Santé environnementale : Zoom sur les actions nanos recommandées par Générations Futures à l’Assemblée nationale

L’association française Générations Futures, qui lutte contre les pollutions chimiques, a publié ce jour ses recommandations sur les produits chimiques dangereux et pesticides, à destination des nouveaux député·es. Ces recommandations, plus particulièrement ciblées aux commissions Développement Durable et Affaires économiques, sont déclinées en 10 mesures phares et 6 axes qui font l’objet d’un programme plus détaillé présentant « des actions claires et entreprenables dès à présent”. 

Pour Veillenanos, AVICENN a relevé deux mesures concernant plus particulièrement les nanomatériaux, explicitement mentionnés dans le document de Générations futures :

Plus de transparence pour réduire l’exposition des populations et de l’environnement aux nanomatériaux

Parmi les axes de travail dessinés par Générations Futures, le premier s’intéresse à la réduction de l’exposition des populations et de l’environnement aux substances chimiques et notamment aux nanomatériaux. 

Pour cela, l’association demande “d’obtenir la publication sur internet de toutes les données des dossiers d’évaluation des substances réalisées sur les pesticides, les biocides, les plastiques, les nanomatériaux, dans un format consultable y compris les données initiales et complémentaires fournies par les industriels”.

“Dans l’attente de la substitution ou du retrait du marché de ces substances dangereuses pour les produits de consommation courante”, l’ONG demande aussi “l’instauration d’un étiquetage informant sur la présence de ces substances”. Cette recommandation est en phase avec l’action 13 du Plan national santé environnement (PNSE 4) à laquelle AVICENN a contribué¹Cf. action 14 de nos 20 propositions concernant la réduction de l’exposition aux nanomatériaux, AVICENN, juin 2019.

Accélérer la recherche sur les effets des nanomatériaux, les effets cocktails et leurs conséquences

Un autre axe relatif à l’amélioration de la recherche cette fois, insiste sur l’importance “d’accélérer la recherche sur les effets des polluants chimiques (PE, nanomatériaux, CMR, substances persistantes et bioaccumulables (PBT) et très persistantes et très bioaccumulables (vPvB)), sur les « effets cocktail », sur les conséquences des expositions multiples à faible dose et sur l’exposome.” 

Ces demandes portant – notamment – sur les nanomatériaux s’inscrivent dans la continuité des recommandations associatives répertoriées par AVICENN. En 2019, AVICENN avait notamment compilé 20 actions et solutions proposées par la société civile pour améliorer l’évaluation des risques, la protection de l’environnement et de la santé et l’information du public en matière de nanos. 

Passer des recommandations à l’action

Ces recommandations ne sont pas fondamentalement nouvelles mais doivent être réitérées et devront l’être encore tant qu’elles resteront lettre morte. Comme le souligne l’association, les alertes des scientifiques sur les dangers de certains produits chimiques pour la santé et l’environnement remontent au moins aux années 1960. C’est pourquoi, pour Générations futures, “il est temps d’agir pour des politiques publiques efficaces en santé environnementale (…) en prenant des mesures permettant de lutter contre les effets néfastes des polluants chimiques”.  D’autant que les polluants chimiques occupent une part importante dans l’agenda européen² Cf. Need for speed on chemical protections in Europe, BEE, 11 juillet 2022 et que les différents écosystèmes font face à une pollution proportionnelle aux bénéfices de l’industrie chimique³Cf. Don’t believe everything you hear — European chemical industry is doing fine, ChemSec, 4 octobre 2022. Après les recommandations, à quand l’action ?