La Commission dévoile sa nouvelle recommandation de définition des « nanomatériaux »

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Brève
définition réglementation

La Commission a publié aujourd’hui sa recommandation révisée de définition du terme « nanomatériau », qui vient remplacer sa précédente recommandation de 2011.

Elle est rédigée comme suit :

On entend par « nanomatériau » un matériau naturel, formé accidentellement ou manufacturé, constitué de particules* solides qui sont présentes soit individuellement soit en tant que particules constitutives identifiables dans des agrégats** ou des agglomérats**, 50 % au moins de ces particules, dans la répartition numérique par taille, répondant au moins à l’une des conditions suivantes :

(a) une ou plusieurs dimensions externes de la particule* se situent dans la fourchette de 1 nm à 100 nm

(b) la particule* présente une forme allongée, telle que celle d’un bâtonnet, d’une fibre ou d’un tube, deux dimensions externes étant inférieures à 1 nm et l’autre dimension supérieure à 100 nm

(c) la particule* présente une forme de plaque, une dimension externe étant inférieure à 1 nm et les autres dimensions supérieures à 100 nm.

Pour déterminer la répartition numérique par taille des particules, il n’est pas nécessaire de prendre en considération les particules ayant au moins deux dimensions externes orthogonales supérieures à 100 μm.

Un matériau présentant une surface spécifique en volume inférieure à 6 m2/cm3 n’est toutefois pas considéré comme un nanomatériau.

* « particule » : un minuscule fragment de matière possédant des contours physiques bien définis; les molécules uniques ne sont pas considérées comme des «particules»

** « agrégat » : une particule constituée de particules soudées ou fusionnées

*** « agglomérat » : un amas friable de particules ou d’agrégats dont la surface externe globale correspond à la somme des surfaces de ses constituants individuels.

Pour rappel, cette révision était attendue depuis 2014 et avait pour objectif de prendre en considération les avancées des connaissances scientifiques et de favoriser une meilleure mise en oeuvre des obligations réglementaires européennes (en matière d’enregistrement des nanomatériaux dans REACH et d’étiquetage des nanomatériaux dans les cosmétiques, les biocides et l’alimentation par exemple) peu respectées par les entreprises au motif (notamment) que les définitions du terme « nanomatériau » dans les réglementations européennes ne sont pas homogènes*.

La Commission recommande que cette recommandation révisée soit utilisée non seulement dans les règlementations et programmes européens mais aussi par les États membres dans leur législation, programmes politiques ou programmes de recherche ainsi que par les « opérateurs économiques », lors de la préparation et de la mise en œuvre de leurs propres politiques et programmes de recherche.

Ce texte signe à la fois la fin d’un long suspense… et le début d’une nouvelle aventure : les clarifications annoncées ne semblent pas vraiment au rendez-vous et il y a fort à parier que les querelles n’ont pas fini de fleurir sur la qualification (ou pas) de certaines substances au titre de « nanomatériau »…

Et que dire d’une définition qui permet de ne pas considérer comme nanomatériaux (et donc de ne pas encadrer en conséquence) des substances dont 49% est constituée de particules sous la barre des 100 nm ? Cette possibilité, ouverte dans la précédente recommandation, a été supprimée. Exit la protection de la santé et de l’environnement ?

Si des adaptations de cette définition sont possibles lors de son intégration potentielle dans des réglementations sectorielles, les problèmes de cohérence entre secteurs seraient amenés à se poser de nouveau comme c’est le cas aujourd’hui.

L’insatisfaction des ONG CIEL et AVICENN ont été relayées par Chemical Watch le 15 juin. A suivre donc…

Les prochains RDV nano

5
Oct.
2025
Ecole thématique NaMasTE (CNRS, île d’Oléron – France)
Ile d'Oléron
Formation
  • Ecole thématique du Groupement de recherche NaMasTE (Nanomatériaux Manufacturés, Toxicologie, Écotoxicologie et Risques : vers un développement maitrisé)
  • Public : ingénieurs, chercheurs (contractuels et permanents), doctorants, industriels et membres d’associations travaillant sur les nanomatériaux
  • Au programme : physico-chimie, biologie, et sciences environnementales nécessaires pour appréhender les aspects clefs liés au développement maitrisé des nanomatériaux.
    → approches de Safer-by-design, qui intègrent l’analyse de la production, la caractérisation des propriétés, le devenir, et les impacts (bénéfiques ou néfastes) des nanomatériaux et des produits qui les contiennent tout au long de leur cycle de vie
  • Dates : 5 au 10 octobre 2025
  • Organisateur : CNRS
  • Site internet : https://namaste.sciencesconf.org
6
Oct.
2025
Caractériser et prévenir les risques liés aux nanomatériaux manufacturés et particules ultrafines (INRS, Vandœuvre-Lès-Nancy – France)
Nancy
Formation
  • Formation destinée aux médecins du travail, intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP), préventeurs d’entreprise, agents des services prévention des Carsat, Cramif et CGSS, préventeurs institutionnels (Dreets, Dreal, MSA…)
  • Organisateur : Institut national de recherche et de sécurité (INRS)
  • Du 6 au 10 octobre 2025
  • Site internet : www.inrs.fr/…/formation/…JA1030_2025
6
Oct.
2025
Intégrité scientifique, manipulation de l’information scientifique, stratégies d’influence des industries et protection des lanceurs d’alerte (Université Paris Cité, Paris – France)
Paris
Conférence
santé
conflits d'intérêts
information
recherche
risques
santé
sciences et société
  • 15h – Conférence d’Irène Frachon sur son combat pour révéler les dangers du médiator, les difficultés rencontrées par les lanceurs d’alerte face aux pressions institutionnelles et industrielles, mais aussi l’importance de leur rôle dans la défense de la santé publique.
  • 16h – Table ronde sur la manipulation de l’information scientifique et la défense des lanceurs d’alerte animée par Raphaël Lévy (professeur de physique à l’université Sorbonne Paris Nord, spécialiste des nanoparticules et de leurs utilisations en biologie, coordinateur du projet ERC NanoBubbles dédié à la recherche sur les mécanismes de correction de la science), avec :
    • Maud Bernisson, post-doctorante au LISIS (CNRS), membre du projet ERC NanoBubbles, sur les mécanismes d’influence des entreprises pharmaceutiques dans le champ scientifique
    • Marc Samama, professeur, anesthésiste-réanimateur, co-président de la Commission des blocs et plateaux techniques de la CME de l’AP-HP, past Editor-in-Chief de l’European Journal of Anaesthesiology, directeur de l’Office de l’Intégrité Scientifique de l’AP-HP
    • Solène Lellinger, maîtresse de conférences en Histoire et philosophie de la santé à l’université Paris Cité, spécialisée sur la socio-histoire du médicament et son intersection avec les pratiques médicales, et en particulier les modes de production des connaissances et informations concernant le médicament.
    • Cécile Barrois de Sarigny, adjointe à la Défenseure des Droits, chargée de la protection des lanceurs d’alerte.
  • Avec le soutien du projet ERC Synergy NanoBubbles
  • Site internet : https://u-paris.fr/sante/irene-frachon-a-paris-une-conference-et-une-table-ronde-sur-lintegrite-scientifique