de signatures en quelques heures et compte aujourd’hui plus de 18 000 signatures, obtenues sans renfort de publicité. AVICENN a contacté la plateforme MesOpinions.com pour demander à être mis en relation avec l’auteure de la pétition, sans succès. Une initiative individuelle de ce type a-t-elle des chances d’aboutir si elle reste isolée ? Face au mutisme de la Commission européenne, il est permis d’en douter. Cette dernière semble en effet enlisée dans un processus décisionnel soumis à une forte pression des laboratoires pharmaceutiques.

Trois ans et quatre mois après le lancement du compte à rebours européen, toujours rien

En 2021, un rapport de l’agence européenne des médicaments (EMA)18Final feedback from European Medicine Agency (EMA) to the EU Commission request to evaluate the impact of the removal of titanium dioxide from the list of authorised food additives on medicinal products, EMA, septembre 2021 ; voir à son sujet l’article Interdiction du dioxyde de titane – Coup de frein de l’Agence européenne des médicaments, Que Choisir, 2021 avait relayé les arguments et les chiffres des laboratoires pharmaceutiques19Use of titanium dioxide as excipient in human medicines – Industry feedback to QWP experts/EMA questions, AESGP, EFPIA , Medicines for Europe, juillet 2021, estimant que sept à douze ans seraient nécessaires pour supprimer cet excipient des médicaments de l’Union européenne. En avril 2024, l’EMA a finalisé un nouveau rapport qu’elle a envoyé à la Commission européenne, mais non rendu public20AVICENN l’a demandé à plusieurs reprises, sans succès. Un document de 569 pages21Use of titanium dioxide as excipient in human and veterinary medicines and identification of alternatives, Industry feedback to GWP experts/EMA questions, EFPIA, TiO2 Alternatives Consortium, Medicines for Europe, AESGP, Animal Health Europe, Access Vetmed, IPEC Europe, EUCOPE, février 2024
que lui ont envoyé les laboratoires pharmaceutiques en février 2024 réitère ce besoin présumé d’un délai de sept à douze ans… comme si les trois ans écoulés depuis 2021 n’avaient pas eu lieu.

Le 17 mars dernier, AVICENN avait sollicité par mail la Commission européenne afin de savoir quand sa décision serait publiée. La DG Santé nous a répondu trois jours plus tard, nous assurant s’efforcer de « faire en sorte que tous les aspects liés à cette question complexe soient examinés de manière approfondie et que les résultats reflètent les considérations scientifiques et réglementaires les plus récentes », tout en s’engageant « à achever ce processus le plus rapidement possible »… sans plus de précisions sur le calendrier.
En juin, toujours rien.

La Commission attend-elle le résultat des travaux financés par la fédération des fabricants de dioxyde de titane (TDMA) ? Cette dernière a récemment rappelé que “l’industrie du TiO2 continue d’investir des  millions d’euros dans divers programmes scientifiques pour confirmer l’innocuité du TiO2” 22Site de la fédération des fabricants de dioxyde de titane (TDMA), TDMA, février 2025. Dans le même temps, de moins en moins recherches indépendantes sont financées sur les risques liés à l’ingestion du TiO2, faute de financement public23L’INRAé, qui avait mené des recherches sur le E171*, a arrêté de financer des recherches sur cet additif… puisqu’il est interdit dans l’alimentation en France depuis 2020 et que le secteur des médicaments n’entre pas dans son champ d’expertise. Un projet a ensuite été financé en 2021 par l’association de patients Crohn RCH France. Un autre projet financé par la Fondation pour la recherche médicale (FRM) est encore en cours, mais il s’agit d’une exception qui confirme la règle : il n’y a quasiment plus de recherches financées en France sur ce sujet pourtant crucial.
* Cf. Additif alimentaire E171 : les premiers résultats de l’exposition orale aux nanoparticules de dioxyde de titane, INRAE, janvier 2017 ; Nanoparticules de dioxyde de titane : le E171 traverse la barrière placentaire, INRAE, octobre 2020 ; Dioxyde de titane : la bouche, première voie de passage du E171 dans le sang, INRAE, mai 2023
.

La Commission européenne saisie, un recours en carence en perspective

Devant le constat que la Commission européenne, quatre mois après la date du 7 février prévue par la réglementation pour le rendu de sa décision24Le délai de trois ans que s’était donné la Commission européenne courait à partir du vingtième jour suivant la date de publication au Journal officiel de l’Union européenne du 18 janvier 2025, soit le 7 février 2025, n’avait toujours rien publié sur le E171 dans les médicaments, AVICENN et Sylvie G. ont interpellé officiellement la Commission et la médiatrice européennes. Notre demande ? Que la Commission respecte ses engagements, ainsi que les principes de précaution25article 191 §2 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) et de protection de la santé humaine26article 168 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) inscrits dans le Traité de fonctionnement de l’Union européenne. À défaut de réponse dans un délai de deux mois, un recours en carence sera introduit devant le Tribunal de l’Union européenne.

NB : parmi les patients qui nous lisent, celles et ceux devant suivre un traitement médicamenteux lourd et chronique constitué de médicaments contenant du E171 sont évidemment invités à poursuivre leur traitement.

→ Il existe, pour certaines références pharmaceutiques, des médicaments ayant la même substance active mais dépourvus de E171 : consultez la base de données publiques des médicaments27La composition est détail vers le bas du 3ème onglet intitulé « notice » ou votre pharmacie et écrivez nous pour plus d’informations.

Les prochains RDV nano

17
Juin
2025
Nano-caractérisation pour l’étude des matériaux et structures (CEA, Grenoble – France)
Grenoble
Formation
  • Formation destinée aux ingénieurs ou techniciens supérieurs travaillant dans le domaine des micro et nanotechnologies au sein de laboratoires publics ou industriels confrontés à la résolution de problèmes liés à la maîtrise à l’échelle nanométrique des propriétés des matériaux lors de leur élaboration et/ou leur intégration dans des dispositifs.
  • Organisateur : INSTN Grenoble (CEA)
  • Du 17 juin au 3 juillet 2025
  • Site internet : https://instn.cea.fr/formation/nano-caracterisation-pour-letude-des-materiaux-et-structures
19
Juin
2025
Faire progresser les évaluations de la sécurité et de la durabilité des matériaux avancés (Horizon Europe, Paris)
Paris
Conférence
  • Sommet conjoint des évaluateurs de risques réglementaires
  • Organisateurs : les projets Horizon Europe ACCORDs, iCare, MACRAMÉ, et nanoPASS
  • Objet : Répondre aux besoins de l’industrie et des autorités réglementaires en matière d’évaluation de la sécurité et de la durabilité des matériaux avancés.
  • Lieu : OCDE
  • Site web : https://icareproject.eu/…advanced-materials

27
Juin
2025
Nanomatériaux et Santé (ANSES, Maisons-Alfort – France)
Maisons-Alfort
Comité de dialogue

Notes and references